Page images
PDF
EPUB

Dans les villes, on constate que les piétons se reprennent à circuler sur les chaussées dès la fin d'une pluie, (ou de l'arrosement). Ils pourront enjamber les flaques sans trop mouiller leurs chaussures si, (§ 10), les semelles pénétrant de 0 m. 003 dans l'eau, la distance à franchir ne dépasse pas 0 m. 50.

Considérons alors la profondeur la plus grande des flaches tolérées sur une chaussée; la flache de dimensions maximums

*0.50°

Fig. 15.

Flache de dimensions maximums (dans l'asphalte).

aura pour profil un rectangle ayant cette quantité pour hauteur. Pour que cette flache se vide suffisamment pour permettre la circulation à pied, il faut que la pente de la chaussée neuve reçoive une valeur au moins égale, à très peu près, à

[blocks in formation]
[ocr errors]

18. Profondeur la plus grande des flaches sur les chaussées urbaines. La profondeur que ne peut dépasser une flache, sous peine d'entrainer la réfection du revêtement de la chaussée, est réglée, à Paris, par divers textes administratifs qui sont :

-le Devis et Cahier des Charges pour l'établissement et l'entretien à forfait des aires en asphalte comprimé, approuvé par arrêté préfectoral du 1er juillet 1913, dont l'article 55 stipule que la chaussée devra être réfectionnée lorsqu'une règle de 1 mètre appliquée sur le profil laissera au-dessous d'elle un vide de 0 m. 01;

- le projet de Devis et Cahier des Charges présenté le 28 mai 1914 pour l'établissement et l'entretien à forfait des

[ocr errors]

chaussées pavées en bois, dont les articles 71 et 79 prévoient, dans les mêmes conditions, un vide maximum de 0 m. 02;

le Devis et Cahier des Charges appliqué de 1895 à 1898 pour l'entretien des chaussées pavées en pierre, dont l'article 27 prescrivait que, pour les chaussées neuves un cordeau devait toucher tous les pavés à 0 m. 01 près.

Dans le même ordre d'idées, le Cahier des Charges Générales approuvé le 29 octobre 1913 par M. le Ministre des Travaux Publics pour les travaux des routes nationales, dispose, en son article 60, que, pour les chaussées neuves, tout pavé dépassant la cerce de plus de 0 m. 002 devra être relevé rebattu.

A la vérité, la valeur technique de ces prescriptions est inconnue et l'exemple du pavage neuf en pierre pour lequel on tolérait des dépressions de 0 m. 01 dans les rues de Paris alors que, avec probablement plus de réalité puisqu'il s'agit d'une surface à l'état de neuf, ces dépressions sont limitées à 0 m. 002 sur les routes nationales, laisse supposer qu'elles ne reposent pas sur des données bien certaines.

Il aurait été évidemment préférable de relever les déformations de chaussées arrivées manifestement à la limite d'usure et de se baser sur ces constatations pour fixer le moment où la dégradation d'un revêtement devient intolérable. Ces constata tions n'ont pas été faites, du moins à Paris, en nombre suffisant, ni avec assez de précision, pour qu'on puisse en tirer des règles indiscutables. Force est donc pour le moment d'utiliser autant qu'on le pourra les prescriptions des Cahiers des Charges des entreprises d'entretien.

19. Valeurs de la pente Po nécessaire à la vidange des flaches. - Avec l'asphalte, les flaches gardent presque toujours un profil convexe dont la figure 15 représente bien la forme limite et, leur profondeur ne devant pas dépasser 0 m. 010, on en déduit que Po = 0,014 (1) (asphalte).

=

0,010 0.003

0,50

(1) Pour les revêtements composés de pierre cassée avec liant goudronneux (bitulithe, monolastic, etc.), on adopte à Paris pour P, une valeur Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1916-IV 3

-Dans le pavage en bois, les effets de l'écrasement ou de l'arrachement sont souvent très différents d'un pavé à un autre, et même entre deux parties d'un même pavé. Il en résulte que le fond de la flache n'est pas plan, mais présente des ondulations (figure 16), dont la largeur est de plusieurs centimètres dès que

A

P B

Fig. 16. Flache dans le pavé de bois.

la profondeur dépasse 0 m. 002. La déformation maximum de 0 m. 020 indiquée par le projet de devis et cahier des charges de 1914 doit s'entendre de la distance P,Q, qui sépare le fond du vallonnement de la surface du pavage non dégradé; quant à la profondeur pq des vallonnements, dans un revêtement arrivé à limite d'usure, elle est de 0 m. 003 et plus. Il en résulte que la profondeur PQ de la flache, abstraction faite des ondulations du fond, ne saurait dépasser 0 m. 020 0 m. 005 = 0 m. 015. D'où Po = 0,024 (bois).

