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reposant par ailleurs sur deux autres piles issues des berges de part et d'autre des naissances de l'ogive. Enfin, deux autres voûtes semblables reposant sur les deux susdites piles et sur deux pilesculées complètent la partie centrale de l'ouvrage. Une même ligne, parallèle au profil en long de la voie, passant immédiatement au-dessus de la clef de voûte ogivale, détermine la séparation des œuvres basses et hautes des piles voisines de l'axe et se prolonge jusqu'à l'intersection des berges. Elle limite très nettement les deux étages du viaduc qui se trouvent encore différenciés, au point de vue ornemental, par la variété des parements des maçonneries. Entre cette ligne, l'extrados de l'ogive et les deux piles qui l'encadrent, les tympans sont élégis par deux petites voûtes en plein cintre. Au sommet de l'ouvrage, des lunules ont été également pratiquées dans les tympans. Les deux piles-culées sont ornementées à leur partie supérieure par des créneaux en encorbellement.

Cet ouvrage, d'un type tout nouveau, constitue un ensemble très séduisant grâce à la conception originale et heureuse à la fois qui a conduit à faire supporter une pile par les deux arc-boutants d'une ogive. Ces deux arcs-boutants présentent d'ailleurs, dans le sens transversal de l'ouvrage, des dimensions qui vont en croissant depuis la clef jusqu'aux naissances. Grâce à cette disposition, combinée avec celle d'un fruit de 0,04 donné aux têtes, ces dernières se présentent sous la forme de surfaces cylindriques à génératrices obliques et à directrices constituées par des arcs de cercle d'environ 100 m. de rayon. Il se dégage de cette disposition une impression de robustesse accentuée encore par l'aspect des maçonneries qui ont été traitées avec beaucoup de soin et pour lesquelles il a été fait emploi d'un très beau granit heureusement très répandu dans la région (photo, p. 286 bis).

Une autre particularité intéressante de ce bel ouvrage est la suivante. Il a été construit suivant une disposition souvent adoptée, avec quelques variantes, par M. Séjourné et qui consiste à réduire la largeur de l'ouvrage normalement à l'axe du tracé, autant le que permettent les conditions de stabilité et à racheter, au niveau de la plateforme, les dimensions que doit atteindre cette dernière, au moyen d'une dalle en béton armé reposant sur l'ouvrage avec encorbellements de part et d'autre.

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Dans le cas actuel, la largeur au sommet est de 2,50; elle est de 4,16 à la base des pilastres de l'étage supérieur, de 6m,75 à la naissance des arcs en ogive. Le hourdis en béton armé présente une largeur totale hors œuvre de 4,50 laissant un intervalle entre parapets de 4,20.

Les dessins de détail de la planche 19 indiquent les dispositions adoptées pour les deux dalles symétriques de 0,07 d'épaisseur se retournant sur les têtes en forme de poutre de rive; pour les nervures assurant la rigidité du système et pour les poutrelles établies sur toute la largeur de l'ouvrage et munies d'ergots à leur partie inférieure pour obtenir leur complète solidarité avec les murs dans le sens transversal. Des dispositions spéciales ont été adoptées pour les refuges qui sont supportés chacun par deux consoles.

Enfin, il convient de faire remarquer que les fers de l'armature ont été soigneusement amarrés dans les maçonneries des culées et qu'ainsi la dalle, loin d'être à la libre dilatation, s'oppose aux déformations qui pourraient résulter pour l'ouvrage des variations de température assez élevées dans la circonstance. Ladite dalle a d'ailleurs été calculée en conséquence.

Le cintre de la voûte ogivale était constitué par des fermes triangulaires avec plaques de tôle à chaque nœud reposant sur le rocher au voisinage des naissances.

L'approvisionnement des matériaux a été relativement facile, en raison de cette circonstance que le viaduc franchit une route nationale. Pour l'étage inférieur cependant, en raison de la nature abrupte des berges de la rivière, il a été nécessaire de faire descendre les matériaux de construction au fond du lit, au moyen d'un plan incliné, puis de les remonter avec un monte-charges.

Les voûtes ont été exécutées par rouleaux successifs et des joints secs ont été ménagés en divers points jusqu'au moment du clavage.

Les arcs d'ogive présentent une épaisseur, mesurée normalement à l'intrados, de 3m,50 aux naissances et de 2m,50 à la clef. Ils ont été exécutés en moellons ordinaires appareillés en voûte, sauf la douelle qui a été exécutée en moellons tétués et les bandeaux en moellons smillés à bossages, le tout hourdé avec mortier de chaux du Teil à 300 k. Cependant, le cerveau de ladite voûte, sur une hauteur de 3 m. a été hourdé au mortier de ciment à prise lente à 600 k. Enfin,

les clef et contre-clefs ont été faites en pierre de taille hourdée comme il est dit ci-dessus.

Le béton de ciment de la dalle supérieure était au dosage de 8001. de gravillon, 400 1. de sable et 300 k. de ciment. Les poutrelles de la dalle ont été moulées à pied-d'œuvre et ont été munies d'étriers d'attente devant assurer leur liaison avec les nervures. Les hourdis avec leurs nervures et la poutre de rive formant encaissement du ballast et support du parapet ont été coffrés et exécutés sur place.

Le montant total des dépenses occasionnées par la construction du viaduc de Fontpédrouse s'élève en chiffres ronds à.. 554.000 fr. >>

Le prix moyen du mètre linéaire d'ouvrage

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Il est intéressant à ce sujet de comparer ces prix de revient avec ceux de quelques autres grands ouvrages en maçonnerie. Cette comparaison est présentée dans le tableau suivant :

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