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Le 27 Septembre, 1786, il s'enrôla dans le se régiment de dragons, et il fut réformé le 14 Septembre, 1807.

A cette époque il s'établit à la Réole, département de la Gironde, où il exerça la profession de maître de mathématiques.

Le 1er Septembre, 1790, il obtint une place de professeur de mathématiques à l'école de Sorreze, qui dirigeaient alors des bénédictions; et c'est, sans doute, cette circonstance qui a fait dire par la suite qu'il avait été moine, fait qui n'est nullement prouvé.

Il quitta cet emploi deux ans après, pour suivre le mouvement qui portait alors presque tous les Français vers les frontières, et et il se rendit à l'armée du nord.

Appelé à Châlons, pour l'instruction des aspirans à récole d'artillerie, il se trouva dans cette place, lorsqu'après la prise de Verdun, les habitans de Châlons formèrent un bataillon, dont il fut nommé ajudant-major, et il remplit ces fouctions jusqu'au 20 Septembre, 1792, époque de la dissolution de ce bataillon; mais ces circonstances, extraites d'un mémoire sigué par lui, ne sont garanties que par sa seule déclaration. Ce qui est constant, c'est qu'il fut nommé, à Metz, lieutenant d'une conpagnie frauche, dite de Saint-Maurice, à la fin de 1792, et capitaine de la même compagnie, le 18 Mars, 1793, c'était alors Ja pluralité des voix qui décidait les nominations.

Dès son entrée au service, il donnait déjà des marques de cet esprit inquiet et tracassier, qu'il a constamment montré dans sa carrière militaire. I avoue lui-même, dans le mémoire déjà cité, que pour avoir pris part à des réclamations qui parurent séditieuses, il fut cassé et dégradé, par ordre du général Houchard, en 1793, et forcé de servir comme simple soldat. Il ajoute que, le 1er Octobre, 1793, il rejoignit, à Chatillon, département des Deux-Sèvres, la compagnie franche des chasseurs de la Gironde; qu'il assista à différentes affaires à l'armée de la Vendée; que successivement il passa, en qualité de secrétaire, auprès du général Marceau. Il fut nommé adjoint aux adju dans-généraux, le 9 Prairial, an 2.

Le 6 Fructidor, de la même année, il fut nommé adjoint de première classe au corps de génie; par le représentant du peuple Gilet, en mission près l'armée de Sambre et Meuse.

Le 6 Brumaire, an 3, le même représentant le nomma adjudant-général chef de bataillon, en considération des témoi gnages que le général Marceau avait rendus de sa conduite. Après l'expédition de Coblentz.

Le 18 Brumaire, an 8, sa nomination fut confirmée par le comité de salut public; et le 25 Prairial suivant, il obtint le brevet d'adjudant-général, chef de brigade.

Il fit les campagnes de l'an 3, de l'an 4, et de l'an 5, aux armées de Sambre et Meuse et d'Italie.

Le 27 Fructidor, an 6, il reçut l'ordre de se rendre à Roche

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fort, pour y servir dans une des divisions de l'armée d'Angleterre. Il fut du petit nombre des Français qui effectuèrent leur débarquement en Irlande, et il y fut nommé par le genéral Humbert, général de brigade, à la prise de Killala, et général de division à l'affaire de Castlebar, où il enleva un drapeau à la cavalerie eunemie.

A son retour en France, il trouva le directoire exécutif peu disposé à confirmer un avancement aussi rapide. Il demanda à servir comme adjudant-général à l'armée d'Italie, que comman dait le général Joubert.

Chargé de conduire un corps de troupes à l'armée de Rome, il fit avec cette armée la campagne de l'an 7, à Naples, et fut nommé général de brigade sur le champ de bataille, après l'affaire de la Trébia.

A l'armée d'Italie, sa conduite tortueuse et équivoque l'ex-" posa à des soupçons humilians pour un militaire; ou l'accusa d'exercer le métier de délateur: son opposition constante aux ordres de ses chefs fortifia cette opinion, et les désagrémeus qu'il éprouva le forcèrent de demander lui-même à se retirer dans ses foyers.

Le 21 Pluviôse, an 9, il reçut l'ordre de rentrer en France; le 1er Prairial, au 9, il lui fut notifié qu'il n'était plus compris sur le tableau de l'état-major-général.

