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Le 26 germinal (15 avril), Martin s'était plaint de ce que le boulanger ne fournissait pas assez de pain et des instructions en ce sens avaient été données à Guérin.

Le rapport de Lamontagne démontra qu'il n'existait aucun riche parmi les prisonniers.

La séance du Conseil municipal du 6 prairial (25 mai 1794) nous fait savoir que les détenus ont été transférés la veille de la prison du Corridor à la ci-devant vénerie 1; les couvertures de cette nouvelle prison sont en mauvais état; il pleut sur les prisonniers et il y a des réparations urgentes à faire la municipalité aura la gestion et la policc de la maison de détention; le 9 prairial (28 mai) il est décidé que la garde de la vénerie se composera de deux divisions de sept hommes.

Alençon demande un état des prisonniers que le département de l'Orne a fait refluer jusqu'à Rambouillet.

Le 26 prairial (14 juin) des commissaires sont nommés pour examiner le pain fourni aux détenus, et voir notamment s'il est trop chaud.

Le 4 messidor (22 juin), Cant Martin, effrayé par la mort du gardien de la prison de Pontoise, exécuté à la suite d'une évasion de sa prison, insiste auprès du conseil sur les réparations à exécuter à la vénerie; on discute longtemps; le concierge demande qu'on laisse les détenus se promener dans l'enclos de l'Ebat; l'autorisation est accordée; une sentinelle veillera; les prisonniers se promèneront trois heures par jour; Martin reçoit des félicitations pour le zèle qu'il déploie.

Le 5 messidor (23 juin) la municipalité signale au district les réparations à faire à la vénerie.

1 La vénerie, qui n'existe plus, se trouvait sur l'emplacement des maisons appartenant à M. Chasles, juge, et à MM. Redon, entrepreneurs de maçonnerie.

Rambouillet, le 5 messidor 1.

Aux citoyens administrateurs du district de Dourdan.

LES MAIRES ET OFFICIERS MUNICIPAUX DE LA COMMUNE
DE RAMBOUILLET

Vous n'ignorez pas qu'il existe en notre commune 200 et quelques détenus qui, aux termes d'une missive du département en date du 2 frimaire dernier, dont vous nous avez fait passer copie le 10, étaient logés dans le bâtiment national de notre commune dit le Corridor; par cette même lettre du département, vous étiez invités à faire visiter ce bâtiment par votre ingénieur à l'effet d'y constater et faire faire ensuite tous les ouvrages convenables pour la sûreté d'une maison de détention. Vous nous annonciez en même temps que vous alliez vous y conformer au plus tôt. Mais il paraît que la multitude de vos occupations vous a fait perdre de vue cet objet. Cependant comme il était constant que ce bâtiment n'offrait aucune sûreté, et qu'il présentait au contraire trop de facilité pour l'évasion, nous avons cru pouvoir prendre sur nous de faire faire quelques dispositions des plus indispensables et des moins dispendieuses, plusieurs même ont été faites de l'avis du citoyen Charpentier, administrateur du département, qui est venu en cette commune comme commissaire en cette partie.

Vous n'ignorez pas non plus qu'il s'est établi, en notre commune, un hôpital militaire dans ce même bâtiment appelé le Corridor; la précipitation avec laquelle s'est formé cet établissement ne nous a pas laissé le loisir de vous consulter sur le bâtiment que vous croieriez pouvoir destiner à ces détenus et nous avons cru pouvoir les placer provisoirement dans le bâtiment ci-devant appelé la vénerie, mais nous

1 Archives de Seine-et-Oise.

vous observons qu'il nous paraît susceptible de beaucoup de dispositions pour rendre sûre cette maison; le gardien est tellement pénétré et affecté de ce qui vient d'arriver à son confrère de Pontoise qu'il nous sollicite très vivement pour les faire faire ou le décharger de la responsabilité, mais nous croyons ne pouvoir prendre d'autre parti à cet égard, que de vous en donner connaissance, en vous invitant de faire faire incessamment la visite de cette maison et vous prévenant que nous sommes tellement pénétrés de l'urgence. de cette opération que si vos occupations ne vous permettent pas de nous répondre à ce sujet le plus tôt possible, nous croirons ne pas pouvoir différer de prendre toutes les précautions nécessaires pour la sûreté de cette maison en en donnant connaissance au Comité de sûreté générale.

