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Soit la surcharge uniforme par mètre courant de tablier équivalente à la combinaison de surcharges donnant le moment fléchissant maximum maximorum; sera à peu près constant pour des trains de locomotives et pour les surcharges roulantes pour ponts-routes du règlement de 1915.

ne dépendra que de la largeur du tablier et nullement de sa longueur l.

Il est facile de montrer, dans ces conditions, que pour tous les ponts suspendus rigides, quelle que soit la portée, le moment fléchissant maximum maximorum a pour valeur 12 p, pétant un coefficient numérique inférieur à 0,05. Ce coefficient va d'ailleurs en décroissant avec la rigidité du pont pour devenir sensiblement nul pour un pont très flexible.

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Si p

est la charge permanente, et fla flèche de la parabole des

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On a donc finalement pour valeur du coefficient de rigidité une expression de la forme

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est à peu près constant et égal à 10 pour tous les ponts sus

pendus.

l

h

h

va nécessairement en croissant pour les très grands ouvrages.

C'est ainsi qu'on a =97 pour le pont de Constantine et

h

100 pour le pont de Brooklyn.

Le coefficient de rigidité peut donc en somme se mettre sous

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avec la portée des ouvrages, toutes choses égales d'ailleurs.

Mais P va lui-même en croissant très rapidement avec la portée. Toutes choses égales d'ailleurs, la charge permanente p croit plus rapidement que la première puissance de la portée et au delà de toute limite pour une portée suffisamment grande. Il est donc certain que la valeur du coefficient de rigidité des très grands ponts suspendus américains sera voisine de 10 et probablement supérieure à ce chiffre.

Dans ces conditions, les effets des variations de la température sur la tension des câbles seront absolument insensibles. C'est donc avec raison que les tabliers de ces ponts sont démunis d'articulation médiane.

L'articulation doit être évitée dans les ponts suspendus, sauf dans certains cas très particuliers de tabliers exceptionnellement rigides et de longueur relativement faible. Car dans ce dernier cas les effets de la dilatation pourraient devenir très importants.

CONCLUSIONS

En résumé, les ponts suspendus de portée exceptionnelle de l'avenir devront être établis comme les ponts américains de Delaware et de Détroit, c'est-à-dire avec pylônes métalliques, cables attachés au sommet des pylônes, tabliers simplement supportés par les câbles paraboliques, sans haubans et sans articulations médianes. De tels tabliers seront semi-rigides au point de vue du calcul, étant entendu que, eu égard à la faiblesse des charges mobiles par rapport à la charge fixe, leurs déformations seront en réalité très faibles. Dans de tels ouvrages la tension maximum des tiges de suspension sera sensiblement constante sur toute l'étendue du tablier, et il en sera de même des moments fléchissants maxima. Tous les éléments qui entreront dans la confection de ces ouvrages pourront donc présenter des sections. identiques, ce qui rendra leur construction simple et économique.

On remarquera que nous avons laissé de côté la question très importante des diamètres maxima à adopter pour la section des cables de suspension, de leur mode de construction et de leur mode d'attache.

Les Américains ont adopté, comme nous l'avons dit, la solution la plus simple qui consiste à composer les câbles d'éléments parallèles juxtaposés, exactement comme les anciens ponts suspendus français établis par Seguin étaient composés de fils parallèles. Dans ces conditions on n'est guère limité en ce qui concerne le diamètre de la section du càble définitif. Mais, comme on le sait, une pareille solution comporte de graves incertitudes quant au mode de répartition du travail entre les différents brins parallèles, surtout au passage sur les pylônes, et on est conduit forcément à adopter des coefficients de sécurité assez élevés ce qui entraîne un supplément de dépense. Ce supplément est probablement compensé par les facilités de pose.

D'autre part, aucun mode d'attache au sommet des pylônes n'a été prévu. Il est certain qu'avec les énormes charges permanentes des ponts américains, le frottement suffit à empêcher toute tendance au glissement due à la différence de tension qui peut se produire au passage de surcharges couvrant incomplètement l'ouvrage entre deux parties de câble séparées par un pylône. Il n'en serait peut-être pas de même dans des ouvrages de proportion plus modeste, et il serait prudent de prévoir un mode d'attache par goujon ou autrement.

