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mulerent tous les excès de l'anarchic, et la muse des chants populaires de vint une des furies de nos discordes civiles.

<Lorsque les chansons peuvent s'écarter ainsi de leur véritable genre, auront-elles droit encore à la faveur que ce genre inspirait? Leur suffirat-il du titre de chansons pour conquérir impunément le scandale, et pour échapper à la répression judiciaire? Si telle était leur dangereuse prerogative, bientôt la prose leur céderait en entier la mission de corrompre, et l'on chanterait ce qu'on n'oserait pas dire. »

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Après cet exorde, l'avocat-général, abandonnant le chef de l'outrage aux bonnes mœurs, attendu la prescription invoquée, parcourut successivement les chansons incriminées. Il trouva dans les unes (les Capucins, le Bon Dieu une sacrilege ironie; dans d'autres (l'Enrhumé, etc.), le caractère de l'outrage à la majesté royale. soutint que, dans la chanson du vieux Drapeau, l'auteur avait provoqué les militaires à arborer le drapeau tricolore, d'autant plus que, d'après une lettre de M. le prefet de police, cette chanson, imprimée et distribuée clandestinement dans les casernes, il y a quelques mois, paraissait avoir pour objet de seconder des projets coupables alors médités dans l'ombre. Enfin M. l'avocat-général y voyait une coincidence singulière avec les ridicules projets de ce Cugnet de Montarlot, qui voulait, dit M. de Marchangy, nous envoyer à la fois, dans les plis du drapeau tricolore, la guerre, la peste et l'anarchie. Et il termina son réquisitoire par une péroraison où il signalait les effets funestes que les chansons de M. de Béranger peuvent produire dans toutes les classes de la société, même en raison du talent de l'auteur.

Avant d'entrer dans la défense des chansons inculpées, Me Dupin, avocat de M. de Béranger, invoqua la prescription pour celles du premier volume; ce que la cour ayant refusé d'admettre, Me Dupin, sans suivre le

ministère public dans l'examen des chansons incriminées, s'attacha surtout à faire tomber l'importance de l'accusation; il insista sur le privilége que la chanson avait eu de tout temps en France, qu'on ne pouvait transformer en crime d'Etat des couplets; et que quant à ceux qu'on signalait comme outrages aux bonnes mœurs, il s'en chantait encore tous les jours d'aussi grivois, et à cet égard il ne craignit pas de citer la fameuse chanson nationale: vive Henri Quatre! Après ce plaidoyer, dont la censure n'a pas permis la publication dans les journaux, M. le président ayant fait le résumé des débats et posé les questions, le jury en ayant délibéré pendant plus de deux heures, a déclaré le prévenu non coupable d'outrages aux bonnes mœurs (les chansons comprises dans ce chef d'accusation étaient celles à l'égard desquelles la prescription a été invoquée), ni d'offense envers la personne du roi; mais, à la majorité de sept voix contre cinq, il a déclaré le sieur de Béranger coupable, 1o d'outrage à la morale publique; 20 de provocation au port public d'un signe de ralliement non autorisé par le roi.

La cour s'est réunie à la majorité des jurés. Considérant que la provocation au port d'un signe de ralliement non autorisé n'est qualifiée crime ni délit par aucune loi, elle a absous le prévenu sur ce chef, et l'a condamné, pour outrages contre la morale, à trois mois d'emprisonnement, 500 fr. d'amende, et aux frais, dans lesquels entrera l'impression de l'arrêt au nombre de mille exemplaires, ordonnant en outre la suppression de l'ouvrage.

M. de Béranger s'était retiré longtemps avant le prononcé de l'arrêt. La foule, encore considérable, a eu presque autant de peine à s'écouler qu'elle en avait eu à entrer.

10. Londres. Testament de Napoléon Bonaparte.- Il vient d'être présenté, enregistré et déposé à la cour des prérogatives (1) (prerogativ, court) du ford archevêque de Cantorbéry, sur

(1) Cour ecclésiastique qui juge des causes testamentaires.

