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Ouvrages du même Auteur qui se trouvent chez

le même Libraire.

1. Des Colonies et de la Révolution actuelle de l'Amérique, Paris, 1817, 2 vol. in-8°.

12 fr.

2o. Les trois derniers mois de l'Amérique méridionale et du Brésil, suivis des personnalités et incivilités de la Quotidienne et du Journal des Débats; seconde édition, revue, corrigée et augmentée, pour faire suite à l'ouvrage ci-dessus des Colonies; in-8°. 1718.

3 fr. 3o. Lettre à un Electeur de Paris, septembre 1817; un vol. in-8°. 3 fr. 4. Antidote au Congrès de Rastadt, 1798; suivi de la Prusse et sa neutralité, 1799; nouvelle édition de ces deux ouvrage, octobre 1817, un gros vol. in-8o.

8 fr. 5o. Préliminaires de la Session de 1817, novembre 1817; un vol. in-8°. 3 fr. 50 Ca

6o. Des progrès du Gouvernement représentatif en France, session de 1817; in-8°. 1 fr. 25 c.

On trouve aussi chez le même libraire la belle carte de l'Amérique méridionale, dressée par M. Lapie.

Cette carte, en deux feuilles colombier, imprimée sur beau papier, coloriée avec le plus grand soin, et ornée d'un cartouche dessiné par Moreau, se vend 10 fr.

LES SIX DERNIERS MOIS

DE L'AMÉRIQUE

ET DU BRÉSIL.

Americam, Americam!

REVENONS

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LEVENONS à l'Amérique : ce grand sujet nous rappelle. Depuis bientôt vingt ans il est devenu le sujet de nos méditations; alors il n'occupait aucune place dans l'attention publique.Elle était uniquement tournée vers les grandes scènes qui dans ce tems reniplissaient en entier le théâtre de l'Europe. Celle-ci avait trop à faire pour don→ ner beaucoup de loisir à la contemplation de ce qui se passait au-dehors et si loin d'elle. Pendant ce tems les germes des changemens qui reposaient au sein des contrées coloniales,se dévelop paient en liberté. Saint-Domingue échappait à l'empire des blancs, et après bien des déchi

remens et des malheurs, il se partageait entre des autorités différentes de formes, comme l'est la couleur de ceux qui les exercent. Le vaste continent de l'Amérique rompait ses liens avec la principale des métropoles de l'Europe. Le roi de Portugal, poursuivi en Europe, allait demander un asile à des terres nouvelles pour lui, à celles du Brésil; pour la première fois depuis la découverte de l'Amérique, un souverain de l'Europe portait dans ces climats un sceptre européen ; pour la première fois une partie de l'Amérique apprenait à élever sa tête au-dessus de celle de l'Europe, et à donner des lois à ceux dont elle avait l'habitude d'en recevoir. Pendant ce tems les Etats-Unis prenaient d'immenses accroissemens en tout genre; leurs habitans se répandaient dans les vastes solitudes situées derrière les monts Alleghanis, et portaient leurs peuplades mobiles jusqu'aux limites des possessions espagnoles du Mexique, jusqu'aux sources des fleuves qui, par des routes différentes, vont se décharger dans le Grand-Océan, ou dans le golfe du Mexique.

La France rentrée, par les fautes de l'Espagne,

en possession de son ancienne colonie de la Louisiane, en avait fait un nouvel apanage des Etats-Unis ; mieux avisée cette fois qu'elle ne l'avait encore été, elle avait su tirer parti d'une propriété que dans son infériorité maritime elle ne pouvait plus atteindre, et que son redoutable ennemi sur l'Océan, l'Angleterre, ne pouvait manquer de lui enlever, comme elle avait été en possession de le faire depuis un demi - siècle, pour ses possessions continentales du Canada, de l'Acadie et de l'Inde. En vendant la Louisiane aux Etats-Unis, la France a fait à la fois pour eux et pour elle tout ce qu'il y avait de mieux à faire; car en renonçant à la propriété, elle n'a point renoncé aux bénéfices de son commerce, qui est la seule chose qui l'intéresse. Elle a abandonné aux Etats Unis une possession qui leur convient beaucoup mieux qu'elle ne l'eût fait à elle-même, et dont la conservation dans ses mains propres ne pouvait manquer de devenir un sujet de querelles avec eux; querelles que tout l'invite à prevenir et à éviter, car la France a dans les Etats-Unis son premier allié au-delà des mers. En même tems le pavillon américain

se multipliait sur toutes les mers, héritier de ceux des nations que la longue interruption des relations commerciales en avait fait disparaître. Il pénétrait dans la Baltique, dans la mer Noire, sur les côtes de l'Inde; il forçait l'Angleterre à renoncer à une partie de son exclusif dans cette contrée.

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De son côté, l'Angleterre s'était appropriée aux colonies tout ce qui pouvait la rendre forte ou riche. Elle n'avait épargné aux autres aucun des dépouillemens propres à les appauvrir ou bien à les assujétir; elle livrait à l'indépendance tout ce qu'il ne lui convenait pas de garder. Ainsi dans quelques années tout avait changé de face dans l'ordre colonial, et lorsque l'Europe s'est trouvée avoir repris assez de calme pour tourner ses regards de ce côté, elle a pu croire participer au réveil de ce philosophe que la fin d'un long sommeil fait trouver transporté au milieu d'un monde nouveau.

Semblable à ces murs élevés derrière ceux que le bélier, frappant à coups redoublés, menace d'une ruine prochaine, et qui dans leur subite apparition présenten, un front menaeant à l'ennemi étonné d'avoir à franchir de

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