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M. le major d'état-major de Sinner, à Berne, a été nommé adjudant du commandant de place à Genève, pendant le cours d'instruction de carabiniers qui a commencé le 10 courant et dont M. Fratecolla a le commandement. Les instructeurs appelés à se rendre à ce cours sont MM. Schäfer, instructeur de 1re classe; Ribi et Brunner, instructeurs de 2me classe; Jeangros et Bloch, sous-instruc

teurs.

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Vaud. Il nous a été adressé un exemplaire de l'Annuaire militaire du canton de Vaud (1864-1865), édition officielle.

Ce volume renferme dans 124 pages les tableaux complets du personnel des officiers des milices vaudoises, classés par armes et par grades, leur répartition dans les différents corps, la composition et la formation de ces derniers, ainsi que leur classement dans les divisions de l'armée fédérale. Ce travail, dû essentiellement au premier secrétaire du département M. le lieutenant fédéral Davall, est précédé d'un résumé des attributions spéciales du département militaire, des chefs du corps et du commissariat. Indispensable à tous les fonctionnaires militaires, nous signalons également cet annuaire à l'attention de MM. les officiers.

LAUSANNE.

Le lundi 19 décembre dernier, a eu lieu à Lausanne la première des séances familières destinées à réunir dans le courant de cet hiver les officiers de cette ville.

M. le capitaine Cuénod a parlé des nouvelles routes en construction dans les Alpes. Elles forment deux réseaux: celui des routes militaires, de l'Axen, de la Furka et de l'Oberalp, et le réseau grison, réseau qui s'exécute en vue d'intérêts commerciaux, mais dont plusieurs routes seront, en cas de guerre, d'une haute importance pour des opérations militaires dans ce canton. Toutes ces routes, au nombre de 11, sont subventionnées par la Confédération, qui y a consacré un subside total de 2,750,000 francs, dont 1 million pour le réseau grison.

Lundi 16 janvier, une nombreuse assemblée a entendu traiter, par M. le lieutenant-colonel vam Berchem, le sujet si actuel des armes à feu portatives. Nous aurons l'avantage de publier prochainement l'intéressant exposé de l'honorable colonel, et répondrons ainsi au désir à nous exprimé par ses nombreux auditeurs. L'attrait de la séance était encore rehaussé par l'exposition des armes reçues d'Amérique, armes à l'examen desquelles l'assemblée a paru prendre le plus vif intérêt.

Etats-Unis. - Le gouvernement de Washington désire faire l'échange des ordonnances et règlements concernant le service sanitaire militaire.

Suède. Le gouvernement suédois vient de faire savoir qu'il adhère à la convention de Genève concernant la neutralisation du service sanitaire des armées et des blessés en temps de guerre.

Turquie. Le budget pour la Turquie qui va être publié amènera le licenciement d'une grande partie de l'armée pour six mois, et la suppression de la conscription, le tout par mesure d'économie.

LAUSANNE.

IMPRIMERIE PACHE, CITÉ-DERRIÈRE, 3.

SUISSE

dirigée par

MM. F. LECOMTE, lieut.-colonel fédéral; E. RUCHONNET, capitaine fédéral d'artillerie; E. CUÉNOD, capitaine fédéral du génie.

N° 3.

Lausanne, le 1er Février 1865.

Xe Année.

SOMMAIRE. Nouvelle répartition de l'armée fédérale. - Réflexions sur les cours sanitaires. Du nouveau fusil d'infanterie. bliographie. Nouvelles et Chronique. SUPPLÉMENT

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Nominations.

Tableau des écoles fédérales.

Bi

Avis.

NOUVELLE RÉPARTITION DE L'ARMÉE FÉDÉRALE.

