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État du pays.
- Composition des bureaux.

des députés.

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· Discours du roi.

Nomination du président de la Chambre

Discussion de l'adresse dans la Chambre des pairs.

Incident. — Le journal le Siècle traduit à la barre de la Chambre. Vole de l'adresse.-Discussion de l'adresse dans la Chambre des députés. -Vote de l'adresse.

L'année 1842 s'ouvrait pour la France par des espérances toutes nouvelles de tranquillité. A l'extérieur, une politique sage et habile, selon les uns, mais prudente jusqu'à la timidité, selon les autres, avait su faire sortir une paix honorable des craintes et des menaces dont la question d'Orient avait effrayé l'Europe. Un moment isolée des intérêts généraux du monde, la France s'était vue placée, par l'effet d'une politique qui fut taxée d'imprudence, dans la triste nécessité de prendre une attitude inquiétante pour le repos des autres nations et le sien propre. Maintenant tout était Ann. hist. pour 1842.

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rentré dans l'ordre la paix du monde n'était plus troublée; les grandes puissances réduisaient les armements coûteux qu'une crise politique avait dû provoquer; les relations commerciales reprenaient leur cours, et chaque pays s'occupait à multiplier ces moyens rapides de communication qui sont destinés à resserrer dans l'avenir les liens des peuples entre eux.

Quelle que fût, au point de vue des partis, la valeur réelle du ministère, il n'en était pas moins vrai qu'il avait replacé la France dans ce concert européen dont elle n'eût jamais dû sortir: il n'en était pas moins vrai qu'il avait réparé des fautes qu'il n'avait pas commises, calmé des inquiétudes qu'il n'avait pas excitées, rendu au pays une situation plus digne au dehors, et au dedans les sources d'une véritable prospérité.

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C'est sous l'influence favorable de ces résultats que le ministère se présentait de nouveau devant les Chambres et devant le pays. S'il ne trouvait pas partout une sympathie complète, au moins pouvait-il ne pas craindre de longtemps des embarras sérieux. Une lassitude générale des questions politiques, une opinion publique unanimement prononcée contre ces criminelles tentatives qui effrayent et ne font que paralyser l'action progressive des idées, un besoin ressenti par tous de se tourner vers le bien-être matériel, étaient autant de garanties de facilités pour l'administration. Sans doute les impatiences réformistes allaient se' reproduire dans les discussions de la Chambre; sans doute allait recommencer entre les partis cette lutte où l'un exagere le progrès, comme l'autre exagère la résistance; mais enfin rien n'annonçait qu'il en pût rien surgir de dangereux pour le ministère, surtout si', par de sages concessions, par des lois d'intérêt général, il savait faire servir au bien du pays cette paix dont il s'est fait l'apôtre.

D'un autre côté, lá législature était presque arrivée à son terme. La Chambre de 1839 se réunissait une fois encore, ༔ {« ༄

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avertie de sa dissolution prochaine. Qu'avait-elle fait jusqu'alors de véritablement utile, et quel grand résultat marquerait son passage? Née d'une coalition, elle s'était d'abord péniblement avancée à travers les obstacles que toute coalition apporte avec elle. Des transactions nécessaires, des administrations successives, mal affermies et partant infécondes, l'absence d'unité dans la direction des affaires, les complications extérieures et le malaise intérieur qui en avait été la suite. tout cela avait rendu jusqu'alors impossible à la Chambre la réalisation des réformes et l'accomplissement des progrès matériels. Aujourd'hui, quel que fût le système du cabinet présidé par M. Guizot, ce cabinet présentait des garanties de durée, d'unité dans les vues, de facilités dans l'application. C'était pour la Chambre une occasion première et dernière de prendre un rang honorable dans l'histoire des législatures.

C'est dans ces circonstances que les Chambres se réunirent.

La session législative fut ouverte le 27 décembre 1841. Le discours royal se tint dans les généralités; rapide et convenable, suivant les uns, insignifiant, suivant les autres. Toujours est-il que le ministère qui l'avait dicté semblait avoir pris à tâche de ne point s'engager les débats de l'adresse viendraient assez tôt ramener des discussions quelquefois dangereuses, souvent stériles. Sans entrer dans les considérations de parti, on peut dire que le cabinet, en travaillant à sa propre conservation, en cherchant à assurer son existence, servait encore les intérêts bien entendus du pays, pour qui la stabilité du pouvoir est le plus précieux des biens et la première condition du développement de son bien-être et de sa liberté cette stabilité amène d'ailleurs cet autre résultat, qu'il place même les adversaires du pouvoir en présence d'un système suivi, et partant plus facilement appréciable. On se bornait donc à annoncer la conclusion du traité des détroits, et la réduction des charges publiques qui en

avaient été la suite : la présentation d'un projet de loi pour la création d'un vaste système de chemins de fer, l'ouverture des négociations ayant pour but d'étendre nos relations commerciales et d'ouvrir aux produits de notre sol et de nos arts de nouveaux débouchés; quelques mots sur l'Algérie; sur des lois de finances; une courte allusion aux troubles excités par l'opération du recensement et un appel au concours des Chambres terminaient le discours de la Couronne.

Dès le lendemain les Chambres procédèrent à l'organisation de leurs bureaux, et dans ces travaux préliminaires, le parti conservateur l'emporta presque sur tous les points. Dans la Chambre des députés un fait remarquable se produisit au sujet de la nomination du président. Les conservateurs se divisèrent; les uns, ceux qui constituent le centre pur, portant leurs votes sur M. Sauzet; les autres, ceux que l'on est convenu d'appeler conservateurs progressifs, mettant en avant l'homme qui semblait représenter cette fraction, M. de Lamartine. Le ministère qui voulait se ménager l'appui de MM. Passy et Dufaure, amis politiques de M. Sauzet, se prononça pour la candidature du président de la dernière session et lui assura le succès; M. de Lamartine n'en resta pas moins dans le parti conservateur: peut-être cependant sa foi politique chancela-t-elle dès ce jour en présence de la répulsion qu'il vit se manifester contre ses idées de progrès et de la défiance qu'on lui témoigna.

11 Janvier. Le projet d'adresse de la Chambre des pairs était l'expression d'une adhésion complète à la politique du Cabinet, et il ne devait rencontrer qu'une faible opposition. M. de la Moskova le combattit en ce qui touchait la politique extérieure : il n'approuvait point la convention du 12 juillet; il pensait que la cessation de l'isolement armé; que notre rentrée dans le concert européen n'avaient pas été accomplis aux conditions convenues entre le ministère et les Chambres, et que le parlement ne pouvait y souscrire sans tomber dans une contradiction manifeste. Par ce traité du 13 juil

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