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Lemonnier médecin pour remplir la charge de son médecin ordinaire en survivance du sieur Quesnay, S. M. l'aurait en même temps obligé de payer lorsqu'il en deviendra titulaire la somme de 40.000 livres qu'elle a assurée sur cette charge audit sieur Quesnay par brevet de ce jour et ne voulant pas que ladite somme tombe en pure perte pour le sieur Lemonnier ou sa famille ordonne qu'en cas que devenu titulaire de ladite charge il s'en démette ou décède en possession d'icelle, celui qui sera agréé pour la remplir n'en puisse jouir qu'en payant comptant la somme de 40.000 livres qui demeurera par préférence affectée et hypothéquée au paiement de pareille somme sus énoncée, auquel ayant été satisfait par ledit sieur Lemonnier ladite somme de 40.000 ou qui s'en trouvera libre lui sera payée à lui ou à ceux en faveur desquels il en aura disposé et que S. M. lui permet, de faire au cas susdit même de l'affecter et hypothéquer pour sureté des sommes qu'il peut devoir, qu'il pourrait emprunter dans la suite et si de son vivant, il n'avait fait aucune disposition du tout ou partie de ladite somme de 40.000 livres elle appartiendra à ses enfants ou à défaut d'enfants à ses héritiers; veut pareillement S. M. que le sieur Quesnay survivant ledit sieur Lemonnier, celui qui succéderait audit sieur Quesnay dans la charge de médecin ordinaire, sera tenu de payer la même somme de 40.000 livres, voulant S. M. qu'aucunes provisions de ladite charge ne puissent être expédiées qu'il n'ait eu satisfait aux clauses du présent brevet'.

1 Quesnay avait donné ses soins à Louis XV également lors de l'attentat de Damiens, le 7 janvier 1757. C'est encore Hévin, médecin de la dauphine, qui s'était trouvé le premier; en l'absence de La Martinière il saigna le roi; La Martinière vint ensuite, mais il exprima le même avis que Quesnay à savoir que, si le roi avait été un simple particulier, il aurait pu quitter la chambre le lendemain.

Brevet portant que le sieur Lemonnier' sera tenu de payer comptant la somme de 40.000 livres, en devenant titulaire de la charge de médecin ordinaire du Roy.

A Versailles, le 30 janvier 1761.

Aujourd'hui le Roy étant à Versailles (même formule que dans le brevet du 3 avril 1752 avec cette différence que l'application du prix de la charge est réglée ainsi qu'il suit) 40.000 dont 20.000 demeurent par privilège affectés et hypothéqués, savoir pour 15.000 livres dus par le sieur Quesnay, au sieur Hévin, premier chirurgien de Mme la Dauphine suivant l'acte passé devant Alleaume et son confrère notaires à Paris, le 7 mars 1758, et pour la somme de 5.000 livres dues par le sieur Quesnay, au sieur Robert Caumont médecin à Paris par contrat passé devant le même notaire susdit, le 23 du présent mois et les 20.000 livres restant à ceux en faveur desquels le sieur Quesnay en aura disposé par donation, testament, transport ou de telle autre manière.

Nous avons indiqué plus haut quel était le rôle du premier médecin ou du médecin ordinaire du roi le jeudi saint.

Voici, d'après la Gazette de France du 23 avril 1764, le cérémonial même du lavement des pieds des enfants pauvres que Quesnay avait la mission de visiter préalablement :

Versailles, 21 avril 1764.

Le 19 de ce mois, jour du jeudi saint, après l'absoute faite par l'évêque de Poitiers et le sermon prononcé par l'abbé de Balan, vicaire général du diocèse Séez, le roi lava les pieds à douze pauvres et les servit à table. Le prince de Condé,

1 Lemonnier (Louis-Guillaume), né en1717, mort en 1799, à Montreuil, où il avait ouvert une petite boutique d'herboriste après avoir été, à la mort de Quesnay, médecin ordinaire du roi Louis XV et ensuite de Louis XVI.

grand-maître de la maison de S. M. était à la tête des maîtres-d'hôtel et précéda le service dont les plats furent portés par Mer le Dauphin, Mr le duc de Berry, Mer le comte de Provence, par le duc d'Orléans, le duc de Chartres, le duc de Bourbon, le prince de Conty, le comte de la Marche, le comte d'Eu, le duc de Penthièvre et le prince de Lamballe et par les principaux officiers de S. M.

Le même jour la Reine entendit le sermon de la Cène prononcé par l'abbé de Chaléon, vicaire général du diocèse de Meaux. L'évêque de Poitiers fit ensuite l'absoute, après laquelle S. M. lava les pieds à douze pauvres filles qu'elle servit à table. Le marquis de Talara, premier maîtred'hôtel, précéda le service,, et les plats furent portés par Miles Sophie et Louise, ainsi que par les Dames du palais de la Reine et les Dames de Mesdames.

François Quesnay eut un fils, Blaise-Guillaume, et une fille, qui épousa Prudent Hévin, grand chirurgien du XVIIIe siècle.

Blaise-Guillaume eut lui-même cinq enfants, dont quatre survécurent à leur père:

1° Jean-Marc Quesnay, seigneur de Beauvoir;

2o Robert-François-Joseph Quesnay de Saint-Germain, seigneur de la Motte, Saint-Germain et autres lieux;

3o Alexandre-Marie Quesnay de Beaurepaire et de Glouvet, qui se distingua dans la guerre d'Amérique et à Valmy; 4° Mlle Virginie-Aimée-Jeanne Quesnay, qui épousa Gabriel de Beaudreuil.

Quesnay de Beauvoir et Quesnay de Saint-Germain ne laissèrent point de postérité; ils avaient épousé les deux sœurs Miles de Fauconnier.

Au contraire, Quesnay de Beaurepaire eut un fils, qui entra dans la magistrature et devint juge d'instruction à Saumur, et une fille Joséphine-Marguerite-Laure, laquelle épousa le comte polonais Suchmzenski.

Le magistrat saumurois est le père de M. Jules Quesnay

de Beaurepaire, ancien procureur général et en dernier lieu président de la Chambre civile de la cour de cassation'.

Mme de Beaudreuil est aujourd'hui représentée par Me Chaslus, avocat à la Cour d'appel de Paris, et Mine Hévin, par M. le capitaine au 136° de ligne Prudent Louis-Adrien Aubéry du Boulley et M. le lieutenant de vaisseau de réserve, Paul Aubéry du Boulley, rédacteur au ministère de la marine, romancier de talent.

Mme Hévin eut deux fils et une fille, qui épousa un sieur Tilloy, mais il ne nous a pas été possible de suivre jusqu'à nos jours leur descendance.

La famille Suchmzenski habite toujours la Pologne.

LORIN.

M. Jules Quesnay de Beaurepaire a donné sa démission de président de la Chambre civile, le 6 janvier 1899, dans les circonstances que lon sait.

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