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5. M. pour les communications à faire sur les objets ultérieurs de la lettre de M. le comte de Romanzoff.

J'ai l'honneur d'être, &c.

(Signé)

No. VIH.

GEORGE CANNING.

Copie de la lettre de M. le comte de Champagny à M. Canning.

(Remise au courier anglais, porteur de la lettre du 28 Octobre.) Paris, le 31 Octobre, 1808.

Monsieur, S. M. l'empereur mon maitre étant parti de Paris, je ne veux pas attendre ses ordres pour accuser réception à V. Exc. de la lettre qu'elle m'a fait l'honneur de m'écrire le 28 de ce mois, et qui m'est parvenue ce matin ainsi que de la note officielle qui y était jointe. Je ne tarderai pas à faire parvenir ces pièces à la connaissance de S. M. I.; et aussitôt que ses intentions me seront connues, je m'empresserai d'envoyer un autre courrier à V. Exc.

Je la prie d'agréer, &c.

(Signé)

No. IX.

CHAMPAGNY.

Copie de la lettre de M. le comte Romanzoff à

M. Canning.

(Remise au courrier anglais porteur de la lettre du 28 Octobre.) Paris, le 31 Octobre, 1803.

Monsieur,

Le prompt départ du courrier anglais qui m'a remis la lettre de V, Exc. en date du 28 de ce mois, m'oblige de me borner dans ce moment à vous en accuser la réception. Je me félicite de ce que mon arrivée à Paris m'a mis à portée de recevoir moi-même cette lettre adressée à l'ambassadeur de Russie; et M. de Tolstoi, qui occupait ce poste, ayant été rappelé par l'empereur mon maître, pour être remplacé par le prince Kourakin, je me vois avec plaisir dans le cas de correspondre directement avec V. Exc.

J'ai l'honneur, &c.

(Signé) Comte N. de ROMANZOFF.

No. X.

Copie de la note addressée par S. Exc. M. le comte de Champagny, à M. Canning.

(Reponse à la note du 28 Octobre.)

Paris, le 28 Novembre, 1808.

Le soussigné a mis sous les yeux de l'empereur, son maître, la note de S. Exc. M. Canning.

S'il était vrai que les maux de la guerre ne se fissent sentin que sur le continent, il y aurait sans doute peu d'espérance d'arriver à la paix.

Les deux empereurs s'étaient flattés qu'on ne se serait pas mépris à Londres sur le but de leur démarche. Le ministère anglais l'aurait-il attribué à faiblesse ou besoin, lorsque tout homme d'état impartial reconnaîtra dans l'esprit de paix et de modération qui l'a dicté, le caractère de la puissance et de la véritable grandeur? La France et la Russie peuvent soutenir la guerre aussi long-tems qu'on ne sera pas revenu à Londres à des dispositions justes et égales; et elles y sont déterminées.

Comment le gouvernement français peut-il considérer la proposition qui lui est faite d'admettre à la négociation les in surgés espagnols? Qu'aurait dit le gouvernement anglais, si on lui avait proposé d'admettre les insurgés catholiques d'Irlande ? La France sans avoir de traité avec eux, a eu aussi avec eux des rapports, leur a fait des promesses, et souvent leur a envoyé des secours. Une telle proposition pouvait-elle trouver place dans une note où l'on devait avoir pour but, non d'irriter, mais de chercher à concilier et à s'entendre!

L'Angleterre serait dans une étrange erreur si, contre l'expérience du passé, elle avait encore l'idée de lutter avec avantage sur le continent contre les armées françaises Quel espoir aurait-elle, aujourd'hui surtout, que la France est irrévocable ment unie avec la Russie?

Le soussigné est chargé de réitérer la proposition d'admet tre à la négociation tous les alliés du roi d'Angleterre, soit le roi qui règue au Brésil, soit le roi qui régne en Suède, soit le roi qui règne en Sicile, et de prendre pour base de la négocia tion l'uti possidetis. Il est chargé d'exprimer le vœu qu'en ne perdant pas de vue les résultats nécessaires de la force des etats, on veuille se souvenir qu'entre grandes puissances il n'y a de paix, solide que celle qui est en même-tems égale et honorable pour toutes.

Le soussigné a l'honneur, &c.

(Signé)

CHAMPAGNY.

No. XI.

Copie de la lettre de M. le comte de Romanzoff à M. Canning. (Accompagnant sa note du même jour.)

Monsieur,

Paris, le 16-28 Novembre, 1808.

Je transmets à V. Exc. ma réponse à la note du 28 Octobre, qu'elle a bien voulu adresser à M. le comte de Tolstoi, et je saisis avec empressement cette nouvelle occasion de lui réi térer les assurances de ma haute consideration.

(Signé) Comte ROMANZOFF.

No. XII.

Copie de la note de M. le comte de Romanzoff à M. Canning, Paris, le 16-28 Novembre, 1808.

Le soussigné, ministre des affaires étrangères de S. M. l'empereur de Russie, a l'honneur de répondre à la note du 28 Octobre, signée par M. Canning, secrétaire d'état de S. M. le roi de la Grande-Bretagne, et adressée par S. Exc, à M. J'ambassadeur de Russie à Paris.

Que l'admission des rois alliés de l'Angleterre au congrès ne peut être l'objet d'aucune difficulté et que la Russie et la France y consentent.

