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tous les officiers d'état-major commandés pour ce service une circulaire dont nous extrayons les points essentiels :

Le rassemblement de troupes se divisera en deux parties:

a) Exercices préparatoires du 4 au 17 septembre;

b) Les manœuvres proprement dites du 18 au 22 septembre.

Les états-majors et les troupes seront cantonnés pendant la première période; pendant la deuxième les troupes à pied, tout au moins de la 5me division, seront sous la tente-abri.

Les cantonnements sont provisoirement déterminés comme suit :

Pour la Vme division:

1re brigade d'infanterie, Frauenfeld et les environs;

2me brigade d'infanterie et les armes spéciales attachées à la division, Winterthur et les environs;

3me brigade d'infanterie, Wüeflingen, Neftenbach et Pfungen.

Pour la brigade indépendante et les armes spéciales qui lui sont attachées, Andelfingen et les environs.

Le grand état-major et l'état-major de la 5o division auront leurs quartiers à Winterthour.

Le choix des bivouacs aura lieu dans la supposition que les deux corps se rencontreront du 18 au 22 septembre entre la Thour et la Töss, et en partie en arrière de cette dernière rivière, sur la ligne principale d'opérations Andelfingen-Winterthour-Flaach.

Les exercices préparatoires auront pour but d'exercer la troupe dans la pratique du combat, plutôt que de lui faire repasser l'école de soldat et de bataillon. Ce principe doit prévaloir aussi dans les manœuvres de guerre, attendu que ni le nombre des troupes, ni le but général du rassemblement ne paraissent devoir lui donner le caractère de combinaisons stratégiques, mais qu'il s'agit essentiellement que les troupes paraissent à temps et dans l'ordre voulu pour le combat.

L'on ne saurait trop engager MM. les officiers montés à se munir de bons chevaux de service et de domestiques de confiance. Rien n'entrave plus l'activité des officiers d'état-major si le service laisse à désirer sous ce rapport.

M. le chef du rassemblement exige surtout que, dans un moment comme celuici où l'on cherche à saper l'ordonnance existante, les officiers d'état-major observent une tenue stricte et réglementaire, et qu'ils évitent ainsi qu'on puisse supposer que les officiers d'état-major tiennent plus à l'extérieur qu'au service lui-même.

Le local où le grand état-major aura ses bureaux au quartier-général n'est point encore connu. Toutefois les mesures seront prises pour que MM. les officiers en soient informés à leur arrivée à la gare de Winterthour.

La carte des manœuvres, ainsi que l'ordre général no 2, seront adressés sous peu aux officiers d'état-major.

-Les cantons de Zurich, Schaffhouse et Thurgovie ont désigné comme commissaires civils du rassemblement de troupes :

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Schaffhouse, M. Deggeler, commissaire des guerres cantonal.
Thurgovie, M. Nather,

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L'appointé de canonniers Etzensperger, de Rutschwil (Zurich), qui s'est rendu coupable d'un vol pendant l'école de recrues d'artillerie de Frauenfeld, a été condamné par le conseil de guerre (sans jury) à 8 mois d'emprisonnement, à la dégradation et aux frais.

-

Sur la demande de l'administration militaire des Grisons, le cours de répétition de la compagnie de guides no 5 a été transporté du 10 au 15 septembre, à Coire.

On nous rapporte du Luciensteig :

Le 26 juillet, à la suite d'une véritable trombe un torrent entraînant une masse de terre et de pierres se précipita des hauteurs situées immédiatement en dessus de la droite du fort, il déboucha de la forêt à la hauteur de la lunette, et, se dirigeant de là obliquement, arriva dans le fossé de l'écurie qu'il combla totalement jusqu'à la hauteur des fenêtres par lesquelles l'eau pénétra bientôt. De là, l'eau s'écoulait dans le terre-plein du fort où s'est arrêtée la traînée de pierres. Les dommages causés sont les suivants :

Le fossé des écuries comblé, les abords couverts de pierres et sur tout le sol de l'écurie une couche de boue variant de 2 à pieds de profondeur. Le cube de pierre et de terre qui a été enlevé pour rétablir les choses dans leur état primitif comporte environ 13,600 pieds dans le fossé et 1,400 dans l'écurie, soit en tout un cube de 15,000 pieds, ce qui, compté à 5 cent. le pied, fait une dépense d'au moins 750 fr.

Des torrents de cette nature tombent le long des flancs de la montagne toutes les fois qu'il fait de fortes pluies, mais ordinairement la traînée de pierres ne peut arriver jusqu'à la lisière de la forêt; ce n'est que dans des circonstances tout-àfait exceptionnelles qu'elle la dépasse. D'après des informations prises sur les lieux cela n'est pas arrivé depuis 1776; l'eau seule, même lors de fortes pluies, parvient plus bas que la forêt.

