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Paris, 11 Février.

Adresse de la chambre de commerce de la ville de Lyon.

Sire,

La protection constante que que Votre Majesté daigne accorder aux manufactures et au commerce de son empire, a pénétré la chambre de commerce de votre bonne ville de Lyon de la plus juste et de la plus vive reconnaissance. L'un des plus heureux effets du commerce doit être de servir de lieu, et d'entretenir la paix entre les nations. Mais lorsqu'un peuple s'est fait des besoins qu'il ne peut soutenir qu'au dépens des autres nations; lorsque pour prix de la concurrence que ses fabriques prétendent obtenir partout, il n'offre à l'Europe indiguée que des lois prohibitives dans son sein, et le monopole sur les mers; lorqu'enfin par une dégéneration moustrueuse, son commerce et sa vie politique n'ont plus d'autre appui que la guerre éternelle, ce peuple alors se constitue lui-même l'ennemi de toutes les nations et l'oppresseur du genre humain; tel est le peuple anglais.

Vos fidèles sujets croient voir encore les flammes ennemies qui naguères, dans Londres, consumaient, aux acclamations d'un peuple immense, les produits de notre industrie.

Serions-nous moins citoyens que des Anglais, quand de terribles mais nécessaires représailles vengent le commerce et le nom français, vengent l'Europe et l'humanité offensées des longs attentats de ces insulaires?

Non, Sire, quelques intérêts froissés, mais dont la magnanimité impériale s'occupe chaque jours à adoucir le malheur, n'imposeront point silence à la conscience nationale: pour quoi paierons-nous un lache tribut à l'ennemi, quand la na❤ ture et l'industrie nous ont comblés de leurs plus riches présens?

N'en doutez point, Sire, le commerce français sait que son sort est désormais lié aux profondes conceptions de votre politique: il ne peut s'en séparer, et il mettra sa gloire à se-conder vos vires. Guidé par votre génie, il s'élance dans Pavenir; et déjà ik eroit voir le continent désaccoutumé des produits de l'industrie anglaise, et ramené à ses vrais intérêts par l'honneur autant que par l'habitude, s'indigner un jour de la servitude insensée qu'une mode frivole impose trop long-tems à ses gouts. སྟབ་ ན་ ་ མ་ ༣

Cette révolution, Sire, ne sera pas moins l'ouvrage de votre bienfaisance que de votre politique. Souvent les bienfaits les plus éclatans n'embrassent que des circonstances passagères, et disparaissent avec la cause qui les inspira, mais ceux que dispense le génie, ont une toute autre destinée. Les vôtres, Sire, en rapportant l'espérance et la vie dans les branches d'industrie qu'a pu frapper une commotion récente et inévitable, embrassent l'avenir comme le présent, et pré

parent aux manufactures françaises, ainsi qu'à celles de vos alliés, une grande et durable prospérité.

La chambre de commerce de Lyon, profondément touchée, comme tous les négocians, comme tous les citoyens de cette ville, si dévouée à V. M. des mesures prises par votre sollicitude paternelle pour la prospérité de nos manufactures, avait déjà déposé aux pieds du trône l'hommage de sa reconnais sauce. Aujourd'hui les termes lui manquent pour exprimer les sentimens que lui inspirent les nouvelles faveurs dont la munificence impériale ne cesse de nous combler; et cette cité heureuse et tière d'avoir la première donné l'exemple du déyouement à votre personne auguste, est aujourd'hui non moius heurense et fière de devoir à V. M. sa prospérité, comme elle lui doit sa restauration.

Nous sommes avec respect,

Sire,

De votre majesté impériale et royale.
Les très-humbles et très-fidèles sujets.

Le comte de BONDY, président; REGNY, vice-
président; J. CHAPPUIS, FELISSENT, SCHERB,
TERRET, J. GAILLARD, P. GUIFFREY, F. B.
CHAMPACNET, J. ET. BERGER, GIRAUDIER,
N. F. REYNAUD, secrétaire de la chambre.

Paris, 12 Février.

Adresse de la chambre du commerce de Niort, faisant fonctions de chambre consultative des arts et manufactures.

Sire,

La chambre consultative de commerce de la ville de Niort dépose aux pieds de V. M. l'hommage de sa reconnaissance, pour la résolution grande et forte que vous avez prise de faire brûler et détruire les marchandises provenant des manufactures de l'Angleterre, qui, jusqu'à présent avait trouvé le moyen de les introduire en fraude dans votre empire, et d'en inonder le continent; grâces vous soient rendues, Sire, de cette mesure salutaire, qui atteste à la fois la protection que vous accordez aux fabriques de France, vos grandes vues, et votre puissance; les manufacturiers de ce département, dont nous sommes les organes, redoubleront de zèle pour perfectionner chaque branche de leur industrie; ils applaudissent comme nous aux moyens qu'a pris V. M. pour frapper l'Angleterre dans ce qu'elle a de plus précieux (ses manufactures). Cette puissance jalouse recueille aujourd'hui les fruits amers de ses injustices n'ayant jamais respecté à bord des vaisseaux neutres les propriétés particulières d'aucune nation: elle éprouve enfin de justes représailles sur le continent qui, nous l'espérous,

auront le double avantage de la ramener à des principes justes, et de détruire pour l'avantage de nos atteliers cette concurrence d'autant plus dangereuse qu'elle était soutenue par d'immenses capitaux, et favorisée par un gouvernement qui ne répugnait à aucun sacrifice, lorsqu'il s'agissait d'anéantir les fabriques françaises.

Ainsi, tous les hommes attachés à la prospérité manufacturière de la France, béniront avec nous la main puissante qui nous gouverne, et se confieront à sa sagesse.

