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plus tard, une heure avant la fermeture des corridors; elles en seront averties à l'avance par le son de la cloche.

Les personnes qui ont été détenues, ne peuvent obtenir de permission que pour communiquer en présence du concierge.

59. Les alimens consignés par les créanciers seront distribués aux prisonniers pour dettes tous les trois jours, dès neuf heures du matin.

60. Les prisonniers pour dettes ne peuvent jamais, et dans aucun cas, être confondus avec les prisouniers d'une autrè classe, soit à la promenade, soit ailleurs,

L'article 33 des dispositions générales ne leur est point applicable; mais il leur est défendu de placer des fourneaux ou autres ustensiles de cuisine dans les corridors, d'y déposer leurs ordures, ni residus d'alimens; il leur est enjoint de les descendre dans le lieu qui leur sera indiqué par le concierge,

Le concierge veillera avec le plus grand soin à ce que l'usage. du charbon ne donne lieu à aucun inconvénient, et à ce que tous les fourneaux soient éteints une demi-heure avant l'époque fixée pour l'extinction des lumières.

Dispositions particulières pour les enfans détenus par forme de correction paternelle.

61. Les enfans détenus par forme de correction paternelle, seront inscrits sur un registre particulier.

Ils seront placés dans des locaux séparés et complettement isolés hors de la vue des autres prisonniers; ils seront logés seuls, et n'auront de communication dans la prison qu'avec le concierge et leur instituteur surveillant.

62. Les surveillans enseigneront aux enfans à lire, écrire et compter, ils les feront travailler, et ils conduiront ceux qui professent la religion catholique à la messe, ainsi qu'il est prescrit à l'article 48. Ils y seront dans un endroit séparé des autres détenus; les chambres de ces enfans seront ouvertes et fermées aux mêmes heures que pour les prisonniers travailleurs.

Les surveillans ne les quitteront que pour le coucher, ils les accompagneront à la promenade, et ils ne permettront pas qu'ils communiquent avec les autres.

63. Les personnes de dehors qui auront obtenu la permission de communiquer avec eux, ne pourront le faire qu'en présence des surveillans, et dans leur logement.

64. Nos précédentes ordonnances concernant la police in. térieure des prisons, notamment celles des 27 Vendémiaire an 10, et 19 Prairial an 12, continueront d'être exécutées dans toutes celles de leurs dispositions auxquelles il n'est point dérogé par la présente.

65. Les inspecteurs des prisons sont aussi chargés de veiller à l'exécution de la présente ordonnance, ils feront, à cet effet, des visites journalières dans ces maisons le matin où le sior,

seuls ou avec le concierge ou autres employés, et ils feront chaque jour leur rapport, qui sera mis sous nos yeux avant dix heures du matin.

66. La présente ordonnance sera imprimée, elle sera affichée au greffe, dans les guichets, dans les cours et parloirs, ainsi que dans les chambres et dortoirs des prisonniers.

Il est défendu aux prisonniers et aux employés de l'enlever ou la déchirer.

Les employés qui se permettraient cette contravention, seront destitués.

Les prisonniers qui s'en rendraient coupables, seront mis à la chambre de punition pendant cinq jours. Si le coupable n'était point connu, les détenus de la chambre ou du dortoir seront punis par la privation de communication avec les personnes du dehors pendant dix jours, et de la promenade pendant le même tems.

Londres, le 23 Janvier.

Discours d'ouverture du
Parlement.

Milords et Messieurs,

S. M. nous commande de vous exprimer son profond regret de ce que les efforts de l'empereur d'Autriche contre l'ambition (a) et la violence de la France sont devenus inutiles, et de ce que S. M. I. a été forcée d'abandonner la lutte et de conclure une paix désavantageuse. Quoique la guerre ait été entreprise par ce monarque sans encouragement de la part de S. M; S. M. a fait, pour secourir l'Autriche, tous les efforts qui semblaient compatibles avec le véritable soutien de ses alliés, et le bien et l'intérêt de ses propres domaines.

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Notes sur le discours d'ouverture du parlement d'Angleterre.