Fribourg. (Correspondance.) Nous n'avons rien eu qui puisse vous intéresser beaucoup. Quelques entrées et départs de troupes, voilà tout le bilan de notre chronique militaire cantonale.

Notre batterie d'élite no 13 (capitaine Glasson, Felix), entrée en caserne le 25 juillet, est partie le 29 pour aller coucher le même soir à Gümlingen et Muri, et arriver le 30 à Thoune. Cette batterie, pourvue d'excellents chevaux, est partie sans pièces et ramènera une batterie de 4 liv. rayée.

Notre train de parc d'élite, sous le commandement du 2° sous-lieutenant Techtermann, Arthur, est partie pour un cours de répétition à Bière, commençant au 30 juillet.

La compagnie de dragons d'élite no 6 (capitaine Mettler) entrera à Fribourg le 6 août et la compagnie de réserve n° 28 (capitaine Esseiwa) le 11, pour être licenciés le 13 courant, après avoir été inspectés par le major Guisolan, chef de l'arme.

Ces jours, entrent également nos recrues d'artillerie et train de batterie, qui, sous les ordres du 2e sous-lieutenant d'artillerie Weck, Hippolyte, se rendront à l'école des recrues à Bière.

Le 20 août, le bataillon de réserve no 99 (commandant Repond) entrera pour faire son cours de répétition. Le département militaire fédéral nous ayant annoncé qu'il ne serait point inspecté par un officier fédéral, ce sera notre instructeur en chef, M. le colonel Reynold qui sera chargé d'en passer l'inspection.

Vaud. Le Conseil d'Etat a autorisé le département militaire à organiser, pour le mois prochain, une réunion des divers corps militaires qui existent dans les colléges-écoles-moyennes du canton.

Cette réunion aura lieu à Lausanne le jeudi 14 septembre. Tous les corps étant situés sur les lignes ferrées, sauf ceux de Payerne et de Moudon, prendront les premiers trains. Les corps de Payerne et de Moudon se rendront d'assez bonne heure à la station la plus rapprochée du chemin de fer de Lausanne à Fribourg pour pouvoir arriver en gare à Lausanne, à 8 heures 30 m. du matin. Tous les corps, sauf ceux de Payerne et de Moudon, rentreront le 14 septembre au soir, par les derniers trains. Payerne et Moudon seront logés à Lausanne et repartiront par le deuxième train de la ligne Lausanne-Fribourg, le 15 septembre. L'Etat se charge des frais de transport en chemin de fer, des vivres et du loge

ment.

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Le Conseil d'Etat a nommé :

M. Oguey, D., à Orbe, major du 50° bataillon d'élite ;

M. Guignard, L.-U., au Lieu, 1er sous-lieutenant des chasseurs de gauche du 10o bataillon de réserve cantonale ;

M. Frossard-de Saugy, E., à Lausanne, 2e sous-lieutenant de la batterie n°23. M. Bugnon, Eug, à St-Prex, 2 sous-lieutenant de la compagnie d'artillerie de position, no 69.

M. Cauderay, Jules, inspecteur des tambours, à Allaman, 1er sous-lieutenant.

Etats-Unis d'Amérique. Maintenant que la guerre de sécession est terminée, la grande armée fédérale est en partie licenciée, et en partie disséminée sur d'immenses étendues. Six départements militaires ont été formés sous le commandement des principaux majors-généraux. Il ne reste que deux corps sur le pied réel de guerre, celui du Texas sous celui du général Sheridan, en observation du côté du Mexique, et le corps du Nord-Ouest, sous le général Sully, chargé de tenir en échec les Indiens du Dacotah. On sait que le général Sully dirigea l'année dernière une remarquable campagne contre les Sioux de l'Ouest. Cette année encore, avec les mêmes troupes, il poursuit les Peaux-Rouges des environs du Devil-Lake, et les refoulera probablement sur le Canada, s'il ne leur imposə une paix convenable. Le corps du général Sully est parti le 8 juin de Sioux-City (sur le Missouri dans l'état d'Iowa) pour cette expédition. Nous apprenons que notre collaborateur le lieutenant-colonel Lecomte a rejoint ce corps, et qu'il l'accompagnera quelque temps avant de rentrer en Suisse.

LAUSANNE.

IMPRIMERIE PACHE, CITÉ-DERRIÈRE, 3.

