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Vous à qui s'adressent nos chants
Soyez sensible à nos accents;
Le sentiment,

Tendre et constant,

Y conduit les jeux qu'on apprête
Pour célébrer votre fête ;

Ces arts jaloux,

Auprès de vous,

De la simple nature

Font à l'envi

Briller i-ci

Leur aimable imposture,

A Votre nom
Du double mont
Tous les concerts
Percent les airs,
Et si les fleurs

Naissent des pleurs

De la brillante Aurore

Nos chants nouveaux

Sont les rivaux

Des doux présens de Flore.

COUPLETS

SUR UN AIR DE FLORINE >>

Par la maîtresse d'école de Limours, c'est-à-dire Mme la duchesse de Villeroy.

D'une habitante de Limours
Tout vous présente ici l'hommage,

Elle n'eut jamais l'art des cours Son cœur est vrai comme au village, Son langage est sans aucun fard

Ainsi que la simple nature;

Bien aimer voilà tout son art,

Ses trésors et sa parure.

A la taille, le collecteur
Absolument prétend l'obmettre.

Plus obligeant votre Pasteur
Au pain béni veut bien l'admettre,
Pour plaire au docteur tonsuré,
Elle a bien fait d'être chrétienne

Et grâce à votre bon Curé,
Enfin la voilà Citoyenne.

Pour l'hommage de sa maison
On s'obstine à la contredire,

Elle veut en avoir raison
Malgré tout ce qu'on pourra dire.
Si vous n'acceptez pas sa foi
Pour les objets qui l'environne
Et si telle est ici la loi

Recevez au moins sa personne.

A neuf heures l'on tira un feu d'artifice qui réussit au mieux.

Ensuite l'on se transporta à un très joli Temple en rotonde dont le dôme étoit porté sur six colonnes; au milieu sous le dôme étoit un petit autel triangulaire à l'antique, derrière cet autel s'élevait un bout de colonne, tout cet édifice étoit transparent et faisait un effet merveilleux: sur le bout de colonne étoit posé un buste en plâtre de la Princesse, l'autel étoit entouré d'une douzaine de prêtresses vêtues en Vestales, les princesses de Vaudemont et Charlotte à leur tête; la beauté, la jeunesse et les gràces de ces charmantes Nymphes offroient le plus séduisant coup d'œil qu'il soit possible d'imaginer: les prêtresses subalternes portoient à leurs mains des bouquets et des couronnes de fleurs; l'allée qui conduit du château à ce joli Temple étoit bordée d'une grande quantité de pyramides portant des lanternes de diverses couleurs qui avec les pots à feu posés à terre de distance en distance formoient l'illumination la plus brillante.

Lorsque tout fut arrangé l'on vit paroître S. A. Mme la comtesse de Brionne accompagnée de toutes les personnes de distinction qui étoient au château.

Arrivée aux marches du Temple une symphonie et des voix cachées derrière dans un bocage exécutèrent un chœur dont les paroles étoient le compliment du bouquet: dans ce moment, Mme la princesse de Vaudemont prit un bouquet qu'elle attacha au devant du buste et Mme la princesse Charlotte prit une couronne qu'elle posa dessus, les autres prêtresses posèrent les bouquets et les couronnes qu'elles tenoient sur l'autel.

Mme la comtesse de Brionne monta alors les degrés du Temple et fut embrasser les jeunes princesses avec toute la tendresse qu'on lui connoît, les spectateurs furent émus jusqu'aux larmes de cette scène attendrissante.

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Voici les paroles que chantoit le chœur de musique — sur le Chœur de l'Olympiade.

Exempts de soins, exempts de peines

Dans ces plaines,

Sous ces ombrages frais

L'on préfère

D'être bergère

A régner dans les palais.

I

L'amitié tarit nos larmes

Et dans Limours plein de charmes
Nous enchaîne à jamais.
Exempts de soins, exempts de peines

Sous ces ombrages frais

On préfère

D'être bergère

A régner dans les palais.

Il y en avoit un grand nombre, car outre les habitants de Limours il étoit venu des compagnies des environs de plus de deux lieues.

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Toute cette cérémonie étant finie S. A. retourna au château avec sa compagnie suivie des prêtresses marchant deux à deux.

Après le souper S. A. et toute la compagnie fut invitée. par Mme la duchesse de Villeroy à se transporter dans une rue de la ville de Limours que l'on nomme aujourd'hui la rue de Villeroy: à l'entrée de cette rue Mme la duchesse avoit fait élever un grand portique en décorations chargé d'illuminations en verre de différentes couleurs; dans le

1 Elle a été ainsi nommée parce que Mme la Duchesse a pris une maison pour loger ses gens et ses équipages, et sur la porte est écrit : Hôtel de Villeroy.

tympan étoit le chiffre de Mme la comtesse de Brionne en transparent, au-dessous un autre transparent sur lequel étoit écrit: A la plus aimée.

La Princesse, arrivée à ce portique, qui étoit censé la porte de la ville, fut haranguée à la portière de son carrosse par le prévot des Marchands en robe de palais bien garnie de rubans accompagné de ses deux échevins en robe de bedeau. montés tous trois sur chacun un âne, ils présentèrent à S. A. les clefs de la porte dans un bassin et le vin de ville. Voici la harangue de M. l'abbé Coupé faisant le personnage de prévost des Marchands:

Princesse.

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« A tous Seigneurs tous honneurs, vous êtes « le nôtre, vous faites votre entrée dans nos murs, vous « avez déjà les serrures de nos cœurs, recevez encore les « clefs de notre ville.

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<< Pour vous recevoir d'une manière plus digne de Vous <«< nous avons compulsé nos registres et nous avons trouvé <«< que nos ayeux ont rendu le même hommage à Mme la <«< Duchesse d'Étampes, et à Mme de Valentinois; mais à «<,vous dire la vérité, c'était moins pour leurs beaux yeux «que pour ne pas choquer les deux Rois leurs chevaliers. qui le voulaient. Nos anciens ont refusé tout net honneur << à Monseigneur le cardinal de Richelieu qui s'en est très vangé en faisant décapiter notre principale noblesse de Roussigny et des Molières; n'importe, il n'a pas eu d'en«trée : croyez-vous que Monseigneur Gaston ait été plus <«< heureux? Non, non, nos grands pères avoient des principes, voyez-vous, et ils n'avoient aucun égard pour les « têtes de linotte.

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« Héritiers des sentimens de ces grands hommes si fameux « dans les Archives du Hurepoix, tous nos hommages sont volontaires et libres comme les oiseaux de nos bois. Ce

« n'est point un ordre de la police, c'est l'amour, et l'amour

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