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toujours impopulaires, de quelque manière qu'on les envisage, parmi les artilleurs de la grande nation.

En tous cas, un premier grand pas est fait, la théorie du tir est rendue aux officiers facile et claire, et par eux elle le deviendra bientôt pour la troupe.

En résumé, malgré l'absence d'un établissement spécial pour l'enseignement du tir, nous croyons être en bonne voie pour arriver à peu de chose près au même résultat, c'est-à-dire à mettre le tir toujours plus en honneur, et cela par les écoles de pointage et les prix individuels donnés aux meilleurs pointeurs et aux meilleures batteries. Aux capitaines de compagnie à faire le reste et dans chaque service de porter une attention spéciale sur cette importante branche de l'arme; ils apprendront alors, et peut-être avec étonnement, qu'ils ont plus et de meilleurs pointeurs qu'ils ne l'auraient supposé.

Nous ne saurions en terminant passer sous silence une épreuve de tir qui se répéte à chaque nouveau service, nous voulons parler du tir de vitesse qui se fait à 1000 et à 800 pas, par toutes les batteries quel que soit leur calibre, chaque pièce tirant 6 coups.

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La moyenne des bonnes batteries a été cette année de 22 coups. touchés sur 36 tirés, et de 365 secondes employées pour toute l'opération. C'est-à-dire qu'en 5 minutes il faut mettre en batterie à 1000 pas, tirer 3 coups par pièce, amener les avant-trains en avant, se porter au galop à 800 pas, se mettre en batterie, tirer 3 coups par pièce et repartir. Nous ne pensons pas que dans aucune armée du continent un pareil tir fùt considéré comme mauvais.

A la fin de chaque année, le comité d'artillerie examine les rapports des différents tirs de vitesse des batteries qui ont passé leurs cours de répétition et prime les meilleurs.

TH. DE VALLIÈRE,

Major à l'État-Major fédéral d'artillerie,

LE RÈGLEMENT POUR LE SERVICE DES PONTONNIERS.

Le Conseil fédéral a accordé récemment sa ratification au règlement pour le service des pontonniers, élaboré par M. le lieutenantcolonel Schumacher, instructeur du génie de 1re classe.

Cet ouvrage, qui va paraître sous peu, remplira une lacune sentie depuis longtemps par les pontonniers et par les officiers de l'état-major du génie appelés à du service dans cette arme.

En effet il n'a existé jusqu'à ce jour en Suisse aucun règlement

imprimé renfermant la nomenclature, l'explication des manœuvres, les commandements et signaux nécessaires pour la construction des ponts d'ordonnance.

Les officiers ne possédaient ces données que dans leurs cahiers de théorie, résultat des notes prises dans les leçons données chaque jour pendant les écoles par l'instructeur de l'arme, M. le lieutenant-colonel Schumacher. Cet officier a rendu depuis nombre d'années des services signalés à l'armée suisse par les efforts qu'il a faits pour perfectionner l'arme des pontonniers et pour l'élever ainsi au niveau qu'elle a atteint dans les armées permanentes des Etats qui nous environnent.

Tous ceux qui ont assisté à l'établissement d'un pont par nos compagnies de pontonniers ont acquis, j'en suis certain, la conviction que les efforts de l'instructeur ont été couronnés de succès et que nos troupes et notre matériel peuvent soutenir sans crainte la comparaison avec ceux de nos voisins.

On peut dire aussi que M. le lieutenant-colonel Schumacher a su créer et développer dans les officiers et les soldats de pontonniers ce goût pour le service et l'esprit du corps qui font la force de toute arme et qui, dans notre armée de milice, est un auxiliaire puissant pour suppléer au peu de temps que nous pouvons consacrer à l'instruction.

Mais pour entretenir dans ces troupes et surtout dans leurs officiers ce goût pour leur service en même temps que les connaissances acquises dans les écoles, il est essentiel que ces hommes soient mis à même de revoir chez eux la théorie des manoeuvres nécessaires pour la construction des ponts, manoeuvres qui, on le sait, réclament autant d'attention et de prudence que de précision et d'assurance dans les mouvements.

C'est cette étude privée, en dehors du service, qui était jusqu'ici fort difficile, les carnets de théorie, même les plus soignés, ne pouvant être qu'incomplets à plus d'un égard et notamment à l'égard des dessins. En effet sans des dessins soignés et fort détaillés, il est impossible de se rendre compte d'une manière exacte des manoeuvres les mieux expliquées dans le texte.

Le département militaire fédéral a donc satisfait à un besoin réellement impérieux, lorsqu'il chargea, au commencement de l'année 1862, M. le colonel Wolff, de Zurich, et M. le lieutenant-colonel Schumacher de procéder à la rédaction d'un réglement pour le service des pontonniers.

