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SOCIÉTÉ HISTORIQUE ET ARCHÉOLOGIQUE DE CORBEIL

D'ÉTAMPES ET DU HUREPOIX

LES SOURCES

DE L'HISTOIRE DE SEINE-ET-OISE

RAPPORTS LUS A LA CONFÉRENCE

DES SOCIÉTÉS SAVANTES DU DÉPARTEMENT EN 1902

ARCHIVES

Par M. CoÜARD, Archiviste de Seine-et-Oise.

CARTULAIRES

Par M. DEPOIN, Secrétaire de la Société historique du Vexin.

ÉPIGRAPHIE

Par M. DUTILLEUX, Secrétaire de la Commission des Antiquités et des Arts.

CARTOGRAPHIE

Par M. MAREUSE, Secrétaire du Comité des Inscriptions parisiennes.

MONOGRAPHIES COMMUNALES

Par M. FROMAGEOT, Membre de la Société des Sciences morales,
Lettres et Arts de Seine-et-Oise.

Extraits du Compte rendu officiel des Travaux de la Conférence.

VERSAILLES

CORBEIL

IMPRIMERIE AUBERT

SOCIÉTÉ HISTORIQUE

1903

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LECTURES

RAPPORTS ET COMMUNICATIONS

Par MM. les Membres de la Conférence

Notice sur la Société historique et archéologique de Corbeil d'Etampes et du Hurepoix

Lue par M. DUFOUR, secrétaire général.

Historique. Depuis de La Barre, prévôt et historien de Corbeil au XVIIe siècle, aucun écrivain, si ce n'est l'abbé Lebeuf, au siècle suivant, ne s'est occupé spécialement, et d'une manière continue, de l'histoire de Corbeil et de la région qui l'entoure. C'est pourquoi un groupe d'hommes aimant ce pays a eu la pensée de fonder une Société historique et archéologique, dont le champ d'études embrasserait l'ancien comté de Corbeil, ainsi que la partie du Hurepoix la plus voisine, en y joignant Etampes et ses alentours: Etampes, ville intéressante à tant d'égards, par son passé si fertile en souvenirs et son sol si riche en monuments.

Les sources de travail ne manquaient pas : les archives publiques et privées, inexplorées jusqu'alors, renfermaient de précieux trésors historiques, qui attendaient leur mise au jour; le souvenir des monuments disparus, nombreux, hélas! menaçait de tomber dans l'oubli, faute de bonnes volontés pour rappeler leur histoire et retracer leurs beautés presque ignorées aujourd'hui. Les environs étaient encore riches en monuments, peu ou mal connus; il était intéressant de les étudier, aussi bien dans le passé que dans leurs modifications postérieures.

Il était bon aussi de rappeler la mémoire des hommes qui, nés dans

ce pays ou l'ayant habité, l'ont honoré par leurs travaux ou les services rendus, et dont le souvenir risquait de se perdre faute d'historiens pour le rappeler aux générations nouvelles.

C'est avec ce programme que les initiateurs de la Société firent un premier appel aux bonnes volontés; il fut entendu, et une réunion préparatoire eut lieu, dans laquelle les statuts et le règlement provisoires furent élaborés, et à laquelle assistaient quinze membres fondateurs. De ce jour, la Société était créée.

La vie légale lui fut donnée par un arrêté de M. le Préfet de Seineet-Oise, en date du 19 février 1895. Des adhésions précieuses, et en assez grand nombre, furent recueillies et, depuis, la Société, accomplissant son programme à la satisfaction de tous, a vu le nombre de ses membres s'accroître d'année en année de façon à peu près régulière. Le premier Bulletin de l'année 1895 indiquait 89 membres; aujourd'hui, en 1902, après sept exercices complets, ce nombre s'est élevé à 209, parmi lesquels 19 sont les membres fondateurs, qui ont racheté leurs cotisations annuelles par le versement, une fois fait, d'une somme de 100 francs.

En outre, il y a 7 membres correspondants, affranchis de toute cotisation, et 14 Sociétés correspondantes, françaises ou étrangères.

