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des soldats du train de parc des deux espèces doit s'opérer parmi des hommes intelligents, courageux et auxquels on puisse se fier.

Afin d'arriver à ce résultat, il serait peut-être bon d'élever la solde du train, solde qui devrait être plus en rapport avec ce service important et pénible; de leur donner un meilleur armement, plus avantageux, qui rehausse cet important soldat aux yeux de ses camarades d'autres armes et vis-à-vis du public; d'augmenter le nombre des appointés, de faciliter et båter par là l'avancement. Le résultat immédiat serait que les recrues qui sont à préférer pour le train, comme des fils de campagnards aisés par exemple, entreraient plus volontiers dans cette arme qu'ils méprisent actuellement. Pour ce qui concerne l'avancement, il était impossible, avec l'organisation actuelle, qu'il eût lieu toujours d'une manière équitable, parce que l'on ne connaissait pas assez les hommes; ces choix avaient lieu souvent au hasard ou d'après les données des listes de conduite des cours de répétition.

Il est notoirement impossible que les officiers ou le commandant d'un cours de répétition, avec la courte durée de ceux-ci, puissent faire une appréciation juste d'hommes qu'ils n'ont jamais vus, et il arriva par là souvent que des hommes furent portés pour l'avancement sans y avoir aucun titre.

Deux choses sont de toute nécessité pour parer à ces inconvénients: 1° Un meilleur choix dans les hommes destinés au service du train et une instruction plus soignée aux hommes désignés pour le service. en ligne.

20 L'organisation en compagnies des hommes du train destinés au service des pares.

La première instruction des deux classes aurait lieu en commun et ce n'est qu'après celles-ci que le commandant de l'école désignerait les hommes pour le service en ligne. Ceux-ci seraient séparés, une fois pour toutes, dans les cantons qui fournissent des deux espèces, de ceux affectés aux parcs, et feraient partie des corps auxquels ils sont attachés. Leur instruction de répétition aurait lieu dans des cours. spéciaux dans lesquels le service qui les attend en ligne leur serait enseigné.

Ceci étant plutôt une affaire d'exécution qu'une affaire d'organisation, il n'y aurait plus rien à changer pour les hommes destinés au service en ligne.

Passons à la deuxième classe:

Elle se compose actuellement de 18 détachements cantonaux plus ou moins grands. Certains cantons ont des détachements composés d'élite et de réserve, d'autres ne fournissent que de la réserve. Ces

détachements devraient être formés en 14 compagnies; chacun des parcs ci-après recevrait nécessairement une compagnie :

En cas de mise sur pied, les hommes de l'élite des compagnies seront les premiers appelés à marcher; les hommes de la réserve ne seront levés que lorsque les troupes de la réserve devront aussi entrer en ligne ou suivant les besoins.

Pour 9 parcs divisionnaires, pour les neuf divisions d'armée.

Pour 3 parcs d'artillerie de réserve à 2 ou 3 brigades d'artillerie de réserve.

Pour 2 trains de pontons.

On formerait donc ainsi :

9 compagnies pour le service dans les pares divisionnaires, savoir:

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Il s'agira nécessairement de composer les compagnies, autant que faire se pourra, d'un même canton, ou tout au moins d'éléments homogènes au point de vue de la langue et du caractère national.

Cette organisation est la seule qui puisse avoir lieu, puisque les compagnies sont formées d'élite et de réserve, ou seulement de ré

serve.

En cas de mise sur pied, les hommes de l'élite des compagnies seront les premiers appelés à marcher; les hommes de la réserve ne seront levés que lorsque les troupes de la réserve devront aussi entrer en ligne, ou suivant les besoins.

Dans les cours de répétition, le train de parc sera appelé par compagnie, pour les premiers jours les hommes de l'élite seulement, et ceux de la réserve seulement pour la seconde moitié du cours.

De cette manière les officiers et la troupe apprendront à se connaître et l'on verra naître un esprit de corps comme dans les autres

armes.

Le service marchera plus facilement et mieux, parce que officiers, sous-officiers et soldats s'habitueront à servir ensemble.

En outre, les officiers et les sous-officiers auront l'occasion de se familiariser avec la comptabilité et avec d'autres branches du service qui actuellement leur sont souvent étrangères.

L'avancement aura lieu par compagnie sur la proposition du commandant du cours et des officiers de compagnie, en ayant égard aux différents cantons qui forment la compagnie.

Comme l'échelle actuelle du contingent à fournir par les cantons pour le train et les attelages ne serait pas suffisante pour la formation des 14 compagnies, en ce que l'échelle du contingent en hommes ne comporte que 1202 hommes et 1400 chevaux, tandis que les besoins exigent, d'après le présent calcul, 1408 hommes et 2140 chevaux, les détachements des hommes du train à fournir par les cantons devraient être augmentés et les chevaux manquants fournis par la Confédération, attendu qu'il n'est guère possible de charger davantage les cantons sous ce rapport.

Nous estimons que les cantons s'y soumettraient volontiers, car ainsi il y a pour eux économie en frais d'armement et d'instruction, puisqu'il faut admettre qu'on devra réduire d'autant d'hommes le contingent qu'ils ont à fournir.