Pattestation de M. Fox, notaire et procureur de la cour, une pièce dont voici la traduction (1).

TESTAMENT DE NAPOLÉON.

à Long

Cejourd'hui. 14 avril 1821, wood, ile de Sainte-Hélène. Ceci est mon testament, ou acte de ma dernière volonté :

Je légue au comte de Montholon 2,000,000 fr., comme une preuve de ma satisfaction pour les soins qu'il m'a rendus pendant ces six dernières années, et pour l'indemniser des per tes que ma residence à Sainte-Hélené Ini a occasionnées.

Je légue au comte Bertrand 500,000 f. Je lègue à Marchand, mon premier valet de chambre, 400,000 fr.; les services dont il s'est acquitté envers moi sont ceux d'un ami. Je désire qu'il épouse une veuve, sœur on fille d'un officier ou soldat de ma vieille garde; -je légue à Saint-Denis 100,000 fr.; à Novarre 100,000 fr.; a Pijeron 100,000 francs; à Archambaud 50,000 fr.; à Cuvier 50,000 fr.; à Chandelle 50,000 fr.

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A Pabbé Visnale 100,000 fr. Je désire qu'il puisse faire bâtir sa maison prés de Ponte-Novo-de-Rossino.

Au comte de Las-Cases 100,000 fr. Au comte de Lavalette 100,000 fr. Au chirurgien en chet Larrey 100,000 fr. C'est l'homme le plus vertueux que j'aie connu.

Au général Lefèvre - Desnouettes 100,000 fr.

Au général Drouot 100,000 fr.
Au général Cambronne 100,000 fr.
Aux enfans du général Mouton-
Davernet 100,000 fr.

Aux enfans du brave Labédoyère
TO0,000 fr.

Aux enfans du général Girard, tué à Ligny, 100,000 fr.

Aux enfans du général Chartran 100,000 fr.

Aux enfans du vertueux général Travot 100,000 fr.

Au général Lallemant, l'ainė, 100,000 fr.

A Costabasilica, aussi 100,000. fr.
An général Clausel 100,000 fr.
Au baron de Menneval 100,000.
A Arnault, auteur de Marias,
100,000 fr.

Au colonel Marbot 100,000 fr. Je le prie de continuer à écrire pour la défense et la gloire des armées françaises, et pour confondre les calomniateurs et les apostats.

Au baron Bignon 100,000 fr. Je le charge d'écrire l'histoire de la diplomatie française, depuis 1792 jusqu'en 1815.

A Poggi de Talaro 100,000 fr.

Au chirurgien Emmery 100,000 [r. Ces sommes seront prises sur les six millions que j'ai déposés en quittant Paris en 1815, et sur les interets, au taux de 5 pour 100, depuis juillet 1815, dont il sera réglé avec les banquiers par les comtes Montholon, Bertrand et Marchand (2).

Ces legs, en cas de mort, seront payés aux veuves et enfans, et, à leur défaut, retourneront au capital.

J'institue les comtes Montholon, Bertrand et Marchand mes exécuteurs testamentaires.

Ce présent testament, entièrement écrit de ma propre main, est signe c scellé de mes armes.

Napoléon.

24 avril 1821, Longwood." Ceci est mon codicile à l'acte de ma dernière volonté :

(1) Ainsi cette pièce est la traduction d'une traduction, et on ne peut pas en garantir l'exactitude.

(2) On voit par une lettre de M. J. Lafitte, 28 février 1829, relative au procès çui s'est élevé entre lui et les exécuteurs testamentaires, qu'il n'avait été versé dans la caisse de sa maison, par Napoléon, en 1815, au moment de quitter Paris pour la dernière fois, qu'une somme de 4,220,000 fr., qui, au moyen d'autres valeurs, devait être portée à 5 millions; mais que ces valeurs n'ont point été réalisées, et que la somme de 4,220,000 fr., seule remise à la maison Perregaux et Lafitte, a été réduite par divers paiemens pe reils faits sur l'ordre de Napoléon Bonaparte à celle d'environ 3,149,000 fr.

