Page images
PDF
EPUB

procurent un revenu de 525,000 fr. au lieu de 402,000 fr. La taxe des sels a été portée de 4,140,000 fr. à près de 7 millions; la garantie ne donnait que 689,000 fr., elle verse maintenant au Trésor, 1,438,000 fr. La navigation et le péage des bacs et des ponts sont montés de 4 à près de 6 millions; le dixième des octrois de 4 à 5 millions; la vente des poudres de 3 à 4 millions; celle des tabacs de 55 à 68 millions, et les recettes accidentelles de 2 millions et demi à plus de 5 millions. Enfin le Trésor a trouvé dans l'ensemble de ces perceptions, une ressource qui, de moins de 140 millions, a été portée jusqu'à 212 millions, et une augmentation de 72 millions qu'il a pu appliquer aux dépenses de chaque exercice. Les frais d'administration et de perception, proprement dits, sont en même temps descendus, malgré l'accroissement des recettes, de 27 à 22 millions, et la proportion des dépenses avec le produit brut de l'impôt, après déduction des frais d'achat et de fabrication des tabacs, et d'achat des poudres, a été ramenée, ainsi que nous l'avons déjà dit, de 14 et demi p. 100 qu'elle était en 1818, à moins de 12 et demi p. 100.

DIRECTION GÉNÉRALE DES POSTES.

RÉGIME ET ORGANISATION.

Les progrès de la civilisation créent partout de nouveaux rapports parmi les hommes, multiplient sans cesse les liens de leurs affections et de leurs intérêts, et impo

sent au gouvernement le devoir d'établir entre eux des communications plus faciles et plus fréquentes, de rapprocher par des moyens plus prompts et plus exacts les distances qui les séparent, d'ouvrir à leurs relations des voies plus directes et plus commodes, enfin de satisfaire à toutes les exigences de leurs besoins et même de leurs seules convenances. La société reçoit la vie et le mouvement par le contact perpétuel des idées et des actions de ceux qui la composent : le service des postes est donc indispensable pour entretenir et pour animer notre existence sociale, par l'activité de son mécanisme, et par le jeu continuel de ses nombreux ressorts.

Cette institution, dont les ancêtres de Votre Majesté ont fondé le système et perfectionné les moyens d'exécution, était originairement destinée à porter les dépêches royales. La sollicitude de nos princes a dès longtemps appelé tous leurs sujets à participer au bienfait de cette généreuse entreprise, et les messagers du souverain sont devenus successivement ceux du commerce et de toutes les familles de la France. C'est ainsi que les courriers à cheval, bientôt ralentis par le poids progressif d'une correspondance plus active, ont été remplacés d'abord par des chariots grossiers, ensuite par des malles moins lourdes, et enfin par des voitures plus légères et mieux attelées. Des relais réguliers furent établis sur toutes les routes importantes, et confiés à des officiers du roi, désignés sous le nom de maîtres de poste on accorda à ces agents des priviléges considérables; on leur attribua des gages et des indemnités en proportion de leurs frais respectifs, et ils furent placés sous la surveillance d'un directeur général. Le service des lettres fut également remis aux soins d'une ad

ministration spéciale composée d'un intendant général et de plusieurs régisseurs qui prenaient à bail l'exploitation de cette branche de revenus publics. Le transport des voyageurs par les messageries fut en même temps placé sous le monopole du gouvernement, qui en confia la suite à plusieurs fermiers chargés de rendre leurs comptes et d'acquitter leurs obligations entre les mains de l'intendant général des postes; enfin un tarif légal détermina avec précision le prix qui devait être payé pour le transport de chaque lettre, en proportion de son poids et d'après l'étendue de la distance parcourue par le courrier chargé de la remettre à sa destination. Telle était la situation de cet important service au moment où les commissaires des assemblées de 1793 s'emparèrent des rênes de l'administration, et placèrent immédiatement sous leur direction ces trois grands moyens d'entretenir tous les rapports d'une société qui était alors prête à se dissoudre. La mobilité de la valeur des assignats fit varier souvent le taux de la taxe des lettres; les priviléges des maîtres de poste furent abolis; la faculté d'établir de nouveaux relais à leur usage fut accordée à toutes les voitures publiques partant à heure fixe et faisant un service régulier; néanmoins, pour éviter le danger d'une interruption subite de toutes les communications, en consommant la ruine des anciens relais, on soumit les messageries à payer aux maîtres de poste placés sur leur passage une indemnité de 25 centimes par poste et par cheval. Le monopole de ces voitures fut abandonné à l'industrie particulière, au moyen d'une taxe d'un dixième prélevé au profit du Trésor sur le prix des places des voyageurs. Dès l'année 1800, le service des lettres avait été replacé sous la main du chef