Rendu à la vie privée, son inquiétude naturelle lui inspira différens projets. Îl demanda d'être employé, tantôt en Amérique, tantôt dans les Indes Orientales. II témoigna le désir de prendre du service dans les troupes de la république batave; mais il n'accomplit aucune de ces résolutions, et il étoit encore en France lorsque, le 10 Vendémiaire, au 11, il fut rétabli, sur l'état des généraux de brigade, en remplacement du général Colli, nommé général de division.

Deux mois après, on lui ordonna de passer à Saint-Domingue. Il n'y resta qu'une année; le mauvais état de sa santé détermina le général Rochambeau à le renvoyer en France, où il arriva le 22 Frimaire, an 12.

Le général Augereau commandait alors au camp formé à Brest, le général Sarrazin demanda et obtint d'être employé sous ses ordres. Son caractère toujours porté à la dénoncia tion, lui suscita bientôt de nombreux ennemiş. Il se déclara l'accusateur des généraux et des administrations de l'armée dans un mémoire qu'il fit parvenir à l'empereur, sous la date du 23 Frimaire, an 13. Ses indiscrétions ayant, sans doute, révélé une partie des faits contenus dans ce mémoire, le cri d'indignation qui s'éleva contre lui, lui ôta le courage de soutenir publiquement le rôle dont il n'avait pas craint de se charger. Il se forma contre lui un tel orage, qu'il se vit forcé, pour la deuxième fois, de demander à quitter ses fonctions. Il fut

n anmoins maintenu à son poste, et il fit avec ce corps d'armée, en Allemagne, les campagnes de l'an 14 et de 1806.

Des discussions qu'il eut avec le général Heudelet, dans la division duquel il servait, forcèrent le Gouvernement de le rappeler en France.

Le 31 Octobre, 1806, il fut employé dans la 24e division inilitaire, sous les ordres du général Chambarlhac, qui lui confia le commandement du département de la Lys. La mésintelligence qui ne tarda pas à éclater entre le préfet et lui, fit sentir la nécessité de lui donner une autre destination, et il fut envoyé dans l'île de Cadsand.

Sa conduite, toujours hors de mesure, ses procédés arbitraires, indisposèrent contre lui les habitans, les autorités et le général Chambarlhac. Les plaintes qui parvinrent au Gouvernement, déterminèrent encore le changement de sa résidence ; il reçut des lettres de service pour la 16e division militaire.

Il servait dans cette division, au camp de Boulogne, depuis le 11 Février, 1809, et il avait eu le bonheur d'y vivre en bonne harmonie avec ses chefs et ses subordonnés, lorsque, par la plus lâche défection, il a imprimé à son nom un opprobre ineffaçable.

Telle est l'histoire du général Sarrazin, qui n'est, à proprement parler, que celle des travers de son esprit, des torts de son caractère, et de ses nombreuses inconséquences.

Le ministre de la guerre,

Duc de FELTRE.

10 Juillet, 1810;

INTÉRIEUR.

Paris, le 9 Juillet.

Louis, par la grâce de Dieu, etc.

Amsterdam, le 3 Juillet.

Nous avons résolu, comme nous arrêtons, par les présentes lettres patentes et solennelles, d'abdiquer, comme nous abdiquons dans ce moment, le rang et la dignité royale de ce royaume, en faveur de notre bien-aimé fils Napoléon-Louis, et au défaut de celui-ci, en faveur de son frère Charles-LouisNapoléon.

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Décidons, en outre, que, conformément à l'article constituitionnel, la régence demeurera à S. M. la reine, sous la garantie de S. M l'empereur notre frère, secondé par un conseil de régence, qui sera provisoirement composé de nos ministres auxquels nous confions la garde du roi mineur, en attendant le retour de S. M. la reine.

Ordonnons, de plus, que les différens corps, de notre garde sous le commandement en chef de notre grand écuyer le lieute

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nant-général Bruno, et après lui, le général Sels, ferout et contínueront le service auprès du roi mineur de ce royaume, et que les grands officiers de la couronne, ainsi que les officiers civils et militaires de notre maison, resteront de service auprès de sæ haute personne.

Ainsi fait et conclu, le présent acte sous notre signature lequel acte sera porté à la connaissance du corps législatif, où il sera déposé; de quoi seront faites les expéditions et publica tions nécessairės, ete.

Sire,

(Signé)

RAPPORT A L'EMPEREur.

Paris, le 9 Juillet, 1810

LOUIS.

J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de V. M. un acte du roi de Hollande en date du 3 de ce mois, par lequel ce monarque déclare qu'il abdique la couronne en faveur de son fils aîné, laisse, conformement à la constitution, la régence à la reine, et établit un conseil de régence composé de ses ministres.