Nous reviendrons l'année prochaine sur ce procès, plaidé à huis-clos, dont le pulle me connait pas bien les détails.

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Sur la liquidation de ma liste civile d'Italie, ainsi que l'argent, les joyaux, la vaisselle, le linge, les coffres, écrins, dont le vice-roi est dépositaire, et qui m'appartiennent, je dispose de 2.000,000 que je lêgue à mes plus fidèles serviteurs. J'espère que mon fils Eugène Napoléon les leur distribuera équitablement. Il ne peut oublier les 40,000,000 que je lui ai donnes en Italie, en por don ou du droit d'héritage de sa mère.

Au comte Montholon 200,000 fr., dont il versera 100,000 fr. dans la caisse au mème usage que dessus, pour être employés, conforméurent à mes dispositions, à l'acquit de legs de conscience.

Ce codicile est écrit de ma propre main, signé et scellé de mes armes.

Napoléon.

24 avril 1821, Longwood.

Ceci est un autre codicile, ou acte de ma dernière volonté :

Les 9,000 liv. sterling que nous avons données au comté et à la comtesse Montholon, si elles ont été payées, sont à déduire et à porter à compte des legs que nous lui avons faits par notre testament. Si elles n'ont pas été payées, nos billets seront annulés.

En conséquence du legs fait par nous au conite Montholon, la pension de 20,000 fr. accordée à sa femme est annulée. Le comte Montholon est chargé de la lui payer.

L'administration d'une telle succescession devant, jusqu'à son entière liquidation, nécessiter des dépenses en Voyages, commissions, consultations, plaidoiries, nous entendons que nos exécuteurs testamentaires retiendront trois pour cent sur tous les legs, ainsi que sur les 6,800,000 frs, et sur les sommes léguées par les codiciles.

Les sommes provenant de ces déductions seront déposées entre les mains d'un trésorier, et payées sur l'ordre de nos exécuteurs testamentaires.

Nous nommons trésorier le comte Las-Cases, ou, à son défaut, son fils; et, au défaut de celui-ci, le général Drouot.

Ce présent codicile est entièrement

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24 avril 1821, Longwood. Ceci est mon codicile et acte de ma dernière volonté.

Des fonds remis en or à l'impératrice Marie-Louise, ma chère et bienaimée éponse, à Orléans, en 1814, il me reste dù 2,000,000 fr., dont je dispose par le présent codicile, à dessein de récompenser mes plus fideles serviteurs, que je recommande en outre à la protection de ma chère Marie-Louise.

Je legue au comte Montholon 200,000 fr., dont il versera 100,000 fr. dans la caisse du trésorier, pour être employés comme ci-dessus, conformément à mes dispositions, à l'acquit de legs de conscience,

Ce codicile est écrit de ma propre main, signé et scellé de mes armes. Napoléon.

On prétend qu'outre ce testament et ses codicilès, l'ex-emperenc avoit laissé une autre espèce de testament politique, dans lequel il est question d'objets plus importans, et où il dispose de sommes plus considérables, d'une fortune impériale de 40 millions de francs en faveur d'institutions publiques, de classes particulières, et dans des vues politiques. Voici comme il établit le droit qu'il eroit avoir de faire ces largesses: comme empereur, il jouissait d'une liste civile de 24 millions par an, sur quoi il prétend avoir économisé 10 millions pour chacune des quatre années avant son dernier mariage. Après son retour de Russie, ou pendant cette malheureuse expédition, il avait ordonné d'appliquer ces épargnes au service pu blic; c'est cette somme qu'il réclame.

