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Les Rayons du Soleil.

I.

PIC-NIC SUR LE BORD DE LA TAMAR.

"Was ist unserm Herzen die Welt ohne liebe !

eine Zauberlaterne ist ohne licht!

Was

"Ich werde sie sehen! Ruf' ich morgens aus, wenn ich mich ermuntere, und mit aller Heiterkeit der schönen Sonne entgegen blicke; ich werde sie sehen!"

WERTHER.

Ils étaient si heureux..... Ils ne voulaient pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,

Contre le firmament et sa voûte céleste,

Changer la bonne espérance de bonheur futur

Que Dieu dans sa bonté faisait naître dans leurs cœurs.

"True love is no shadowy or hectic sentiment; its beneficent influence, like the scented flame of an alabaster lamp, diffuses light, warmth, and fragrance, o'er the heart over which it rules."

J. E. HAMILTON.

Comment donc? Une préface qui s'annonce si lugubrement, et un titre qui nous rappelle la nature sous son aspect le plus riant.

Oui! mon cher lecteur, et mon livre ressemble à la vie, tantôt éclairée par le soleil, tantôt voilée par les ténèbres. Mais

B

comme dans le cœur de l'écrivain la joie l'emporte sur la tristesse, le bonheur a le dessus dans les idées qui traversent son esprit, et cet état de choses bien établi..... commençons l'histoire.

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La scène, pour le moment, se passe en Angleterre. - Sans doute vous avez visité le Mont Edgecombe, cette terre enchanteresse que le conquérant de l'invincible Armada reçut pour récompense de sa victoire. Vers l'orient, le terrain s'élève de la côte pierreuse dans une ascente précipitée, et à travers le domaine entier la verdure et les bosquets forment un agréable mélange. Dans les jours brillants de l'été, le coup-d'œil est magnifique; l'imagination se transporte en Italie, ce beau pays

"That prompts a poet's witching minstrelsy."

Le jardin italien est remarquable par ses longues avenues d'orangers. Un escalier conduit à la Terrasse, qui est surmontée d'une balustrade et ornée de chaque côté de belles statues du Liber et de Vénus de Médicis. Au milieu se trouve la magnifique statue de l'Apollon du Belvédère :

"The lord of the unerring bow ;

The God of life, and poetry, and light."

A l'extérieur du bois, près de la grève, se trouve une rotonde d'architecture ionique, dans laquelle il y a un buste de Milton et l'inscription ci-jointe de son "Paradis Perdu," faisantallusion au feuillage de l'ascente voisine:

"Overhead up grew

Insuperable height of loftiest shade,

Cedar, and fir, and pine, and branching palm,

A sylvan scene; and as the ranks ascend

Shade after shade, a woody theatre

Of stateliest view."

A une petite distance de la rotonde, se trouve une ruine artificielle représentant les restes d'une tour gothique; quelques degrés es

Les Rayons du Soleil.

I.

PIC-NIC SUR LE BORD DE LA TAMAR.

"Was ist unserm Herzen die Welt ohne liebe! Was

eine Zauberlaterne ist ohne licht!

"Ich werde sie sehen! Ruf" ich morgens aus, wenn ich mich ermuntere, und mit aller Heiterkeit der schönen Sonne entgegen blicke; ich werde sie sehen!"

WERTHER.

Ils étaient si heureux..... Ils ne voulaient pas alors
Contre le Louvre et ses trésors,

Contre le firmament et sa voûte céleste,

Changer la bonne espérance de bonheur futur

Que Dieu dans sa bonté faisait naître dans leurs cœurs.

"True love is no shadowy or hectic sentiment; its beneficent influence, like the scented flame of an alabaster lamp, diffuses light, warmth, and fragrance, o'er the heart over which it rules."

J. E. HAMILTON.

Comment donc? Une préface qui s'annonce si lugubrement, et un titre qui nous rappelle la nature sous son aspect le plus riant.