La grande commission militaire qui, ainsi que nous l'avons annoncé dans notre dernier numéro, avait été convoquée à Berne sous la présidence de M. le conseiller fédéral Fornerod pour s'occuper d'une nouvelle organisation de l'armée, a siégé lundi 16 et mardi 17 janvier. (')

Le nouveau projet, travail spécial et volontaire de M. le lieutenantcolonel fédéral Feiss, secrétaire en chef du département militaire fédéral, et un rapport de M. le colonel fédéral Schwarz, proposant à ce projet quelques amendements, ont servi de base aux délibérations. Depuis longtemps déjà des vices sérieux avient été signalés dans les répartitions de l'armée de 1856, de 1860 et de 1862, assez semblables les unes aux autres. Outre des inconvénients de détail divers et nombreux, deux défauts les caractérisaient spécialement. Par une sorte de bon sentiment national, elles mélangeaient avec plaisir dans les brigades et dans les divisions des unités tactiques de toutes langues, ce qui compliquait beaucoup le service réel. Ni les unes ni les autres ne faisaient la part de la landwehr, qui n'est organisée, il est vrai, que depuis trois à quatre ans, mais qui compte déjà 62 bataillons et demi-bataillons assez bien constitués.

La répartition de 1865, sous ces deux rapports, réalisera un vrai (') Cette commission était composée de MM. les colonels fédéraux Bontems, Egloff, Ed. de Salis, Denzler, Isler, Schwarz, Aubert, Herzog, Scherz et de M. le lieutenant-colonel Lecomte. M. le lieutenant-colonel Feiss, secrétaire en chef du département, tenait le procès-verbal.

progrès en même temps qu'elle apportera d'utiles améliorations dans d'autres branches du service. Les innovations du projet de M. le lieutenant colonel Feiss, en regard de la répartition de 1860-62, étaient au nombre de six:

10 Formation d'une dixième division d'armée et de 5 corps d'armée à 2 divisions;

2o Formation des dix divisions d'après de grandes circonscriptions. territoriales mettant ensemble autant que possible les unités tactiques de même langue ;

3o Formation de chaque division à quatre brigades d'infanterie de ligne, dont une de landwehr;

4° Carabiniers pouvant être constitués en deux petits bataillons par division;

5° Les compagnies d'infanterie isolées affectées au service de soutiens d'artillerie;

6° Répartition d'un minimum de cavalerie aux divisions.

En outre, et sur la proposition de M. le colonel Herzog, une septième proposition était formulée, à savoir l'organisation du train de parc en compagnies.

Après une discussion approfondie, d'abord sur l'ensemble de ces propositions, puis sur chacune d'elles en particulier, la commission s'est en somme prononcée pour les vues du projet, avec quelques modifications et certaines réserves d'application pratique.

La question préalable de la convenance d'une organisation totale de l'armée sur pied de guerre, arrêtée déjà en temps de paix, ayant été mise en discussion, des opinions passablement différentes se sont fait jour. Quelques membres estimèrent qu'on ne peut pas répartir d'avance une armée de neuf à dix divisions sans s'exposer à de grands bouleversements au moment où il faudrait l'employer. Les mêmes inconvénients de mouvements et de croisements signalés dans la répartition actuelle se retrouveront dans toutes les répartitions, dés qu'on est obligé de faire celles-ci sans connaître le point de concentration et le front sur lesquels s'ouvriront les premières opérations. D'autres membres pensaient au contraire qu'au moment d'une mise sur pied on n'aurait ni le temps, ni le calme nécessaires pour se livrer à une bonne répartition, et qu'il vaut mieux tout régler d'avance, quitte à y introduire au dernier moment les changements que les circonstances indiqueraient. Cette dernière opinion prévalut, toutefois avec la réserve généralement entendue que la répartition arrêtée ne devait lier les mains ni au Conseil fédéral, ni au commandant en chef, quant aux modifications convenables à y apporter.

La commission se prononça aussi pour des circonscriptions plus ter

ritoriales, dans le sens du projet ; non pas qu'on croie beaucoup faciliter par là les mobilisations, mais essentiellement pour se débarrasser des complications de langue et des traductions continuelles. L'étatmajor fédéral ne sera pas nécessairement réparti de cette façon; cela dépendra des aptitudes personnelles de MM. les officiers et de leur connaissance plus ou moins grande des langues nationales.

La question de la composition de la division a donné lieu à un débat assez prolongé. Le projet proposait 4 brigades, dont une de landwehr. Quelques membres auraient voulu, au contraire, diminuer la division normale d'une brigade pour la mettre à deux, et constituer des corps d'armée. En finale, le système actuel de la division à trois brigades fut maintenu.