11. Lausanne (Suisse). Loi sur les conversions. Le gouvernement de Thurgovie vient de rendre une loi remarquable sur les conversions. Tout changement de culte ne pourra avoir lieu sans la permission du gouvernement. L'ecclésiastique qui reçoit la demande doit en avertir l'administration du lieu auquel l'individu appartient. Celui-ci est appelé par son pasteur. Il en reçoit des instructions

pendant trois semaines. S'il persiste, il perd ses anciens droits dans la commune qu'il abandonne, et doit alors en acquérir de nouveaux dans une commune de la confession qu'il vient de choisir. Toute conversion pour laquelle ces dispositions ne seraient pas observées est envisagée comme nulle. 12. Paris. Cercle des Arts. Il vient de se former un établissement nommé le Cercle des Arts , qui doit bientôt offrir un des points de réunion les plus brillans de la capitale. Entre autres avantages qu'il présente à tous les amis des arts, il aura pour objet :

De disposer utilement des tableaux et des autres objets qui auront été admis dans les salons du Cercle ;

De faire exécuter, au compte de la société, des tableaux, des gravures, et tous autres travaux dont les sujets auront été indiqués par les comités spéciaux et les conseils du Cercle;

De faire des avances aux artistes qui seront chargés de l'exécution de ces objets.

De décerner des récompenses honorifiques à ceux des artistes qui, dans le cours de l'année, auront exposé les objets les plus précieux sous le rapport de l'art et de l'utilité publique. L'admission de ces divers objetsaura lieu d'après l'avis d'un comité choisi parmi MM. les membres honoraires et les artistes qui sont l'honneur de nos arts. Cet établissement est situé quai Malaquais, à l'hôtel de Juigné (ancien ministère de la police ), dont on a fait remettre à neuf tous les salons déjà ornés de riches peintures. L'ouverture du cercle aura lieu dans le mois de janvier.

13. Paris. Cour d'assises. Délits de la presse. On a appelé aujourd'hui, à la cour royale, la cause de M. Lacretelle ainé, membre de l'Académie française, et ancien éditeur de la Minerve, prévenu de contravention à la loi de la censure, relativement à des Lettres sur la situation de la Fran

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qu'il n'avait point publié ane Minerve frauduleuse, mais une série d'écrits successifs et isolés. De son côté, l'avocat-général (M. Vatimenil), ayant conclu au maintien du précédent arrêt, la cour, après avoir délibéré en la chambre du conseil, a débouté le prévenu de son opposition, et l'a condamné aux dépens.

(On sait que M. Larretelle a demandé et obtenu du Roi la remise de sa peine.)

17. Vienne.-M. Salomon Rotschild, Israelite, l'un des plus riches banquiers de l'Europe, a été baptise ces jours derniers dans cette capitale; il a eu pour parrain le prince d'Esterhazy.-M. S. Rotschild son parent et son associé, vient d'être nommé consul-général à Paris.

18. Paris. Académie franaise Prix propose. —Le Roi, ayant appris que l'académie française avait arrêté que le sujet du prix de poesie proposé pour l'année 1823 serait le devoùment des médecins français et des soeurs de Saint-Camille qui sont allés à Barcelonne, a pensé que l'époque trop éloignée de ce concours pouvait refroidir le juste et vif intérêt qu'ins pire cet acte de courage vraiment he roïque. En conséquence, S. M., vo¤lant seconder le louable empressement de l'académie, a mis à sa disposition une somme de 1,500 fr. pour lui donner les moyens d'ouvrir dès à présent le concours sur ce beau sujet. Le prix sera décerné dans la séance du 25

août 1822.

20 Troyes (Aube.) Mariage inpromptu. Le pasteur d'une petite commune de ce département, instruit que l'instituteur-chantre de la paroisse avait obtenu quelques rendezvous d'une jeune personne du village, et que celle-ci touchait au terme de ses premières couches, prit le parti d'annoncer au prone du dimanche qu'il y avait promesse de mariage entre tel et telle. Ces jeunes gens furent extrêmement surpris de cette annonce imprévue, faite d'ailleurs dans une bonne intention. Le chantre en pålit, la jeune fille en rougit, et nous apprenons aujourd'hui que, par tremise du bon pasteur, les jeunes gens sont bien et légitimement unis 21. Londres. Modes. Plusieurs

l'en

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artistes en coiffure et autres avaient imaginé un moyen bizarre de s'annoncer; ils signaient des billets à ordre, dans lesquels ils promettaient de payer un dédit si on n'était pas con lent de leur services. Un coiffeur vient de pousser cette plaisanterie si loin, que la justice s'en est mêlée. Il avait fait des billets qui, vus à une distance, ressemblaient à ceux de la Banque d'Angleterre. En voici un modéle.

