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Le mémoire justifie l'adoption de cette solution, successsivement 70.000 hectares pour la Bega, la Siô (qui sort du lac Balaton 3 à 4 mètres de profondeur), la Körös, la Sajo, la Bodrog, la Szamos, la Vag, la Temes, la Kulpa, représentant avec le bras du Danube de Soroksar canalisé pour raison d'hygiène, un développement de près de 1.000 kilomètres.

En raison du climat de la Hongrie, la différence entre les débits des crues et les débits d'étiage est énorme et les débits moyens, avec leurs niveaux correspondabts, ont une très courte durée; les travaux de régularisation des affluents ne seraient par suite efficaces qu'à la condition d'établir des réservoirs considérables dont la construction entraînerait une dépense sans proportion avec le but à atteindre.

H. RAPPORT DE M. VALENTINI.

L'auteur énumère les principes à appliquer, les études à faire et les mesures à prendre pour améliorer une rivière. Il préconise les dragages complétés éventuellement par des ouvrages fixes. C'est le système adopté pour l'amélioration du Pô, du Tibre et de l'Arno. Au vu des résultats des dragages, on procédera, s'il y a lieu, à des travaux complémentaires de régularisation.

La canalisation plus coûteuse comme premier établissement et comme entretien, devient nécessaire au-dessus de certaines pentes et au-dessous de certains débits. On ne saurait dépasser, comme pentes, celles où le remorquage à la remonte, exigerait un effort supérieur à l'effort de traction d'un train de chemin de fer équivalent et qui donneraient une vitesse corrodant les rives et le plafond et le débit doit suffire à assurer, en étiage, le mouillage réglementaire sur une largeur permettant le croisement de deux bateaux du plus fort tonnage admis. Toutefois, si le débit peut être renforcé l'adduction d'eaux de lacs ou de réservoirs, la canalisation pourra devenir superflue.

par

Le canal latéral n'est opportun que pour remplacer des sections de rivières: a) rendues difficiles par des rapides ou des courbes impossibles à améliorer par suite de l'intensité de la navigation ou recevant

comme affluents des torrents impétueux; b) dont les rives trop basses s'opposeraient à la construction de barrages mobiles.

M. Valentini recommande en outre de veiller avec soin aux intérêts de l'agriculture en ne relevant pas d'une façon nuisible le niveau des eaux souterraines et en la protégeant contre l'exhaussement possible du niveau des crues.

1.

RAPPORT DE MM. GŒEKINGA, BAUCKE,

VAN KONYENBURG ET JONKHEER C. W. VAN PANHUYS.

Les auteurs donnent de nombreux détails sur trois rivières hollandaises le Wahal, l'Yssel et la Meuse (longueurs, pentes, débits, mouvement de la navigation, tonnage des bateaux) et sur les méthodes d'amélioration qui leur ont été appliquées.

Sur le Wahal, on a procédé par dragages qu'on a complétés par digues et des épis. On a été conduit à resserrer successivement, de plus en plus, la rivière et on recommande d'adopter en plan une succession de courbes de rayon modéré et aussi uniforme que possible, à l'exclusion des alignements droits. Le mouillage cherché est de 3m,00.

Sur l'Yssel on poursuit l'exécution d'un programme complet de régularisation en vue d'obtenir un mouillage de 2,00.

Sur la Meuse, les exigences de la navigation imposeront la canalisation. Quant aux réservoirs, ils sont impossibles dans un pays plat comme la Hollande.

Comme conclusions, les auteurs préfèrent la régularisation des rivières à leur canalisation ou au creusement d'un canal latéral, en raison de la gêne causée à la navigation par les écluses; malheureusement la régularisation devient impossible quand, en raison de la pente et du mouillage demandé, le débit d'étiage exigerait un rétrécissement incompatible avec les besoins de la batellerie. En dehors des circonstances locales exceptionnelles, les dragages, dans la partie supérieure des rivières, doivent être complétés par des travaux de normalisation. Quand ce système est inapplicable, la canalisation est en général préférable au canal latéral.

К.

RAPPORT DE MM. DE TIMONOFF ET KLEIBER.

Ce mémoire débute par l'historique détaillé des discussions dont la question a été l'objet dans les précédents Congrès. On a donné un commencement de la présente note un aperçu sommaire de ces antécédents.

Les auteurs n'examinent ensuite que l'amélioration de la navigabilité des rivières par dragages; ils décrivent les résultats obtenus sur le Volga, en aval de Rybinsk (2.663 kilomètres) et sur ses deux principaux affluents, l'Oka (704 kilomètres) et la Kaura (1.203 kilomètres). Ces cours d'eau présentent deux caractères fondamentaux faible pente 0,04 à 0,05 seulement par kilomètre et débit minimum élevé et même considérable, variant de 238m3, en amont de Nijni-Novgorod, à 2.752m3 à Astrakan. Avec les dragages employés seuls on obtient des mouillages de 1m, 42 à 2m,13 en basses eaux. Dans les périodes favorables, le tirant d'eau de 3,80 permet la circulation de bateaux de 8.000 tonnes. La dépense moyenne annuelle ne dépasserait pas 1.150 francs par kilomètre.

