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LAUSANNE. — IMPRIMERIE PACHE, CITÉ-DERRIÈRE, 3.

SUISSE

dirigée par

E. RUCHONNET, capitaine fédéral d'artillerie; E. CUÉNOD, capitaine fédéral du génie.

E N° 15.

Lausanne, le 1er Août 1865.

Xe Année.

SOMMAIRE.Etude sur la géographie militaire de la Suisse (suite). A propos du concours pour la meilleure arme à feu portative se chargeant par la culasse. (Correspondance.) Rapport de la commission du Conseil national sur la gestion du département militaire fédéral pendant l'année 1864. Nouvelles et chronique.

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ÉTUDE SUR LA GÉOGRAPHIE MILITAIRE DE LA SUISSE.

(Suite.)

Frontière orientale.

La frontière orientale de la Suisse se divise en deux parties. L'une, formée par le Rhin, s'appuie à gauche au lac de Constance et à droite au Luciensteig; l'autre s'étend au S.-E. par le Rhætikon jusqu'au Jamthaler-Ferner, suit de là, dans la direction du N.-E., les sommités qui séparent le Patznauer-Thal de l'Engadine, quitte ici cette direction pour se porter d'abord vers le S.-E., puis vers le sud, par Finstermünz et Münster, jusqu'au Stilfserjoch (Stelvio). La Suisse trouvera ici des éléments favorables à sa défense.

La seule route par laquelle un assaillant puisse avancer est celle de l'Arlberg, mais il serait menacé sur son flanc et sur ses derrières par les passages de Rhætikon, par l'Engadine et par les vallées de Münster et de Tauffers. L'agresseur sera donc obligé de pourvoir à sa sécurité en occupant les passages conduisant par le Rhætikon dans le Vorarlberg, ainsi que celui de Finstermünz, et pourra, avec ces précautions, atteindre le Rhin.

La route de l'Arlberg est praticable pour toutes les armes. Elle dé

bouche à Feldkirch, dans la vallée du Rhin. De là, cinq routes conduisent dans l'intérieur de la Suisse :

10 Par Rheineck et la rive méridionale du lac de Constance (route et chemin de fer);

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4o De Bendern par Gams et Wildhaus dans la vallée de la Thur; 5o De Sargans au lac de Wallenstadt (route et chemin de fer). Nous pensons que l'ennemi voudra atteindre Zurich et s'en emparer; il aura donc à choisir entre ces chemins celui qui se prêtera le mieux à la marche de son corps principal. La première route, celle suivant les bords du lac de Constance, est trop écartée. La dernière, celle par Sargans, ne pourra être utilisée par l'ennemi qu'après la prise du Luciensteig; elle se termine, du reste, au lac de Wallenstadt. La quatrième, celle par Wildhaus, est la plus directe pour atteindre Zurich, mais elle traverse, en commençant, un pays montagneux ; l'ennemi ne pourrait pas y établir ses communications avec ses colonnes latérales. Le corps principal pourra donc passer par le Stoss et par le Ruppen et se porter ainsi sur St-Gall. Les colonnes latérales marcheraient alors, celle de droite par Rheineck et le lac de Constance, celle de gauche par Wildhaus.

Si le corps principal peut s'emparer de St-Gall, et si le corps de flanqueurs de gauche est assez fort pour réduire le Luciensteig (ou du moins laisser devant cette place un corps d'observation), en se dirigeant ensuite sur le canal de la Linth et en s'emparant de Rapperschwyl, la marche dù gros des forces ennemies sur Zurich rencontrera peu d'obstacles. Mais si la Suisse sait agir d'avance et d'une manière indépendante, elle aura l'avantage de se mouvoir en toute liberté, tandis que l'ennemi ne pourra disposer que de la route de l'Arlberg. Les chemins de fer existants ne seront d'aucune utilité à l'assaillant; comme il n'existe point de communication de ce genre entre le Tyrol, le Vorarlberg et la Suisse, le défenseur ne sera pas même obligé de détruire la voie, mais seulement de mettre en lieu sûr le matériel roulant.

On doit se demander maintenant en quel endroit l'ennemi effectuera le passage du fleuve. Afin d'arriver à Altstædten, point de départ des routes par le Stoss et par le Ruppen, il faudrait franchir le Rhin audessous d'Oberried. Vouloir le tenter au-dessus de ce village, à Bangs par exemple, serait imprudent à cause du défilé du Hirschensprung, dans lequel il faudrait s'engager et qui se prêterait bien à la défense (').

(') Consulter la carte fédérale, ou mieux encore la carte topographique du canton de St-Gall, à l'échelle du 1/25000. (Réd.).

L'endroit le plus favorable serait Koblach en aval d'Oberried. S'il réussit à cette place, l'ennemi se rendra maître de la colline du Blattenberg; puis, ainsi protégé, il construira une tête de pont vers Oberried, y transportera alors le pont ou en construira un nouveau. Il établira peut-être encore une tête de pont ainsi qu'un pont à OberBüchel, dans la prévision d'une marche rétrograde qu'il serait obligé de faire depuis Altstædten. Dans ce cas, le défilé du Hirschensprung permettrait à son arrière-garde de protéger efficacement sa retraite.

