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N°. 72. AVRIL 1811

AVERTISSEMENT.

Toutes les personnes qui ont participé jusqu'à présent, ou ni voudraient participerpar la suite, auJournal des Mines, )it parleur correspondance, soit par l'envoi de Mémoires t Ouvrages relatifs à la Minéralogie et aux diverses Sciences ui se rapportent à l'Art des Mines et qui tendent à son perictionnement, sont invitées à faire parvenir leurs Lettres I Mémoires, sous le couvert de M. le Conseiller d'Etat •irecteur-général des Mines, à M. Gillet-Laumont, Inspecîur-général des Mines. Cet Inspecteur est particulièrement barge, avec M. Tremery, Ingénieur des Mines, du travail présenter à M. le Directeur-général, sur le choix des Méloires, soit scientifiques , soit administratifs, qui doivent ntrer dans la composition du Journal des Mines; et sur )ut ce qui concerne la publication de cet Ouvrage.

TATISTIQUE MINÉRALOGIQUE DU DÉPARTEMENT DE LA DOIRE.

»r M. D'aubuisson , Ingénieur en chef au Corps impérial des Mines.

-je département de la Doire, qui faisait autreais partie du Piémont, est formé du duché 'Aoste , et du Canavois dont Ivrée était la caitale.

11 s'étend entre les 45° 8' et les 45° de latitude; t entre les 40 17' et les 5° 34' de longitude , à Ouest du méridien de Paris.

Volume 29. Q

Nous diviserons en trois parties sa statis tique minéralogique : dans la première, nom ferons connaître sa constitution physique; dam la seconde , nous donnerons un aperçu de a constitution minéralogique; et la troisième trai tera des mines et autres établissemens métal lurgiques actuellement en activité.

PREMIÈRE PARTIE.

*

Constitution physique.

Sous le nom de constitution physique d'ur pays, nous comprenons ce qui est relatif aui inégalités du sol, et aux effets qui en résulten sur le cour* des eaux, le climat, etc. Position La chaîne des Alpes qui sépare l'Italie di topographi- l'Anemone et de la Suisse, s'étend de l'E.N.E.; l'O. S. O. jusqu'au Mont-Blanc : au-delà de cetfi montagne , elle change de direction , et tourm brusquement vers le midi : cyest dans l'angle ou l'intérieur du coude qu'elle forme, en & repliant ainsi, qu'est placé le département à la Doire. Sa surface est à peu près carrée, ( comprend environ 55oo kilomètres carrés. Ses limites sont: Limitei. i°- Au Nord , le faîte ùes^é/pes Pennine:

Ces Alpes sont celles comprises entre le Mont Rose , et le Mont-Blanc inclusivement : leu nom vient du mot Celtepenn, qui signifie mol tagne. Au milieu de celles dont nous parlon qui sont les plus élevées de l'Europe, sur haut du passage du Grand-Saint-Bernard, trouvait un temple consacré au Dieu des mor tagnes, que les Romains, d'après les Celtes

ppelèrent Deus Penninus , et ensuite Jovis
enninus. De là la dénomination à'Alpes Pen-
ines. César les nommaient Alpes summae.
2°. A l'Ouest, depuis le Mont-Blanc jusqu'au
lont-Iseran, le faite des Alpes Graies {Alpes
"ajae), qui se prolongent ensuite jusqu'au
[ont-Cenis.

3°. Au Sud, une ligne menée du sommet du
[ont-Iseran, sur la crête du rameau des monta-
aes qui séparent la vallée de l'Orco, de la vallée
s la Stura. Du pied de ce rameau, la ligne se
rolonge quelque tems le long du Melon; et
nis, traversant les plaines du Piémont, elle
xmtit perpendiculairement au Pô, qu'elle suit
isuite jusqu'au confluent de la Doire-Baltée ,
ni a donné son nom au département.
4°. A l'Est, la crête du rameau qui se dé-
iche du Mont-Rose , et se dirige vers le Sud.
u pied de ce rameau, la ligne de démarca-
on longe les sommités des collines qui do-
nnent la rive gauche de la Doire ; elle passe
isuite au milieu du lac de Viveron , d'où
lie se dirige vers la Doire qu'elle suit jusqu'à
>n confluent.