Il ne nous paraît pas qu'il y ait lieu, même pour des ouvrages exceptionnels de renoncer au principe excellent de l'amovibilité des câbles de suspension en les constituant au moyen d'un plus grand nombre de câbles d'échantillons moindre répartis en nappes.

Il ne nous paraît pas non plus prouvé qu'il ne soit pas possible de les former avec des éléments tordus en spirale, ce qui permet d'égaliser les tensions dans les divers brins et de réaliser de sérieuses économies. Il nous paraît qu'il serait possible de confectionner des câbles sur place et de dépasser ainsi notablement les diamètres réduits des câbles actuels, imposés uniquement par les nécessités du transport.

La question serait dans tous les cas à étudier de très près en cas de réalisation d'un ouvrage exceptionnel de ce genre.

N° 9.

LA HOUILLE BLANCHE

AU CONGRÈS

DE L'AMÉNAGEMENT HYDRAULIQUE DU SUD-OUEST,

A BORDEAUX

Par A. RENAUD,

Ingénieur des Ponts et Chaussées.

La Ligue fluviale vient de publier, en volume, le compte rendu du Congrès de l'aménagement hydraulique du Sud-Ouest qui s'est tenu à Bordeaux du 17 au 22 juin 1922, sous la présidence de M. Cels, Député, ancien Sous-Secrétaire d'État au

Ministère des Travaux Publics.

Cette publication très complète, donnant à la fois la copie in extenso des rapports présentés, un résumé des discussions auxquelles ils ont donné lieu et, enfin, le texte des voeux adoptés, permet d'apprécier, dans son ensemble, l'œuvre du Congrès de Bordeaux.

Si les travaux ne semblent pas, en ce qui concerne la 1re Section (navigation et ports) et la 3 Section (hydraulique agricole et reboisement), dépasser le cadre d'une manifestation locale, intéressante certes, mais à portée limitée, ils ont pris, en ce qui concerne la 2o Section (1) (houille blanche) une ampleur inatten

(1) Les travaux de cette Section ont été présidés par M. l'Inspecteur général de la Brosse qui a assuré personnellement la présidence de la plupart des réunions de la Section ainsi que celles de la Commission des Vœux qui a procédé au travail de coordination générale des résolutions proposées.

Les Vice-Présidents étaient :

MM. Brylinski, Délégué général du Syndicat des Producteurs et Distributeurs d'Energie électrique.

M. Gall, Vice-Président de la Chambre syndicale des Forces Hydrauliques.

due que justifiaient l'importance et la nouveauté des sujets traités et qu'expliquait bien mieux encore l'actualité de certaines questions particulières (aménagement de la Dordogne: demandes en concession des XVII et VII Régions Économiques) dont l'évocation au Congrès avait été annoncée et commentée à l'avance. Avec une bonhomie souriante et pleine de tact, mais avec fermeté, le Président du Congrès a su éviter l'écueil des discussions d'espèces et des questions personnelles. Il a pu obtenir ainsi du Congrès qu'il se dégage, dans la mesure du possible, des allusions trop directes et s'efforce de s'élever à des considérations d'ensemble codifiant ce qui, peut-être un peu pompeusement mais avec assez d'exactitude, a été appelé «< une politique générale en matière de houille blanche ».

C'est à ce titre que les travaux de la 2o Section du Congrès de Bordeaux méritent qu'on leur consacre une analyse critique assez détaillée.

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Les rapports déposés au Congrès de Bordeaux, et qui traitent de la houille blanche, peuvent être groupés en deux catégories : La première a trait aux conditions de production de l'énergie hydraulique (Inventaire des ressources; conditions économiques de production et de régularisation de l'énergie hydraulique). Elle comprend les rapports de: MM. Pendariès et Willemin. Inventaire sommaire des principales forces hydrauliques du département de la Haute-Garonne. M. Willemin. — Plans généraux d'aménagement au point de vue des forces hydrauliques des bassins des Pyrénées et de celui du Tarn.

M. de Folin.

Résumé, en son état actuel, du plan d'aména

gement, au point de vue des forces hydrauliques des bassins du versant ouest du Massif Central.

M. Maroger.

Situation actuelle des entreprises de produc

tion et de distribution d'énergie électrique utilisant la houille blanche.

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1922-V.

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