SUPPLÉMENT MENSUEL

DE LA

REVUE MILITAIRE SUISSE

Lausanne, le 15 Août 1865.

SOMMAIRE.

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Supplément au n° 16 de la Revue.

Quelques considérations sur le choix des calibres les plus convenables pour le service de l'artillerie de campagne. Hygiène du cheval. Message du Conseil fédéral à la haute Assemblée fédérale concernant le nombre et le grade des médecins de corps. Aide-mémoire portatif de campagne à l'usage des officiers d'artillerie (suite). - Actes officiels.

QUELQUES CONSIDÉRATIONS

SUR LE CHOIX DES CALIBRES LES PLUS CONVENABLES POUR LE SERVICE DE L'ARTILLERIE DE CAMPAGNE (1).

Dès la fin des guerres du premier empire, les artilleurs des diverses puissances européennes firent une étude sérieuse de la question du choix des calibres les plus convenables pour le service de l'artillerie de campagne. Cette question n'avait guère pu être résolue pendant la guerre; on n'avait alors ni le temps, ni les moyens de se livrer à des expériences sur ce sujet, et on avait forcément dû se contenter des canons dont on disposait. Napoléon ne paraît pas, du reste, y avoir attaché une grande importance. Le propos « faites du bruit, » qu'on lui prête à l'égard de son artillerie, le peu d'estime qu'il avait pour le tir des projectiles creux et pour les obusiers, nous prouvent que, dans sa pensée, l'objet principal de l'artillerie sur le champ de bataille était d'agir par son effet moral, en inspirant de la confiance aux troupes qu'elle seconde, et de la terreur à l'ennemi. Ses désirs se bornaient à posséder, pour le service de campagne, une bouche à feu

(1) Tout en reproduisant les considérations pleines d'intérêt que renferme cet article, nous faisons cependant nos réserves sur quelques-uns des jugements formulés par l'auteur. (Réd.)

unique, légère, facile à servir, et qui, à une grande mobilité, aurait joint un effet suffisant.

Les calibres de 6 et de 8 furent les calibres principaux de l'artillerie de campagne française pendant les années qui suivirent les guerres de l'empire. Le calibre de 6 fut également adopté par les artilleries allemandes; plus tard, elles y ajoutèrent le canon de 12 et l'obusier de 7 livres, dont l'importance est devenue si grande par l'introduction des obus à grande excentricité.

Les progrès réalisés par les armes à feu portatives durent nécessairement préoccuper l'artillerie, et lui faire désirer d'augmenter les portées de ses bouches à feu. Toutefois, en présence du matériel considérable que l'on possédait, on craignait de s'engager dans la voie suivie pour les fusils, qui consistait à déterminer la rotation de la balle autour de son axe longitudinal, au moyen de canons à âme rayée. Il ne restait donc d'autre moyen pour obtenir des portées plus sonsidérables, que d'augmenter le calibre des bouches à feu. Napoléon III supprima tous les calibres employés en campagne, et les remplaça par une bouche à feu unique, le canon obusier de 12; les artilleries allemandes augmentèrent le nombre de leurs pièces de 12 tout en gardant les autres bouches à feu qu'elles possédaient. Cette augmentation du poids de l'artillerie de campagne n'était pas heureuse, dans un moment où les combats en tirailleurs devenaient si redoutables, et que, par les perfectionnements, apportés aux fusils, l'infanterie était mise à même de tirer avec efficacité à 1,200 pas. L'artillerie, dès qu'elle est exposée au feu de l'infanterie, doit pouvoir changer rapidement de position, servir ses bouches à feu avec promptitude, et avoir un grand nombre de projectiles dans ses avant-trains. Par l'augmentation du poids de ses bouches à feu, cette arme perdit toutes les propriétés que nous venons d'énoncer, sans y gagner un avantage sensible sous le rapport de la précision du tir et de l'étendue des portées. En effet, la portée des canons de 12 ne dépasse celle des canons de 6 que de quelques centaines de pas, et à 1,200 ou 1,400 pas, les deux bouches à feu n'ont plus aucune précision dans leur tir. Quant à la puissance de pénétration, elle est plus que suffisante pour l'un et l'autre calibre, lorsqu'il s'agit de lutter contre des troupes en campagne.

Le seul progrès réel de l'artillerie de campagne armée de canons lisses, consiste dans l'introduction du tir des projectiles creux éclatant à des distances déterminées. Le mérite de ce progrès revient surtout à l'ingénieux inventeur de la fusée à temps, avec composition circulaire, M. le général belge Bormann. L'invention de cet officier général a permis à l'artillerie de diriger convenablement le feu des

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