Le département est un des plus montueux de Aspect gé
Empire, le Mont-Blanc, le Mont-Rose, et le néraL
lont-Cervin qui le bordent au Nord, sont les
lus hautes montagnes de l'ancien continent,
iles ont près de 5 mille mètres. Immédiatement
a-dessous du faîte qui les supporte, se trouve
n grand massif du terrain qui a 4 ou 5 myria-
lètres de large et dont l'élévation générale sur
i mer est de deux mille mètres : il est découpé
ir des vallées étroites et profondes, qui sont
s seules parties habitées et cultivées dans le

pays. Au pied de ce massif, commencent le*] fertiles plaines du Piémont et de la Ldmbardie

3uine sont plus qu'à 2 ou 3oo mètres au-dessus u niveau de la mer. De sorte que la partie septentrionale du département, séjour éternel' des frimas, est couverte de glaciers et de, neiges perpétuelles, tandis que la portion méridionale appartient déjà aux plaines brûlantes de l'Italie. Division Le département, considéré sous le rapport au départe- physique, présente ti'Qis parties : 10. Le massif de montagnes situé au Nord; 20. un massif moins considérable en hauteur vers l'Ouest," lequel, avec les appendices , forme une bande de terrain au Sud du premier. 3°. Les plaine? comprises entre cette bande et le Pô.

Cette division naturelle correspond , à peu* près, à la division politique en trois arrondis-* semens, celui d'Aoste, celui d'Ivrée, et celuidflj

Çhivas.

I

Avant de passer à la description de ces trois arrondisse^ mens, je rappellerai succinctement quelques termes degéo^ graphie-physique que j'emploîrai fréquemment.

Une chaîne de montagnes comprise entre deux plaines ou deux grands cours d'eau , tels sont ici le Rhône et le Pô, présente deux grandes faces ou pentes , connues sous le nom de versans } et qui se réunissent à leur partie supérieure en une ligne appelée le faîte (ji/ga montium). Chacun des deux versans est sillonné par des vallées le plus souvent perpendiculaires ou presque perpendiculaires à cette ligne. Les massifs de terrain compris entre deux vallées voisines, forment des rameaux ou bras de montagnes , auxquels les1 ingénieurs-géographes français donnent ordinairement le) nom de contre-forts. Leurs dures pentes portent aussi celui de versans , et leur faite prend souvent celui de crête. Dans le milieu d'une grande chaîne , ils se réunissent au faîte , t peu près comme les côtes se joignent à l'épine du dos : la ment.

.fiction de deux rameaux opposés , un de chaque versant, roduit ordinairement une protubérance ou cime ; et celle : deux vallées opposées donne lieu , au contraire, à une .'pression ou coi. En général , oh donne le nom de cime à .ut exhaussement brusque dans un faite ou dans une crête, celui de col, à toute dépression notable dans ce même faite i cette même crête : un col est ainsi le passage naturel par quel on communique d'un versant à l'autre.

Arrondissement d'Aoste.

Le pays d'Aoste, avons nous dit, est formé constituai le massif montagneux situé au Nord du tion de Vu épartement. IL est traversé dans son milieu , romUs8e" t de l'Ouest à l'Est, par la vallée de la Doire,

laquelle aboutissent perpendiculairement 'autres vallées d'un ordre inférieur. Lorsqu'on st au centre de la contrée, à la ville d'Aoste , n se trouve dans un cadre formé par quatre randes chaînes, et dont on ne peut sortir que ar des cols très-élevés, couverts de neige penant les trois quarts de l'année , en exceptant )utefois l'étroite issue, par laquelle la Doire ébouche dans les plaines du Piémont: (ce assage était autrefois défendu par le fort de ard).

Pour nous faire une idée exacte de la constiition. physique de ce pays j rappelons-nous u'il est situé exactement dans l'angle formé Qx environs du Mont-Blanc , par la rencon"e des Alpes Pennines avec les Alpes Graies. 'bservons maintenant que les premières, à artir du Mont-Rose, étendent vers le Sud une Me à peu près parallèle aux secondes ; et que e celles-ci, un peu au Nord du Mont-Iseran ,

se détache un erand rameau parallèle aux

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