Page images
PDF
EPUB
[blocks in formation]

MM. Rosenzweig, Perrin, Lallemand, l'abbé Le Mené, Le Gall de Kerlinou, l'abbé Luco et Guyot-Jomard.

PROCÈS-VERBAL LU ET ADOPTÉ.

M. le Président dépose pour la Bibliothèque :

Les Annales de la Société historique et archéologique de ChâteauThierry (1873).

Le Bulletin de la Société dunoise de Châteaudun, Nos 25 et 26. Les Annales de la Société d'horticulture et d'histoire naturelle de l'Hérault, No 4 (1875).

Archæologia cambrensis (Oct. 1875).

Vie de sainte Marguerite, en vers romans, publiée par M. le docteur Noulet, membre de la Société.

Bulletin de la Société archéologique du Finistère, contenant une revendication mal fondée au sujet de la découverte de Vorganium. Réponse de M. Le Men à M. le commandant Mowat.

La Société vote des remerciements à MM. les donateurs.

M. l'abbé Luco continue la lecture de son travail sur l'ancien personnel ecclésiastique du diocèse. Il passe en revue les paroisses des Fougerêts, de Glénac, Grand-Champ et Groix.

La réunion s'occupe ensuite des avantages que pourrait recueillir la Société de sa reconnaissance comme établissement d'utilité publique. Elle estime qu'il y a lieu de provoquer l'examen de cette question par une commission spéciale qui serait nommée à la séance de décembre. La séance est levée à deux heures.

Le Secrétaire, A. GUYOT-JOMARD.

LES PAROISSES.

(Par M. l'abbé Luco.)

ARZ.

La paroisse de l'Isle-d'Arz, dans le territoire de Vannes, était un vicariat perpétuel, dont l'étendue était partagée par deux anciens prieurés celui de Saint-Georges, membre de l'abbaye du même nom, à Rennes, et celui de Notre-Dame, dépendant de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys; le premier, fondé en 1031, par le duc de Bretagne Alain III, qui fit don de la moitié septentrionale de l'ile, avec toute la juridiction et tous les revenus auxquels il y avait droit, à la susdite abbaye de Saint-Georges, dont sa sœur Adèle était alors abbesse (1); le second, possédant l'autre moitié de l'île, antérieur à cette date et remontant au moins à l'échange fait, en 1008, entre le duc Geoffroy Ier, père de cet Alain, et saint Félix, abbé et restaurateur du monastère de Rhuys. Établi le premier, celui-ci avait des priviléges qui ne purent être concédés à celui-là ainsi, seul, son titulaire jouissait du droit de patronage ou de présenter le vicaire perpétuel à la collation de l'Évêque (2); seul encore, il percevait, primitivement et à la 6° gerbe, la dime dans toute l'étendue de l'île. Assez tard, mais antérieurement à 1540, l'abbaye de Saint-Georges racheta ce droit de dîme sur les terres de son propre prieuré, moyennant une redevance annuelle de huit perrées de froment et à la charge de fournir la moitié de la portion congrue du vicaire et de contribuer, dans la même proportion, aux réparations de l'église incombant aux gros décimateurs (3). Par ailleurs, chaque prieuré avait, pour ses sujets, outre son moulin, une juridiction, avec haute, moyenne et basse justice (4).

:

L'église paroissiale avait pour titulaire la Nativité de Notre-Dame. Commencée en 1396, sa reconstruction ne s'acheva qu'en 1412, comme

(1) Alanus comes medietatem insulæ Art, cum omni jure omnibusque consuetudinibus Comiti pertinentibus, dat Sancto Georgio. (Dom Lobineau, P. I, 110.)

(2) En vertu d'un très ancien concordat, entre les religieux et l'abbé, le droit de patronage était exercé par ce dernier.

(3) Cette transaction comportait aussi la cession faite au prieuré de Saint-Georges d'une partie notable du terrain relevant du prieuré de Notre-Dame, qui se réduisit au tiers de l'île.

(4) Dès la fin du XVe siècle, le prieuré de Notre-Dame avait déjà perdu sa juridiction, absorbée par la barre ducale de Rhuys; l'autre prieuré maintint la sienne jusqu'à 1790, mais elle s'exerçait à Vannes.

l'indique une inscription intérieure. Une autre inscription place au 5 avril 1553 le commencement de la boiserie du choeur. En 1752, l'édifice reçut, aux frais des deux prieurés, de considérables et urgentes réparations. La fabrique en avait entrepris de nouvelles, en 1790; mais, les fonds lui manquant pour les achever, elle dût s'adresser, non plus aux gros décimateurs, déjà supprimés, mais au directoire du district. de Vannes qui, le 31 janvier 1791, lui accorda un secours de 600 livres.

