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en espérons la récompense du Dieu qui nous créa, et qui accorda à tous le don du jugement. Notre désir est que vous fassiez connaître à notre ami, le ministre susdit, le contenu de notre présente lettre.

Conservez-vous dans la croyance

de Dieu.

Ecrite le 9 de rabih 1257 (29 avril 1844)..

De la part du serviteur de Dieu Ahmed-Bey, etc., etc., à son allié le chevalier Thomas Reade, consul géné. ral du gouvernement anglais à Tunis.

» Vous savez combien le commerce du genre humain nous contrariait, et combien il s'opposait à nos sentiments. Notre pitié envers les pauvres esclaves n'a point cessé d'animer nos sollicitudes: pour affaiblir ce commerce et pour en alléger le poids, nous avons donc jugé bien d'en abolir la vente dans les marchés où le crieur public les marchandait comme des animaux, dans Tunis, notre capitale, aussi bien que dans toute la régence.

Nous avons aboli le droit qui nous revenait sur la vente; mais une rente pareille devait être méprisée par les gens qui pensent avec humanité.

Cette partie du genre humain devrait cependant jouir de plus de considération que le reste des animaux.

» Celle-ci sera, si Dieu le permet, une occasion d'élever leur malheureuse situation d'esclaves, en ce qu'elle ne causera point de perte aux capitaux de leurs propriétaires, et que, par la volonté de Dieu, dans peu de temps la mesure sera au comble par l'abolition de cette propriété de la régence entière.

En attendant, nous empêcherons de les vendre notre sympathie à leur état et à l'allégement de leur esclavage nous y conduira avec l'aide de Dieu.

• Nous avons communiqué cette nouvelle à vous seul, connaissant l'accord de vos sentiments avec les nôtres à ce sujet.

Conservez-vous dans la sauvegarde

de Dieu.

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SUISSE.

RÉPONSE du pape au gouvernement de Lucerne, qui avait envoyé à S. S. la constitution du 25 août 1841.

• A nos chers fils le schultheiss et les conseillers du canton de Lucerne, Grégoire XVI, pape. Chers fils, notre salut et bénédiction apostolique. Nous avons lu la lettre que vous nous avez adressée le 25 août dernier, et qui est arrivée ici au moment où nous étions à NotreDame de Lorette. Nous avons accueilli avec plaisir cette marque de dévouement que le grand conseil et le peuple de Lucerne ont donné au pouvoir spirituel de l'Eglise catholique, par la constitution du 1er mai. Nous ne pouvons approuver, il est vrai, toutes les dispositions de cette constitution, parce que plusieurs de ces dispositions sont incompatibles avec les droits que l'Eglise a reçus de son divin fondateur. Mais nous espérons que plus tard le peuple de Lucerne nous donnera des preuves plus éclatantes de sa piété envers l'Eglise de Rome et le siége de Saint-Pierre. Nous vous félicitons, chers fils, d'avoir aboli les articles de la conférence de Bâle que nous avons déjà condamnés, et d'avoir pris d'autres mesures pour com. battre les atteintes portées à l'Eglise dans votre canton. Nous vous en témoignons notre reconnaissance, et n'attendons qu'une occasion favorable pour donner à l'Etat de Lucerne une preuve particulière de notre amour paternel. Nous vous donnons notre bénédiction paternelle.

» Fait à Rome, le 1er décembre 1841.

» GASPAR GASPARINI. »

ROME.

ALLOCUTION de Sa Sainteté notre seigneur le pape Grégoire XVI au sacré college, dans le consistoire secret du 22 juillet 1842; suivie d'une exposition, corroborée de documents, sur les soins incessants de Sa Sainteté pour porter remède aux maux graves dont

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la religion catholique est affligée dans les états impériaux et royaux de la Russie et de la Pologne.

(Rome, imprimerie de la Secrétairerie d'Etat.)