Quant à la landwehr, on en organisera une brigade régulière pour chaque circonscription territoriale divisionnaire; cette brigade pourra être employée suivant les circonstances, soit isolée, soit avec les autres brigades de la division, soit avec d'autres brigades de landwehr. Ce seront neuf brigades disponibles en dehors des troupes de l'élite et de la réserve. Le reste de la landwehr s'emploiera par unités tactiques ou serait organisé en unités supérieures selon les besoins.

Le même point de vue, c'est-à-dire la convenance de se garder un certain nombre de troupes non endivisionnées, fit repousser la formation d'une dixième division, pour laquelle cependant les troupes suffisantes étaient toutes trouvées par les 28e et 29e brigades actuelles et par les troupes disponibles. L'idée d'organiser des corps d'armée à l'avance est aussi restée en minorité, cette organisation pouvant être retardée jusqu'au moment du besoin, où alors elle se ferait d'une manière plus appropriée à son but.

La question des carabiniers, déjà à l'étude devant une autre commission militaire législative, a été tranchée dans son principe essentiel et d'une manière que nous croyons heureuse, si, dans l'application, les vues de la majorité de la commission sont suivies. Ces vues nous ont paru se résumer dans cette idée principale que, « quoique la vraie unité tactique des carabiniers soit la compagnie, il faut pouvoir parfois les employer en masses plus fortes, ce que le système actuel rend presque impossible. »

A cet effet, les carabiniers ne seront plus attachés aux brigades, mais à la division, et pour cela formés en petits bataillons de 3 à 4 compagnies dont il y aura deux par division. Ces bataillons seront formês autant que possible de compagnies du même canton ou de cantons voisins et de même langue. Sur la composition des étatsmajors toute latitude est laissée pour le moment au Conseil fédéral; peut-être est-il désirable que ces états-majors soient formés surtout d'of

ficiers de l'arme, et que les nominations aient lieu par les cantons ou par arrangement entre les cantons. En attendant que cette question soit définitivement réglée, la Confédération pourra toujours désigner des officiers de l'état-major fédéral pour commander ces bataillons. Mais dans ce cas il serait de toute nécessité d'augmenter les cadres de l'état-major fédéral, et surtout d'y recruter de nouvelles forces tirées des carabiniers. Quant à former dans l'état-major fédéral une section spéciale de carabiniers, nous n'en voyons ni la nécessité ni l'avantage. Ce serait limiter l'action de quelques excellents officiers et créer de nouvelles lacunes au lieu de combler les lacunes existantes.

Des compagnies désignées d'avance, et spécialement les compagnies isolées fournies par quelques cantons, seront affectées au service de soutiens d'artillerie; elles feront les cours de répétition et les rassemblements de troupes avec leurs batteries. Là cependant se présente une difficulté d'exécution qui pourrait compromettre tout l'avantage de l'innovation. Il faut que les soutiens et les artilleurs puissent se comprendre facilement, et par conséquent qu'ils soient de même langue. Or la Suisse romande ne fournit pas de compagnies isolées ; il faudra donc, pour les batteries welsches, remplacer les compagnies isolées soit par des compagnies de carabiniers, soit par d'autres compagnies bien choisies. Il faut ensuite que la hiérarchie soit bien réglée entre les officiers de l'artillerie et ceux des soutiens, et à cet égard, un membre a émis le vœu de voir former deux classes de commandants de batterie, dont ceux de la première auraient le grade de majors cantonaux.

Pour ce qui concerne la cavalerie, on est revenu à l'idée de la répartition de 1856 d'attacher définitivement un minimum de deux compagnies de dragons à chaque division, tandis que par la répartition de 1860-62, les dragons en dehors de la réserve formaient 12 compagnies disponibles. Nous avouons que cette mesure est plus ou moins discutable, car notre effectif de cavelerie est si faible qu'il ne faut l'employer qu'avec la plus stricte économie, mais par là on sentira d'autant mieux la nécessité d'examiner sérieusement les divers moyens de remédier à notre disette de cavalerie, qui forme à peine la 60me partie de l'armée.

Enfin la commission a encore eu à s'occuper d'une réorganisation du train de parc, d'après un mémoire spécial de M. le colonel Herzog, dont les conclusions, aussi justes que modérées, ont réuni tous les suffrages. Il sera formé 14 compagnies du train, une pour chaque division, 3 pour la réserve d'artillerie et 2 pour les pontons.

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