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des dîmes, levées partout à la 33e gerbe, fut laissée à ce dernier pour lui tenir lieu de portion congrue. Il avait, en outre, la jouissance de la prémice qui, au milieu du siècle dernier encore, était de six brassées par ménage ou tenue. Dans la suite, une nouvelle transaction, de 1695, lui abandonna la totalité des dîmes, sur la paroisse et sur la trève, mais avec charge à lui de fournir chaque année, à l'Hôtel-Dieu, 50 perrées de froment rouge, mesure de Vannes, un quart d'orge et 6 charretées de paille. Il paraît que cette condition ne lui était point avantageuse, puisque, usant de la faculté octroyée aux portionnaires par l'édit de mai 1768, il opta, le 12 décembre de cette même année, pour la pension de 500 livres, et déclara abandonner et dîmes et prémices. Il est vrai, néanmoins, qu'il dut promptement regretter cette détermination, puisque, dès le 3 mai suivant, il rétracta son option pour revenir à la position précédente.

Cinq bénéfices simples furent érigés sur cette paroisse sous le titre de chapellenies :

La chapellenie de Sainte-Catherine dut sa fondation à Olivier d'Arradon, chanoine et chantre de la cathédrale de Vannes, de 1491 à 1512. A la présention des seigneurs de Kdréan et à la collation de l'Évêque, elle se desservait primitivement de deux messes basses par semaine, le dimanche et le vendredi, à l'autel de sainte Catherine, dans la chapelle de la Sainte-Trinité qui, en vue de ce bénéfice, fut construite dans le cimetière, auprès et au sud de l'église paroissiale, dépendit toujours de la seigneurie de Kdréan et disparut vers 1750. La dotation, consistant en une maison, avec jardin derrière, un clos et deux courtils, à Quibar, auprès du bourg, étant sans doute devenue insuffisante, les charges furent réduites à une seule messe par semaine, le lundi, et desservie, au moins dès 1762, à l'autel de sainte Catherine, dans l'église paroissiale. Elle eut des titulaires jusqu'en 1790. Tout son temporel, déclaré bien national, fut vendu, le 14 mai 1792, pour la somme de 2300 livres. Les deux chapellenies, dites des Moüel, du nom de leurs fondateurs, dont l'un, Thomas, vivait à la fin du xvie siècle, et dont l'autre était Jean, se desservaient dans l'église paroissiale et étaient présentées par les héritiers Le Moüel. De trois maisons et d'autant de jardins, leur dotation devint également insuffisante à la fin du XVIIe siècle, et nécessita leur réunion et une réduction de leurs charges. En vertu de cet acte, le titulaire, qui se perpétua jusqu'à 1790, ne dut célébrer qu'une seule messe par semaine, et au maître-autel.

La chapellenie de Roguédas, dont j'ignore la fondation, les charges et la dotation, se desservait dans la chapelle domestique du manoir de ce nom, sur la paroisse, et se présentait, à la fin du siècle dernier, par les seigneurs du Pargo. Par décret du 17 août 1755, l'Évêque transféra dans cette chapelle le service de la chapellenie de Kisouët, en Plescop, et des deux bénéfices n'en fit qu'un, existant encore en 1790.

La chapellenie de la Sainte-Famille, fondée par Henri d'Aviers et Julienne Le Moyec, sieur et dame du Guéric, en l'Ile-aux-Moines, présentée par eux et leurs successeurs dans cette terre, et conférée par l'Évêque, se desservit toujours et jusqu'à la Révolution d'une messe chaque dimanche et fête, dans la chapelle de la Sainte-Famille, au château du Guéric. Dotation inconnue.

Au mois d'octobre 1780, Barnabé-Anne Le Gris, ancien capitaine d'infanterie, et Suzanne Touzée de Grand'Isle, son épouse, firent, à l'église tréviale de Saint-Michel, à l'Ile-aux-Moines, don d'une statue de saint Vincent-Ferrier, y fondèrent, pour 12 livres de rente annuelle sur leur terre de Kgantelec, la grand'-messe et l'exposition du SaintSacrement, chaque 2o dimanche d'octobre, et supplièrent l'Évêque de vouloir bien attacher à ce dimanche et pour ce lieu une indulgence de 40 jours.

