L'éducation des jeunes filles

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A. Colin, 1902 - Women - 380 pages
 

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Page 224 - Ignorantins, sont survenus pour achever de tout perdre ; ils apprennent à lire et à écrire à des gens qui n'eussent dû apprendre qu'à dessiner et à manier le rabot et la lime, mais qui ne le veulent plus faire (...) Le bien de la société demande que les connaissances du peuple ne s'étendent pas plus loin que ses occupations.
Page 129 - ... pour y parvenir. Ajoutez qu'elles sont timides et pleines de fausse honte; ce qui est encore une source de dissimulation. Le moyen de prévenir un si grand mal est de ne les mettre jamais dans le besoin de la finesse, et de les accoutumer à dire ingénument leurs inclinations sur toutes les choses permises. Qu'elles soient libres pour témoigner leur ennui quand elles s'ennuient. Qu'on ne les assujettisse point à paroître goûter certaines personnes ou certains livres qui ne leur plaisent...
Page 97 - Je ne pense pas que vous ayez le courage d'obéir à votre père Lanterne : voudriez-vous ne pas donner le plaisir à Pauline, qui a bien de l'esprit, d'en faire quelque usage, en lisant les belles comédies de Corneille, et Polyeucte, et Cinna, et les autres ? N'avoir de la dévotion que ce retranchement, sans y être portée par la grâce de Dieu, me paroît être bottée à cru: il n'ya point de liaison ni de conformité avec tout le reste.
Page 97 - Il ya des exemples des effets bons et mauvais de ces sortes de lectures : vous ne les aimez pas, vous avez fort bien réussi ; je les aimais, je n'ai pas trop mal couru ma carrière: tout est sain aux sains, comme vous dites. Pour moi, qui voulais m'appuyer dans mon goût, je trouvais qu'un jeune homme devenait généreux et brave en voyant mes héros, et qu'une fille devenait honnête et sage en lisant Cléopâtre.
Page 97 - Quelquefois il y en a qui prennent un peu les choses de travers ; mais elles ne feraient peutêtre guère mieux, quand elles ne sauraient pas lire : ce qui est essentiel, c'est d'avoir l'esprit bien fait ; on n'est pas aisée à gâter ; Mme de la Fayette en est encore un exemple.
Page 227 - Il sera créé et organisé une instruction publique, commune à tous les citoyens, gratuite à l'égard des parties d'enseignement indispensables pour tous les hommes, et dont les établissements seront distribués graduellement, dans un rapport combiné avec la division du royaume.
Page 99 - La lecture des romans est plus dangereuse : je ne voudrais pas que l'on en fit un grand usage ; ils mettent du faux dans l'esprit. Le roman n'étant jamais pris sur le vrai, allume l'imagination, affaiblit la pudeur, met le désordre dans le cœur; et pour peu qu'une jeune personne ait de la disposition à la tendresse, hâte et précipite son penchant.
Page 23 - Une fille qui n'a été détachée du monde qu'à force de l'ignorer, et en qui la vertu n'a pas encore jeté de profondes racines, est bientôt tentée de croire qu'on lui a caché ce qu'il ya de plus merveilleux.
Page 225 - Ce sera sans doute un grand paradoxe, qu'elles doivent apprendre autre chose que leur catéchisme, la couture et divers petits ouvrages ; chanter, danser et s'habiller à la mode, faire bien la révérence et parler civilement, car voilà en quoi l'on fait consister, pour l'ordinaire, toute leur éducation.
Page 108 - ... les premières manœuvres par le procédé suivant. Nous disons à l'enfant : « Continuez à bien dormir jusqu'à ce que je vous réveille. — Tout à l'heure, lorsque je vous aurai réveillé en vous soufflant légèrement sur les yeux, vous vous lèverez et vous ferez le tour de la salle. Mais dès que vous entendrez ce bruit (le son d'un diapason, d'une montre à sonnerie, ou tout autre), vous reviendrez vous asseoir et vous vous endormirez profondément. » On assiste alors à ce spectacle...

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