VENERABLES FRÈRES,

Défa, dans ce lieu-même Nous avons épanché avec vous, vénérables Frères, là douleur que dès longtemps a profon dément enracinée dans notre âme la condition misérable de l'Eglise catholique au sein de l'empire de Russie. Celui dont Nous sommes, quoique indigne, le vicaire sur la terre nous est témoin que, depuis le moment où nous fûmes revêtu de la charge du souverain pontificat, Nous n'avons rien négligé de ce que commandent la sollicitude et le zèle pour remédier, autant que cela était possible, à tant et à de si grands maux toujours croissants. Mais quel a été le fruit de tous nos soins? Les faits et des faits très récents le disent assez. Combien notre douleur, toujours présenté, s'en est accrue! Vous le voyez mieux par la pensée qu'il ne nous est possible à Nous de l'expliquer par des paroles. Mais il y a quelque chose qui met le comble à cette intime amertume, quel que chose qui, à cause de la sainteté du ministère apostolique, nous tient outre mesure dans l'anxiété et l'affliction. Ce que Nous avons fait, sans repos ni reláche, pour protéger et défendre dans toutes les régions soumises à la domination russe les droits inviolables de l'Eglise catholique, ce que nous avons fait on ne l'a point su; cela n'a pas été de notoriété publique, dans ces régions surtout, et il est arrivé, pour ajouter à nos douleurs, que parmi les fidèles qui les habitent en si grand nombre, les ennemis du Saint-Siége ont, par les menées frauduleuses qui leur sont habituelles, fait prévaloir le bruit qu'oublieux de notre ministère sacré, Nous couvrions de notre silence les maux si grands dont ils sont accablés, et qu'ainsi Nous avions presque abandonné la cause de la religion catholique. Et la chose a été poussée à ce point que nous sommes presque devenu comme la pierre occasion de chate, comme la pierre de scandale, pour une partie considèrable du troupeau du Seigneur, que nous'som

mes divinement appelé à régir; et même pour l'Eglise universelle fondée, comme sur la pierre ferme, sur Celui dont la dignité vénérable nous a été transmise, à Nous, son successeur. Les choses étant ainsi, nous devons à Dieu, à la religion, à Nous-même, de repous. ser bien loin de nous jusqu'au soupçon d'une faute si honteuse. Et telle est la raison pour laquelle toute la suite des efforts faits par Nous en faveur de l'Eglise catholique dans l'empire de Russie a été par notre ordre mise en lumière dans un exposé particulier qui sera adressé à chacun de vous, afin qu'il soit manifeste à tout l'univers fidèle que nous n'avons en aucune façon manqué aux devoirs que nous impose la charge de l'apostolat. Du reste, que notre âme ne se laisse point abattre, vénérables Frères; espérons que le très-puissant empereur de toutes les Russies et roi de Pologne, écoutant sa justice et l'esprit élevé qui le distingue, voudra bien se rendre à nos vœux instants et aux vœux des populations catholiques qui lui sont soumises. Soutenus par cette espérance, ne cessons cependant de lever, en priant avec confiance, les yeux et les mains vers la montagne d'où Nous viendra le secours, et demandons avec ardeur et supplication au Dieu à la fois tout-puis sant et tout miséricordieux d'accorder bientôt à son Eglise, depuis longtemps souffrante, l'assistance qu'elle attend.

EXPOSITION.

Ito PARTIE.

La situation déplorable où se trouve depuis fort longtemps l'Eglise catholique dans l'immense étendue des possessions russes, est assurément la plus grave des causes nombreuses de poignante amertume et d'indicible sollicitude qui tiennent dans l'angoisse l'âme du Saint-Père depuis les premiers jours de son laborieux pontificat. Bien qu'un ordre suprême, toujours et dans ces dernières années peut-être encore plus étroitement exécuté, interdise, sous les peines les plus sévères, sous les peines capitales, aux évêques et aux catholi ques sujets de la Russie toute libre communication avec le Saint-Siège pour les affaires spirituelles; et, bien

qu'en dépit de demandes réitérées, et en présence de la légation russe établie à Rome, le Saint-Siége n'ait pas même, auprès de la cour impériale et royale, un représentant par lequel il puisse être informé du véritable état des choses de la religion dans ces contrées lointaines; cependant, malgré les difficultés et les périls, les plaintes déchîrantes d'une multitude de fideles, unis d'esprit et de cœur au centre de l'unité catholique, sont, l'une après l'autre, arrivées au Vatican; et d'ailleurs il y a eu un tel en semble de faits universellement connus, qu'on n'a pu les dérober entièrement aux yeux du chef de l'Eglise.