La Société publie deux Bulletins par an; chaque année forme un volume in-8° de près de 200 pages avec gravures; elle a donné, depuis sept ans, 14 Bulletins ou 7 volumes. En outre, elle publie, tous les deux ans, ou à peu près (il n'y a pas d'époque fixe), un volume de mémoires et documents.

Le premier volume in-8° de cette série était une charmante monographie de la curieuse église de Saint-Germain-lès-Corbeil, remarquable surtout par ses belles héliogravures de Dujardin, au nombre de 23. Le deuxième volume, publié en 1900, est un in-8° de 130 pages contenant deux notices séparées, avec titres et paginations distincts. Quant au troisième volume de cette série, il vient d'être mis en distribution et a fait l'admiration de tous les membres de la Société.

C'est un magnifique volume grand in-4°, enrichi de 55 héliogravures, presque toutes hors texte. Ce bel ouvrage a pour titre : Villeroy, son passé, sa fabrique de porcelaine, son état actuel. Il est le fruit du travail du regretté M. Aymé Darblay, qui avait réuni, afin d'en écrire l'histoire, de nombreux documents inédits et iconographiques sur ce beau domaine de l'ancien duché de Villeroy, dont sa famille est aujourd'hui propriétaire.

C'est avec amour surtout qu'il a traité la céramique de Villeroy, dont les spécimens sont si recherchés aujourd'hui, et tous ceux qu'il a reproduits dans son ouvrage, sauf trois, font partie de sa rare et on

peut dire unique collection de ce produit si estimé de la céramique française.

M. A. Darblay se proposait de consacrer deux volumes à ce grand travail; la mort ne lui a pas permis de l'achever, mais sa veuve n'a pas voulu laisser perdre le fruit de tant de précieuses recherches et, surmontant sa douleur, elle s'est imposée la tâche de fondre et de réunir en un seul volume tous les documents et les gravures déjà terminées que son regretté mari avait réunis.

On ne peut que la louer de ce soin pieux; la Société de CorbeilEtampes lui en est particulièrement reconnaissante.

Cette digression est inhérente à l'histoire de la Société; c'est pourquoi nous n'avons pas cru devoir la passer sous silence.

En dehors de ses publications, la Société s'est attachée à une œuvre qui ne peut que lui faire honneur : c'est la création du Musée St-Jean. L'église de la Commanderie des chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem remonte au XIIIe siècle; on attribue sa fondation à la reine Isburge de Danemark, épouse de Philippe Auguste, qui y fut inhumée en 1236. Cette église, désaffectée à la Révolution, servit aux usages les plus divers, entre autres de carboniserie pour la poudrerie dont elle était voisine. Après bien des vicissitudes, elle fut acquise, il y a peu d'années, par M. Darblay père, qui voulut bien consentir à la louer à la Société historique de Corbeil-Etampes pour un prix plus que modique (1 franc par an). Il est juste d'ajouter qu'avant de livrer le monument à la Société, M. Darblay se chargea d'en faire une restauration intelligente et soucieuse de la conservation du style de ce remarquable édifice. Inutile d'ajouter que M. Darblay y consacra des sommes importantes, mais il faut rappeler que ce fut M. Aymé Darblay, celui que nous pleurons aujourd'hui, qui s'occupa spécialement de ces travaux et les dirigea lui-même.

C'est donc dans ce beau cadre que la Société a installé son musée, cadre aussi vaste que charmant, puisque la nef a presque 70 mètres de longueur, avec un transept très grand aussi. C'était même trop grand, car la Société ne possédait pas de quoi garnir cette vaste étendue; mais elle fit appel à toutes les bonnes volontés, qui ne lui firent pas défaut. Des particuliers ajoutèrent quelques dons; la veuve d'un collectionneur, Mme de Souancé, donna une très belle collection préhistorique que son mari avait mis vingt-cinq ans à réunir, et qui offre cette particularité qu'elle a été presque entièrement composée d'objets trouvés dans la région, entre Etampes et Corbeil. MM. Darblay y déposèrent aussi beaucoup de choses intéressantes. La ville de Corbeil y mit en dépôt les curiosités qu'elle possédait. Les pierres tombales anciennes, provenant de Saint-Jean et retrouvées un peu partout, sont revenues

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