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d'ennemis concentrés, qui débouchaient de Landshut, que les Bavarois et les Wirtembergeois, et la division de cavalerie du général Nansouty; il était arrivé de Paris presque seul, et devait commencer la guerre sans gardes, sans chevaux, sans équipages, et, ainsi qu'on l'observe par une de ses lettres au duc d'Auerstaëdt, sans connaître les mouvemens réels de l'ennemi *.

* Voyez l'Appendix.

CHAPITRE IV.

Bataille de Thann, le 19. Combats partiels des corps intermédiaires.

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C'ÉTAIT en conséquence d'un ordre direct de l'empereur, daté de Donawert et porté le 18 dans la nuit par le capitaine Galbois et le colonel Burke, que le duc d'Auerstaëdt avait quitté Ratisbonne pour se réunir aux Bavarois sur l'Abens. Il avait laissé un régiment dans Ratisbonne. Le duc d'Auerstaëdt, avant de faire le mouvement d'Ingolstadt sur Ratisbonne, avait prévu la position fâcheuse dans laquelle il allait se trouver; mais, n'ayant pu éviter d'obéir à des ordres réitérés, il avait au moins fait toutes les dispositions pour régler si bien sa marche de retour et l'exécuter avec tant de précision, qu'il put combattre avec toutes ses troupes. Il se trouvait engagé dans un entonnoir dont il ne pouvait sortir que par une marche de flanc en présence d'un ennemi supérieur, qui le poussait vers le Danube, sur lequel il n'existait plus de

communications, le pont de Kelheim emporté par les glaces de l'hiver.

ayant été

L'un de ses aides-de-camp, M. de Castres, qu'il avait envoyé la veille pour reconnaître les différentes routes qu'il était possible de suivre de Ratisbonne à Abensberg, remplit fort bien cette mission. Trois routes furent reconnues et tracées sur des croquis dans le plus grand détail. Le maréchal organisa alors son mouvement de la manière suivante :

Première colonne. Les équipages et le train d'artillerie, sous l'escorte des cuirassiers de Saint-Sulpice et d'un bataillon du 30°, qui partit en avant pour aller s'emparer de la tête du défilé, devaient marcher sur la chaussée par Abbach et Post-Saal.

Deuxième colonne. Les divisions Morand et Saint-Hilaire, ayant en tête le 8e de hussards et en queue la brigade légère du général Jacquinot, marchait par Ober-Isling, Hohengebraching, Peissing, Tengen et Unter-Facking.

Troisième colonne. Les divisions Gudin et Friant, escortées d'une brigade de cuirassiers, marchaient par Burgweiting, Weichenlo, Salhaupt et Ober-Faking. La division Montbrun, composée des brigades de cavalerie légère de Pajol et de Jacquinot et de trois régimens d'infanterie légère, faisant l'arrière-garde et côtoyaient cette marche entre Abbach, Peissing et Dizlingen.

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Le point de rencontre de ces trois divisions

était Abensberg, où le duc de Dantzick devait

se trouver avec les Bavarois.

La cavalerie légère du géneral Montbrun devait suivre parallèlement la marche des trois divisions, en observant continuellement les débouchés de la Grosse-Laber.

Le colonel Coutard, avec le 65°, fut laissé à Ratisbonne, avec ordre d'en partir à minuit s'il n'entendait pas tirer le canon sur le point vers lequel se dirigeait le troisième corps; et dans le cas contraire, il devait attendre des ordres.

La force des troupes aux ordres du maréchal se trouvait être de cinquante-cinq bataillons et vingt-six escadrons, 42 à 43 mille hommes.

Dès la pointe du jour, le 19 avril, le mouvement commença. Le maréchal se plaça de sa personne à la troisième colonne, celle des généraux Friant et Gudin, qui, pendant toute la marche, resta toujours en vue de la seconde, et prête à se mettre en bataille et à agir de

concert.

Le maréchal, en arrivant vers les onze heures avec la tête de sa colonne, à la hauteur du village de Salhaupt, apprit, par les coureurs de la cavalerie légère, qu'il se trouvait trèsproche de l'ennemi, et qu'il allait être attaqué.

En effet, le centre de l'armée autrichienne, qui avait quitté le camp de Rohr à trois heures

du matin, devait, par le calcul des distances, rencontrer le centre de l'armée française entre Hausen, Schneidert et Dizlingen, pays coupé, plein de bois, de marais, de défilés, et propre à couvrir une marche de flanc; ce qui engagea le duc d'Auerstaëdt a presser sa marche pour occuper, avant les Autrichiens, ce rideau qui lui facilitait la jonction d'une partie de ses forces avec les Bavarois. L'important pour lui dans la position critique où il allait se trouver, était de gagner de vitesse. Mais, quelque promptitude qu'il mît cependant, comme il était impossible qu'il ne fût pas rencontré, il devait chercher, avant tout, à opposer sur ses flancs assez de résistance pour opérer sa jonction au moins par une de ses colonnes, et dans tous les cas ne jamais étre obligé d'opérer sa retraite sur Ratisbonne, qui ne lui présentait plus aucun appui. S'il réussissait dans ce plan, il faisait gagner assez de temps au général Oudinot et au duc de Rivoli pour se réunir de leur côté aux Bavarois qui formaient le noyau de l'armée. En effet, à peine était-il parvenu en avant de Mittel-Faiking et Sailbach, qu'il apprit que l'armée ennemie marchait à lui par Langwart et Thann; il fit arrêter alors la marche de la division Saint-Hilaire, qui était arrivée près de Tengen, et lui fit prendre position sur la lisière des bois en avant de ce village et derrière

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