Un pareil acte, sire, n'aurait dû paraître qu'après avoir été concerté avec V. M.; il ne peut avoir de force sans son approbation, V. M. doit-elle confirmer la disposition prise par le roi de Hollande.

La réunion de la Belgique à la France a détruit l'indépen dance de la Hollande; son systême est devenu nécessairement celui de la France; elle est obligée de prendre part à toutes les guerres maritimes qu'a la France, comme si elle était une de ses provinces. Depuis la création de l'arsenal de l'Escaut et la réunion à la France des provinces composant les départenens des bouches du Rhin et des bouches de l'Escaut, l'existence commerciale de la Hollande est devenue incertaine. Les négocians d'Auvers, de Gand, de Middlebourg, qui peuvent sans entraves étendre leurs spéculations jusqu'aux extrémités de l'empire dont ils font partie, doivent nécessairement faire le commerce que faisait la Hollande. Déjà Rotterdam et Dordrecht sont à la veille de leur ruine, ces villes perdant le commerce du Rhin, qui va directement par la nouvelle frontière, dans les ports de l'Escaut en traversant le Biesboch. La partie de la Hollande encore étrangère à l'empire, est privée des avantages dont jouit la partie qui y est réunie. Obligé cependant de faire cause commune avec la France, la Hollande supportera les charges de cette association sans en recueillir les bienfaits.

La Hollande est accablée sous le poids de sa dette publique qui s'élève de 85 à 90 millions, c'est-à-dire, à un quart de plus que la dette de tout l'empire réuni; et si on projettait une ré

duction par le gouvernement du pays, il ne serait pas en son pouvoir de donner une garantie de l'inviolabilité de cette disposition et de sa fixité, puisque cette dette, même réduite à 30 millions serait encore au-dessus des moyens et des forces réelles de ce pays. On estime que la Hollande paye le triple de ce que paye la France. Le peuple gémit sous les poids de 23 espèces de contributions diverses: la nation hollandaise succombe sous ses contributions; elle ne peut plus les payer.

Et cependant les dépenses nécessaires du gouvernement exi gent que le fardeau soit augmenté. Le budget de la marine ne s'est composé, en 1809, que de trois millions de florins, qui ont été à peine suffisans pour solder les administrateurs, les états majors et le corps de la marine, et entretenir les arsenaux; mais qui n'ont pas permis l'armement d'un seul vaisseau de guerre. Pour satisfaire aux armemens qui ont été ordonnés en 1810, et qui sont le minimum de la force navale propre à la défense de la Hollande, il faudra le triple de cette somme. Le budget de la guerre a fourni à peine à l'entretien des fertéresses et de seize bataillons: et pendant que deux départemens de cette importance sont si loin d'avoir ce qui leur est nécessaire pour soutenir l'honneur et la dignité de l'indépendance l'intérêt de la dette publique a cesse d'être payé; il est arriéré de plus d'un au et demi.

Si dans un tel état de choses V. M. maintient les dernières dispositions, en donnant ainsi à la Hollande un gouvernement provisoire, elle ne fait que prolonger sa douloureuse agonie. Si le gouvernement d'un prince dans la force de l'àge a laissé ce pays dans un tel état de souffrance, que pourrait-il espérer d'une longue minorité! il ne peut donc être sauvé que par un nouvel ordre de choses. Le tems de la force et de la prospérité de la Hollande a été celui où elle faisait partie de la plus grande monarchie qui fût alors en Europe. La réunion au grand empire est le seul état stable où la Hollande puisse désormais se reposer de ses souffrances et de ses longues vicissitudes, et retrouver son ancienne prospérité.

Ainsi V. M. doit prononcer cette réunion pour l'intérêt, je dirai, pour le salut de la Hollande; elle doit s'associer à nos biens, comme elle est associée déjà à nos maux. Mais un autre intérêt indique encore plus impérieusement à V. M. la conduite qu'elle doit tenir.

La Hollande est comme une émanation du territoire de la France, elle est le complément de l'empire; pour posséder le Rhin tout entier, V. M. doit aller jusqu'an Zuyderzée. Alors tous les cours d'eau qui naissent dans la France, ou qui bai gnent la frontière, lui appartiendront jusqu'à la mer. Laisser dans des mains étrangères le débouché de nos rivières, c'est, sire, borner votre puissance à une monarchie mal limitée au lieu d'élever un trône impérial. Laisser dans des mains étran

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