La paroisse d'Arradon, mentionnée en 1387 aux archives du chapitre de Vannes, fut, en 1790, érigée en chef-lieu de canton supprimé en l'an X.

1517.

Recteurs d'Arradon.

Jean Le Petit. Il portait le titre de vicaire perpétuel. 1568. R. Robert Le Trestre, prêtre, donne, le 7 février de cette année, procuration pour résigner entre les mains de l'Évêque.

1568.

1582.

Abel Jégat, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 16 novembre 1568, prit possession le 29, résigna, on ne sait ni quand, ni comment, et vivait encore à Arradon en 1582.

par

Roland de Callo, chanoine de Vannes. Il ne fit probablement qu'en porter le titre, puisqu'il se trouve, de 1568 à 1583, recteur de la paroisse de Lanvaudan, résignée lui à la dernière de ces dates, pour être pourvu de Plumergat, dont il demeura titulaire jusqu'en 1592. 1586-1603, R. Pierre Le Trepezec donne, le 22 novembre 1602, procuration pour résigner à Rome en faveur du suivant. Le 23 janvier de l'année suivante, le Pape l'autorisa à se réserver sur ce bénéfice une pension annuelle de 20 écus d'or.

1603-1634.

Jean Ksuzan, prêtre de la paroisse de Grand-Champ, pourvu par le Souverain Pontife, le 23 janvier 1603, prit possession le 7 avril.

1637-1669. Pierre Riguidel, pourvu en 1637, mourut le 25 juin 1669 et fut inhumé le 26 dans son église paroissiale. 1670-1680. Julien Hirgaër. Il ne dut pas mourir à Arradon.

1681-1692. Guillaume Cadoret, prêtre de cette paroisse avant d'en être pourvu, décéda, à l'âge de 47 ans, le 11 octobre

1692, et fut enterré au pied de la croix du cimetière. 1692-1693. R. Claude Guilloux, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 31 octobre 1692, prit possession le 23 novembre et résigna entre les mains de l'Évêque au mois de mai

suivant.

1693. R. Mathias Josselin, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 26 mai 1693, prit possession le même jour et résigna peu après, pour rester recteur de Theix.

1693-1702.

Guillaume du Bot, prêtre du diocèse de Quimper et récemment pourvu de Theix qu'il permute avec Josselin, obtient, pour Arradon, des provisions du vicaire général de Robien, le 9 juin 1693, et en prend possession le 10. En 1702, il résigne entre les mains de l'Ordinaire et devient recteur de S.-Caradec-Trégomel. 1702-1710. R. Claude Marquet, recteur de Pontivy, pourvu d'Arradon par l'Évêque le 19 octobre 1702, en prit possession le 29 et, malade et âgé de près de 60 ans, résigna, en 1710, entre les mains du Pape en faveur du suivant qui était son neveu. Il mourut ici, à 67 ans, et fut inhumé au cimetière le 25 janvier 1721.

1711-1722. R. Claude-Vincent Cillart, sieur de Kampoul et n'étant encore que diacre, fut pourvu par le Pape à la fin de 1710 ou au commencement de 1711. Déjà recteur de Noyal-Pontivy, il donna, le 8 janvier 1722, procuration pour résigner à Rome en faveur du suivant, et devint plus tard recteur de Grand-Champ dont il mourut titulaire.

1722-1731. R. Mathurin Le Puillon, prêtre à Saint-Gilles-Hennebont, pourvu par le Pape le 28 janvier 1722, prit possession le 12 avril, et résigna entre les mains de l'Évêque, en 1731, pour devenir vicaire perpétuel de la paroisse de Saint-Gilles qu'il avait quittée.

1732-1737. Guillaume Rouhellec, recteur des Fougerêts, pourvu par l'Évêque le 4 janvier 1732, prit possession le lendemain, et fut enterré au cimetière le 29 avril 1737. 1737-1740. François Daniel, originaire de Grand-Champ et vicaire perpétuel de Locoal, pourvu par l'Évêque le 6 mai

1737, prit possession le 30, et fut inhumé au cimetière le 31 juillet 1740.

