jette la famille, une querelle plus sérieuse se vide aux portes de la ville; l'armée du duc d'Alençon est aux mains avec celle de Mayenne; au milieu de la mêlée on annouce à madame Glinet que le duc d'Alençon est vainqueur; qu'un des blessés de son armée va être logé chez elle; elle refuse de le recevoir; il se présente..... C'est son fils, que le désespoir de se voir enlever sa cousine a tout à coup jeté dans le parti d'Alençon; l'intérêt de sa situation commence à éclairer madame Glinet sur les excès où l'exagération des opinions peut entrainer, sur le danger où l'excès de parti peut exposer. La découverte qu'on fait d'un brevet d'espionnage dans la poche de Paghera achève la conversion. Madame Glinet et Arthur reconnaissent leurs torts, consentent au mariage de leurs enfans. Quant à l'échevin AEgidius, dont le zèle pour le parti de la ligue donnait des inquiétudes sur son sort, il rentre en criant: Vive, vive la France et le duc d'Alençon ! auquel il vient de porter les clefs de la ville qu'il destinait à Mayenne. Il est impossible de méconnaître dans cette action simple, dégagée de quelques incidens, de quelques personnages subalternes qui en égaient le fond, un intérêt indépendant des circonstances. L'auteur en a tiré le plus heureux parti. On a trouvé dans son style trop peu d'élégance; mais il est franc, naturel, exempt de prétention, de manière et d'emphase. L'action marche et se développe sans effort, sans embarras, et saus in vraisemblance. Les caractères vrais, bien opposés, conséquens, offrent, sans offenser les mœurs du temps, des modèles qu'on rencontre aujourd'hui à chaque pas. Un seul trait peut-être manque à la vérité du tableau; c'est de n'avoir pas mis l'homme modéré en butte aux injures des deux partis. Mais on ne saurait assez admirer l'artifice dramatique au moyen duquel il a échappé au danger des allusions dans un sujet où les discussions politiques se présentaient si naturellement à sa pensée. Les vers sentencieux, que le parterre est toujours si pressé de saisir, les mots sacramentels qui servent à caractériser les partis s'offraient en foule sous sa plume. La sagacité de l'auteur a rejeté les ressources qui ne sortaient pas du fond de sa co médie, qui en eussent trop changé la couleur et l'époque. En se contentant de nommer Mayenne et d'Alençon, il a laissé chaque spectateur libre de voir sous ces noms emblématiques sa couleur, sa devise, son opiniou, son parti et le souvenir de sa propre conduite. Personne n'a eu à lui reprocher d'allusion injurieuse, et les plus exagérés, se rendant justice au fond du cœur sur le tort de leur exagération, n'ont eu, suivant l'épigraphe de l'auteur, qu'à changer la date de l'action pour rire de leurs propres travers. Dans le repos où l'ingénieux directeur de l'Odéon s'obstine à rester, la famille Glinet a sauvé les exilés de l'Odéon d'un danger plus grave que les deux incendies qu'ils ont éprouvés. Son succès a été général, et l'un des mieux mérités qu'il y ait eu depuis long-temps. Elle a réuni tous les suffrages; elle a attiré la foule à Paris; elle a charmé les provinces. Le Roi a donné à l'auteur une pension sur sa cassette. En un mot, cette comédie a satisfait tout le monde; mais il ne paraît pas qu'elle ait corrigé personne. Nous nous sommes hornés à rendre compte des plus importantes productions dramatiques. Il en a paru quelques autres qui, dans un genre plus humble, mériteraient peut-être le même houneur. car la fécondité des auteurs français ne s'est point ralentie. Le grand Opéra s'est consolé de la chute de Clémence Isaure par le succès de plusieurs jolies bagatelles, comme Zéloïde, Zirphile et le ballet de la Servante justifiée. Le Théâtre Français a été moins occupé de pièces nouvelles que de ses pertes et de ses querelles intestines. Il avait perdu, au commencement de l'année dernière, Fleuri, l'un des acteurs qui a le plus honoré son art. Sa retraite laisse vacante une succession difficile à régler. Elle a failli être suivie de celle de Talma, qu'un contrat nouveau a enfin conservé à la capitale, sans le ravir tout-à-fait aux provinces. L'Opéra comique a vécu des priviléges de féerie, et par la vertu du Chaperon rouge. La dissolution de l'OpéraBuffa a prouvé que ce n'est pas assez d'une excellente cantatrice pour faire prospérer une troupe. Le Vaudeville et les Variétés, restés fidèles à leur genre national, ont tout-à-fait conquis la