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mercure.

du Mexique contiennent de l'or. .Celui de Guanaxuato donne environ un marc d'or contre 36o marcs d'argent. A Villalpando, près de Guanaxuato , dans la mine de Santa-Cruz, le filon principal est traversé par un grand nombre de petits filons terreux (filons pourris), si riches en or, quoique ce métal n'y soit pas visible , que pour empêcher la fraude, on force les mineurs de se baigner dans une grande cuve au sortir de la mine. Mrnesde $. 11. Le mercure existe en beaucoup d'endroits du Mexique , surtout entre les 190 et 22' de latitude. Il est peu de contrées qui présente autant d'indices de mercure sulfuré. L'auteur cite un grand nombre d'endroits où l'on a fait des recherches, mais avec peu d'intelligence et de zèle , malgré l'extrême importance que devrait mettre la colonie à posséder dans son sein des mines de mercure, ce métal étant d'une nécessité absolue pour traiter les minerais d'argent. En 1804, on n'exploitait du mercure que dans deux endroits, et on n'en retirait qu'une très-petite quantité.

Le mercure sulfuré se présente au Mexique dans deux gisemens très-difl'érens, dont le dernier surtout est très-extraordinaire.

i*. En couches dans des terrains secondaires. On l'observe au Durasno, entre Tierra Nueva et San-Luis de la Paz. La couche de cinabre est horizontale, et repose immédiatement sur le porphyre; elle est recouverte par de l'argile schisteuse, celle-ci par une couche de houille schisteuse d'un mètre d'épaisseur, sur laquelle on trouve au jour une nouvelle couche d'argile schisteuse mêlée de débris végétaux.

2*. Enfilons dans des porphyres trapéens. Ce singulier gisement de cinabre existe à SanJuan de la Cnica. C'est un filon de cinabre de 2, 3 et même 6 mètres de puissance, qui traverse non un grès ni un schiste argileux, mais un véritable porphyre à hase de pechstein {pechslein-porp/'iyr) divisé en boules concentriques , dont l'intérieuresttapisséde calcédoine mamelonnée {hyalité) : le minerai y est très-riche, mais peu abondant.

On trouve aussi au mont Fraile , près de la ville de San-Felipe, un iilon de cinabre dans un porphyre à base de hornstein; cette roche est aussi traversée 'par des filons djétain: elle est indubitablement plus ancienne que le porphyre de la Chica.

S- 12. Le cuivre est exploité dans la partie du Mines de Mexique à l'Ouest de la capitale, dans les deux cuivre, provin ces de Valladolid et de Guàdalaxara. Celleci a fourni en 1802, 9200 arobas de cuivre (n5ooo kilogr.). Il y a aussi des mines de cuivre vers le nord, dans le Nouveau Mexique. Le minerai paraît être du cuivre oxydulé, du cuivre sulfuré et du cuivre natif.

• S. i3. heplomb est très-abondant dans le Nord- Mines de Est de la Nouvelle-Espagne, surtout dans le Plombroyaume du Nouveau-Léon, dans la province /

du Nouveau-Saint-Ander, et dans le district de Zimapan. On s'occupe trop peu de l'exploitation de ce métal, dans un pays où une partie des minerais d'argent est traitée par la fonte.

S- 14. Lejèr est plus abondant au Mexique Mines de

Stf'on ne le croit communément. On y trouve des ferIons de fer oxydulé fibreux dans le gneiss ^avec durer sulfuré magnétique ; ailleurs on a reconnu

un amas énorme de fer brun magnétique. L'auteur cite avec soin tous les lieux où l'on trouve des mines de fer dans la Nouvelle-Espagne, afm de prouver, par ces indications positives, combien on a eu tort de supposer que les mines de fer appartenaient exclusivement sur le globe aux régions les plus septentrionales de la zone tempérée.

L'exploitation du fer est aussi négligée que celles du plomb et du mercure : on préfère en tirer d'Europe (1). Minesd'é- §'-1^. U étain est exploité au Mexique ; on le taiu. retire, par le lavage des terrains d'alluvion, de

l'intendanc*deGuanaxuatoauNorddeMexico, et de celle de Guadalaxara à l'Est. Sa mine la plus commune estl'étain oxydé concrétionné , jusqu'à présent si rare en Europe. Il paraît que cet étain oxydé concrétionné se trouve originairement dans lès filons qui traversent les porphyres trapéens; mais on ne les exploite*pas , l'étain étant plus facile à obtenir par le lavage des terres des ravins. Autres mé- S 1.6. L'antimoine est assez commun à Catorce

taux.

