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DES PONTS ET CHAUSSÉES

AVIS

Les manuscrits présentés pour l'insertion dans ces Annales sont soumis à l'examen d'une Commission dite Commission des Annales des Ponts et Chaussées.

Cette Commission se réunit à l'École Nationale des Ponts et Chaussées, 28, rue des Saints-Pères.

Membres de la Commission:

M. LE GRAIN, Inspecteur général, Directeur de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, Président.

M. PIGEAUD, Inspecteur général, Inspecteur de l'École Nationale des Ponts et Chaussées, Secrétaire.

MM. LORIEUX, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Directeur du Personnel et de la Comptabilité. TARTRAT, Ingénieur en chef, Directeur des voies navigables et des Ports maritimes. TUR, Inspecteur général des Ponts et Chaussées, Directeur de la voirie routière. Du CASTEL, Ingénieur en chef, Directeur général des Chemins de fer. ARBELOT, Ingénieur en chef, Directeur des forces hydrauliques et des distributions d'énergie électrique. GUILLAUME, Ingénieur en chef, Directeur des Mines. BABIN, Ingénieur en chef, Directeur du Service central des Phares et Balises.

MM. CHARGUERAUD; MUSSAT; CRAHAY DE FRANCHIMONT, DE VOLONTAT, COUSTOLLE, TOURTAY, FONTANBILLES, MONMERQUÉ, DUSUZEAU, BARRAND, Delure, Mahieu, LE CORNEC, Inspecteurs généraux des Ponts et Chaussées de 1re classe. PIERRET, Inspecteur général, Secrétaire du Conseil général des Ponts et Chaussées.

MM. COLSON; GODARD; BLONDEL; DESCUBES; IMBEAUX; LOCHERER; MESNAGER; D'OCAGNE; SÉJOURNÉE; MOURET; VIDAL; LAROCHE; LE GAVRIAN, Professeurs à l'École des Ponts et Chaussées.

M. THERON, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Secrétaireadjoint.

M. Jean PRADELLE, Bibliothécaire, fait fonctions de Secrétaire de la Rédaction des Annales.

NOTA: La Commission des Annales des Ponts et Chaussées n'est en aucune façon responsable des opinions émises et des théories développées par les auteurs; elle ne s'immisce pas dans les questions de priorité.

N° 1

ATTRIBUTION DU PRIX ROUVILLE

POUR LA PÉRIODE 1916-1920

à M. BLONDEL

INGÉNIEUR EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES

MEMBRE DE L'INSTITUT

Par arrêté du 31 janvier 1922, le prix institué en 1902 par M. l'Inspecteur général ROUVILLE a été décerné, pour la période 1916-1920, à M. André BLONDEL, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, Membre de l'Institut.

PARIS, LE 31 janvier 1922.

LE MINISTRE,

à M. BLONDEL, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.

Le Conseil Général des Ponts et Chaussées réuni en Assemblée avec MM. les Directeurs du Ministère, en vue de délibérer, conformément à la circulaire du 1er juillet 1921, sur l'attribution, en 1921, du prix fondé par M. l'Inspecteur général ROUVILLE, a, dans sa séance du 12 janvier dernier, porté son choix sur votre

nom.

J'ai l'honneur de vous faire connaître que, par arrêté du 31 janvier 1922, je vous ai décerné ce prix.

La haute distinction qui vous est accordée dans cette circonstance ne fait, d'ailleurs, que consacrer et confirmer la réputation que vous vous êtes acquise par de remarquables travaux, notamment dans les domaines de l'optique, de l'acoustique et de l'électricité, où vous avez réalisé et mis au point une série de découvertes qui vous font le plus grand honneur.

Il m'est particulièrement agréable de vous en apporter le témoi

gnage en vous faisant aujourd'hui, comme Chef suprême du Corps des Ponts et Chaussées, l'attribution du prix Rouville.

Je tiens, en vous donnant connaissance de cette décision, à vous adresser personnellement l'expression de mes biens vives félicitations.

Le Ministre des Travaux Publics,

Signé : YVES LE TROCQUER

Nota. Par décret du 11 août 1902, le Ministre des Travaux publics a été autorisé à accepter, au nom de l'État, la donation faite par M. l'Inspecteur Général ROUVILLE, en vue de fonder un prix quinquennal de 10.000 frs. en faveur des Ingénieurs des Ponts et Chaussées, de tous grades, dans les conditions suivantes :

« Ce prix, qui sera indivisible, sera décerné à un Inspecteur général, un Ingénieur en chef ou un Ingénieur ordinaire, soit au service du Ministère des Travaux publics, soit en service détaché, soit en congé, qui aura, avant le 1er janvier des années 1906, 1911, 1916, etc., exécuté le travail le plus remarquable, ou publié un ouvrage technique réalisant un progrès dans la science de l'Ingénieur, ou exécuté des recherches intéressantes (en tenant compte notamment des cas où le défaut de ressources l'empêcherait de continuer ses recherches), ou réalisé d'une manière quelconque un progrès important dans l'art de la Construction ou de l'industrie des Transports. «Il sera attribué par M. le Ministre des Travaux publics de l'avis du Conseil général des Ponts et Chaussées.