(a) Quelle grossièreté de style! Si l'Autriche avait été, victorieuse, et si ses armées étaient parvenues sur les bords du Rhin, on entendrait aujourd'hui l'Angleterre se vanter d'avoir contribué à relever la monarchie autrichienne, et à rétablir sa puissance. L'Angleterre seule auroit tout fait. Mais l'entreprise de l'Autriche n'a eu pour elle que de malheureux résultats: le cabinet britannique la désavoue: il suit en cela l'usage constant de l'Angleterre, et bientôt il faudra croire que des frégates anglaises ne sont pas venues à Trieste pour apporter les subsides de l'Angleterre; que le cabinet de Londres n'a eu aucune connaissance des projets de la cour de Vienne: que,

Une attaque sur les armemens et les établissemens maritimes de la France dans l'Escaut fournissait la fois une perspective de détruire une force naissante, qui tous les jours devenait plus à craindre pour la sûreté de ce pays, (b) et celle de détourner les efforts de la France de l'objet important de renforcer ses armées sur le Danube, et de réprimer l'esprit de résistauce qui se manifestait dans le nord de l'Allemagne.

Ces considérations déterminèrent S. M. à employer ses forces dans une expédition sur l'Escaut.(c)

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(c) Excellente logique! Si vous vonliez exciter la révolte dans le nord de l'Allemagne, c'est à l'embouchure de l'Elbe, et non pas dans l'île de Walcheren, qu'il fallait débarquer; mais il n'y avait point à Hambourg de vaisseaux et d'arsenaux à incendier. Vos expéditions ne sont que des expéditions incendiaires !

Quel succès pouviez vous attendre? il ne fallait pas beaucoup de pénétration pour sentir que du moment où vous attaqueriez le territoire sacré, des millions de bras, qui ne pouvaient pas se lever pour aller combattre en Allemagne, étaient toujours prêts à se lever pours ecourir leurs foyers, et rivaliseraient de courage et d'enthousiasme pour les

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fendre! Attaquer la France, ce n'était pas empêcher l'empereur de disposer de ses troupes pour vaincre l'Allemagne; c'était, au contraire, lui donner une nouvelle armée d'hommes, qu'une fois -enrôlés, l'empereur pourrait retenir sous les drapeaux autant qu'il le jugerait convenable. Le cabinet britannique connaît bien peu la France, et ne connait pas davantage l'empereur! Il n'a pas encore su juger les circonstances actuelles. Si l'on avait demandé à l'empereur ce que l'Angleterre devrait faire pour servir ses intérêts, il lui aurait sans doute conseillé de violer le territoire de la France, certain que le résultat de cette expédition serait de lui donner une armée toute équipée, qui, après avoir culbuté les Anglais dans la iner, pourrait se porter sur le Rhin, sur le Weser, et de là, sur le Danube. Si la guerre avec l'Autriche avait continué les 100,000 hommes de gardes nationales, réunis dans la Belgique, après avoir repoussé les Anglais, auraient pris leur direction sur le 8e corps, et auraient joint l'armée destinée à agir contre la Bohème. Rien n'était plus facile que de profiter de leur enthousiasme. La preuve en est, que beaucoup d'hommes des gardes nationales une fois sortis de leurs foyers, et revenus à la vie militaire, n'ont plus voulu la quitter sans avoir tenté encore quelques glorieux hasards, et qu'ils ont pris parti dans plusieurs nouveaux régimens, appelés régimens des gardes na

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tionaux de la garde, régimens qui ne seront composés que d'hommes tirés des gardes nationales, et qui vont marcher sur l'Espagne. Il faut que les hommes qui conduisent le cabinet anglais soient bien ignorans, puisqu'ils ne connaissent pas la différence qu'il y a entre l'esprit de la monarchie française et l'esprit de l'empire français, entre la cour royale et entre la cour impériale! Les tems sont changés : l'univers entier le sait: les Anglais seuls sont dans l'avenglement! Mais ce qu'il y a de plus particulier, c'est que cette áttaque, en créant à la France de nouvelles forces militaires, lui a procuré de nouvelles ressources de finances; les centimes de guerre qui étaient supprimés depuis plusieurs années, ont été rétablis volon. tairement et par une simple décision patriotique des con seils généraux de la plupart des départemens menacés, et ont suffi aux dépenses de cette armée, levée conime par enchantement, ce qui n'a rien fait ajouter aux dépenses du budget. Les Français ont fait ce raisonnement: l'empereur a supprimé les centimes de guerre, quand les motifs qui les avaient fait imposer n'existaient plus; l'ennemi s'approche de nos frontières; il est donc juste de les payer comme auparavant.

Ces ressources données par le patriotisme et le bons sens des départemens du nord, seront définitivement autorisés par la loi sur les finances de

1810.

Vous vouliez empêcher la

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