Oui! mon cher lecteur, et mon livre ressemble à la vie, tantôt éclairée par le soleil, tantôt voilée par les ténèbres. Mais

B

comme dans le cœur de l'écrivain la joie l'emporte sur la tristesse, le bonheur a le dessus dans les idées qui traversent son esprit, et cet état de choses bien établi..... commençons l'histoire.

La scène, pour le moment, se passe en Angleterre. - Sans doute vous avez visité le Mont Edgecombe, cette terre enchanteresse que le conquérant de l'invincible Armada reçut pour récompense de sa victoire. Vers l'orient, le terrain s'élève de la côte pierreuse dans une ascente précipitée, et à travers le domaine entier la verdure et les bosquets forment un agréable mélange. Dans les jours brillants de l'été, le coup-d'œil est magnifique; l'imagination se transporte en Italie, ce beau pays

"That prompts a poet's witching minstrelsy."

Le jardin italien est remarquable par ses longues avenues d'orangers. Un escalier conduit à la Terrasse, qui est surmontée d'une balustrade et ornée de chaque côté de belles statues du Liber et de Vénus de Médicis. Au milieu se trouve la magnifique statue de l'Apollon du Belvédère :

"The lord of the unerring bow;

The God of life, and poetry, and light."

A l'extérieur du bois, près de la grève, se trouve une rotonde d'architecture ionique, dans laquelle il y a un buste de Milton et l'inscription ci-jointe de son "Paradis Perdu," faisantallusion au feuillage de l'ascente voisine :

"Overhead up grew

Insuperable height of loftiest shade,

Cedar, and fir, and pine, and branching palm,

A sylvan scene; and as the ranks ascend

Shade after shade, a woody theatre

Of stateliest view."

A une petite distance de la rotonde, se trouve une ruine artificielle représentant les restes d'une tour gothique; quelques degrés es

carpés conduisent au sommet, lorsqu'une belle vue panoramique s'offre aux yeux*.

On voit, dans l'embouchure du Tamar, les corvettes de guerre, les bateaux marchands, les minces goëlettes; mais, pour bien apprécier cette belle rivière, il faut remonter vers sa source.

Les ruines de Cothele sont magnifiques et entourées d'arbres gigantesques; mais dans les alentours de Weir Head, les vues sont encore plus pittoresques : là se déroulent des sites que la nature a comblés de tous ses dons, et où la muse de Carrington a laissé de fort beaux souvenirs.

On dit que le soleil est plus rare en Angleterre qu'en France; mais ce jour-là il brillait un vrai soleil de Provence. La rivière se dessinait bleuâtre sur cette nappe resplendissante de clarté dont l'astre du jour inondait l'horizon.

Mais d'où vient ce bruit lointain, ce murmure confus? Ce sont les zéphirs qui planent sur les bois de Warleigh qui l'apportent sur leurs ailes.

Voilà, disent-ils, la jeunesse et la beauté qui, gaie et insouciante, vient s'ébattre dans ces lieux ravissants; déjà résonnent dans les bois les cris joyeux de cette foule légère.

Mais il y a encore du monde qui reste au lieu du débarquement. Ce sont M. et madame Pacotille qui donnent ce Pic-Nic à leurs amis..... Il y a aussi M. Seymour, accompagné de ses deux filles et d'un médecin français nommé M. de Macis. Celui-ci offre son bras à mademoiselle Seymour, tandis que madame Maberly, la fille mariée, se promène avec son père. Se séparant de leurs hôtes, ils se disposent à reconnaître les bois de Warleigh; le sentier s'entortillant à chaque moment, M. de Macis et sa compagne ne tardèrent pas à se trouver seuls.

Ceux-ci jouent un rôle assez important pour que je profite de cette occasion de faire leurs portraits.

Hélène Seymour est d'une beauté parfaite; mais soit qu'elle l'ignore, soit qu'elle estime fort peu ce bienfait de la nature si *The Stranger's Hand-book to Plymouth.

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