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Le greffier du Maître des foires se nommait Chancelier; il était chargé de l'expédition des jugements et avait la garde des sceaux du Maître. Il est probable que ce magistrat n'avait que deux sceaux, le scel ou sigillum, et le contre-scel ou contra-sigillum. « C'est » le sceau qui donnait l'authenticité aux actes, et ils » n'étaient pas en forme exécutoire, quand ils n'a>> vaient pas été scellés, parce que le sceau était la » marque de l'autorité dont les jugements et autres >> actes devaient être revêtus. » Ordonnance de Phi

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On avait toujours soin de mentionner, dans le corps des jugements et des actes, que l'apposition du sceau avait été faite en marge ou au bas de ces titres, et la formule de cette mention était presque toujours ainsi conçue : « In cujus rei testimonium nostrum præsenti» bus fecimus apponi sigillum.

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Le contre-scel, qu'on appelait contra-sigillum, subsigillum, sigillum secretum, ne faisait ordinairement que certifier l'authenticité du grand sceau'.

' Quelquefois on l'appliquait au revers du sceau principal; dans ce cas, le sceau était appelé facies adversa, et le contrescel facies aversa; d'autres fois, on le laissait pendre au côté opposé, par des attaches distinctes. Ces attaches, on le sait, appelées lemnisques, étaient de parchemin, de soie, de fil, de laine, de cuir, de paille ou de corde. On trouve un grand nombre de contre-scels dans les Recueils des sceaux de Bourgogne et de Flandre. Ils s'annoncent eux-mêmes pour tels par le mot contra-si

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Il ne nous a pas été possible de trouver dans les archives de la ville quelque document revêtu de l'un ou l'autre sceau des Maîtres des foires de Chalon. Ces actes auront disparu dans les bouleversements de ces archives. Aucun auteur Bourguignon n'a fait connaître non plus ces sceaux. Le hasard m'a fait rencontrer celui dont je donne ici la description et le dessin, planche no 3; j'en dois la communication à l'obligeance d'un amateur distingué de Mâcon'.

Ce contre-scel est de bronze et de forme circulaire; il a 42 millimètres de diamètre; on y lit, en caractères du 13me siècle, O'TRA. S' NVDINAR' CABILON' (Contra-sigillum nundinarum Cabilonensium). En dedans de cette légende, le relief se divise en trois lobes, dont chacun se termine en ogive. Dans l'espace vide laissé par ces lobes tréflés ou en abime, comme l'on dirait en langage héraldique, on voit l'écusson de Bourgogne ancien. Cet écu est accompagné ou cantonné de deux fleurs de lys, placées dans les deux lobes

gillum, qu'ils portent en tête de leurs légendes. Ainsi on lit sur le grand Sceau d'Othon, Comte de Bourgogne, de l'an 1279, Sigillum Othonis, Comitis....., et au contre-scel, contra-sigillum Othonis, Comitis; il en est de même du scel et contre-scel de Guy, Comte de Flandre, en 1264, et de ceux de la Cour de Bourgogne au 15me siècle. Le mot contra-sigillum y est toujours écrit en abréviation; le petit scel fait toujours suite au grand scel.

1 Mme Febvre.

supérieurs. La pointe de l'écusson occupe le troisième lobe tout entier.

Les trois lobes sont inscrits eux-mêmes dans une ligne circulaire, qui n'a, je crois, d'autre objet que de soutenir et guider la légende.

De la forme des lettres et des émaux de l'écu, on peut, sans trop se hasarder, conclure que ce contrescel appartient à la première moitié du 14me siècle, puisque Philippe de Rouvre, le dernier des Ducs héréditaires de la première race royale, est mort en 1361, et qu'après lui l'écusson de Bourgogne, par la transmission du Duché aux princes de la maison de Valois, a été changé dans ses partitions; cependant la forme trilobée, comme ornementation, se retrouve plus fréquemment à la fin qu'au commencement du 14me siècle.

L'ouverture de ces foires se faisait avec la plus grande solennité '; elle était publiée, au son des trompettes, sur toutes les places publiques de la ville.

La publication de l'ouverture des foires se faisait par le Maire de la ville, lieutenant-général de police, assisté des Échevins, du secrétaire de la Mairie, du procureur du Roi syndic et du greffier du bailliage. Ces magistrats se réunissaient à l'hôtel-de-ville la veille ou le jour de la foire, puis parcouraient toute la cité dans un carrosse de cérémonie, précédé des sergents de la Mairie et d'un trompette à cheval.

Archives de la ville.

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