(1) M. de Humboldt parle ici du fer météorique qui a été trouvé au Mexique en plusieurs endroits , notamment à Zacatecas , Charcas et Durango. C'est M. Sonneschmidtqui l'a fait connaître. La masse de. Zacatecas pesait encore il y a dix ans 1000 kilogrammes.'

Nous avons publié dans ce Journal ( nu. i 5i , p. ^o) , une Note de M. Cliladni , où il est question du fer météorique de Zacatecas; mais quant aux pierres tombées au Mexique . entre Cicuic et Quivira , dont il est question dans la même Note , M. de Humboldt paraît regarder cette assertion comme fabuleuse , la position géographique de ces deux endroits étant aujourd'hui totalement inconnue.

et ailleurs. —Le manganèse et le cobalt n'ont
point encore été reconnus au Mexique. —Le
zinc ne s'y trouve qu'à l'état de zinc sulfuré.
T— On a trouvé de l'arsenic sulfuré jaune à
Zimapan. . .

§. 17. La houille paraît n'exister que dans le Houille. Nord de la Nouvelle-Espagne, au NouveauMexique. Ce combustible minéral est en général assez rare dans toutes les Cordillères: cependant M. deHumboldt a observé dans l'Amérique méridionale, dans la vallée de Bogota, une couche de bouille à 25oo mètres au-dessus de la mer.

S- 18. Le muriate de soude n'existe pas au Muriate de Mexique en masses considérables, mais il est surabondamment disséminé dans les terrains argileux qui recouvrent Je dos de la Cordillère; le plateau du Mexique ressemble , sous ce rapport, à ceux du Thibet et de la Tartarie. On lessive ces terres pour en obtenir le sel. On prétend que la première couche seule est salifère, que la seconde ne l'est pas, mais qu'elle le devient ensuite naturellement, et qu'elle est à son tour exploitable quelques mois après l'enlèvement de la couche supérieure. M. Delrio s'est proposé de faire des recherches sur ce phénomène.

Ces terres contiennent, outre le muriate de soude, du muriate de chaux, des nitrates de potasse et de chaux, et du carbonate de soude.

L'intendance de Mexico surtout est couverte, dans beaucoup d'endroits, de ces terres salines. Le lac de Tezcuco, quiavoisine la capitale, est salé, et ce qui est remarquable, il est placé entre deux lacs d'eau-douce.

La mine de sel la plus abondante du Mexique

est le fameux lac de Penon-Blanco, situé sur la pente de la Cordillère, au pied d'un rocher de granite, entre San-Luis Potosi etZacatecas. Il se dessèche chaque année au mois de décembre. On exploite, au profit du Gouvernement, la vase argileuse de son fonds ; elle donne la à i3 pour 100 de muriate de soude impur et terreux: on en retire i5o mille fanegas (environ 160 mille hectolitres, ou 3^o mille quintaux (1).

Il y a aussi des marais salans sur les côtes de la mer du Sud, près de Colima.

Les usines d'amalgamation consomment la majeure partie du muriate de soude exploité au Mexique; les habitans emploient peu de sel en assaisonnement, ils préfèrent l'usage du piment (2). Carbonate $. 19. Le carbonate de soude est aussi une substance saline très-abondante au Mexique (3). Nous avons dit plus haut qu'il était mélangé dans certaines terres avec le muriate de soude. Dans plusieurs endroits, c'est le carbonate de soude qui domine ; il est surtout abondant vers le mois d'octobre : on lessive ces terres , et on en extrait quelquefois jusqu'à un tiers de leur poids de carbonate de soude. Il y a aussi des lacs dont les eaux sont chargées de ce sel,

de soude.

(1) Le fanpga vaut un peii moins des j de l'hectolitre , et l'hectolitre de sel pèse environ a quintaux poids c'e marc.

(2) M. de Huniboldt estime qu'on ne consomme pas au Mexique, en assaisonnement , plus d'une livre de sel chaque année par individu , tandis que cetle consommation s'élève à 12 livres en Europe.

(3) Il y est désigné sous le nom mexicain de tequesquite.

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