Page images
PDF
EPUB

Louis-Joseph d'Albert naquit le 1 avril 1672, et porta, dans sa jeunesse, le nom de chevalier d'Albert. Il commença à servir en qualité de volontaire attaché à la première compagnie des grenadiers du régiment de Champagne, pendant les siéges de Philippsbourg et Mannheim. Il se trouva, en 1690, en qualité de capitaine du régiment Royal-étranger au combat de Fleurus, et le lendemain, 1 juillet, à la bataille générale, où il reçut deux coups de feu, dont l'un à travers du corps : cette blessure a eu des suites fàcheuses, parce qu'on n'a jamais pu retirer une balle qui s'arrêta dans le corps. Il commanda le régiment Dauphin-dragons, dont il était mestre-de-camp, à la prise de Namur, le 5 mai 1692; au combat de Steenkerque, le 3 août 1693, où il reçut deux coups de baïonnette; et dans plusieurs autres actions mémorables, où il fut encore blessé et où il donna des preuves d'une grande valeur. En 1695, étant demeuré à Paris avec congé du roi pour des affaires, il reçut ordre de rejoindre son régiment qui était dans Namur, que les ennemis assiégeaient; il y courut, se déguisa à Dinant en batelier, demeura quelques jours dans le camp des assiégeants, passa la Meuse à la nage en leur présence, et entra dans la ville, où il fut blessé à l'attaque du fort de Coquelet, que son régiment défendait. En 1700, accusé de duel contre le comte Rantzau, danois, il reçut ordre du roi de se remettre à la conciergerie, mais il prit le large, et ne revint que longtemps après dans cette prison: il fut cassé pour sa désobéissance, et le roi voulut que le dauphin disposât de son régiment de dragons qu'il avait. En 1703, il passa en Bavière avec le maréchal de Villars; il s'attacha à la cour de Maximilien-Emmanuel, électeur de Bavière, qui le créa lieutenant-général; connu alors sous le nom de comte d'Albert, il se trouva à la jonction de l'armée de France avec celle de Bavière. En 1704, le ministre Monasterol, revenant à Paris de la part de l'électeur, présenta au roi le comte d'Albert, qui allait servir en Espagne. Il devint ensuite chambellan, ministre et colonel des gardes de l'électeur. En 1714, il fut envoyé extraordinaire de Bavière à Madrid, où le roi lui accorda les entrées de la chambre.

Le comte Albert épousa, le 14 mars 1715, Marie-MadelaineHonorine de Berghes, en présence de l'électeur de Bavière, qui l'avait aimée publiquement. La noce fut célébrée à Compiègne, sans aucun parent du comte d'Albert. Ce mariage avait toujours été rejeté par le duc de Chevreuse, mais la mort du duc leva le principal obstacle. Outre les solides avantages que fit l'électeur au comte d'Albert, il y ajouta toute l'aisance de la vie, en le faisant son grand-écuyer, avec la permission du roi Louis XIV. Il fut ensuite nommé grand-bailli de Liége, par l'électeur de Cologne, prince-évêque de Liége, frère de l'électeur de Bavière, et installé le 2 avril de la même année (1).

Après la mort du prince de Berghes, le comte d'Albert hérita, du chef de sa femme, de grands biens, qui lui furent longtemps disputés par ses belles-sœurs et par les créanciers du prince défunt,

1721. Le greffier de Feluy, Robert de Lalieux, mourut le 2 août. Né à Bornival, le 19 janvier 1642, de Guillaume de Lalieux et de Robertine Philippe de Martinal, il montra dès sa plus tendre jeunesse d'heureuses dispositions pour l'étude. Il fit avec succès ses humanités au collége de Nivelles, et, à l'âge de 16 ans, il se rendit à Douai, pour y étudier en philosophie. S'étant déterminé à l'étude du droit, il en suivit les cours à la même université et y fut reçu licencié, le 2 octobre 1662. Désirant visiter les académies étrangères, il partit pour la France, en mai 1664, et s'arrêta pendant quelque temps à Paris. Il passa ensuite en Italie, où il se perfectionna dans l'étude de la jurisprudence en y employant l'espace de huit ans, pendant lesquels il parcourut les universités les plus célèbres, et se lia d'amitié avec plusieurs personnages d'un grand mérite. De retour dans sa patrie, il vint habiter Feluy, où ses parents résidaient depuis 1652. La capacité qu'il avait acquise par ses études, jointe

(1) MICHAUD. Biographie universelle. Art. Albert (Louis-Joseph d'). — P. ANSELME. Histoire généalogique de la maison royale de France. IV. 267, 268. MORERI. Grand Dictionnaire historique. Art. Albert. SAINT-SIMON. Mémoires. V, 15. VII, 240. XXII, 176.

[graphic][subsumed][subsumed][merged small][merged small][ocr errors]
« PreviousContinue »