1740-1753. Jean-Hyacinthe Glart, prêtre du diocèse, pourvu par un vicaire général de Vannes, le 13 août 1740, prit pos

session le 16, et fut enterré au cimetière le 1er décembre 1753.

1754-1757. R. Jean Tuarz, prêtre du diocèse, pourvu par le Pape le 12 mars 1754, sur concours du 7 février, prit possession

le 23 avril et résigna, en 1757, entre les mains de l'Évêque, pour devenir recteur de Mendon et doyen de Pontbelz.

1757-1761. + Yves Oliviéro, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 22 avril 1757, prit possession le 11 mai, mourut à

l'âge de 33 ans et fut enterré le 20 mars 1761.

1761-1762. R. Sylvestre Quémart, prêtre du diocèse, pourvu à Rome le 25 mai 1761, prit possession le 10 juillet, et rési

1774-1802.

gna, en 1762, entre les mains de l'Ordinaire, pour devenir recteur de Plouharnel.

1762-1774. Vincent Loisel, vicaire perpétuel de Locoal, pourvu par l'Ordinaire le 20 avril 1762, prit possession le même. jour, opta, le 2 décembre 1768, pour la pension de 500 livres, se rétracta le 3 mai suivant, mourut à l'âge de 76 ans et fut enterré le 5 février 1774. Mathurin Le Galliot, prêtre du diocèse, pourvu par l'Évêque le 28 février 1774, prit possession le 3 mars. Il refusa de prêter serment à la constitution civile du clergé. Après la tourmente, il reparut à la tête de sa paroisse et prêta, le 15 octobre 1802, entre les mains du préfet de Vannes, le serment, exigé par l'article 7 du Concordat et le 27° des articles organiques, « de garder obéissance et fidélité au gouvernement établi par la constitution de la République française. » (1)

(1) A Vannes, ce serment fut exigé de tous les nouveaux recteurs avant la prise

de possession de leurs paroisses, au moins jusqu'au mois d'octobre 1813.

MORT DU DOCTEUR FOUQUET.

La Société polymathique vient de perdre un de ses membres les plus éminents, le docteur Fouquet, décédé à Vannes le 25 juin 1875, à l'âge de 68 ans. Appelé plusieurs fois au fauteuil de la Présidence, il a attaché son nom à la plupart des découvertes archéologiques et des travaux de la Société. Nous nous faisons un devoir de reproduire, dans le Bulletin, le discours que M. le Président a prononcé sur sa tombe.

DISCOURS DE M. BURGAULT.

› MESSIEURS,

» L'amitié dont m'honorait M. Fouquet et les titres qui me rattachent à deux sociétés dont il fut longtemps dignitaire, ne me permettent pas de m'éloigner de sa tombe, sans vous parler de sa vie.

» Elle se résume tout entière dans l'accomplissement large et constant des grands devoirs de l'humanité.

> Je ne vous dirai pas ce qu'il fut comme chef de famille. Les larmes des siens sont plus éloquentes que ma voix. J'envisage son existence sous d'autres aspects..

» Aucun homme ne s'est montré plus laborieux, plus patient dans ses recherches scientifiques et littéraires, plus consciencieux dans ses écrits. Ses recherches se sont étendues aux légendes, à tous nos vieux monuments, sans dédaigner les plus humbles, et aux maladies les plus communes de nos contrées.

» Ce ne sont pas les opinions des autres qu'il copiait dans ses livres et dans ses mémoires, en en modifiant seulement quelque peu la forme, comme on l'a fait trop souvent à toutes les époques. Ses écrits sérieux ne contiennent que le fruit de ses observations qu'il savait grouper dans un style attachant pour arriver à de prudentes et judicieuses conclusions. Ses œuvres d'imagination sont de charmants récits, pleins d'esprit et de bon goût.

> Sa mort laisse dans les rangs de la Société polymathique un vide douloureusement senti. Là il était apprécié à sa juste valeur, et nos suffrages le lui ont prouvé en le rappelant fréquemment à la Présidence.

» Ame de la Société d'agriculture de Vannes, il préparait tous ses travaux, présidait tous ses concours et se dévouait d'une manière si absolue qu'il ne sera jamais complètement remplacé par ses successeurs.

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