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A l'intérieur du barillet se trouvait un malaxeur hélicoïdal monté sur un arbre horizontal que mettait en mouvement un petit moteur électrique

Par un bouchon supérieur (qui, suivant les appareils, était ou autoclave ou simplement à vis de serrage), on introduisait de l'eau et du ciment de Portland ou parfois de la chaux hydraulique, à peu près en parties égales. On mettait le malaxeur en route pendant qu'on fermait le bouchon; puis on envoyait dans l'appareil de l'air comprimé à 7 kilog. amené par une conduite spéciale, et l'on ouvrait le robinet d'échappement du ciment, sur lequel était fixé un tuyau flexible terminé par une lance, dont l'extrémité filetée était successivement vissée sur les trous taraudés dans les voussoirs composant les anneaux.

Appareils d'épuisement. Les eaux d'infiltration, qui pouvaient se présenter à l'avancement des boucliers, étaient rejetées à l'extérieur du chantier au moyen de l'air comprimé qui les refoulait par l'intermédiaire de canalisations posées à cet effet dans les tubes : ces canalisations, composées de tuyaux en fonte de (m,25 de diamètre et qu'on allongeait au fur et à mesure de l'avancement, se terminaient au droit des boucliers par des extrémités recourbées à angle droit qui plongeaient dans la nappe d'eau. Il suffisait d'en découvrir l'orifice pour déterminer le refoulement de l'eau jusqu'à l'origine du chantier des tubes.

Là elle était reprise par des pompes centrifuges, actionnées au moyen de l'électricité, qui l'envoyaient dans l'égout public.

ORGANISATION DES CHANTIERS

Établissement d'une usine souterraine provisoire dans la future station « Chambre des Députés ». Pour assurer le fonctionnement des boucliers et maintenir la pression dans les chantiers où le travail devait s'effectuer à l'air comprimé, l'entreprise s'était imposé, pour avoir constamment à sa disposition l'eau et l'air sous pression, la construction d'une usine spéciale, qui a été installée dans une partie de la future station souterraine « Chambre des Députés (fig. 1 à 5, pl. 3). »

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VUE PRISE DANS UN DES TUBES EN AMONT DES SAS.

Grâce à cette disposition, on a évité d'encombrer, pour l'établissement de l'usine provisoire, une surface importante sur la voie publique; mais il a fallu procéder à la construction de la station avant tout travail pour l'établissement des tubes. Cette construction fut commencée le 6 avril 1906.

Entièrement en maçonnerie, la station « Chambre des Députés » présente les dimensions habituelles des stations métropolitaines, soit 75 mètres de longueur et 13,50 de largeur; sa coupe est celle du type courant adopté au chemin de fer Nord-Sud: piédroits verticaux de 1,80 et voûte elliptique de 3m,38 de montée.

Un ouvrage spécial, faisant suite à la station, a servi à la raccorder avec les deux tubes (fig. 1 à 3, pl. 2). L'ouvrage dont il s'agit est composé de deux galeries successives en maçonnerie, avec voûtes de forme légèrement ogivale, de largeurs inégales (8,50 pour la première et 12m,60 pour la seconde) et de même longueur (12m,50), de sorte que l'ensemble, station et ouvrage de raccordement, avec les murs pignons extrêmes, occupe, sous la chaussée du boulevard St-Germain, une longueur de 101m comprise entre la rue de l'Université et la rue de Lille.

Les fondations de la station ont été implantées à l'altitude (22m, 10) et celles de l'ouvrage de raccordement à la cote (20m, 145) c'est-à-dire respectivement à 5,10 et 7,055 au-dessous de l'étiage de la Seine, altitude (27,20). Les sondages, exécutés préalablement, avaient montré, à partir du sol du boulevard (altitude 33m,10), un remblai composé de gravois de démolitions avec d'anciennes maçonneries de caves; puis au-dessous les sables d'alluvion avec nappe aquifère à l'altitude (27,00) et enfin les affleurements de la marne calcaire.

Les

Galerie souterraine de service et estacade en Seine. entrepreneurs, dans le but d'éviter autant que possible, dans un emplacement aussi en vue et aussi fréquenté, les encombrements que comportent d'une part les installations nécessitées par l'exécution. d'aussi grands travaux, et d'autre part les charrois de déblais et de matériaux, avaient résolu de relier directement leur chantier souterrain à la berge de la Seine, en construisant presque à fleur de sol, sous

le boulevard St-Germain et le quai d'Orsay, une galerie en maçonnerie de 234 mètres de longueur et d'une section de 2m sur 2m. Cette galerie, après avoir traversé le mur de quai, aboutissait à une estacade en charpente de 70m de longueur établie immédiatement en amont du pont de la Concorde sur une série de pieux moisés au-dessus du plan d'eau du fleuve (photo. p. 28bis). Ces deux ouvrages, galerie souterraine et estacade, ont servi, depuis le commencement des travaux jusqu'à leur achèvement, au transport à pied d'œuvre des voussoirs en fonte, amenés par eau, et au chargement des déblais évacués par bateaux. Un pont roulant, actionné par l'électricité, effectuait sur l'estacade les manutentions de matériaux en même temps que le chargement et le déchargement des bateaux. Dans la galerie souterraine était installée une voie ferrée pour la circulation des trains, dont la traction était assurée par un tracteur électrique et une ligne de trolley qui se prolongeait jusque sur l'estacade. Dans le chantier, d'étendue réduite, établi sur partie du trottoir côté impair et sur une bande correspondante de la chaussée du boulevard, sans interrompre la circulation des voitures ni des piétons, une grue électrique était utilisée pour le déchargement et le chargement des trains, qui, à leur arrivée sur l'estacade, déversaient les déblais directement dans les bateaux en stationnement, par le simple basculement des caisses de wagonnets.

Les travaux de construction de la galerie ainsi que ceux de l'estacade, commencés au début du mois de mars 1906, furent, pendant plus d'un mois, suspendus par une grève; ils purent néanmoins, et malgré certaines difficultés rencontrées en exécution, être mis en service au mois d'avril suivant.

Construction de la station et aménagement de l'usine. — La station << Chambre des Députés » et l'ouvrage de raccordement, dont l'exécution avait été commencée presque en même temps que celle de l'estacade et du souterrain, rencontrèrent de leur côté les difficultés inhérentes au sol sableux, inondé par la nappe souterraine, dans lequel ils devaient être établis. A partir de l'altitude (27,00), correspondant au niveau normal du fleuve, l'eau arrivait. dans les puits de service avec une telle abondance qu'il fut

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