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le Royaume de la Nouvelle-Espagne , est complètement publiée.

C'est dans ce dernier ouvrage que M. de Humboldt a réuni ses observations sur les mines et sur la constitution minérale du Mexique, et c'est de ces observations que nous nous proposons de donner un extrait.

Si l'on se rappelle que la Nouvelle-Espagne a fourni depuis trois siècles une masse immense d'or et d'argent, qu'aujourd'hui son produit annuel en métaux précieux excède la totalité du produit annuel des antres mines d'or et d'argent connues dans les deux continens; que cette contrée, traversée par la chaîne des Cordillères dont les flancs recèlent tant de richesses minérales , présente en outre un grand nombre de volcans , on sentira qu'elle devait offrir un champ vaste d'observations à un savant voyageur tel que M. de Humboldt, et dèslors on doit désirer vivement de connaître la description physique qu'il en a donnée.

Avant de commencer cette Notice minéralogique sur le Mexique , à laquelle nous devons nous borner ici, pour ne pas nous écarter du but de ce Journal , nous croyons devoir donner à nos lecteurs une idée de l'ensemble, de l'ouvrage de M. de Humboldt.

\JEssai politique sur la Nouvelle - Espagne idée gêné, est partage en six livres. raiedei*£<

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Le premier offre des considerations génerales sur la housur l'étendue et l'aspect physique de la Nou- ^tlU-Espavelle - Espagne: l'auteur rapporte un grand nombre de mesures barométriques et trigonométriques, qui font connaître la grande élévation et les inégalités du sol ; inégalités qui ont

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la plus grande influence sur le climat, l'agriculture , le commerce et la défense des côtes.

Le second livre traite de la population générale et de la division des castes.

Le troisième présente la statistique particulière de toutes les intendances.

Le quatrième livre est consacré à décrire l'état actuel de l'agriculture et de l'exploitation des mines. C'est de cette dernière partie que nous allons donner ici un extrait; elle est l'objet du chap. XI qui est très - étendu , formant à lui seul près d'un cinquième de tout l'ouvrage.

Dans le cinquième livre, l'auteur traite des progrès des manufactures et du commerce.

Enfin le sixième contient des recherches sur les revenus de l'Etat, et sur la défense militaire du pays.

En outre, M. deHumboldt, dans une introduction géographique , établit les moyens dont il s'est servi pour tracer sa carte de la Nouvelle-Espagne; dans les provinces qu'il a parcourues , il- a déterminé lui-même la position des principaux points par des observations astronomiques et trigonométriques; pour les détails , ainsi que pour les provinces qu'il n'a pas visitées, il a fait usage d'un grand nombre de matériaux précieux, de cartes manuscrites, qui lui ont été communiquées à Mexico et dont il discute l'exactitude.

Vingt planches sont jointes à l'ouvrage de M. deHumboldt, savoir;

Une carte générale de la Nouvelle-Espagne et des pays limitrophes (1).

Une autre carte plus détaillée de la NouvelleEspagne en deux feuilles: toutes les hauteurs observées y sont indiquées en mètres et en toises; 3i2 points célèbres par leur mines , les cimes de montagnes, et surtout celles des volcans, y sont marquées. L'échelle de cette carte est double de celle de la première.

Une carte particulière dela vallée de Mexico ou de l'ancien Ténochtitlan, sur une échelle beaucoup plus grande que les précédentes: elle est à peu près le quart des cartes de Cassini.

Plusieurs cartes , l'une de la partie orientale du Mexique depuis Mexico jusqu'à Vera-Cruz, les autres de différentes routes principales de l'intérieur du pays, et celle de Mexico à Acapulco.

Une carte dite des fausses positions , dans laquelle l'auteur présente les fausses positions attribuées jusqu'ici aux ports de Vera-Cruz, d'Acapulco et de Mexico dans les cartes les plus accréditées (2).

Deux plans des ports de Vera-Cruz et d'Acapulco.

Un profil du fameux canal de Huehuetoca qui sert à préserver la capitale des inondations.

(1) Cette carte existe également dans l'édition Jb-8°.

(2) M. de Humboldt fait voirque dans les meilleures cartes ces villes étaient placées trop à l'Ouest de deux degrés de longitude; il en a déterminé la vraie position par de» observations astronomiques. 11 parait que des ingénieurs mexicains avaient récemment reconnu et rectifié cette erreur.

Trois coupes verticales du sol .de la Nouvelle-Espagne , l'une de l'Est à l'Ouest depuis Vera-Cruz jusqu'au-delà de Mexico, les deux autres du Sud au Nord, depuis Acapulco jusqu'à Mexico et de Mexico à Guanaxuato.

Ces trois coupes sont d'un très-grand intérêt , elles font sentir la structure de cet énorme plateau si élevé; la nature des roches de la surface y est indiquée (i).

Une seule planche renferme plusieurs petites cartes destinées à représenter les différentes parties de l'Amérique, où l'on a proposé d'établir des canaux de communication entre les deux mers.

Enfin f deux planches imprimées en couleur, représentant des vues de deux fameux volcans, celui de Puebla, aux environs de Mexico, et celui d'Orizaba , aux environs de Vera-Cruz.

Toutes ces planches sont gravées avec le plus grand soin, on peut même dire avec luxe.

Plusieurs parties des cartes paraîtront moins chargées d'indications que d'autres cartes connues des mêmes pays. M. de Humboldt déclare qu'il a rejeté toute indication qui ne lui a pas paru suffisamment appuyée. Il remarque que l'on trouve sur beaucoup de cartes du Mexique des lieux dont on ignore entièrement l'existence dans le pays même ; que dans d'autres on a omis des points très-importans, tels que la ville de Guanaxuato qui a 70,000 habitans.

(1) Dans l'édition z'n-8°. on a réuni les deux premières de ces coupes en une seule réduite au tiers.

Tel est en peu de mots l'idée que l'on doit se former de l'ouvrage de M. de Humboldt ; nous allons maintenant donner un extrait plus détaillé de tout ce qui a rapport aux raines du Mexique.

Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir nous étendre également sur toutes les autres

fiarties qui nous ont vivement intéressé; mais e court exposé que nous venons d'en donner suffira pour faire juger de l'utilité du travail et de l'étendue des recherches de M. de Humboldt. On ne peut qu'admirer le zèle et l'activité infatigable de cet illustre voyageur , surtout lorsque l'on pense que ce grand ouvrage sur la Nouvelle-Espagne est le fruit d'un court séjour d'une année dans cette contrée.

Au reste, il est presque superflu de faire ici l'éloge de M. de Humboldt, auquel les savans et les Journaux scientifiques de toute l'Europe ont depuis long-tems payé le juste tribut de louange qui lui est dû.

Certes, il est bien rare de voir un homme riche et d'un rang distingué , quitter sa patrie , et renoncera toutes les jouissances domestiques pour cultiver les sciences , sacrifier sa fortune , et exposer sa vie pour aller dans les pays lointains observer la nature ; mais lorsque ce même homme joint à un zèle et à un dévouement aussi peu commun, une grande étendue de connaissances , une constance infatigable dans les recherches , et surtout un talent extraordinaire pour les grands rapprochemens et les considérations générales, il est au-dessus de tout éloge.

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