Sa Sainteté savait donc quel mal fait à la religion catholique, et combien a contribué à sa lamentable décadence, la dépendance presque totale imposée par le gouvernement russe aux évêques dans l'exercice de leur autorité et da ministère pastoral; de telle sorte que des personnes séculières et appartenant à une communion dissidente de la communion catholique sont chargées de régler les choses ecclésiastiques et les intérêts des catholiques. Sa Sainteté savait qu'on avait de même confié à de pareils hommes, ou du moins à des hommes dépourvus de toute instruction dans les sciences sacrées, sinon imbus des principes les plus erronés, la surveillance de l'enseignement et de l'éducation du clergé séculier et régulier, dans les universités et dans les autres établissements publics, en excluant formellement de ces fonctions les évêques et les supérieurs des ordres religieux. Sa Sainteté savait à quel état de pauvreté l'enlèvement de tant de biens ecclésias tiques, propriété de l'Eglise, la suppression de tant de bénéfices, de monastères et d'autres pieuses institutions, avaient réduit le clergé ; et que par suite de ces spoliations il se trouvait dépourvu des moyens nécessaires à un honnête entretien du culte et des ministres sacrés dans un nombre proportionné aux besoins des âmes. Sa Sainteté savait les dispositions prises au grand prejudice des ordres réguliers, dont on a bouleversé de fond en comble les saintes disciplines établies par les canons et par les constitutions apostoliques pour soustraire les diverses familles religieuses à l'autorité et à la dépendance de leurs supérieurs généraux, en les assujétis

sant aux ordinaires diocésains et en leur imposant des réglements nouveaux en tout ce qui concerne la profession, les vœux monastiques, le noviciat, les études et choses semblables. Sa Sainteté savait les suites funestes, soit de la trop grande étendue des diocèses tant dans l'empire que dans le royaume proprement dit de Pologne, soit de la vacance indéfini ment prolongée des églises épiscopales et du système doublement anti-canonique en vertu duquel on en a confié l'ad ministration à d'autres évêqués, déjà impuissants à remplir auprès d'un troupeau trop nombreux feurs devoirs spirituels, pour donner ensuite à ces églises veuves des pasteurs ou fort avancés en âge ou dépourvus de toute force physique et morale, ou qui ne furent jamais formés pour le sanctuaire et pour le ministère de l'Eglise, ou que d'autres raisons rendent impropres à la grande charge de la dignité et de la juridiction épiscopale. Et enfin, passant sous silence beaucoup d'autres griefs, le SaintPère savait qu'après avoir enlevé au clergé catholique séculier et régulier, de l'un et de l'autre rit, un grand nombre de leurs églises et de leurs monastères, on avait livré ces monastères et ces églises au clergé de la religion dominante en Russie; il savait que, bouleversant de nouveau toute la hiérarchie des (irecs Russes unis. l'ukase du 22 avril 1828 supprime l'évêché de ce rit érigé de toute antiquité à Luck, capitale de la Volhynie; il savait que, suivant le plan perfidemment tracé vers la fin du siècle dernier, tous les ressorts étaient mis en jeu, tous les moyens étaient employés pour séparer les Grecs unis de l'Union catholique et pour les incorporer à la communion gréco-russe.

Cette série de faits, s'appuyant les uns les autres, et tendant tous à détruire le bien-être spirituel d'environ douze millions de catholiques épars dans l'empire réuni de Russie et de Pologne, ne pouvait qu'affliger profondément le cœur paternel de Sa Sainteté; car Dieu, qui Lui a confié le soin de ces douze milTions d'ames, Lui en demandera un compte sévère; et sa douleur ne diminuait pas lorsque, comparant les actes aux promesses, le Saint-Père relisait non-seulement les antiques et solennels engagements pris, dès l'année 1773, par le gouvernement impérial de conserver

