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continuer avec la plus ferme perseverance; et S. A. R. est persuadée que vous sentirez que les plus chers intérêts de la Grande-Bretagne sont intéressés dans l'issue de ce combat, dont dépend entièrement Pindépendance et la liberté des nations portugaises et espagnole. (9)

n'aient pas trouvé sur la crète des montagnes le terrein suffisant pour se déployer, cela est possible; mais cela ne donne pas le droit à l'ennemi de s'attribuer la victoire. Tout a prouvé dans cette journée que la consistance et le moral de l'armée française l'emportaient tellement sur la consistance et le moral de l'armée anglaise, que celle-ci n'a pu, ni su défendre une position d'où dépendait le salut du Portugal.

Les Anglais ont donc été battus à Busaco: que ce soit le général, que ce soit les officiers ou les soldats, peu importe: une année est la réu nion de tout cela. Le général français a fait ce qu'il voulait: le général anglais n'a rien fait, n'a rien défendu, n'a exécuté aucun de ses projets. La journée de Busaco les a tous fait échouer.

(9) Il serait curieux de re Nous sommes également lire les messages envoyés au chargés des vous informer parlement depuis vingt ans. qu'il existe dans ce moment Quand on a voulu défendre des discussions entre ces pays l'expédition du duc d'Yorck et les Etats-Unis d'Amérique, en Belgique, on a dit que et que le souhait le plus sin- c'était pour l'indépendance et cère de S. A. R. est de se la liberté de la Belgique qu'on trouver à même de les ter- se battrait. Lorsque le duc miner à l'amiable, d'une d'Yorck a fait une descente - manière qui puisse se concilier en Hollande, c'était aussi pour avec l'honneur de la couronne la liberté et l'indépendance de de S. M. les droits maritimes la Hollande, si importante" et les intérêts du Royaume pour l'Angleterre, qu'on se

Uni.

battait. Ainsi, on tient toujours le même langage sans faire attention aujourd'hui plus qu'on ne l'a fait dans les au tres circonstances, qu'il pe suffit pas pour justifier une grande entreprise, de montrer les avantages qu'on se propose de la guerre si l'on obtient la

-t

victoire, mais les chances que l'on a pour être vainqueur. En raisonnant de cette manière, il serait beaucoup plus simple de débarquer au Havre et de marcher sur Paris; car assurément, dans la supposition de la victoire, personne n'en con testerait les avantages et la gloire.

Est-il probable que l'Angleterre puisse lutter contre la France en Espague? Voilà la question toute entière Elle ne l'a pas pu lorsque des armées espagnoles considérables occupaient Saragosse, Saint-Ander, Bilbao, Burgos. La belle armée de Moore fut alors obligée à une fuite honteuse, où elle perdit beaucoup d'hommes, de chevaux une partie de ses équipages, et même son trésor. Elle ne l'a pas pu lors de la cinquième coalition. Wellington s'avança jusqu'à Talaveyra, il y remporta quelques avantages, et pres qu'aussitôt il fut obligé d'abandonner ses hôpitaux, ses malades, et de s'enfuir dans le Portugal. La présence de Moore n'avait pu empêcher la défaite de Blake à Spinosa, de l'armée d'Estremadure à Burgos, deCastannos & Tudela, et la prise de Saragosse et de Madrid. Wellington victorieux à Talaveyra n'a pu empêcher le passage de la Sierra-Morena, l'occupation de Jaen, de Seville, de Grenade, le blocus de Cadix et la prise du camp de Saint-Rock. Wellington n'a pas défendu le Portugal, il a laissé prendre les places fortes, il a abandonné le pays, il s'est rétiré sur des hauteurs inaccessibles, prêt à remonter sur ses vais

seaux au premier vent favorable; tels sont les résultats de la prétendue victoire de Busaco. Si une victoire fait perdre aux Anglais 80 lieues de pays, sur quels événemens comptent-ils done pour chasser les Français de la péninsule? Et s'il est admis, comme aucun homme ne peut en douter, comme les généraux anglais eux-mêmes l'ont déclaré depuis l'expédition de Moore, qu'il leur est impossi ble de défendre la péninsule, pourquoi courent-ils des chances sans espoir de succès ? D'accord, dira-t-on; mais les Anglais prolongent la lutte, ils empêchent le pays de s'organiser; cela n'est-il done rien? Aucun homme pourvų de quelque sensibilité et ayant quelque chose d'humain dans le cœur, ne peut contenir son indignation en voyant une nation assez immorale pour exciter tous les désordres au sein d'un peuple de 14 millions d'hommes, sans autre but que de retarder de quelques momens la marche d'une organisation sociale. Mais le résultat de cette conduite de P'Angleterre sera dans cette circonstance, comme dans tant