fa veur des étrangers. Aux boulevarts, le mélodrame a gagné du terrain sur la tragédie. Un élève d'Astley, un Anglais, le célèbre Ducrow, est venu au Cirque olympique nous enlever le prix de la danse équestre. Mais Potier nous conserve la palme du comique burlesque ; et quoique des censeurs chagrins déplorent la dégénération des talens et la décadence de l'art dramatique, on peut se rassurer en pensant que les théâtres de Paris ont fait ensemble, dans le cours de cette année, une recette de 4 millions 789,000 fr. (1), sur une population d'environ six cent cinquante mille habitans; dépense comparativement fort supérieure celle que toutes les villes de FIN. PREFACE. INTRODUCTION ou Tableau de la situation politique des diverses puissances à la fin de 1817. PREMIÈRE PARTIE. SESSION LÉGISLATIVE DE FRANCE. CHAP. I. Ouverture de la session législative de 1817-1818.- Discours du Roi. Adresses des deux chambres à S. M. Difficultés sur l'admission de quelques députés. Loi sur les conditions d'éligibilité à la chambre. Proposition de M. de Serre sur des changemens à faire au règlement de la chambre. Présentation du concordat et d'un projet de loi organique. Rapport fait aux deux chambres sur la caisse d'amortissement. qui ordonne la perception des impôts de 1817, pour les six premiers mois de 1818. État des partis dans la chambre des députés. Loi page I 53 CHAP. II. Discussion du projet de loi relatif à la répression des abus de la page 17 CHAP. IV. Budget. Présentation de la loi de finances, et rapports faits sur ce projet, au nom de la commission, par MM. Roy et Beugnot. CHAP. V. Loi sur les douanes. Discussion et adoption du budget à la CHAP. VI. Demande faite par le gouvernement d'un crédit de 40 millions pour la liquidation des créances étrangères, et pour le paiement de la contribu- tion de guerre, dans le cas de l'évacuation du territoire français. - Discours de M. le duc de Richelieu. Adoption du projet de loi présenté à cet Emprunts ouverts. - - Hausse des ef- tion de l'armée. opposition de la noblesse immédiate, duchés. HECKLEMBOURG-NASSAU. VILLES LIBRes. - - incendies à Constantinople, ambassadeur persan, troubles dans divers pachalicks, guerre des Wechabites, défaite, prise et mort de leur chef, fuite du hospodar de Valachie. · PUISSANCES BARBARESQUES. Gou- CHAP. V. ITALIE. Mesures prises pour réprimer les brigandages, - concordat entre la cour de Naples et le saint Siége, administration intérieure des relations extérieures du souverain pontife, - ras nouveaux, - - espagnoles. État de Cuba, du Mexique et de la Nouvelle-Grenade. VENEZUELA. Campagne des indépendans, marche de Bolivar sur Calaboso, affaire de Sombrero, retraite du général espagnol Morillo sur Valencia, prise de San Fernando de Apure par les indépendans, succès et re- vers balancés, situation respective des parties belligérantes à la fin de la campagne, nouvelle administration de Venezuela. BUENOS-AYRES et CHILI. État des factions et du gouvernement, - débarquement du général es- pagnol Osorio dans la baie de la Conception, sa marche sur Santiago, victoire remportée à Maïpo par les indépendans, préparatifs pour en- vahir le Pérou, évacuation de Talcahuano par les Espagnols, craintes répandues à Lima, agitation et conspiration à Buenos-Ayres, état de la république sous Artigas, campagne des Portugais. PORTUGAL et BRÉSIL. Affaires de Monte-Video, campagne contre Artigas, acclama- tion de Jean VI à Rio-Janeiro, - amnistie, décret contre les sociétés se- CHAP. VII. ETATS-UNIS. Session du congrès, bill d'interdiction de com- merce avec les îles anglaises, guerre avec les Seminoles, -invasion des Florides par le général Jackson, protestation de l'Espagne contre la viola- tion de son territoire, — négociations à ce sujet, inessage du président, situation des Etats-Unis à la fin de 1818, établissement d'une colo- nie française ( Champ d'Asile ) dans la province du Texas. cette colonie et prise de Galvestown par les Espagnols. SAINT-DOMINGUE. Mort d'Alexandre Péthion. Tentative de Christophe pour ranger la répu- CHAP. VIII, GRANDE-BRETAGNE.Session du parlement,—discours du trône,— discussion sur l'adresse, suspension de l'habeas corpus, budget de parlement, troubles de Manchester, mort de la reine, Maurice. INDE BRITANNIQUE. Situation des parties au corcement de - rupture de peishwa, -poursuite du peishwa, sa destitution, rétablissement du descendant |