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Anvers, 92; Ostende, 27; Gand, 10; Bruxelles, 10; Bruges, 9; Louvain, 4; Nieuport, 2; quatre autres ports, 4. - Total : 158.

Il a été nationalisé en 1855 10 bâtiments d'une jauge collective de 4,464 tonneaux.

Par contre, on a compté pendant la même période 17 bâtiments perdus, démolis ou vendus, lesquels jaugeaient 3,677

tonneaux.

Le nombre des embarcations et bateaux employés à la pêche au 31 décembre 1855 se répartissait ainsi qu'il suit entre les divers ports belges:

Ostende, 122 (de 40 tonneaux en moyenne et à 6 hommes d'équipage), 4,880 tonneaux et 732 hommes.

Anvers, 7 (de 40 tonneaux en moyenne et à 6 hommes d'équipage), 280 tonneaux et 42 hommes.

Nieuport, 7 (de 49 tonneaux en moyenne et à 6 hommes d'équipage), 343 tonneaux et 42 hommes.

Blankenberg, 53 (bateaux non pontés et à 9 hommes d'équipage), 477 hommes.
Hayst, 23 (bateaux non pontés et à 9 hommes d'équipage), 207 hommes.
La Panne, 16 embarcations.

Comparativement à 1854, le seul changement qui se soit produit est une augmentation de 4 bateaux en faveur du port d'Ostende.

Quelques événements de famille complètent l'histoire du royaume de Belgique. Déjà nous avons parlé des voyages du duc de Brabant, héritier présomptif de la couronne. La plus intéressante de ces excursions pour le prince royal et pour sa femme qui l'accompagnait, fut celle qu'il fit en Orient.

Arrivés à Alexandrie, le duc et la duchesse de Brabant assistèrent, le 12 mars, à la pose solennelle, par Saïd - Pacha, de la première pierre des fortifications du barrage. Puis, Leurs Altesses Royales parcoururent une partie de la Basse-Égypte, se rendirent à Jérusalem et rentrèrent en Europe par Jaffa. La duchesse de Brabant est, on le sait, la jeune archiduchesse Marie, fille de l'archiduchesse Marie-Dorothée, veuve du palatin d'Autriche.

CHAPITRE II

NÉERLANDE.

Session législative de 1855: budget, situation financière, plan de réforme des impôts. Attitude du gouvernement dans les questions étrangères, neutralité. PréÉchec du ministre de la marine, reconstitution du cabinet. sentation du projet de réforme des impôts, abolition du droit d'accise sur la mouture et du droit de tonnage sur les navires de mer; l'opposition et le ministère, clôture de la session. - Ouverture de la nouvelle session, discours royal, débats de l'adresse, questions à l'ordre du jour. Inondations. Budget; impôts; commerce intérieur et extérieur. -Ouverture de la session ordinaire de la Chambre des députés du grand - duché de Luxembourg, situation, chemin de fer, concordat. Indes-Orientales, population, com

merce.

La session de 1855 s'était ouverte le 18 septembre 1854, au milieu de circonstances politiques des plus graves. En présence des luttes gigantesques qui commençaient en Europe, le patriotisme néerlandais avait fait oublier les divergences politiques, et les débats des Chambres n'avaient eu pour objet que des matières économiques.

Le budget de 1855, présenté par le nouveau ministre des finances, M. Vrolik, fut le véritable intérêt de cette partie de la session. En le présentant, le ministre avait fait un exposé de la situation financière. Cette situation était de tous points satisfaisante. Depuis quatre ans, les exercices budgétaires se soldaient par des excédants; des économies nombreuses étaient annuellement réalisées sur les chapitres les plus importants,

dette publique, intérieur, marine. De 70,738,210 fl. 73 c. chiffre de leur évaluation première, les dépenses de l'exercice 1853, par exemple, étaient descendues à 69,166,817 fl. 22 c. L'amortissement, depuis 1850, avait éteint 1,088,093 fl. de rentes. Certes, il y avait là de quoi se féliciter, mais la situation générale ne permettait peut-être pas de pousser jusqu'à ses dernières conséquences le mouvement de diminution dans les charges publiques. Un remaniement complet du système des impôts pouvait donc ne pas paraître opportun, mais il y avait au moins lieu à alléger dans une certaine mesure les charges qui pesaient sur les objets de consommation les plus indispensables.

De là un plan financier qui consistait à réduire les droits sur la mouture et à supprimer les droits de tormage sur les navires de mer. Par contre, on élevait les centimes additionnels sur les boissons distillées de toute origine. Au moyen de ce double système, on ne perdait par la diminution de l'accise sur la mouture et par la suppression du droit de tonnage qu'une somme inférieure à la diminution obtenue par l'amortissement dans les rentes et s'élevant, comme nous l'avons dit, à 1,088,093 fl.

C'est ainsi que le ministre avait pu sans danger, élever en vue des éventualités politiques, les dépenses de 1855 à la somme 72,118,891 fl. 29 c.

