Le château de la Cour-Senlisse est situé dans la vallée, entre Garnes et Senlisses. Il est entouré de fossés pleins d'eau et flanqué de tourelles aux angles; l'une d'elles servait de colombier. Autrefois, il formait un carré de 45 mètres de côté avec une cour intérieure. Il paraît d'être d'une époque avancée du xvi siècle. Sur la porte d'entrée qui a été démolie de nos jours ainsi que les bâtiments d'entrée, on voyait autrefois des armoiries très anciennes dont l'écu était chargé d'un tour et dont les supports étaient deux lions.

Cette résidence, qui a conservé le cachet d'un ancien manoir seigneurial, a des vues splendides sur la vallée de Senlisse et jusqu'au château de Dampierre, que l'on aperçoit au bout du parc et de la pièce d'eau.

Ce château relevait, dans les temps anciens, directement de l'abbaye de Saint-Denis. On compte parmi ses seigneurs :

1172. Payen Duval.

1333. Jean de Senlices, écuyer.

Le 30 octobre 1333. Simonnet Bellejambe, écuyer procureur de Personnelle, veuve de Jean de Senlices, écuyer, fait hommage à l'abbé de Saint-Denis, pour l'hôtel de Senlisses, jardin, six setiers de terres et six livres de cens, etc., etc.

1399. Pierre Dupuis fait l'aveu de son hôtel de Senlices, avec cour, colombier, grange, étables, jardin et fossés, 87 arpents de terres, 14 arpents de bois, etc.

Le château de la Cour-Senlisse est donné par Chastillon.

1476. Jean Boisseau, garde des sceaux à Chevreuse, est seigneur de la Cour-Senlisse.

Les descendants de Jean Boisseau furent :

1574. Jehan de Gouin, seigneur de Senlisses et autres lieux, de Senlisses en partie, des fiefs de la Cour, d'Arnouillet, etc., décédé le 29 de mai et inhumé dans l'église avec son fils et sa femme.

1593. Balthazar de Gouin, écuyer, était seigneur de la Cour-Senlisses.

Le 19 janvier sa femme Nicolle Bezançon exprime, dans son testament, entre autres volontés, le désir d'être inhumée dans l'église Saint-Denis de Senlisses, au milieu du choeur, contre le maître autel.

Balthazar de Gouin était gentilhomme servant de Mr le duc d'Anjou, frère unique du roi Henri III. Sa tombe est dans l'église.

1609. Joachim Marchand, écuyer, seigneur de Mée et de la Court Senlisse, conseiller du Roi, secrétaire et contrôleur général de ses aides, étant présent en son château et maison de la dite court, fait bail à Claude Flambe, laboureur de la basse-cour du dit château avec les terres dépendant.

Joachim Marchand se disait aussi seigneur de la Barre. Sa femme, Marie Rebours, en 1643, fait donation à l'église de Senlisse d'un arpent de pré appelé le pré Cornu. Elle fut bienfaitrice de l'Eglise; et il en est parlé dans la première partie de cette notice.

1650. Claude Le Noir, écuyer, seigneur de la Court Senlisse en partie, passa bail à Martin Genffroy, laboureur, demeurant à Dampierre, de la ferme ou du lieu seigneurial avec les terres en dépendant.

1651. Aveu pour la Cour Senlisse, vendu à Claude de Lorraine, duc de Chevreuse, par Claude Le Noir, écuyer.

1652. La seigneurie de la Court Senlisse passe aux mains de Josse, conseiller à la Cour des Aides, et en 1659 entre les mains de Marie Guilbert, sa veuve.

1658 (20 juillet). Mme Guilbert, veuve de Nicolas Josse, de la Court Senlisse, ayant dessein de faire une chambre audessus des trois remises du carrosse qui sont dans son chàteau, passe marché pour travaux à exécuter.

1657. Les terres de la Court Senlisse et la ferme sont louées à Michel Baron et Catherine Fontaine, sa femme, marchands à Senlisse.

1685. Renouvellement de bail au profit de Geuffroy de la ferme et terres de la Court Senlisse, par Messire Gabriel Bizet de la Barrère, seigneur de la Court Senlisse et de Senlisse en partie.

1700. Messire Dominique Ferrary, chevalier des ordres du Roy et maître d'hôtel de sa Majesté le roi Louis XIV, est seigneur de la Court Senlisse.

Sa veuve, Elisabeth Baron, décédée le 6 décembre 1718, âgée de quatre-vingts ans, fut inhumée dans l'Eglise de Senlisse, en présence de Jean Vincent du Fort, et autres lieux, chevalier de l'ordre militaire de Saint-Louis, brigadier des armées du Roy et gouverneur du fort de l'Escarpe.

En présence aussi de Me Elisabeth Madeleine de Ferrary, sa fille, épouse du dit seigneur, et en présence de Jean Julien, Pary du Fort, parent, capitaine de cavalerie dans la suite du régiment royal de Roussillon.

1739. Jean Mathieu, Pary du Fort vend la terre de Senlices, moyenant 95.800 livres à Mar Charles-Philippe d'Albert de Luynes.

Depuis cette époque, le manoir de la Cour-Senlisse est demeuré dans la maison de Luynes et a été habité par