Mais ce principe ne s'étend pas du tout à ce qu'il faille y admettre les plénipotentiaires des insurgés espagnols. L'empereur de Russie ne le peut pas; son empire, daus des circonstances analogues, et l'Angleterre peut s'en rappeler une particulière, a toujours été fidèle au même principe; de plus, il a déjà reconnu le roi Joseph Napoléon; il a annoncé à S. M. B. qu'il était uni avec l'empereur des Français pour la paix comme pour la guerre, et S. M. I, le repète ici. Elle est résolue de ne pas separer ses intérêts de ceux de ce monarquef; mais tous les deux sont prêts à conclure la paix, pourvu qu'elle soit juste, honorable et égale pour toutes les parties.

Le soussigné voit avec plaisir que dans cette diffèrence d'opinions sur les Espagnols, il ne se présente rien qui puisse empêcher ou retarder l'ouverture du congrès.

Il tire sa persuasion, à cet égard, de ce qui S. M. Britannique a confié elle-même aux deux empereurs, qu'aucun engagement positif ne la liait avec ceux qui ont pris les armes en Espagne.

Après quinze ans de guerre, l'Europe a droit de réclamer la paix. L'intérêt de toutes les puissances, y compris celui de l'Angleterre, est de la rendre générale. L'humanité le commande; et un pareil vœu ne sera certainement pas étranger au cœur de S. M. britannique. Comment se ferait-il, que seule elle s'éloiguât d'un pareil desseia et refusât de terminer les maux de l'humanité souffrante?

Le soussigné renouvelle, par conséquent, au nom de l'empereur, son auguste maître, la proposition déjà faite d'envoyer des plenipotentiaires dans la ville du continent qu'il plaira à S. M. britannique de désigner; d'admettre au congrès les plénipotentiaires des rois alliés de l'Angleterre; de traiter sur la base de l'uti po-sidetis et celle de la puissance respective des parties belligérantes; d'accepter entiu toute base qui aurait pour but de conclure une paix dans laquelle toutes les parties irouveraient honneur, justice et égalité.

Le soussigné a l'honneur, etc.

(Signé) Comte N. de ROMANZOFF.

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No. XIII.

Copie de la lettre de M. Canning à M. de Champagny. (Remise au courrier français qui avait apporté les lettres du 28 Novembre.)

Monsieur,

Londres, le 7 Décembre, 1808.

J'ai l'honneur d'accuser réception à V. Exc, de sa lettre du 28 du mois dernier, et de la note officielle qui y était jointe. 'Aussitôt que j'aurai reçu les ordres du roi au sujet de cette note, je ne manquerai pas de vous transmettre la réponse que S. M. m'aura ordonné de faire, par un messager anglais. J'ai l'honneur, etc. (Signé)

No. XIV.

GEORGE CANNING,

Copie de la lettre de M. Canning à M. le comte de

Romanzoff.

(Remise au courrier français qui avait apporté les lettres du 28 Novembre.)

Monsieur le comte,

Londres, le 7 Décembre, 1808.

Je ne tarderai pas de transmettre à V. Exc. par un courrier anglais, la réponse que le roi mon maître m'ordonnera de faire à la notre officielle qui était jointe à la lettre de V. Exc. en date du 16-28 du mois passé, dont j'ai l'honneur d'accuser lá réception.

Je prie V. Exc. d'agréer, etc.

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Copie de la lettre de M. Canning à M. le comte de

Champagny.

(Apportée par un deuxième courrier anglais,)

Monsieur,

Londres, le 9 Décembre, 1808.

J'ai l'honneur de transmettre à V. Exc. la réponse ci-jointe, que S. M. m'a ordonné de faire à la note officielle que V. Exc. m'a adressée dans sa lettre du 28 Novembre.

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No. XVI.

Copie de la note de M. Canning adressée à M. le comte de Champagny.

(Accompagnant la lettre du même jour.)

Londres, le 9 Décembre, 1808. Le soussigné, principal secrétaire d'état de S. M. pour les affaires étrangères, a mis sous les yeux du roi son maître, la note qui lui a été transmise par S. Exc. M. de Champagny, en date du 28 Novembre.

Il lui est spécialement ordonné par S. M. de s'abstenir de relever les choses et les expressions insultantes pour S. M. pour ses alliés, et pour la nation espagnole, dont aboude la note officielle transmise par M. de Champagny.

S. M. aurait désiré traiter sur les principes d'une justice égale, d'une paix qui aurait concilié les intérêts respectifs des puissances engagées dans la guerre; et S. M. regrette sineèrement que ce désir soit trompé.

Mais S. M. est déterminée à ne pas abandonner la cause de la nation espagnole et de la royauté légitime d'Espagne ; et la prétention de la France d'exclure de la négociation le gouvernement central et suprême, agissant au noin de S. M. C. Ferdinand VII, est telle, que S. M. ne pourrait l'admettre sans acquiescer à une usurpation qui n'a rien de comparable dans l'histoire du monde.

Le soussigné prie, etc.

(Signé)

No. XVII.

GEORGE CANNING.

Traduction de la note adressée par M. Canning à M. le comte de Romanzoff.

(Apportée par un courrier anglais.)

Londres, le 9 Décembre, 1808. Le soussigné, principal secrétaire d'état de S. M. pour les affaires étrangères, a mis sous les yeux du roi son maître, la note qui lui a été transmise par S. Exc. le comte Nicholas de Romanzoff, ministre des affaires étrangères de S. M. l'empe reur de toutes les Russies, en date du 16-28 Novembre.

Le roi voit avec étonnement et regret l'attente que l'on paraît avoir conçue que S. M. commencerait une négociation pour la paix générale, en abandonnant d'abord la cause de la nation espagnole et de la monarchie légitime d'Espagne par déférence pour une usurpation qui n'a rien de comparable dans l'histoire du monde.

S. M. avait espéré que la part qu'avait l'empereur de Russie dans les ouvertures qui lui étaient faites, aurait offert à S. M. une garantie contre la crainte de se voir proposer une

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