de l'État, qui avait formé une direction générale pour le service des lettres et un conseil particulier des relais. Depuis 1814, ces deux branches de travail ont été réunies sous les ordres d'un directeur général entouré d'abord de six administrateurs, et ensuite de trois administrateurs seulement.

La comptabilité fut le premier öbjet des soins du ministre des finances; il fit apurer des comptes arriérés de plus de dix années, régulariser près de 20 millions de dépenses provisoires, établir des écritures régulières chez les préposés et au centre de l'administration, de manière à connaître promptement sa situation et celle de tous les agents extérieurs, à prévenir les déficit, qui s'élevaient alors à plus de 3 millions et qui se renouvelaient chaque année pour une somme de 300,000 francs, à éviter pour plus de 500,000 francs de non-valeurs dans les produits, et à réduire les réserves habituelles de caisse de 4 millions à 400,000 francs.

Quatre caissiers principaux, qui exerçaient un maniement de fonds considérable sous les yeux des administrateurs à Paris, ont été supprimés; les comptables extérieurs, au lieu d'adresser leurs recettes à la capitale en les remettant aux courriers dont ils ralentissaient la marche en compromettant la sûreté des deniers et des dépêches, ont été tenus de vider immédiatement leurs mains dans celles des receveurs des finances. Le mouvement matériel entre les bureaux de poste, des articles d'argent déposés par des particuliers pour être remis à toute destination, a été interrompu, et les espèces confiées à ces directeurs dans les diverses localités ont été remboursées avec les formes simples de la Banque par toutes les caisses publiques, dans le lieu même où se

présente chaque destinataire porteur de la reconnaissance du dépôt qui lui est adressé. L'exactitude et la célérité de ce nouveau régime ont si bien prévenu les erreurs et les retards précédents, que les réclamations des parties ont été réduites de 160,000 à 3,000 par année.

Enfin, la direction des fonds et le contrôle des écritures, replacés entièrement sous la surveillance immédiate du ministre des finances, ont conduit à éviter tous déplacements onéreux et inutiles des valeurs recouvrées, à simplifier les formes de la comptabilité, et à les rendre en même temps plus sévères, plus promptes et moins dispendieuses, par la centralisation de leurs résultats au chef-lieu de chaque département, et la réduction du nombre des comptables directs de 1,400 à 86.

En même temps que l'ordre se rétablissait dans la marche générale de ce service, ses combinaisons et ses procédés recevaient de grandes améliorations.

C'est ainsi que de nouveaux bureaux de poste et de distribution, et que des relais plus nombreux et mieux servis ont été successivement proportionnés aux besoins locaux d'une population toujours croissante et d'un mouvement commercial et industriel toujours plus important et plus actif. Les uns ont été portés de 1,300 à 1,400, et les autres de 1,250 à 1,320.

On a senti la nécessité d'imprimer plus de rapidité à la marche des courriers et à la remise de la correspondance. Des voitures commodes et légères, à quatre roues et à quatre chevaux, ont remplacé des malles à deux roues, d'une construction grossière et d'une pesanteur accablante pour les trois chevaux qui y étaient attelés. Cette réforme, qui a produit une accélération si remar

« PreviousContinue »