« Ce Conseil statuera sur le rapport d'une Commission de sept membres nommée par lui et comprenant un Inspecteur général de 1re classe, président; deux Inspecteurs généraux de 2o classe; deux Ingénieurs en chef et deux Ingénieurs ordinaires ».

Le premier titulaire de ce prix, en 1906, a été M. l'Ingénieur en chef Séjourné; le second, en 1911, M. Résal, Inspecteur général des Ponts et Chaussées de 2o classe.

N° 2

NOTICE

SUR

LA VIE ET LES TRAVAUX

DE

M. MARCEL DIEULAFOY

INGÉNIEUR EN CHEF DES PONTS ET CHAUSSÉES
MEMBRE DE L'INSTITUT

Dans la séance du 18 décembre 1921, M. CAGNAT, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, lisait une notice sur la vie et les travaux de Marcel DIEULAFOY. Nous regrettons de ne pouvoir, faute de place, la reproduire in extenso ; du moins pouvons-nous en donner les parties essentielles, grâce à l'amabilité de l'auteur, qui a bien voulu se préter à cette publication réduite.

M. CAGNAT a, du reste, fait hommage à la Bibliothèque de l'École des Ponts et Chaussées d'un exemplaire de sa notice ornée d'un portrait de M. Marcel DIEULAFOY.

La Commission des Annales le prie de trouver ici l'expression de ses remerciements.

LA COMMISSION DES ANNALES

Marcel-Auguste Dieulafoy était né à Toulouse, le 4 août 1844. Il appartenait à une famille de notables commerçants. A l'exemple d'un oncle, qui exerçait la chirurgie, son frère se tourna vers la carrière médicale, où il parvint à la célébrité ; lui, se dirigea vers l'École polytechnique. Il y fut reçu en 1863; en 1865, il entrait à l'École des ponts et chaussées; en 1868, il était, pour ses débuts, envoyé en Algérie, à Aumale. Cette première vision

de l'Orient ne fut pas sans influer sur la carrière scientifique du jeune ingénieur; il s'attacha à cette terre d'Afrique si féconde en documents archéologiques, romains ou arabes; et il commença dès ce moment des études qu'il devait compléter de 1873 à 1878, par des voyages à l'Est et à l'Ouest, en Egypte et au Maroc. Dès ce moment aussi se posèrent à son esprit, sur les rapports de l'art oriental et de l'art occidental, des problèmes qu'il employa toute son existence à étudier et à résoudre.

En avril 1870, il fut affecté au service de navigation de la Garonne, en résidence à Agen; en mai, il épousa une de ses compatriotes, Mlle Jeanne Magre. Comment le nouveau couple comprenait la communauté de l'existence, il en donna sans attendre une preuve mémorable. Deux mois après son entrée en ménage éclatait la guerre de 1870. Dieulafoy, quoique dégagé de tout service militaire par ses obligations professionnelles, ne voulut point se soustraire à l'appel de la patrie en danger; il demanda un poste à l'armée. On l'utilisa comme officier du génie dans le camp retranché de Nevers. Sa femme l'y suivit et y resta à ses côtés jusqu'à la fin des hostilités. La paix conclue, il revient à Toulouse prendre la direction du service ordinaire du département de la Haute-Garonne. En 1874, il est préposé à la direction des services municipaux de la ville; c'est à ce titre qu'il eut à lutter contre la terrible inondation de 1875; les services qu'il rendit à cette occasion lui valurent la croix de chevalier de la Légion d'honneur.

Mais ces fonctions ne l'absorbaient pas tellement qu'il ne pût se livrer à ses goûts archéologiques; elles l'y aidèrent même en le mettant en relations avec Viollet-le-Duc; pendant quatre ans, il fut attaché, sous ses ordres, au service des monuments historiques et travailla avec lui à la restauration de certains édifices du Midi; surtout il l'entretint de ses recherches sur les origines de l'art gothique et lui soumit ses idées. « Marcel était, a écrit Mme Dieulafoy, intimement persuadé que la Perse sassanide avait eu une influence prépondérante sur la genèse de l'architecture musul

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