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dre à ma campagne, à Sèvres. C'est là que j'attendraila réponse de votre excellence pour pouvoir partir aussitôt, ayant déjà fait tous mes arrangemens, et renvoyé toute la partie de ma maison qui ne m'est plus nécessaire, et ne gardant plus que le petit nombre de domestiques qui auront à m'accompagner dans mon voyage.

Je vous réitère, M le duc, les assurances de ma plus haute considération.

(Signé) Le Prince ALEXANDRE KOURAKIN. Pour copie conforme,

Le ministre de relations extérieures,

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Copie de la réponse de M. le comte Romanzow à la note du ministre des relations extérieures, du 25 Avril.

Monsieur le duc,

Wilna, le 7 (19) Mai 1812.

M. le comte de Narbonne m'a remis la dépêche que V. Exc lui a confiée. Je n'ai pas tardé un instant à la mettre sous les yeux de l'empereur. S. M. toujours fidéle à la ligne de conduite qu'elle s'est invariablement tracée, toujours persévérant dans son systême purement de défense, toujours enfin plus modérée à mesure que le développement de ses forces la met davantage à même de repousser les prétentions que l'on pourrait élever contre les intérêts de son empire et la dignité de sa couronne se borne à ne s'attacher qu'au vœu par lequel vous voulez bien, M. le duc, terminer l'intéressante communication de votre cour.

Aimant à prouver constamment cambien elle a à cœur d'éviter tout ce qui pourrait apporter dans ses relations avec la France un caractère d'animosité et d'aigreur nuisible à leur conservation elle m'ordonne de ne point réfuter encore les griefs que vous avez allégués, et de ne pas relever des assertions qui reposent pour la plupart sur des faits souvent entièrement dénaturés ou sur des suppositions entièrement gratuites. Les dépêches adressées au prince de Kourakin par le baron de Serdobin ont en partie répondu d'avance à toutes les accusations, elles ont représenté sous son vrai jour la conduite loyale que l'empereur a suivie dans tous ses rapports avec la France, elles ont donné sur le but de nos armemens des explications conformes à un point qui semble même avoir dépassé les espérances de l'empereur Napoléon puisque, malgré les mouvemens menaçans de ses armées au-delà d'une ligne, où, pour la sécurité de nos frontières, elles auraient dû s'arrêter, tout chez nous se trouve encore dans le même

'état qu'au départ du dernier courrier; en effet, pas un homme n'est entré en Prusse ni sur le territoire du duché de Varsovie, et aucun nouvel obstacle n'entrave de notre part le maintien de la paix. Au contraire, les dernières instructions que le prince de Kourakin a reçues lui fournissent tous les moyens de terminer nos différends, et d'entamer cette négociation que votre cour a désirée. Nous avons appris avec plaisir l'accueil que l'empereur Napoléon a fait à nos propositions; la réponse officielle que V. Exc. y fera et que le prince Kourakin nous annonce, résoudra définitivement l'importante question de la paix ou de la guerre. La modération qui caractérise celle que j'ai l'honneur de vous adresser aujourd'hui, vous offre, M. le duc, un sûr garant que l'on ne manquera pas de saisir chez nous toutes les nuances qu'elle pourra présenter en faveur de la paix. S. M. en a trouvé une bien agréable dans la démarche faite auprès du gouvernement britannique. Elle est sensible à l'attention que l'empereur Napoléon a eue de l'en informer; elle appréciera toujours les sacrifices que ce souverain fera pour la conclusion de la paix générale; à ses yeux, il n'y en a pas qui soient assez considérables pour obtenir un aussi grand et beau résultat. J'ai l'honneur d'offrir à V, Exc, &c.

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Lettre du secrétaire d'état pour les affaires étrangères de S. M. Britannique au ministre des relations extérieures.

Sir,

London, foreign office, 23 April, 1812.

Your Excellency's letter of the 17th inst. has been received and laid before the Prince Regent.

His Royal Higness feels it due to his own honour, before he can authorise me to enter into explanations on the overture which your Excellency has transmitted, to ascertain the precise meaning attached by the government of France to the following passage in your Excellency's letter: "La dynastie actuelle serait déclarée indépendante, et l'Espague régie par une constitution nationale des Cortès.

If, as his Royal Highness apprehends, the meaning of this proposition is, that the royal authority of Spain, and the government thereof by a Cortez, shall be recognised as residing in the brother of the ruler of France, and a Cortez formed under his authority and not in the legitimate sovereign Ferdinand the Seventh and his heirs, and the extraordinary Cortez now exerTOME IV. NNNNN

cising the powers of governement in that kingdom, in his name and in his behalf, I am directed frankly and explicitly to declare to your Excellency, that obligations of good faith preclude his Royal Highness from entertaining a proposition for peace foun ded upon such a basis.

If, however, the expressions referred to, apply to the existing government of Spain acting in the name of Ferdinand the Seventh, upon an assurance from your Excellency to that effect, his Royal Highness will be prepared fully to explain himself on the basis that has been transmitted for his Royal Highness's consideration it being his Royal Highness's earnest desire, in concert with his allies, to contribute to the repose of Europe, and to bring about a peace wich may be at once honourable not only for Great Britain and France, but for those states with which they are respectively in connexion.

Having, without reserve, explained the Prince Regent's sentiments upon a point so necessary to be understood, previous to further discussion, I shall fulfill his Royal Highness's instruc tions, by declining unnecessary and recriminatory observations on collateral topics. I may safely trust the justification of the conduct pursued by the british government, at the several periods referred to in your Excellency's letter, to the correspondance which passed at the time and to the judgments which the world has long since passed on it.