Fait en séance, le 27 Janvier 1811.

Les membres de la chambre consultative de commerce.

J. MAIN, L. CHRISTIN l'aîné, maire,
E. BUSSEAN, DAMELON, PIERRE
LAUNAY, FR. BOINOT, L. BUMILLOC

Adresse de la chambre consultative des arts et manufactures de Trèves.

Sire,

Un grand peuple ne peut être hereux que quand il est gouverué par un prince, qui non-seulement n'oublie rien de ce qui peut contribuer au bonheur de ses sujets, mais qui sait trouver dans l'avenir même des moyens pour l'assurer à jamais. C'est en V. M. sire, que le peuple français admire ce prince, que le ciel a voulu lui donner pour souverain, et qu'il voudra, pour assurer ses hautes destinées, lui laisser pendant de longues années....... ..Oui, sire, chaque projet qu'enfante votre incomparable génie, augmente et consolide la prospérité de nos sujets........Anéantir les marchandises de nos plus implacables ennemis, c'est leur porter le dernier coup; c'est détruire leurs manufactures et faire fleurir les nôtres c'est leur ôter tous moyens d'existence, et donner une existence nouvelle à la classe laborieuse de vos peuples; c'est mériter, sire, les bénédictions de tous vos sujets, celles de leurs arrières petits-neveux, celles même de tous les peuple du continent.

Et nous, sire, nous ne sommes pas moins reconnaissans pour les grandes mesures dont vous venez d'ordonner l'exécution! .....Nous adressons, chaque jour au ciel lés vœux les plus sincères et les plus ardens pour la conservation de votre majesté.

C'est dans ces sentimens, sire, que nous vous prions trèshumblement de vouloir bien agréer l'assurance du respect profond et de la soumission invariable avec lesquels nous serons toujours.

De votre majesté,

Les très-fidèles sujets,

LEISTENSCHNEIDER, S. NELL,
J. WILLEVERSE, GIBON.,

Paris, 21 Février.

Napoléon, par la grâce de Dieu et par les constitutions, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédéra tion du Rhin, médiateur de la confédération suisse, etc. etc. A tous présens et à venir, salut;

Le sénat, après avoir entendu les orateurs du conseil d'état, a décrété et nous ordonnons ce qui suit:

Extrait des registres du sénat conservateur, du mardi, 19 Février, 1811.

Le sénat conservateur, réuni au nombre de membres prescrit par l'article 90 de l'acte des constitutions du 13 Décembre 1799; Vu l'article 3 de l'acte des constitutions, en date du 13 Décembre 1810;

Vu le projet de sénatus-consulte, rédigé en la forme prescrite par l'article 57 de l'acte des constitutions du 4 Août 1802;

Après avoir entendu, sur les motifs dudit projet, les orateurs du conseil d'état, et le rapport de sa commission spéciale, nommée dans la séance du 14 de ce mois ;

L'adoption ayant été délibérée au nombre de voix prescrit par l'article 56 de l'acte des constitutions, en date du 4 Août 1802;-Décrète :

Art. 1er. Les conscrits des arrondissemens maritimes des départemens déterminés par l'acte des constitutions du 13 Décembre 1810, appartenant aux classes de 1811 et 1812, concourront avec ceux des classes de 1813, 1814, 1815 et 1816, à former le nombre des quarante mille conscrits mis à la disposition du ministre de la marine par l'article 3 de l'acte des constitutions ci-dessus cité.

2. Le présent sénatus-consulte sera transmis par un message, à S. M. l'empereur et roi.

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Les président et secrétaires,
(Signé)

Vu et scellé,

CAMBACERES, président;
GOUVION, COLCHEN, secrétaires.

Le chancelier du sénat,
(Signé)

Comte LAPLACE.

"Mandons et ordonnous que les présentes, revêtues des sceaux de l'état, insérées au bulletin des lois, soient adres"sées aux cours, aux tribunaux et aux autorités administra❝tives, pour qu'il les inscrivent dans leurs registres, les ob"servent et les fassent observer, et notre grand-juge ministre "de la justice est chargé d'en surveiller la publication. "Donne en notre palais impérial des Thuileries, le 20 "Février 1811." (Signé) NAPOLEON.

Par l'empereur.
Le ministre secrétaire d'état,

(Signé) H. B. duc de BASSANO.

Vu par nous, archi-chancelier de l'empire,

(Signé)

CAMBACÉRÈS. :

ANGLETERRE.

Paris, 26 Février.

Londres, le 13 Février.

Chambre des Pairs.

Séance du 12 Février.

Discours du prince régent d'Angleterre au parlement, avec des observations du Moniteur.

Le lord chancelier a lu le discours d'ouverture du prince régent, conçu en ces termes. Milords et Messieurs,

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En exécution de la commission qui vient d'être lue devant vous, S. A. R. le prince régent nous a ordonné de vous exprimer de la manière la plus positive, combien il déplore, nou seulement en comman avec tous les fidèles sujets de S. M., mais encore avec une affliction personnelle et filiale, Ja grande calamité nationale qui a obligé d'imposer à S. A. R. le devoir d'exercer au nom de S. M. l'autorité royale de ce royaume.

En vous déclarant combien S. A. R. est convaincue de la grandeur des difficultés qui accompagnent les fonctions importantes qui lui sont confiées, S. A. R. nous a ordonné de vous assurer qu'elle s'en rapporte avec la plus entière confiance à la sagesse et au zèle du parlement, et à l'attachement d'un peuple fidèle et affectionné pour la soutenir dans l'exécution de sa tache pénible; et S. A. R. fera de son côté tous ses efforts pour diriger le pouvoir dont elle est investie vers le soin de la prospérité et de la sûreté des états de S. M.

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