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abandonner le roi de Sardaigne et le roi de Naples, et elle est accoutumée à compter sur la ruine de ses alliés, au moment où elle signe le traité d'alliance avec eux! L'Angleterre déclare à la Suède qu'elle trouve bon qu'elle ait traité sans elle, et qu'elle ait cédé ses provinces. Ce paragraphe sans doute une ironie! Qu'est-ce que les Anglais voudraient prouver par là, si non qu'ils abandonuent les malheMais les rois de Sardaigne et de Naples n'en sout ils pas déjà la preuve ?

est

reux.

Le

Mais quoi, vous dites que la Suède a fait la paix à votre connaissance! c'est donc à votre connaissance que la Suède a précipité du trône le monarque qui s'est attiré tous ses malheurs par son attachement pour vous, et par un dévouement à votre cause. peuple et l'armée, indignés de l'aveuglement qui lui faisait préférer vos intérêts à ceux de son pays, et poussés par l'imminence du danger, l'ont renversé du trône, et ils n'ont pas eu besoin, pour sauver les débris de leur patrie de votre permission ou de votre agrément. Vons joignez donc ainsi la fausseté à l'ironie ! Mais en considérant plus attentivement ce passage, on sent son cœur se soulever malgré soi. Qui pourrait s'imaginer que ce fût un roi qui parla ainsi? Qui entendez-vous par le roi de Suède? Est-ce l'ancien ou le nouveau? Mais le nouveau n'a-t-il pas été élevé au trône par les sentimens unanimes des grands et du peuple, par la cour et la

ville, pour ainsi dire, en haine de vos principes et et de votre alliance; et l'ancien roi, au contraire, n'était-il pas votre ami le plus fidèle, votre allié le plus inébranlable? Ne. vous a-t-il pas sacrifié sa couronne, sa politique, le sang de ses sujets et l'argent de ses peuples? Ne vous a-t-il pas sécoudé dans votre infàme expédition contre Copenhague, et n'a-t-il pas appuyé toutes vos pirateries dans la Baltique? Vos pavillons n'ont-ils pas vogué de concert? et les relations les plus intimes, les plus amicales, n'ont-elles pas existé entre sa cour et la vôtre? et cependant, lorsque ce prince est renversé du trône par un acte qui fut nécessaire mais violent; qui a été utile mais qui était illégal; qui a pu sauver la Suède, mais qui vous est et vous sera constamment un déshonneur aux yeux de l'Europe entière, vous reconnaissez le nouveau roi qui est monté sur le trône de Votre ami, et qui, pour premier acte de son gouverne ment, a conclu la paix avec France et la Russie, a adhéré au systême continental, vous a fermé ses ports et s'est mis en état de guerre contre vous ! Vous montrez tout au moins beaucoup de complaisance et de bonheur !

Malheureux Gustave, si du fond de ton exil tu lis ce discours, quels seront ton étonnement et la douleur de ne pas y trouver la moindre expres sion de regret. L'Angle terre à qui tu as sacrifié ton trône et ta famille, ne daigne pas même t'honorer d'un re gret; tu as été abandonné,

Nons avon de plus l'ordre de vous dire que les efforts de S. M. pour protéger le Portugal ont été puissamment. secondés par la confiance que le prince régent a eue eu S. M. par la coopération des au

renié du moment où tu as cessé de régner; ils te désavouent, il se conduisent envers toi comme s'ils ne t'avaient jamais connu, et ils roudraient presque faire croire

que tu as été leur ennemi! et c'est ceux, qui, par leur funeste amitié, t'ont entraîné dant le précipice, qui te traitent ainsi. L'histoire verra dans ce passage le véritable caractère de la politique anglaise, politique sans entrailles, qui n'a d'autre mobile que l'or; et ne sait-on pas que la soif de ce métal bannit du cœur humain tous les sentimens généreux ? nous trouvous dans ce paragraphe, nous osons le dire, la preuve que le roi d'Angleterre n'existe plus comme roi. roi qui conserverait l'auguste caractère de la royauté, et surtout un roi qui occupa le trône ensanglanté de Charles auraient évité de traiter un pareil sujet.

1.

Un

Si les circonstances l'empêchaient de blamer ouvertement la révolution qui avait détrôué un roi, son allié, ser devoirs envers lui-même, exigeaient du moins qu'il en détournant les yeux; et dans le cas où la politique l'aurait porté à ratifier aussi authentiquement cet événement extraordinaire, ses larmes auraient dû faire pardonner les calculs dictés par sa politique.

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S. M. nous ordonne de vous informer que le gouvernement espagnol, au nom et sous l'autorité du roi Ferdinand VII, a décidé d'assembler les cortésgénéraux et extraordinaires de la nation. S. M. espère que cette mésure donnera une ardeur et une énergie nouvelles aux conseils et aux armes de l'Espagne, et dirigera utile ment le courage et l'esprit des Espagnols pour le maintien de leur monarchie légitime, et pour la délivrance entière de leur pays.

Les considérations les plus importantes de la politique et de la bonne foi exigent qu'aussi long-tems que cette grand cause pourra être soutenue avec quelqu'apperence

(f) Voilà qui est excellent! ce n'est point la guerre déclarée par l'Autriche qui a retardé la conquête du Portugal; c'est la bataille de Talaveyra qui a arrêté les progrès de l'armée française; tandis que nos troupes étaient stationnaires depuis long-tems, et que le résultat de cette bataille a été de les conduire à plusieurs marches en avant de la position qu'elles avaient ordre d'occuper.

de succès, elle le soit, suivant la nature et les circonstances de la guerre, pour l'assistance ferme et continue du pouvoir et des ressources qu'offrent les états de S. M.; et S. M. se repose sur l'aide de sou parlement dans ses efforts empressés pour frustrer les entreprises de la France contre l'indépendance de l'Espagne et du Portugal, et contre le bonheur et la liberté de ces nations loyales et détermi nées. (g)

(g) Il y a dans ce paragraphe bien de la mauvaise fois au moment même où le roi parle ainsi du haut de son trône, ses troupes abandonnent Badajoz et la rive gauche du Tage, pour se rejeter sur Lisbonne, laissant à decouvert la Sierra-Morena et toute l'Andalousie ! Si vous avez vous voulu ne pas avoir à

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regretter qué la Suède ait trouvé nécessaire d'acheter la paix par des sacrifices considérables," il fallait débarquer 40,000 hommes en Finlande. Si vous aviez voulu secourir l'Autriche, il fallait débarquer 40,000 hommes à Trieste ou à Hambourg, et si, quand vous avez su que la bataille de Ratisbonne avait été l'arrêt du destine de l'Autriche, vous avez voulu se◄ courir les Espagnols, il fallait que votre armée de Walche ren se trouvât sur le champ de batille de Talaveyra! Mais le bruit des suceès et de la gloire de la France excite dans vos cœurs une rage si violente, un choc si tumultueux de tous les sentimens de haine et de fureur, qu'il en jaillit comme des tourbillons de fumée qui

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