L'aile gauche passera le fleuve à Bendern; elle s'assurera de même, par une tête de pont, de la possession de ce point. L'aile droite aura plus de difficulté à atteindre le sol suisse, si elle n'est pas appuyée par une flottille sur le lac de Constance. Il n'est pas à supposer qu'elle voulût s'exposer aux chances d'un passage près de Rheineck, car le succès en serait douteux, et ne pourrait s'obtenir qu'au prix de grands sacrifices. L'aile droite passera donc le Rhin à Oberried, avec le corps principal, ou plus en aval près de Bauren. De là, elle atteindra les bords du lac, et plus tard, elle établira une tête de pont près de Rheineck, afin d'élargir ainsi sa base d'opération et d'avoir un passage assuré en cas de retraite. Peut-être l'assaillant aura-t-il pris la précaution d'établir d'avance une position retranchée à Feldkirch, pour donner à sa marche en avant l'appui nécessaire, ou pour protéger, cas échéant, sa retraite.

Mais nous avons toute raison de croire que la Suisse aura pris d'avance les mesures nécessaires pour prévenir la violation de son territoire ou du moins pour empêcher l'ennemi de profiter des avantages qu'un succès préliminaire, tel que le passage du Rhin, semblerait lui promettre. Son premier soin sera donc de donner au fort du Luciensteig tout le développement nécessaire, afin d'assurer à son aile droite un appui solide. Elle établira quelques ouvrages à Trubbach et au Schollberg ('); car sans cette précaution l'assaillant pourrait facilement atteindre la rive gauche, en passant à côté du fort, et employer la route et le chemin de fer pour arriver au lac de Wallenstadt. Il

(4) Avec les communications que l'on possède maintenant sur la rive gauche (Suisse) du Rhin, la position du Luciensteig n'a plus qu'une faible valeur sans des ouvrages de fortification sur cette rive, qui appartient aussi bien à la position du Luciensteig que la rive droite du Rhône à celle de St-Maurice. C'est dans le but de compléter le Luciensteig par des ouvrages au Schollberg, que M. le capitaine Huber fut chargé en 1859 de faire des levers de cette position. Ces levers détaillés, avec courbes de niveau, ont permis d'ébaucher quelques projets d'ouvrages s'étendant depuis le chemin de fer jusqu'au petit col voisin du hameau de Matug. Mais les ordres pour l'étude de projets définitifs n'ont point été donnés, et toute l'affaire paraît destinée à se mirir dans les cartons pendant quelque temps encore. (Red.)

serait aussi à propos de prendre quelques mesures pour rester maître des passages du Rhin (le pont du chemin de fer près de Ragatz et la Tardisbrücke), afin d'être à même de paralyser, par des retours of fensifs, les entreprises que l'ennemi voudrait tenter contre le dos du Luciensteig, après avoir forcé les passages du Rhætikon.

Une ligne de défense telle que nous l'avons décrite dans nos considérations sur la frontière du nord, trouverait ici son application. Elle s'étendrait donc depuis le Luciensteig par le lac de Wallenstadt et le canal de la Linth jusqu'à Zurich. La Suisse étant ainsi en mesure d'attendre son adversaire, comment devra-t-elle conduire la défense?

La défense directe du Rhin obligerait la Suisse à séparer son armée en deux corps, dont l'un défendrait le fleuve entre Bangs et le Luciensteig, l'autre entre Bangs et le lac de Constance. La ligne de retraite de l'aile droite serait par Wildhaus, celle de l'aile gauche par St-Gall. Mais, le passage du Rhin une fois forcé, les deux corps battraient en retraite et ne seraient plus à même de se soutenir mutuellement, à cause de la configuration de la contrée qu'ils auraient à traverser, et qui n'est accessible que dans deux directions.

Nous avons déjà vu que tout s'accorderait pour nous permettre de présumer la marche du corps principal ennemi s'effectuant sur St-Gall. En fait, cependant, cela ne serait pas certain, car, après avoir passé le Rhin, l'assaillant aurait le choix entre ces deux direc tions pour suivre l'armée suisse. Il cherchera probablement à la tenir indécise sur la direction de l'attaque principale, à laquelle l'armée suisse, fractionnée en deux corps séparés, ne pourra pas résister. Et si l'assaillant parvenait à faire croire au défenseur que l'attaque se fait vers le Stoss ou vers le Ruppen, et qu'en passant par Wildhaus il pût atteindre Wattwyl assez vite pour y prévenir l'armée suisse, il couperait à cette dernière, malgré ses chemins de fer, sa retraite sur Zurich.

L'armée suisse ne pourra donc attendre son ennemi devant St-Gall que si le Luciensteig est assez solide pour donner la sécurité la plus complète à son extrême flanc droit. Elle devra, à cet effet, occuper les passages du Rhætikon et ceux de l'Engadine, fermer le KunkelsPass, etc., et avoir de plus la certitude de pouvoir défendre la route de Wildhaus avec peu de forces, de manière à être tranquille de ce côté. Dans de pareilles conditions, la Suisse pourra concentrer ses forces et accepter le combat devant St-Gall. Mais, en cas de revers, elle devra se retirer sur Zurich, non point par Wyl et Winterthour, mais par Wattwyl. Un petit détachement seulement, accompagné du matériel et des bagages, utilisera le chemin de fer, puis détruira une

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