Des amendements à ce système se firent jour dès les premiers moments de la discussion générale. Cinq députés, MM. Thorbecke, van Bosse, van Hoevell, Jespers et Westerhoff proposèrent de supprimer, à partir du 1er avril 1855, l'accise sur les combustibles, mais en conservant les droits additionnels sur la mouture et en laissant les dépenses de 1855 au taux du budget précédent. Cette proposition fut prise en considération. Le point délicat de la discussion qui marqua les derniers jours de l'année 1854, c'était la situation spéciale de la Néerlande dans l'ensemble général de la politique européenne. Fallait-il augmenter les dépenses en vue de la défense nationale, ou risquer un essai de larges réformes financières en un temps si critique? Les avis furent partagés. Deux membres, MM. van

Zuylen van Nyevelt et van Lennep, protestèrent en faveur d'un système de neutralité fière et prête à tout. M. Thorbecke, le chef du parti libéral avancé, accusa le. ministre de mollesse dans sa neutralité.

Qu'y avait-il de vrai dans ces accusations passionnées ? L'attitude gardée par le royaume des Pays-Bas en 1855 y répond surabondamment. La position de neutralité qu'a prise le roi Guillaume III, et qui convient si bien au royaume néerlandais, lui a permis de conserver avec les puissances rivales des rapports de bonne intelligence et de haute sympathie. Il a pu offrir à ce titre, et au même moment, à l'Empereur des Français et au Tsar le grand cordon de l'ordre de Guillaume. Le prince et la princesse Frédéric ont été cordialement reçus à Saint-Pétersbourg aussi bien qu'à Berlin, et une excursion qu'a faite le prince d'Orange dans la Méditerranée lui a valu un accueil sympathique dans tous les États qu'il a rencontrés sur

son passage.

Cette attitude a-t-elle été de tous points passive, comme l'esprit d'opposition s'est plu à le prétendre? On en va juger. S. M. le roi de Néerlande, sans prendre parti dans la lutte, et dans un simple intérêt d'humanité et de conciliation politique, a fait auprès de l'empereur Alexandre une démarche par lettre autographe dans le sens de la paix. C'était à l'occasion de l'envoi par le Tsar de la médaille commémorative de l'empereur Nicolas. Cette démarche a eu son poids dans la conclusion du grand différend européen, et les excellents procédés du Gouvernement néerlandais ont réussi à éloigner les occasions de conflit que pouvaient faire naître les incidents de la guerre maritime et les tentatives de la Russie pour négocier des emprunts sur les places principales de la Néerlande.

Les budgets des divers départements ministériels avaient été votés sans difficulté : il n'en fut pas de même pour celui de la marine. L'absence de justification de cértaines dépenses fit rejeter le budget de ce ministère par 36 voix contre 25, et M. Enslie, ministre de la marine, dut se retirer. La chambre vota provisoirement les fonds demandés par son successeur intérimaire, M. Forstner van Dambenoy, ministre de la guerre.

A la rentrée des Chambres, en mai 1855, le cabinet se présentait complété par l'adjonction d'un nouveau ministre de la marine, M. Smit van den Broecke. L'administration DonkerCurtius et van Hall était, à ce moment, composée comme il suit affaires étrangères, M. van Hall; justice, M. Donker-Curtius; intérieur, M. van Reenen; finances, M. Vrolik; guerre, le baron Forstner van Dambenoy; marine, M. Smit van den Broecke; colonies, M. Pahud; culte réformé et israélite, le chevalier van Rappard; culte catholique, M. Mutsaers.

En se séparant, les chambres avaient pris acte de la promesse formelle faite par le ministère d'une réforme systématique des contributions publiques. Le ministère tint sa parole, au mois de février 1855, en présentant un vaste plan de réforme des impôts. Le projet de M. Vrolik supprimait d'abord l'impôt de mouture et les droits de tonnage sur les navires de mer, produisant, le premier 4,500,000 fl., les seconds 500,000 fl. D'un autre côté le projet élevait l'accise sur le sucre et sur les boissons distillées de toute provenance, de façon à retirer de la première augmentation 500,000 fl., de la seconde 374,000 fl. De plus, M. Vrolik proposait un impôt de capitation par province qu'il évaluait à 1,500,000 fl.

La discussion soulevée dans la deuxième chambre au sujet de l'abolition du droit d'accise sur la mouture, prit, par suite de circonstances spéciales, une assez grande importance. Le gouvernement avait cru devoir proposer l'abolition de cet impôt, qui pèse particulièrement sur les classes pauvres, afin de ne pas se laisser devancer par l'opposition qui, en demandant sans cesse le dégrèvement des charges publiques, cherchait à accroître sa popularité. Différents membres du parti conservateur se séparèrent du cabinet dans la discussion du projet ministériel, dont ils blâmaient l'inopportunité.

L'impôt de capitation souleva également des oppositions nombreuses, et le Gouvernement dut se décider à y renoncer. Mais, pour l'accise sur la mouture, il se sentait appuyé par le parti Thorbeckien ou libéral avancé, et les difficultés qui pesaient sur les classes pauvres par suite de la cherté des subsistances plaidaient éloquemment en faveur du projet.

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