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Les feux de l'infanterie ont été assez bien exécutés. La cavalerie a besoin de travailler. Ensuite, j'ai eu l'honneur de présenter à LL. AA. M. le préfet de Loiret Cher, invité par elles, MM. Lefebvre, receveur-général du département de Loir-et-Cher, Gordeau d'Entraigues, président de canton, lé maire et l'adjoint de Valençay, le juge-de-paix du canton et MM. les officiers de la garnison. LL. AA. ont daigné me témoigner leur satisfaction sur les manœuvres.

A quatre heures je me rendis avec M. le préfet de LoiretCher dans le premier salop, ayant été invités à dîner avec LL. AA.

Les toasts suivans ont été portés :

Le prince Ferdinand. A nos augustes souverains, le grand Napoléon et Marie-Louise son auguste épouse.

Le prince Charles. Aux deux familles impériales et royales de France et d'Autriche.

Le prince Antoine. A l'heureuse union de Napoléon le grand et Marie-Louise.

A cinq heures nous eûmes l'honneur de prendre congé de LL. AA. M. d'Amezaga leur premier écuyer, a offert de leur part à chacun des officiers de la garnison, une montre à répé tition.

Les sous officiers de la garnison et les soldats trois francs. Le prince Ferdinand a en outre ordonné une dot de 600 fr. pour la fille du canton la plus vertueuse et la plus pauvre.

LL. AA. ont pareillement ordonné de faire habiller à leurs frais, huit garçons et huit filles lors de leur première communion, à Pâques prochain.

A six heures a eu lieu le banquet des officiers de la maison, présidé par M. le premier écuyer auquel avaient été invitées les autorités civiles et autres personnes marquantes.

A sept heures, les princes me firent demander pour les accompagner dans la salle du banquet. Des toasts forent portés en leur présence, et LL. AA. y applaudirent avec beaucoup d'enthousiasme. Je vais seulement rapporter à V. Exc. celui du premier écuyer M. d'Amezaga.

A Napoléon le grand et Marie-Louise, la gloire et les "délices de la France et d'Allemagne. Veuille la Providence divine leur accorder une vie longue et heureuse ;”

Dans cette salle était le portrait de S. M. l'empereur et roi, richement et élégamment décoré.

A huit heures j'eus l'honneur d'accompagner LL. AA. voir les illuminations. Tout le château, le parc et les trois cours, au moyen de 8 à 9000 lampions, produisaient un bel effet. Le peuple n'a cessé de crier vive l'empereur! vive l'impé ratrice!

A huit heures et demie, LL. AA. se sont rendues dans la petite galerie, où toutes les personnes invitées les attendaient. Un très-beau feu d'artifice a été trié heureusement sans pluie,

Le peuple a ensuite pénétré dans la seconde cour où on lisait cette inscription placée sur la principale porte d'entrée.

A

A sa majesté l'empereur des Français, roi d'Italie. son auguste épouse, Marie-Louise d'Autriche. Les princes d'Espagne, Ferdinand, Charles, Antoine.

LL. AA. se sont ensuite rendues dans leurs appartemens, où elles ont entendu un concert très-bien exécuté. Les personnes du banquet y ont assisté.

A onze heures, LL. AA. son rentrées dans leurs petits appartemens. C'est ainsi, Monseigneur, que s'est passée la journée d'hier.

Je suis avec un profond respect,

Monseigneur, de votre excellence,

Le très-humble et très-respectueux serviteur,

Valençay, 2 Avril, 1810.

No. VIII.

(Signé)

BERTHEMY.

Copie de la lettre adressée par le prince Ferdinand, à M. le chef d'escadron, Berthemy, gouverneur de Valençay.

Monsieur,

Valançay, le 4 Avril, 1810.

