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Quoique le but principal de. cette expédition n'ait pas été atteint, S. M. espère avec confiance que les avantages qui résultent pour la sûreté de ses domaines, de la poursuite ultérieure de la guerre, se trouveront dans la démolition des arsenaux et chantiers de Flessingue. Ce but important, S. M. doit à la valeur de ses flottes et de ses armées de l'avoir atteint par la réduction de l'île de Walcheren. (d.)

France de porter ses troupes sur le Danube, mais vous ne connaissez donc pas les ressources de l'empire? Sachez que pour faire échouer toutes vos expéditions,l'empereur n'a pas besoin d'employer un seul homme de ses troupes de ligne. Les 16,000 hommes de gendarmerie, qui forment la plus belle cavalerie de l'Europe, et un cavalerie plus nombreuse du quintuple que toute celle' que vous pourriez avoir dans une armée venue par mer; les compagnies départementales et les gardes nationales, sout des forces plus que suffisantes pour faire échouer toutes vos opérations contre le territoire français.

(d) Les Anglais ont fait dans l'tle de Walcheren, des dégâts, évalués à environ 2,000,000 fr. mais ils ont réparé les fortifications de Flessingue du côté de terre, et les ont laissées dans le meilleur état. Cette amélioration est évaluée par nos ingénieurs à 600,000 francs. Ils ont abandonné des boulets, des bombes, des pièces d'artillerie, et ils ont laissé prendre un assez grand nombre de bâtimens.

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Plusieurs étaient chargés d'ef fets d'habillement, et à bord d'un seul, entre autres on a trouvé 15,000 habits. En 'calculant la valeur de ces différens objets, et tout compte fait, il y a à-peu-près balance entre les pertes que nous avons essuyées, et nos bénéfices; et si la perte excédait le profit, ce ne serait pas de 500,000 fr. Les mines faites pour faire sauter l'écluse du grand bassin de Flessingue ont été exécutées avec une telle ignorance ou avec tant de précipitation, qu'elles n'ont point atteint leur but; et qu'elles n'ont pas même attaqué le radier; ce qui fait une différence de plus d'un million. Si le radier avait été endommagé, il aurait fallu deux ans de travaux, et une dépense de deux millions pour que des vaisseaux pussent entrer dans le bassin, tandis qu'avec 300,000 fr. et six mois de tems, l'écluse sera remise en état de servir. Ne dirait-on pas, à entendre ce discours, que les arsenaux et les chantiers de Flessingue sont les arsenaux et les chantiers de Brest. Les chantiers, les ar senaux et le port de l'Escaut sont à Anvers et non pas à Flessingue. Il n'y avait sur le chantier à Flessingue qu'un vaisseau de 64 canons et une frégate. Les Anglais ont détrui ces deux bâtimens, mais il nous ont laissé les bois.

L'expédition des Anglais a produit un bien: elle a levé tous les doutes sur la possibilité de faire remonter l'Escaut par des vaisseaux de ligne tout armés. Nous avons au

TOME IV.

jourd'hui une connaissance si exacte de ce fleuve, que notre escadre est arrivée toute armée à Anvers, et y a mouillé en pleine sûreté. Le bassin d'Anvers doit être achevé dans le cours de l'année, et trente vaisseaux de ligne pourront y être à flot et remis à l'abri des glaces; désormais nos bâtimens feront voile d'Anvers, armés et ayant à bord leurs vivres, leur eau et leur artillerie.

Le ministère anglais se moque du parlement et de l'Europe, quand il ose avancer que dans une guerre de cette nature, un dégât de 300,000fr. fait à un bassin, et un dégât de 200,000 fr. à une cale, pourront être de quelques poid dans la balance. (Les autres 1,500,000 fr. de dégâts, faits à Flessingue, se compo❤ sent de la destruction du magasin général et des autres magasins; mais ces magasins sont inutiles et ne seront pas rétablis.) Dieu veuille que l'Angleterre paie toujours aussi cher les avantages qu'elle pourrait obtenir. Nous lui en offrons, à ce prix, tous les mois, de pareils, bien certains de completter sa ruine avant la in de l'année! Il y a plus. Nous attachons si peu d'importance à Flessingue, ce port nous est si peu nécessaire, que si nous ne voulions empêcher l'Angleterre de tirer vanité d'un mal qu'elle a fait sur le Continent, nous ne dépenserions pas même les 300,000fr. qu'il faut pour réparer l'écluse du bassin. Quant à la cale, ce n'est pas une grande affaire que l'établissement d'une cale

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S. M. a donné des ordres pour que l'on mît devant vos yeux des pièces et papiers qui, à ce qu'elle espère, donueront des informations satisfaisantes au sujet de cette expédition.

Nous avons ordre de vous informer que S.M. a positivement notifié à S. M. suédoise le vœu décidé, que dans ses arrangemens avec la France ou toute autre puissance continentale sur la question de la paix ou de la guerre, elle ne fut mue que par les considé rations résultantes de sa propre situation et de ses intérêts; tandis toutefois que S. M. regrette que la Suède ait trouvé nécessaire d'acheter la paix par des sacrifices considérables, S. M. ne peut pas se plaindre qu'elle l'ait conclue sans sa participation. C'est son désir le plus ardent, qu'il n'arrive aucun événement qui puisse occasioner l'interruption des relations amicales qu'il est dans le désir de S. M. et dans l'intérêt des deux pays de conserver, (e)

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sur un terrein sec; mais nous avious déjà l'intention de supprimer le chantier de Flessin gue; la main-d'œuvre y est trop chère à cause des maladies, et si l'on y avait mis un vaisseau en construction, c'était seulement pour profiter du bois qui s'y trouvait. Nous avons à Anvers, des cales pour dixhuit vaisseaux de guerre, et ces dix-huit vaisseaux y sont sur le chantier; qu'avons-nous donc besoin de disséminer nos ateliers?

(e) La générosité de S.M.B. est vraiement admirable! Quel désintéressement! Lorsque la

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Suède a perdu toutes ses are mées et la plus importante de ses provinces, la seule qui : assurait son indépendance, sans avoir obtenu le moindre secours de l'Angleterre; lorsqu'elle s'est trouvée accablée par la disparition du général Moore, qui, après avoir laissé, pendant plusieurs mois, son ar霎 mée entassée sur ses vaisseaux devant Gothenbourg, est retournée honteusement en Angleterre ; quand elle s'est sacrificée pour la cause de la Grande-Bretagne, sans que f cette puissance ait tiré un seul coup de fusil pour elle; enfiu, lorsque l'Angleterre, avec tous ses vaisseaux, n'ayant pas même su empêcher les Russes de s'emparer des îles d'Aland, l'ennemi menaçant d'entrer dans Stockholm, les Suédois ont été contraints d'acheter la paix; l'on devait donc attendre que l'Angleterre déclarera à la face du monde, par une noble et généreuse politique qu'elle ne reconnaîtra jamais I le démembrement de la Finv lande, et que dès ce moment elle donne à la Suède, la Martinique, Cayenne et Malte, 1 et toutes les acquisitions qu'elle aurait pu faire depuis la guerre, pour dédommager la Suède des pertes qu'elle a faites; car dans une guerre générale, les deux masses combinées font cause commune, et les conquêtes de l'une doivent servir d'indemnité aux pertes de l'autre ; mais une politique aussi élevée, est trop contraire aux idées étroites et à l'égoïsme du cabinet anglais. S. M. britannique est constante dans les principes qui lui ont fait

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