BANQUE DE LA MODE.

Je promets d'arranger les cheveux de tout gentleman ou lady dans le suprême bon ton, ou de payer la somme de mille livres sterling.

Ce 1er novembre 1821. Pour le gouverneur et la compagnie de la Banque

de la mode.

Bon pour 1000 livres sterling.

ARTHUR GARDENER.

Ces billets avaient été donnés par des escrocs à quelques individus simples qui les avaient pris pour des billets de la banque d'Angleterre. Le gouverneur de cette banque a fait citer le gouverneur de la Banque de la mode,qui, acquitté de toute intention criminelle, a pourtant été obligé de livrer sa planche. Le tribunal a déclaré qu'il prendrait des mesures plus sevères contre ceux qui, à l'avenir, se permettraient ces imprudences.

23. Paris. Cour d'assises. Cause de vol remarquable. Un vol très considérable, qui a eu lieu au mois de mai 1820 chez M. Loiseau, bijoutier, et deux autres soustractions d'objets précieux chez la dame Pickaersazem, rentière, et chez la demoiselle Lévy, marchande à la toilette, font l'objet d'une affaire intéressante dont les débats ont duré plusieurs audiences. Le principal accusé est en fuite; c'est un forcat libéré, nommé JeanEdme Hiel, qui a été déjà repris plusieurs fois de justice. Les autres prévenus de complicité étaient : la femme Hiel, belle-sœur de l'auteur des vols, et Auguste Nicole, ex-employé à la préfecture de police. C'était habituelfement le dimanche, et en plein jour, que se commettaient ces vols. On profitait de l'absence des personnes qui

avaient momentanément quitté leur domicile pour se rendre à la campagne.

Ainsi M. Loiseau avait quitté, le dimanche 24 mai, sa maison de Paris, rue Bailleul, pour aller à la campagne rejoindre sa famille. Rentrant chez lui le mème jour, à dix heures et demie du soir, il trouva toutes ses portes extérieures et ses meubles ouverts à l'aide de fausses clefs. Les malfaiteurs avaient enlevé 24,000 fr. en or, 15,000 fr. en billets de banque, des diamans montés et non montés d'une valeur de 92 à 96,000 fr., et toutes sortes de bijoux en or. Une somme de 7,000 fr. en argent blanc avait éte laissée dans le secrétaire, sans doute à cause de son volume et de son poids. Les fausses clefs qui avaient servi à commettre le crime furent retrouvées quinze jours après dans une fontaine de cuivre où les voleurs les avaient jetées.

Un épisode singulier a mis la justice sur les traces des auteurs de ces soustractions. Le 14 juin, vingt-quatre jours après le vol commis chez M. Loiseau, un particulier, qu'il ne connaissait pas, vint chez lui, et l'engagea à passer dans la soirée chez le comte de Courtin, dont il lui indiqua le domicile, et qui, disait-il, lui donnerait des renseignemens sur le vol en question. M. Loiseau fut peu surpris de cette visite; il avait eu soin d'annoncer, par des affiches et par la voie des journaux, le détail des objets qu'on lui avait volés. Il se rendit au lieu indiqué, et y trouva le même particulier, qui, après lui avoir déclaré être le comte de Courtin, dit qu'une femme galante qu'il avait connue autrefois, était venue le trouver, et lui avait offert 12,000 fr. pour faire obtenir un passeport pour l'étranger, et faciliter la vente d'une quantité considérable de diamans; qu'il avait conclu d'une foule d'indices que les diamans avaient été volés au sieur Loiseau; et qu'au surplus, la femme dont il parlait était la belle-soeur de l'auteur des vols. Après cette ouverture, le comte de Courtin demanda au sieur Loiseau de lui assurer, par un titre en bonne forme, une récompense de 12,000 fr., pareille à celle qu'il aurait obtenue en procurant le passeport. Il alla même jusqu'à solli

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