Les conclusions de MM. de Timonoff et Kleiber sont à très peu près celles qui ont été adoptées par la majorité de la 1re section du Congrès et qui seront reproduites plus loin.

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Après avoir résumé avec clarté et précision les divers mémoires présentés, le Rapporteur général a formulé des conclusions qui, au fond, s'écartent peu de celles qui ont été votées par le Congrès.

III.

L'analyse qui précède des rapports soumis au Congrès permettra de résumer très succinctement les discussions qui ont eu lieu en séance.

A. M. Smrcèk s'est déclaré, avec M. Sympher, partisan déterminé de la navigation à courant libre; il pense, avec M. de Timonoff,

qu'on n'obtient de bons résultats au moyen des dragages que sur les grands cours d'eau, à pente longitudinale faible et ne charriant que peu de matières.

Après avoir analysé les règles à suivre dans l'établissement des ouvrages de régularisation, il a insisté sur l'utilité d'observations du régime des cours d'eau au moyen de modèles à échelle réduite, sur la convenance de placer les seuils des rivières canalisées à un niveau assez bas pour éviter toute gène à la navigation quand les barrages sont couchés. Il a recommandé de combiner de la façon la plus large, les canaux latéraux avec la canalisation en tenant compte de la disposition des lieux. Quant aux réservoirs, il s'est rallié aux conclusions du rapport de M. Sympher.

B. M. de Timonoff a critiqué sur plusieurs points le projet de conclusions du Rapporteur général. Ainsi la pente, le débit et la nature du lit et des berges ne fixent pas seuls les limites et le coût de la régularisation par ouvrages fixés; il est des cas où la régularisation et le dragage conduisent à des résultats plus sûrs que la canalisation; il n'y a pas toujours lieu d'adapter la voie navigable à la batellerie existante, mais il convient souvent d'améliorer la voie et de transformer en même temps le bateau; le projet de conclusions est également insuffisant en ce qui concerne les canaux latéraux et les réservoirs d'alimentation; enfin, la classification des rivières est encore à faire au double point de vue du régime et de la navigation.

C. M. Germelmann a émis l'avis qu'il n'est pas possible de régulariser ou de canaliser un fleuve exclusivement au point de vue de la navigation, sans tenir compte des intérêts agricoles et qu'il est inexact, au moins en ce qui concerne l'Allemagne, de dire que l'amélioration à l'aide d'alimentation supplémentaire par réservoirs entraîne des dépenses exagérées.

D. M. Vanderlinden établit que la normalisation des rivières ne permet pas toujours d'obtenir le mouillage demandé. Elle doit évidemment être préférée lorsqu'elle procurera un chenal de largeur et de profondeur suffisantes. Une insuffisance limitée sera même compensée, au besoin, au moyen de réservoirs, s'il est pratiquement possible d'en établir. Si ces procédés ne suffisent pas, la canalisation

est indispensable. A l'aide des dragages on obtient rapidement le mouillage cherché et on supprime les seuils trop résistants pour être enlevés par le courant. Ce procédé, complété au besoin par quelques ouvrages fixes est le seul moyen pratique d'améliorer la navigabilité des larges rivières dont les seuils atteignent de grandes longueurs. Le canal latéral ne se justifie que si aucune des méthodes précédentes n'est applicable.

E. M. Bouvaist estime que la question posée au Congrès ne comporte aucune solution générale et que le système de régularisation n'est applicable qu'à un nombre relativement restreint de grands cours d'eau, de pente, de débit et de fond convenables sur lesquels la longueur parcourue et l'intensité du trafic permettent la création d'une batellerie spéciale de fort tonnage et de tirant d'eau généralement réduit, et à la condition qu'on n'ait pas à opérer d'importants transbordements à la jonction de canaux d'un type différent. L'emploi exclusif ou simultané à cet effet des ouvrages fixes, des dragages ou des réservoirs ne saurait faire l'objet de règles invariables et générales. Quand la régularisation n'est plus applicable, c'est la question de dépense qui doit décider en faveur de la canalisation ou du canal latéral.

F. M. Engels a contesté la loi de « l'appel des eaux» posée par M. Pasqueau en 1889 et invoquée par M. de Timonoff. Le mouvement de l'eau dans les rivières est provoqué uniquement par la pression. La méthode par dragages était d'ailleurs connue avant 1888 puisque Hambourg avait amélioré l'Elbe inférieure, au milieu du siècle dernier, exclusivement par ce moyen. Les travaux de dragages et de régularisation devraient marcher de concert quand rien ne s'y oppose. L'importance des essais effectués sur modèles pour l'aménagement des cours d'eau ne lui paraît pas discutable.

G. M. Valentini a rappelé qu'on ne tient pas toujours compte de l'importance du point de vue économique et en particulier de la pente qui ne doit pas être dépassée au point de vue du remorquage.

H. M. Morris Knowles a fait connaître que les études de la << Pittsburg Flood Commission » démontraient que 17 réservoirs

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