0,015 0.003
0,50

Pour le pavage en pierre, les prescriptions des cahiers des charges rappelées au paragraphe précédent ne concernant que les chaussées neuves, on a renoncé à en faire emploi ici. Dans un pavage usé, la surface de chaque pavé prend une forme arrondie, les joints semblant profondément dégarnis (fig. 17). Quelques constatations faites à Paris ont montré que la profondeur PQ des flaches mesurée sur la crète des pavés ne dépassait

comprise entre 0,014 et 0,020. De même pour l'empierrement en bon état ayant subi le goudronnage.

guère 0 m. 020 (1). Les passants pour traverser une flache, posent leurs pieds sur le sommet des pavés. Il en résulte une pente limite de Po==

0.020 0,003

0,50

0,034 (pierre).

[blocks in formation]
[ocr errors]

0,034 est

Il est curieux de constater que cette valeur Po très voisine de la pente moyenne de 0,040 suivant laquelle au dire de tous les praticiens doit être réglé un bon pavage en pierre. Nous ne connaissons pas de justification de cette pente de 0,040. Nous croyons qu'elle vient de l'extension au pavage en pierre du bombement de 1/50, qui est appliqué d'une façon générale pour les routes nationales, dont la plupart sont empierrées.

C'est par une extension analogue que nous admettrons pour l'empierrement des chaussées urbaines la valeur : P。= 0,034 qui convient au pavage en pierre. Observons toutefois que, l'empierrement donnant le plus souvent des flaches à profil convexe, comme l'asphalte, une pente limite de 0,040 aurait correspondu (d'après la relation du § 17) à une profondeur de flache de 0 m. 023, qui ne paraitrait pas exagérée.

En résumé, la pente minimum Po à donner aux versants d'une chaussée urbaine pour que l'eau ne séjourne pas dans les flaches de façon à incommoder la circulation à pied a pour valeur :

(1) La profondeur pq du joint est assez variable avec la nature du pavé. Elle dépasse 0 m. 015 avec les grès de l'Ouest et l'Arkose, tandis qu'elle reste au-dessous de ce chiffre moyen avec les grès de l'Yvette et surtout le granit. La profondeur maximum P,Q, de la flache serait done voisine de 0,020 +0,0150 m. 035.

[blocks in formation]

0,034 (pierre et empierrement).

0,024 (bois).
(0,014 (asphalte).

On a remarqué que, C étant la constante qui entre dans la formule de la vitesse d'écoulement (§ 7), le produit C √P, est sensiblement constant, voisin de 40 (1). Nous n'avons trouvé aucune explication plausible de ce résultat inattendu. Peut-être ne faut-il voir là qu'une simple coïncidence.

20. Influence de la pente j du profil en long.-Versants plans. Pour que l'eau s'écoule d'une flache, il suffit que la pente qui assure l'écoulement soit la plus grande du plan tangent à la surface de chaussée au point B où existe la flache (fig. 9). Si P est cette plus grande pente, p étant la pente transversale et j la pente longitudinale, P= √p+j3. Р - La nécessité de vider les flaches conduit à la relation P > Po, ou p > √√P% — ja. Par suite, lorsque le profil en travers curviligne d'une chaussée pourra être très plat, on devra lui substituer, près de l'axe, ses tangentes inclinées de p = VP-j. Le centre de la chaussée est constitué alors par deux versants plans (fig. 18) (2).

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small]

Reprenons maintenant le profil en travers-limite (§ 13). La demi largeur des chaussées urbaines

41 empierrement.

42 bois.

41 asphalte.

La concordance serait encore meilleure si l'on prenait pour Po (pierre) la valeur 0,040, alors C √0,04 = 38 (pierre).

(2) On suppose que les flaches se produisent indistinctement sur toute la surface de la chaussée. Il va de soi que, s'il n'en était pas ainsi, comme dans le cas déjà cité (§ 16) de l'Avenue des Champs Elysées, la partie de chaussée qui conserve le mieux son profil devra faire l'objet d'une étude particulière dans laquelle on tiendra compte des dimensions plus faibles qu'y acquièrent les flaches.

« PreviousContinue »