le statu quo de la religion catholique dans les provinces cédées à la Russie, mais encore les protestations toutes récentes et fort explicites par lesquelles ce gouvernement a promis, à diverses reprises, d'accorder sa protection, sa bienveillance et ses faveurs au culte catholique et à ceux qui le professent. Le Saint-Père put donc croire que ce qui se passait dans les possessions russes au détriment de notre religion était le fruit des manœuvres de ses ennemis; les quels, par la calomnie, par les insinuations de leur malice, excitant la colère et les défiances du gouvernement contre les sujets catholiques de l'un et de l'autre rit, l'auraient ainsi poussé à ces résolutions extrêmes d'une déplorable vengeance, en dépit des traités solennellement conclus, des promesses maintefois renouvelées, et de ces intentions paternelles, de cette bonté miséricordieuse, apanage naturel d'un puissant souverain. Et l'on comprend que les premières et les plus vives sollicitudes du Saint Père, dès qu'il eut pris le gouvernement universel de l'Eglise, furent pour cette partie de son troupeau, et le portèrent à entreprendre de réparer, autant que cela était possible, ces lamentables désastres de la religion catholique en Russie et en Pologne, d'éloigner les causes funestes qui semblaient les avoir amenés, et de réclamer, dans ce but, la protection et la faveur impériale.

II PARTIE.

Le royaume de Pologne était en proie à un coupable esprit de sédition, et entièrement bouleversé par des événements politiques qui sont trop connus. Le Saint-Père, docteur universel de la grande famille catholique, dépositaire jaloux et zélé soutien des doctrines sans tache d'une religion aux yeux de laquelle a été et sera toujours sacrée, entre les autres, la maxime de la parfaite fidélité, de la soumission et de l'obéissance dues par les sujets au souverain temporel dans l'ordre civil, vit le besoin et sentit le devoir de rappeler et d'inculquer cette maxime, dans cette occasion, à la nation polonaise, de peur que les passions du temps et les conseils trompeurs de ceux qui osaient abuser du saint nom de la religion pour leurs

desseins pervers, ne réussissent à l'alté rer et à la détruire parmi ce peuple; et aussi afin d'empêcher que le châtiment des maux sans nombre dont une conduite opposée aux immuables principes catholiques devait inévitablement être la source, ne retombât malheureusement sur cette chère et nombreuse portion de ses fils séduits par la méchan ceté de quelques-uns, et sur la religion elle-même, déjà si maltraitée et si affligée en Pologne. Mue par ces senti ments, Sa Sainteté adressa sans délai une lettre aux évêques de ce malheureux pays pour les exciter à l'accomplisse. ment de l'obligation attachée à leur sacré ministère, d'entretenir dans le clergé et dans le peuple la fidélité, la subor dination, la paix, et de rappeler a l'an et à l'autre la grave faute dont se rendent coupables, devant Dieu et devant l'Eglise, ceux qui résistent à la puissance légitime. Et comme il y eut quel ques raisons de croire que peut-être, par l'effet même du trouble des choses publiques, la voix du suprême Pasteur n'était point parvenue jusque dans ces contrées, le Saint-Père, déférant d'ail leurs à la demande qui lui en fut faite au nom de l'auguste empereur et roi par son ministre plénipotentiaire, le prince Gagarin, voulut bien renouveler ses tendres et ssges avertissements aux évêques du royaume, dans le but de coo pérer, par leur moyen, à la perpétuité, à la consolidation de l'ordre politique depuis peu rétabli en Pologne, et de ramener, en particulier, dans la voie du devoir les membres du clergé qui par malheur s'en étaient écartés.

Mais les cruelles angoisses qu'il renfermait au fond de son cœur à la vue du triste état des choses catholiques dans les domaines royaux et impériaux ne lui permirent point de laisser passer cette occasion favorable sans la mettre à profit. Heureux qu'elle se fût présentée, et désirant avec sollicitude s'en prévaloir, il voulut que, conjointement avec sa seconde lettre aux évêques, on fit parvenir de la secrétairerie d'Etat au ministère russe un exposé des divers maux connus jusqu'à ce jour, et souf ferts par la religion catholique dans ces vastes contrées, les uns exactement retracés, les autres seulement indiqués à cause du moins de certitude et de précision dans les nouvelles reçues; pour