Désirant conférer avec vous sur divers objets qui m'occupent dès long-tems, je vous prie de venir à trois heures après-midi chez M. d'Amezaga, notre premier écuyer. Cette personne jouit seule de notre confiance entière et justement méritée depuis long-tems à cause de sa conduite excellente sous tous les rapports, et de la connaissance parfaite qu'il posséde de nos affaires, lesquelles il a toujours dirigées à notre grand satisfaction et à notre avantage.

M. d'Amezaga qui, de ma part, a eu l'honneur de vous parler des objets susdits, et d'autres qui nous concernent, m'a dit que vous en êtes à présent informé. Ainsi, Monsieur, notre conférence sera courte, et ne vous détournera pas de vos affaires.

Ce qui m'occupe maintenant est pour moi du plus grand intérêt. Mon premier désir est de devenir le fils adoptif de S. M. l'empereur, notre auguste souverain. Je me crois digne de cette adoption, qui serait véritablement le bonheur de ma vie, par mon amour et mon attachement parfaits pour la personne sacrée de S. M. comme par ma soumission et mon obéissance entière à ses intentions et à ses ordres. Je désire en otre bien ardemment sortir de Valançay, parce que cette résidence qui n'a rien que de triste pour nous, ne nous convient. d'ailleurs sous aucun rapport.

J'aime à me confier dans la grandeur des procédés, dans la

bonté généreuse de S. M. I. et R., et à croire que mes vœux les plus ardens seront bientôt remplis.

Agréez, etc.

(Signé)

FERDINAND.

Pour copie conforme.

(Signé) BERTHEMY.

4 Juin, 1810.

Paris, le 3 Juin.

Lettre de l'empereur au ministre de la police générale. "Monsieur le duc d'Otrante, les services que vous nous avez "rendus dans les différentes circonstances qui se sont présen"tées, nous portent à vous confier le gouvernement de Rome, jusqu'à ce que nous ayons pourvu à l'exécution de l'article "8 de l'acte des constitutions du 17 Février dernier."

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"Nous avons déterminé par un décret spécial les pouvoirs "extraordinaires dont les circonstances particuliers où se trou"vent ces départemens, exigent que vous soyez investi. Nous "attendons que vous continuerez, dans ce nouveau poste, a "nous donner des preuves de votre zèle pour notre service et "de votre attachement à notre personne.

"Cette lettre n'étant à autre fin, nous prions Dieu, Monsieur le duc d'Otrante, qu'il vous ait en sa sainte garde.”

A Saint-Cloud, le 3 Juin, 1810.

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Lettre du ministre de la police générale à S. M. I. et R.

Sire,

J'accepte le gouvernement de Rome auquel V. M. a la bonté de m'élever pour récompense des faibles services que j'ai été assez heureux de lui rendre.

Je ne dois pas cependant dissimuler que j'éprouve une peine très-vive en m'éloignant d'elle: je perds à la fois-le bonheur et les lumières que je puisais chaque jour dans ses entretiens.

Si quelque chose peut adoucir ce regret, c'est la pensée que je donne dans cette circonstance par ma résiguation absolue aux volontés de V. M., la plus forte preuve d'un dévouement sans borne à sa personne.

Je suis avec le plus profond respect.

Sire,

De V. M. I. et R.

Le très-humble et très-obéisant serviteur et fidèle sujet.

TOME IV.

(Signé)

LE DUC D'OTRANTE.

S s

Paris, le 3 Juin, 1810.

DÉCRETS IMPÉRIAUX.

Extrait des minutes de la secrétairerie d'état,

Au palais de Saint-Cloud, le 3 Juin, 1810. Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, mediateur de la Suisse, etc. etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Art. 1er. Le duc d'Otrante est nommé gouverneur-général de Rome et des départemens composant la 30e division militaire. 2. Nos ministres sont chargés de l'exécution du présent décret, (Signé) NAPOLÉON.

Par l'empereur.

Le ministre secrétaire-d'état.

(Signé) H. B. duc de BASSANO.

Extrait des minutes de la secrétairerie d'état.