Grâce à l'activité assidue apportée à ce travail, il parut déjà au printemps de 1863 quelques exemplaires d'épreuve pour être essayés dans les écoles de la même année. Les changements reconnus néces

saires à la suite de ces écoles furent introduits dans une deuxième édition d'essai, vérifiée et corrigée encore en 1864, de manière à arriver à une rédaction définitive aussi complète et précise que possible.

C'est cette rédaction que le Conseil fédéral vient de sanctionner et dont la publication ne tardera pas à avoir lieu.

Le texte du règlement sera accompagné de 23 planches, représentant avec toute la clarté et l'exactitude désirables et jusque dans ses plus petits détails le matériel et les principales manoeuvres pour la construction des ponts d'ordonnance.

Le texte se divise en deux parties:

La 1re partie comprend la nomenclature, la 2me l'emploi du matériel ou les manœuvres.

Un aperçu du contenu de chacune de ces parties n'étant pas sans intérêt pour nos lecteurs, nous en donnons ci-dessous le résumé:

PREMIÈRE PARTIE.

CONNAISSANCE DU MATÉRIEL.

10 Nomenclature.

Le matériel de ponts.

Les charriots en haquets.

2o Répartition du matériel sur les haquets.

Mode de chargement des haquets en général.

Chargement des haquets à poutrelles et des haquets à chevalets.
Equipement du charriot d'outils.

Equipement de la forge de campagne.

3o Explication des termes techniques.

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Equipement des pontons.

Chargement et déchargement des haquets.

Transport du matériel par eau.

Transport du matériel par terre.

20 Construction normale des ponts. Répartition de la troupe.

Préparatifs pour jeter le pont.

Règles générales pour l'établissement des ponts.

Ponts de chevalets sur les cours d'eau.
Repliement des ponts de chevalets.

Ponts de pontons.

Repliement des ponts de pontons.

Ponts de chevalets sur terre.

Ponts mixtes.

3° Construction anormale des ponts.

Des petits ponts (avec le matériel d'une unité).

Ponts d'une seule travée.

Ponts de chevalets à deux travées.

Passerelles:

Ponts à portières.

Ponts établis par travées successives.

Construction des travées.

Construction du pont.

4° Garde et entretien des ponts.

Répartition de la troupe pour le service.
Consigne des hommes de service.

Règles pour certains cas spéciaux.

5° Traversée d'un corps de troupes.

Traversée en pontons.

Traversée sur ponts volants.

Chacun de ces articles prescrit en détail et avec la plus grande précision les manœuvres à exécuter pour toutes les opérations susmentionnées.

Grâce aux nombreuses améliorations apportées depuis nombre d'années au matériel et au service, on peut affirmer sans crainte que le règlement des pontonniers n'est pas exposé à subir de nouveaux changements et c'est là, ce nous semble, une compensation suffisante à l'inconvénient d'en avoir été privé jusqu'à ce jour.

DÉPENSES MILITAIRES FÉDÉRALES
(Communiqué.)

Dans le no 360 du Bund on a pu voir une récapitulation des dépenses militaires ainsi qu'elles étaient exposées dans le Landbote de Soleure. Les chiffres qui figurent dans cette récapitulation sont de nature à induire en erreur et à propager des données fausses.

En effet, ces chiffres comprennent les dépenses ordinaires et les dépenses militaires réunies. Il est bien évident que les mises de troupes sur pied résultant de complications politiques telles que l'occupa

tion de Neuchâtel, l'occupation de la frontière du Rhin en 1857, ainsi que les levées qui eurent lieu en 1859 et 1860 ont occasionné des dépenses qui ne peuvent entrer en compte lorsque l'on veut savoir la place que prennent les dépenses pour le militaire dans les dépenses fédérales en général; car elles n'ont pas été faites pour répondre à un besoin militaire, mais elles étaient commandées par des raisons de haute politiqne.

La même inexactitude se présente si l'on fait entrer en compte sans les spécifier dans les dépenses militaires les sommes qui ont été affectées à la construction des routes alpestres; l'arrêté fédéral qui en a ordonné la construction était certainement provoqué autant par des intérêts d'ordre civil que par des considérations militaires.

Il est également juste de spécifier à part les dépenses résultant de l'introduction des armes rayées.

La commission fédérale nouvellement instituée examinera avec soin les dépenses militaires et éclaircira l'opinion des conseils et du public à ce sujet.

Il est bon de rectifier provisoirement les données du Landbote de Soleure par une récapitulation exacte des dépenses ordinaires et extraordinaires en spécifiant l'emploi de ces dernières.

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(') Y compris 300,000 francs pour le rassemblement de troupes.

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