Salut et fraternité.

GUIBLET, PARIS, GUILLEMET,
BARBARY, CHAFFOT.

Le 16 thermidor (3 août), Cant Martin réclame une infirmerie à la vénerie, car il règne une épidémie; sa demande est transmise le 25 thermidor (12 août) au district:

Rambouillet, le 25 thermidor de la 2o année.

Aux citoyens administrateurs du district de Dourdan.

LES MEMBRES DU CONSEIL GÉNÉRAL DE LA COMMUNE DE RAMBOUILLET '.

Le gardien de la maison de détention en notre commune vient de nous instruire qu'il règne dans cette maison, une espèce de maladie épidémique; nous avons cru devoir en donner connaissance à l'officier de santé et l'autoriser, ainsi

Archives de Seine-et-Oise.

que nos commissaires pour ladite maison, à y établir une espèce d'infirmerie séparée du reste des logements dans l'endroit le plus commode de ladite maison.

Le même vient encore de nous donner connaissance que plusieurs d'entre nos détenus sont décédés et ont laissé différents effets et vêtements de modique valeur dont les plus indigents ont demandé la distribution entre eux, qu'il n'a pas cru devoir s'y refuser vu la modicité de ces objets, mais qu'en pareil cas il ignore s'il peut continuer sans l'autorisation des autorités supérieures.

Nous lui ayons répondu que nous attendrions votre avis sur cette réclamation.

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Le 4 fructidor (21 août), cette épidémie est signalée au

district de Dourdan.

Rambouillet, le 4 fructidor.

Aux citoyens administrateurs du district de Dourdan.

Le Conseil Général de la COMMUNE DE RAMBOUILLET1.

Citoyens,

Nous nous empressons de vous faire part, dès son origine, des symptômes d'une épidémie qui se manifeste en notre commune et qui nous paraît tirer sa source d'une cause dont il est aisé, avec votre autorisation, de faire cesser les funestes effets.

Vous savez que nous avons été obligés de déplacer les détenus qui sont, dans notre commune, au nombre de 200 et quelques, du bâtiment national que le département avait désigné pour eux qui est fort aéré étant percé de tous côtés.

Archives de Seine-et-Oise.

Ils sont aujourd'hui dans un bâtiment plus ramassé et qui n'est percé qu'insuffisamment pour donner les jours nécessaires. Ce bâtiment a une cour quarrée derrière, qu'il n'est pas possible de fréquenter la plus grande partie du jour lorsqu'il fait soleil, de façon que ces gens sont obligés de rester dans leur chambre où ils n'ont presque point d'air. Nous avions cru pouvoir prévenir les suites fâcheuses de cet inconvénient en laissant à ces détenus la faculté de se promener pendant trois ou quatre heures par jour sous la surveillance de leur garde dans un grand terrain enclos attenant ce bâtiment et dans lequel on communique par une porte dudit bâtiment.

Mais votre commissaire craignant l'assurance de ces gens compromise, nous a demandé de leur interdire cette facilité, à quoi nous avons adhéré, mais un de nos officiers de santé nous a rapporté qu'il croyait pouvoir attribuer au défaut de prendre suffisamment d'air par ces gens-là, une dyssenterie sanguinolente dont beaucoup sont atteints qui en a fait mourir plusieurs dont un la veille qu'on lui a apporté son élargissement en forme. Cette maladie nous effraye en ce que nous voyons avec beaucoup de regret qu'elle devient en quelque sorte épidémique en notre commune. Le concierge de la maison et sa femme et un grand nombre de nos concitoyens, surtout dans les environs de cette maison, en sont gravement atteints. Nous croyons vous indiquer un remède efficace, d'après le rapport de notre officier de santé, que de vous proposer de nous autoriser à leur laisser prendre l'air comme nous le faisions précédemment comme nous l'avons plus haut annoncé ou en tout cas nous vous demandons vos avis et instructions pour arrêter les cruels effets d'une pareille maladie.

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