Article 55 du Règlement intérieur. La Société, en admettant au Bulletin les articles communiqués par ses membres, laisse aux auteurs toute liberté au sujet des opinions et assertions émises par eux, mais elle n'en partage en aucune façon la responsabilité. Dunning 7-27-26 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES HISTORIQUES ET NATURELLES DE L'YONNE. Année 1903. I SCIENCES HISTORIQUES UNE FRESQUE DES SYBILLES DANS LA CATHÉDRALE D'AUXERRE Par M. Ch. DEMAY. Il faut remonter jusqu'aux premiers siècles de l'ère chrétienne pour retrouver les traces de cette croyance que des femmes ou plutôt des jeunes filles nourries dans le culte des dieux de la Grèce auraient eu le don de prédire les principaux événements devant accompagner l'incarnation du Verbe éternel: sa naissance dans une crèche, son allaitement par la Vierge Marie, la fuite en Égypte et les circonstances de sa mort. Désignées sous le même nom que la sybille antique qui composa les fameux livres sybillins, détruits par le feu l'an 670 de la fondation de Rome, on leur donnait pour patrie différents pays, comme Cumes, Samos, Delphes, Tibur près de Rome, l'Érythrée, la Lybie, la Perse, l'Hellespont. Sans ajouter une foi entière à l'existence de ces prophétesses, l'Église les tint cependant en vénération. C'était aussi l'opinion des pères de l'Église, qui passa dans la prose Dies irae, en ces termes bien connus Teste David cum Sybillà. Aussi, dans les représentations qui en furent faites, les trouve-t-on souvent mêlées parmi les prophètes, et rarement parmi les saintes. L'origine de l'existence de ces sybilles nous vient de juifs, ou chrétiens d'Alexandrie, qui, vers la fin du i° siècle, composèrent un recueil d'oracles en vers grecs, contenant des prédictions qui auraient été faites très anciennement sur le mystère de l'incarnation. Ce recueil, divisé en quatorze livres, fut imprimé pour la première fois à Bâle en 1545, les autres livres le furent postérieurement. |