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CHAPITRE III..

Changement de direction des colonnes autrichiennes. L'Archiduc se porte à droite contre le maréchal duc d'Auerstaëdt. Mouvemens qui précédèrent la bataille de Thann.

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La nouvelle que reçut l'archiduc de l'arrivée à Ratisbonne du corps du duc d'Auerstaëdt et du projet de ce général de se réunir aux Bavarois sur l'Abens, changea sur-le-champ ses dispositions et le détermina à se porter de préférence contre le maréchal, et à l'attaquer au moment où il déboucherait de Ratisbonne, en se bornant à laisser un corps d'observation vis-à-vis des Bavarois, qu'il avait eu l'intention de pousser jusqu'au Danube; en conséquencé, il donna des ordres aux troisième et quatrième corps et au premier de réserve, de se réunir à Rohr pour attaquer le duc; au cinquième, de prendre position près de Siegenbourg, pour assurer la gauche des trois corps attaquans et observer les Bavarois; enfin au sixième, de

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se rapprocher et d'assurer la communication avec Landshut. Ces ordres s'exécutèrent dans la journée même du 18, et le soir le cinquième corps occupait les hauteurs de Siegenbourg, ayant devant lui les Bavarois, dans la forêt de Durnbach et le long de l'Abens jusqu'à Abensberg. Ce corps attendait le général Hiller qui devait quitter Mosbourg pour se rapprocher de lui par Aw et Mainbourg; à sa droite était le troisième corps, près de Rohr et de la chaussée. qui va d'Abensberg à Ratisbonne; plus loin à droite venait le quatrième corps dont l'avantgarde, postée près de Langwart, communiquait avec l'avant-garde du troisième corps, posté près de Gross-Muss; plus loin, enfin, et à l'extrême droite, était une brigade de cavalerie qui poussait des reconnaissances sur la route de Ratisbonne. Le premier corps de. réserve, renforcé par onze bataillons pris du cinquième corps, se trouvait également près de Rohr, et devait former l'attaque principale. Toutes ces troupes rassemblées composaient un total de 91,500 hommes, ainsi détaillés :

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A quoi il faut ajouter les corps des généraux Bellegarde et Kolloyrath qui auraient pu prendre part à l'attaque principale, d'autant mieux qu'ils étaient en présence du duc d'Auerstaëdt, et qu'ils avaient l'ordre de le suivre et de le serrer de près.

Pour opposer à cette masse concentrée et disponible, les Français n'avaient encore que des corps séparés, et ne pouvaient combiner leurs mouvemens : c'était 1° le duc d'Auerstaëdt à Ratisbonne, avec 44,000 hommes; 2o les Bavarois éloignés de lui sur l'Abens, et forts de 27,000 hommes, attendant le renfort de 12,000 Wirtembergeois qui ne devait arriver que le 19 au soir. Quant au corps du duc de Rivoli, composé des divisions Legrand, Boudet, Carra - Saint-Cyr et Molitor, fort de 25,000 hommes, il était encore à Augsbourg le 18, et le corps du général Oudinot, de 12,000 hommes, ne devait arriver que le au soir à Pfaffenhofen; ces deux corps étaient

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* Le général Stutterheim, ne compte par erreur que 82,000 hommes.

d'ailleurs observés parle sixième corps autrichien, que nous n'avons point compté dans la masse concentrée et disponible. L'archiduc, ainsi que nous l'avons dit plus haut, en continuant son mouvement sur les Bavarois le 18, et en les poussant sur le Danube le 19, pouvait donc les anéantir, et après se porter sur le duc d'Auerstaëdt sans éprouver de fortes résistances. Il connaissait sans doute les avantages de cette position, et s'apprêtait à en profiter; car l'ordre d'attaque du 18 au soir, à ses généraux, portait encore la marche directe et concentrée des colonnes sur l'Abens et la communication étroite avec le cinquième corps; mais, par une suite peutêtre d'une trop grande prudence, ce prince pensa devoir détruire d'abord l'obstacle le plus fort, et se débarrasser d'un général habile qu'il ne voulait pas laisser un seul moment, en arrière; en conséquence il donna les ordres suivans:

« L'armée marchera sur trois colonnes vers Ratisbonne; la gauche par la hauteur d'Abbach «<et par Weichenloe; la droite par la chaussée « d'Eckmühl sur Ratisbonne; le cinquième corps << d'armée et le deuxième de réserve occuperont les hauteurs près de Siegenbourg, et atten. dront la réunion du sixième corps. »

Voici le détail de ce mouvement.

Première colonne. Troisième corps d'armée, par Bachel, Gross-Muss, Hausen et Tengen; ici la

colonne se partagera à gauche par Hechoff, sur Abbach, à droite par Peising pour soutenir l'attaque d'Abbach; le troisième corps détachera le général Thiéry, avec les régimens de Kaiser et Lindenau infanterie, et celui de Levener, dragons, vers les hauteurs de Kirchdorf, afin d'observer l'Abens, le point de Bibourg, et assurer la communication avec le cinquième corps.

Deuxième colonne. Le quatrième corps avec les douze bataillons de grenadiers du premier corps de réserve sous les ordres du prince de Rosemberg par Langwart, laissant Paering à droite, et marchant sur Dinsligen et Weichenloc.

Troisième colonne. La division Lindenau et le corps de cuirassiers sous les ordres du prince Jean Liechtenstein, par Langwart, Schierling, et Eckmühl sur la route de Ratisbonne par Eglofssheim, la brigade Weczay, plus à droite, formant l'avant-garde de cette colonne, et marchant sur Eglofssheim.

Il est facile de voir par ces dispositions et le mouvement que devait faire le duc d'Auerstaedt en suivant de Ratisbonne le chemin d'Abbach, que la plupart des colonnes autrichiennes avaient une direction trop à droite, et devaient se trouver nécessairement loin du véritable point de rencontre entre Abbach et Abensberg; c'était surtout la gauche à travers laquelle le maréchal Davoust devait se faire

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