Au commencement du XVIIe siècle, le vicaire perpétuel, dont le bénéfice était médiocre, vit améliorer sa position. Par décret épiscopal du 30 juin 1615, la paroisse d'Ilur, située dans la petite île de ce nom, fut annexée au vicariat d'Arz, et ce vicaire put, dès-lors, comme il le fit pendant longtemps, ajouter à son titre primitif celui de recteur d'Ilur, et joindre, pour toujours, à sa portion congrue la dime à la 11e gerbe sur tout le territoire de la paroisse annexée. Cette union lui fournit certains autres avantages, celui, en particulier, de lui offrir, dans le nouveau presbytère d'Ilur, un logement convenable et gratuit. Et cependant, éloignée de son principal centre de population, cette résidence ne tarda pas à lui déplaire, puisque nous le verrons bâtir un presbytère à Arz et quitter Ilur, en 1653. Quelques années plus tard, le titulaire du prieuré de Saint-Georges, qui l'estimait probablement trop riche avec ses deux bénéfices, lui refusa sa moitié de la pension pour le vicariat d'Arz et ne consentit à s'exécuter que forcé par un arrêt du parlement de Paris du 15 juin 1668. De son côté, peu de temps après, ce vicaire trouve ses ressources insuffisantes et réclame, en février 1687, des deux gros décimateurs d'Arz, une pension plus considérable, parce que son auxiliaire, pour desservir la paroisse d'Ilur, lui impose de trop lourdes charges. Ses prétentions furent facilement écartées, attendu que ces deux bénéficiers ne pouvaient, à aucun point de vue, être mis en cause pour la desserte de l'île voisine, sur laquelle ils n'avaient rien à percevoir.

A côté de sa paroisse et de ses deux établissements monastiques, l'Isle-d'Arz vit s'ériger, au xvre siècle, un nouveau bénéfice. Le 10 décembre 1514, Jean du Plessix, chanoine régulier de l'abbaye de SainteMarie-de-Pornic, au diocèse de Nantes, et prieur commendataire du susdit prieuré de Saint-Georges, fonda, pour être desservie de deux messes par semaine, le vendredi et un autre jour au choix du titulaire, à l'autel de Notre-Dame dans l'église paroissiale, une chapellenie sous le double vocable de la sainte Vierge et de saint Georges, portant, dans les titres, les noms divers de chapellenie de Notre-Dame, de SaintGeorges, de Kerlois et même de Saint-Armel. Ces messes devaient se célébrer à l'intention du fondateur, de ses parents, de ses amis et de tous les trépassés. Pour dotation, il assigna 15 livres de rente annuelle, assise sur trois maisons à Vannes, sur une autre maison, avec jardin, au bourg d'Arz, sur de nombreuses parcelles de terre dans l'île, enfin

sur un colombier, avec son jardin, pourpris et appartenances, situé au village de Kernoël, dans ladite île. L'acte de fondation porte que, si ces rentes dépassent 15 livres, les charges de la chapellenie seront augmentées, et que celles de ces rentes qui se trouveront à être remboursées devront s'employer à l'acquisition de nouveaux immeubles. Ces deux prévisions se réalisèrent. A certaines époques, comme à la fin du XVIIe siècle, les charges furent de trois messes par semaine, lundi, mercredi et vendredi. Aussi le titulaire retirait-il alors, par an, de la ferme de son temporel, jusqu'à 9 perrées de froment et une somme de 60 livres. Les rentes sur les maisons de Vannes furent éteintes et portées sur des immeubles de l'ile. La maison du bourg devint, avec son jardin, la propriété du bénéfice; mais la négligence des chapelains, qui ne l'habitaient plus, la laissa tomber en ruines, à la fin du XVIIe siècle, et elle ne fut pas relevée. Quand au colombier de Kernoël, que le fondateur prétendait avoir acquis comme le reste de la dotation, il fut contesté à la chapellenie par l'abbesse de Saint-Georges au titre de dépendance inalienable du prieuré de ce nom. Le fondateur était cependant loin de vouloir porter atteinte aux droits de cette dame, puisqu'il réserva à l'abbesse de Saint-Georges la présentation de sa chapellenie, dont il abandonnait la collation à l'Évêque. Ce droit de patronage fut une longue source de difficultés entre la susdite abbesse et la fabrique de la paroisse, qui, j'ignore sur quels fondements, se mit, dès le commencement du XVIIe siècle, à présenter ce bénéfice à chacune de ses vacances, et qui réussit enfin à jouir paisiblement de ce droit. Le temporel ayant été, en 1790, mis à la disposition de la nation, le directoire du district de Vannes l'unit à la cure de l'île (1), et déclara, le 27 janvier 1791, que le curé, auxiliaire du vicaire perpétuel, devait en continuer le service religieux, attendu qu'il serait rétribué sur les revenus du bénéfice. La durée de ce nouvel état de choses fut en rapport avec sa canonicité aux mois de juillet et de septembre 1795, tous les immeubles de la chapellenie furent vendus au profit de la nation et rapportèrent à la caisse du fisc la somme fabuleuse de 41,665 fr., en assignats, bien entendu.