With respect to the particular character which the war has unhappily assumed, and the exclusion and arbitrary principles which your Excellency describes as having marked its progress, whilt I disclaim on the part of the british government that those evils are attributable to it, I am authorised to assure your Excellency that it sincereley deplores their existence as unnecessarily aggravating the miseries of war, and that it is its anxious desire, whether in war or in peace with Frauce, to see the intercourse be tween nations restored to the liberal and accustomed principles of former times.

I take this opportunity of offering to your Excellency the assurances of my high consideration.

(Signed) CASTLEREAGH. To his Excellency the minister of foreign relations at Paris. Pour copie conforme.

Le ministre des relations extérieures,
Le Duc de BASSANO.

No. IX. bis.

Traduction.

Copie de la réponse de Lord Castlereagh, secrétaire d'état pour les affaires étrangères de S. M. Britannique à la lettre du ministre des relations extérieures du 17 Avril.

Londres, bureau des affaires étrangères, 23 Avril, 1812. Monsieur,

La lettre de V. Exc. du 17 de ce mois, a été reçue et mise sous les yeux du prince régent.

S. A. R. a senti qu'elle devait à son honneur, avant de m'autoriser à entrer en explication sur l'ouverture que V. Exc. a transmise, de fixer le sens précis attaché par le gouvernement de France au passage suivant de la lettre de V. Exc.: La dynastie "actuelle serait déclarée indépendante, et l'Espagne régie par ་་ une constitution nationale des cortès.

Si, comme S. A. R. le craint, le sens de cette proposition est que l'autorité royale d'Espagne et son gouvernement établi par les cortès, seront reconnus comme résidens dans le frère du chef du gouvernement français, et les cortès formés sous son autorité, et non dans le souverain légitime Ferdinand VII et ses héritiers, et l'assemblée extraordinaire des cortès, maintenant investie du pouvoir du gouvernement dans ce royaume, en son nom et sous son autorité, il m'est ordonné de déclarer franchement et explicitement à V. Exc. que des engagemens de bonne foi ne permettent pas à S. A. R. de recevoir une proposition de paix fondée sur une telle base.

Si cependant les expressions ci-dessus citées s'appliquaient au gouvernement actuel d'Espagne, exerçant l'autorité au nom de Ferdinand VII, sur l'assurance qu'en donnera V. E. le prince régent est disposé à s'expliquer pleinement sur la base qui a été transmise pour être prise en considération par S. A. R., son désir le plus empressé étant, de concert avec ses alliés, de contribuer au repos de l'Europe, et de travailler à une paix qui puisse être à la fois honorable, non-seulement pour la Grande Bretagne et la France, mais encore pour ceux des états avec lesquels chacune de ces puissances a des rapports d'amitié.

Après avoir exposé sans réserve les sentimens du prince régent sur un point sur lequel il est si nécessaire de s'entendre, avant d'entrer dans une discussion ultérieure, je me conformerai aux instructions de S. A. R., en évitant de faire des observations inutiles et des récriminations sur les objets accessoires de votre lettre. Je puis heureusement m'en rapporter pour la justification de la conduite que la Grande Bretagne a tenue aux différentes époques rappelées par V. E.., à la correspondance qui eut

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lieu alors, et aux jugemens que le monde en a depuis long-tems porté.

Quant au caractère particulier que la guerre a malheureusement pris, et aux principes exclusifs et arbitraires que V. E. signale comme ayant marqué ses progrès, en niant, en ce qui concerne le gouvernement britannique que ces maux lui doivent être attribués, je suis autorisé à assurer à V. E. qu'il déplore sincèrement leur existence, comme aggravant inutilement les calamités de la guerre, etque son désir le plus vif, soit en paix, soit en guerre avec la France, est de voir les relations entre les nations rendues aux principes libéraux et accoutumés des tems précédens.

Je saisis cette occasion d'offrir à V. E. les assurances de ma haute considération.

Pour copie conforme,

(Signé) CASTLEREAGH.

Le ministre des relations extérieures,

Le Duc de BASSANO.

No. X

Copie d'une lettre du ministre des relations extérieures à M. le comte de Lauriston, ambassadeur de S. M. I. et R. à St. Pétersbourg.

M. le comte,

Dresde, le 20 Mai, 1812.

J'ai l'honneur de vous envoyer les copies de deux notes du prince Kourakin, en date des 30 Avril et 7 Mai,

D'une note que j'ai adressée à cet ambassadeur le 9 du même mois, et de la réponse qu'il m'a faite le même jour.

Et enfin d'une note du 11 Mai, qui m'est parvenue hier, et par laquelle le prince Kourakin renouvelle sa demande la plus pressante pour obtenir ses passeports.

S. M. ne peut pas croire, M. le comte, que cet ambassadeur n'ait pris beaucoup sur lui. Elle juge convenable que vous demandiez, par une note adressée à M. le comte Soltykoff des passe ports pour vous rendre auprès de M. le comte Romanzoff, à Wilna, ou dans tout autre lieu de rendez-vous qui vous serait assigné. Vous annoncerez à M. le comte Soltykoff que les communications dont vous êtes chargé, et que vous ne pouvez faire qu'au chancelier ou à l'empereur lui-même, sont aussi importantes que pressantes.

Vous montrerez à M. le comte Romanzoff toutes les pièces que je vous envoie. Vous exprimerez l'étonnement que S. M. a dû éprouver lorsque je lui ai rendu compte de démarches si inattendues et si contraires aux dispositions que l'empe reur Alexandre vous avait manifestées à vous-même, lorsqu'elle a vu que dans les notes de l'ambassadeur de Russie, on présentait

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