Au palais de Saint-Cloud, le 3 Juin 1810. Napoléon, empereur des Français, roi d'Italie, protecteur de la confédération du Rhin, médiateur de la Suisse, etc. etc. Nous avons décrété et décrétons ce qui suit:

Le duc de Rovego est nommé ministre de la police générale. (Signé) NAPOLÉON.

Par l'empereur,

Le ministre secrétaire d'état,

(Signé) H. B. DUC DE BASSANO.

15 Juin, 1810.

Copie d'une lettre du général Vandamme au ministre de la guerre, datée de Boulogne, le 11 Juin, 1810.

Monseigneur,

Ce matiu j'ai eu l'honneur de faire connaître à votre Excellence, par une dépêche télégraphique que je venais d'acquérir la certitude que le général de brigade Sarrazin, avait passé hier à l'ennemi. Je ne puis que confirmer cette nouvelle, et exposer à votre Excellence les circonstances qui appartiennent à cet événement extraordinaire.

Le 10, au matin, le général Sarrazin, accompagné d'un domestique nègre, s'est embarqué à la petite Garenne, avec un pêcheur du Camier, pour faire la pêche. Arrivé au large, et ayant aperçu un brick anglais, il a forcé l'équipage de le conduire à bord de ce bâtiment, sous prétexte qu'il avait l'ordre d'aller en parlementaire. Une fois à bord du brick, il a ren

voyé son équipage, après avoir donné au patron une déclaration constatant qu'il avait ordonné à ce bateau de pêche de le con> duire à bord du brick anglois pour affaire de service. Ces faits sont établis par les rapports.

Dès que j'ai eu connaissance de cette désertion à l'ennemi, les mots d'ordre ont été changés dans tout l'arrondissement de l'armée; des rondes et patrouilles ont été exactement faites. J'ai, sans délai, ordonné au colonel Vincent, mon premier aide-de-camp, et au capitaine de gendarmerie, Monjovet, commandant la force publique, de se rendre en toute hâte au camp de Gauche, où était la baraque occupée par le général Sarrazin. Tous les papiers ont été saisis; les deux aides-de-camp de ce général et ses do mestiques, ont été envoyés devant le commissaire-général de police, ainsi que les homines composant l'équipage du bateau le Saint-Laurent, et toutes les personnes qu'on soupçonnait avoir eu des relations avec le général Sarrazin, ou qui pouvaient donner des éclaircissemens sur sa conduite.

Cette détermination de cet othicier-général a frappé toute l'armée du plus grand étonnement, et ne peut être attribuée qu'à une espèce de frénésie. Les généraux, tous les chefs, et moimême j'éprouve une surprise d'autant plus forte, que je recevais de la part de ce général les témoignages les plus certains de son zèle, de son amour pour ses devoirs, et de son désir d'assurer le bien du service de S. M. Personne ne déployait une activité plus soutenue, ne s'occupait plus que lui des détails de son commandement, et par les mesures qu'il prenait, ne portait plus à faire croire que tout ce qu'il faisait, tendait à procurer une amélioration dans le service. La veille même de sa fuite, il m'adressa le résultat de la vérification qu'il avait faite de la comptabilité des troupes qu'il commandait. Certes, Monseigneur, d'après ces témoignages parlans, il étoit de toute impossibilité de diriger le plus léger soupçon sur cet officiergénéral.

J'ai l'honneur, etc.
(Signé)

VANDAMME.

Pour copie conforme,
Le secrétaire-général du ministre de la guerre,

(Signé( FRIRION.

Copie d'une lettre écrite au général Harty, chef de l'état-major du camp de Boulogne, par M. Renaud, capitaine adjoint, commandant la deuxième brigade de la quatrième division, datée d'Etaples, le 10 Juin, 1810, à dix heures du soir.

Mon général,

J'ai l'honneur de vous adresser deux rapports que je viens de recevoir, relativement au passage de M. le général Sarrazin à bord d'un brick anglais, dans cette journée; une des patrouilles que j'envoie chaque jour pour surveiller le service de la côte et

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