M. M. de la chambre des d'autres, de consolider la

communes;

Nous sommes chargés de vous faire connaître que S. A. le prince-regent a ordonné de mettre devant vous les aper fus des dépenses de l'année courante, et S. A. R. éprouve une grande satisfaction en vous informant que quoique les difficultés que le commerce de ce royaume a eu à traverser sient en quelque sorte atteint

puissance de la France, En effet si lors de la retraite de Moore, le ministère anglais avait écouté les conseils de tous ses généraux et reconnu l'impossibilité de soustraire l'Espagne à l'influence de la France, il aurait renoncé à la guerre d'Espagne. La guerre d'Espagne serait finie, toutes les province réunies dans leur intégrité et leur énergie,

une partie des revenus de S. M. particulièrement eu

La

ayant éprouvé quelqes échecs balancés par des succès, formeraient une nation heureuse,,, et puissante sous le gouverne'ment d'un prince allié à la famille de France, et l'inté grité et l'indépendance de Ï'Espagne en auraient été d'autant plus assurées. France et l'Espagne étant gouvernées par des membres de la même famille, c'eût été le rétablissement des relations qui existaient depuis Philippe V. La seule avantage qu'en aurait obtenu la France, c'est l'assurance que jamais l'Espagne ne prendrait parti contre elle dans une guerre civile. L'Espagne régénérée par les constitutions de Bayon

ne, et en recevant une nouvelle viguer, devenait plus indépendante qu'elle ne l'a été depuis cent ans, et le vœu exprimé par le message du trône était accompli. L'Angleterre, quoiqu'elle eût acquis la certitude qu'elle ne pouvait défendre l'Espagne, a donné sans doute de l'occupation à 300,000 Français; mais l'Espagne conquise pied à pied devient entièrement assujétie, et c'est l'Angleterre ellemême qui, s'engageant dans ine lutte où l'expérience a prouvé que toutes les probabilités étaient contre elle, á compromis l'indépendance et l'intégrité de l'Espagne. La conquête de l'Espagne produira des effets bien différens de ceux d'un simple changement de dynastie, qui 'aurait fait tourner au profit de la nation les réformes et les idées libérales introduites par un gouvernement jeune, fer

Irlande (10) cependant les revenus de la Grande-Bretagne, dans l'année dernière, bien qu'il n'y ait eu au chue nouvelle taxe, ont été plus considérables qu'ils ne l'aient été dans toute autre année précédente, S. A. R. s'en rapporte à votre zèle et à votre liberalité pour accor der à S. M. les moyens néces saires pour soutenir la lutte difficile dans laquelle elle est nécessairement engagée.

me et vigoureux. La postérité, pour qui quelques années ne sont qu'un instant, n'attribuera les grands résultats qui concourront si éminemment à l'avantage de la France qu'à la politique imprévoyante de l'Angleterre.

(10) Ce passage est remar quable. L'an passé vous disiez que les ordres du conseil avaient le succès que vous en espériez; que votre commerce s'était eurichi de celui de l'Amérique et des peutres. Aujourd'hui vous chantez la palinodie, vous avouez que votre commerce a éprouvé des difficultés, que vos revenus sout atteints, et cependant le systeme continental n'est en ins activité que depuis trois mois. Quesera-ce donc dans trois ans? Les comptes des finances de la France prouvent que les effets en ont été tous contraires pour elie. Ce n'est pas qu'en France aussi on n'ait eu a déplorer un certain nombre de malheurs particuliers; mais cela n'a enflué en rien sur le revenu de l'état. Des faillites ont lieu parce que l'avidité du gain égarant les spéculateurs, ils s'étaient rendus les escompteurs de votre crédit. Les canaux par lesquels vous attirez à vous la substance de tout le Continent de l'Europe; les coups qui vous ont été portés ont dû les obstruer tous. C'est pour et par l'Angleterre que cette circulation de papier a été créée. Mais le moment de crise passe, et de nouveaux canaux s'ouvrent pour le vrai commerce continental.

Le gouvernement anglais

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