La Confédération devrait se résoudre à fournir les chevaux, si elle ne veut se trouver dans le même embarras qu'en 1847, où les trains de pontons devaient être en partie traînés par des vaches et des bœufs. La composition de la compagnie serait la suivante : Hommes: 2 officiers (3 aux trains de pontons).

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120 à 152 chevaux de trait, sans compter ceux des officiers qui doivent les fournir eux-mêmes.

Le nombre des conducteurs est calculé de manière qu'il reste encore quelques surnuméraires pour soigner les chevaux des officiers et comme remplaçants des hommes hors de service ou de cuisine. L'un des maréchaux-des-logis remplirait les fonctions de sergentmajor et de fourrier.

Pour les officiers de train de pontons, 3 officiers ne nous parais

sent pas de trop, attendu que dans ce service, notamment en face de l'ennemi, une plus grande surveillance est nécessaire que dans les divisions de parc de réserve.

Quelques officiers et vétérinaires surnuméraires trouveraient leur place dans le dépôt de remonte des attelages.

De deux tabelles annexes et contenant :

1o Des détails plus précis sur le calcul des besoins en hommes et en chevaux :

2° a, b, c. La composition des compagnies par cantons, calcul des hommes et des chevaux manquant ;

3o Le résumé des deux tabelles précédentes;

il résulte que pour arriver à la complète organisation des 14 compagnies du train de parc projetées, les cantons devraient fournir en plus 222 hommes et la Confédération 738 chevaux, soit 35 chevaux de selle et 703 chevaux de trait.

D'un autre côté, les cantons auraient comme surnuméraires :

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Plusieurs cantons auraient en outre à fournir, quoique avec le même nombre d'hommes, des individus de grades différents de ceux qu'ils étaient appelés à fournir avec l'organisation actuelle.

Agréez, etc.

Aarau, le 21 novembre 1864.

(Signé)

H. HERZOG, colonel inspecteur d'artillerie.

DU SYSTÈME ACTUEL DE SELLE DE LA CAVALERIE SUISSE.

La selle hongroise, qui jusqu'en 1859 fut la selle d'ordonnance de la cavalerie suisse, avait subi tant de remaniements et de changements qu'elle n'avait plus guère, à ce moment, conservé de son origine que le nom.

Source de beaucoup de plaintes chez les officiers et les soldats, elle fut le point de départ d'une série de propositions et de modèles nou

veaux.

En 1859, le département militaire, sur le préavis du colonel de la cavalerie, ordonna un essai pratique de différentes selles-modèles

(entr'autres celle du major danois Barth), et cela sur une échelle inaccoutumée.

Trois officiers de l'état-major fédéral, 4 officiers de cavalerie, 2 sous-instructeurs d'artillerie et 1 de cavalerie, ainsi que 25 cavaliers (parmi lesquels tous les cantons fournissant de la cavalerie étaient représentés), reçurent l'ordre, en novembre 1859, d'exécuter une marche de 10 jours. A chaque officier de troupe fut réparti une section de 6 à 7 hommes sur laquelle il devait exercer une surveillance spéciale relativement aux essais de selle. Chaque soir il était dressé un rapport exact des expériences et observations de la journée. C'est ainsi que des marches de 7 à 8 heures furent exécutées chaque jour par un temps très variable. A la fin de ces marches, les rapports journaliers ayant été soumis à un examen comparatif, la commission tomba d'accord sur les conclusions suivantes :

L'expérience a montré que dans l'introduction d'une nouvelle selle d'ordonnance, deux selles seulement parmi les selles-modèles méritent d'être prises en considération, savoir celle de M. le lieutenantcolonel Quinclet et celle de M. le major Barth. C'est à cette dernière que la commission donne la préférence, lui reconnaissant sur la première certains avantages particuliers. Cependant, avant d'introduire définitivement le système Barth, et afin de se convaincre de ses avantages d'une manière plus complète, il est nécessaire d'en continuer l'essai, soit dans les écoles de recrues, soit dans les rassemblements de troupes.

Le résultat final fut l'introduction de la soi-disante selle danoise, mais avec beaucoup de remaniements qui sont loin d'être tous des améliorations. La forme et la longueur des bandes ont été conservées, attendu que la solidité de la selle est d'autant plus grande qu'elle repose sur une base plus large. Il en a été de même de l'arcade de devant et de celle de derrière dont la position procure au cavalier un siége plus large et répartit uniformément son poids sur les différents points de la selle. La hauteur de l'arcade de devant ayant été, contrairement à l'ordonnance précédente, diminuée de beaucoup, la conduite du cheval en est singulièrement facilitée.

Nous avons à parler maintenant des changements.

Le rembourrage de crins, sous le cuir du siége, est complétement laissé de côté par M. Barth; il en résulte que le cavalier placé plus bas est plus ferme en selle, son poids plus rapproché du dos du cheval et les mouvements de la selle plus rares.

Dans le cas où le siége serait trop dur, Barth recommande d'introduire sous le cuir du siége une doublure en peau de mouton qui

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