1465-1480.

Vicaires perpétuels d'Arz.

Jean Raoul, âgé de 45 ans, en 1480.

1505-1542. † Jean Hellec, recteur aussi d'Ilur, quoique les deux bénéfices fussent encore distincts, et diacre de la cathédrale,

où il fut enterré, dans la chapelle de Saint-André. Il mourut le 17 décembre 1542.

(1) C'est-à-dire à la fonction du curé et non au rectorat ; c'était un moyen ingénieux de diminuer la pension à fournir à ce curé.

1606-1611.

1591-1606. R. Aubin Dréan, originaire de l'île, ex-recteur de Billiers et ex-vicaire perpétuel d'Arzon, donne, le 28 janvier 1606, procuration pour résigner à Rome ou à Vannes, en faveur du suivant, et devient recteur d'Ilur. Pierre Le Roux, originaire de Locmariaquer, pourvu par le vicaire général de Vannes, le 11 mars 1606, la résignation du précédent s'étant faite entre les mains de l'Ordinaire. Dès 1609, il eut à défendre son bénéfice contre plusieurs compétiteurs Antoine Le Penhair, Michel Regnault, Guillaume Branchu et Julien Le Guen, qui avaient obtenu des provisions par dévolut, les uns de Rome, les autres de Vannes. On ignore le moment où il fut évincé; mais il tenait encore en 1611.

1611-1615. R. Julien Le Guen, de Plaudren, déjà pourvu au moins dès le commencement de 1610, triomphe de tous ses concurrents. Sur la mort de Michel Regnault, en avril 1614, il obtint, le 28 de ce même mois, de nouvelles provisions, délivrées par le vicaire général de Vannes, et reprit possession deux jours après. Comme il était aussi recteur d'Ilur qu'il ne possédait pas plus paisiblement que le vicariat d'Arz, il résigna le tout, en 1615, entre les mains de l'évêque qui, en compensation, lui conféra la paroisse de Meucon, et profita de l'occasion pour mettre fin à toutes ces contestations et unir, par décret du 30 juin, le rectorat d'Ilur à ce vicariat.

1618-1645. Claude Laborieux, probablement successeur immédiat de Julien Le Guen, était diacre de la cathédrale, en fut même archiprêtre et mourut le 4 octobre 1645. 1646-1653. R. Louis Morice, recteur de Guénin. Il fut deux fois pourvu par l'Évêque, en 1646, sur une double résignation en sa faveur. C'est que, en effet, à la mort de Laborieux en un mois épiscopal, Sébastien de Rosmadec, qui croyait, à cause d'Ilur, absorber le patronage sur le vicariat d'Arz, en avait pourvu Julien du Bois-de-laSalle, sans le concours de l'abbé de Saint-Gildas, lequel, de son côté, avait présenté le bénéfice à... Le Moyne. Plutôt que de se faire un procès, ces deux candidats préférèrent résigner leurs prétentions en faveur de Louis Morice qui dut leur offrir quelques compensations. Le fait est qu'il céda au premier son rectorat de Guénin. Ce ne fut pas pour longtemps, car Morice et du Bois-de-la-Salle permutèrent de nouveau, en 1653.

« PreviousContinue »