tous était réclamée une réparation convenable, de la justice, de l'équité et de la grandeur d'âme de l'empereur et roi. Et ce fut dans cette même occasion que Sa Sainteté fit renouveler (mais tou jours inutilement) la requête formelle qu'un chargé d'affaires du Saint Siége fût reçue et accrédité à Pétersbourg, afin d'être instruit par lui de ce qui concerne l'Eglise catholique tant dans l'empire russe que dans le royaume de Po logne. C'est ainsi que si, d'un côté, la demande faite par le gouvernement impérial témoigna glorieusement de la bienfaisante influence de la religion catholique pour la tranquillité et la soumission de ceux qui la professent, et par conséquent de l'absolue nécessité de respecter et de protéger cette religion de paix; de l'autre, dans les soins pleins de sollicitude pris par le SaintPère pour les malheureuses vicissitudes de la Pologne, le monde eut une nouvelle et éclatante preuve de cette vérité déjà rendue évidente par l'expérience de tant de siècles, que le Saint-Siége, toujours étranger aux ténébreuses menées de la politique, offre un bras secourable et emploie sans cesse son influence morale pour écarter les périls dont les trônes, à travers la succession des temps et l'inconstance des choses publiques, sont si souvent menacés ; et que tous ses vœux, ses désirs, ses sollicitudes ne tendent uniquement qu'à l'avantage spirituel des catholiques, en quelque lieu qu'ils se trouvent.

Tandis que par l'ordre de Sa Sainteté on donnait cours à ces actes, les indices les plus consolants et les mieux fondés faisaient espérer un avenir prospère ou plutôt une ère nouvelle pour la religion catholique dans les possessions russes. Dans le statut organique pour le royau me de Pologne, promulgué dès le réta blissement de l'ordre public dans ce pays et communiqué par la légation impériale au ministre pontifical, par dépê. che officielle du 12 avril 1832, on trouvait l'assurance que la religion professée par la plus grande majorité des sujets polonais serait toujours l'objet des soins spéciaux du gouvernement de Sa Majesté, et que les fonds appartenant au clergé catholique, tant latin que grec uni, étaient reconnus comme propriétés communes et inviolables; de même qu'on déclarait sacré et inviolable le

droit de propriété des individus non moins que celui des corporations en général. Et ces assurances, quoique données pour le royaume de Pologne, tel qu'il est constitué depuis la restauration de 1815, étaient telles, qu'il devenait impossible de ne pas les recevoir comme s'appliquant également aux possessions et propriétés du clergé catholique dans les provinces polonaises-russes. Cette persuasion résultait invinciblement de la pleine conformité de ces assurances, non seulement aux inébranlables principes de la justice, mais aussi à la foi des anciens traités relatifs à ces dernières provinces.

Or, qui pourrait redire la douloureuse surprise du Saint-Père lorsqu'il fut instruit que, malgré de telles garanties, d'autres expropriations avaient été récemment décrétées au préjudice des communautés religieuses et du clergé séculier, et que de nouvelles dispositions, extrêmement funestes, étaient prises à l'égard des catholiques des deux rits, dans le royaume de Pologne comme dans les provinces russes-polonaises; en sorte qu'on ne paraissait pas tant vouloir punir dans les sujets le délit de révolte qu'accabler et éteindre la religion à laquelle ils étaient attachés. En effet, pour ce qui regarde le royaume de Pologne, Sa Sainteté vint à savoir que les biens des ordres religieux auparavant supprimés dans ce pays, biens dont les revenus, selon la prescription de la bulle ex imposita de l'immortel Pie VII, et le sens des traités conclus à cette époque entre le Saint-Siége et l'empereur Alexandre, de glorieuse mémoire, devaient servir de subsides aux églises cathédrales et aux séminaires, avaient été adjugés au fisc; que le gouvernement de Pologne avait fait demander à chacune des cours épiscopales la cession d'une église catholique désignée afin de la destiner à l'exercice du culte grec non uni, chose à laquelle ni les évêques, ni leur clergé ne pouvaient se prêter sans forfaire à leur propre religion et sans trahir leur conscience; que les traitements assignés aux évêques en compensation des biens appartenant à leurs églises avaient été réduits de moitié; enfin que des milliers de familles polonaises avaient à déplorer le sort de leurs enfants, transportés dans l'intérieur de l'empire russe et mis dans le

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