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Il existe différentes méthodes pour indiquer la quantité d'eau. que contient le béton; on peut notamment l'exprimer en pourcentage du volume du béton obtenu, du volume des matières premières sèches ou du poids de ciment.

L'auteur a adopté cette dernière méthode, avec cette différence toutefois qu'il a opéré au moyen des volumes; il a adopté, de plus, comme poids spécifique du ciment 1,5 environ. On doit naturellement tenir compte aussi du fait que le sable et le gravier ou la pierraille peuvent absorber une certaine quantité d'eau.

Il résulte de ces essais que la résistance peut s'exprimer par la formule:

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dans laquelle S exprime la résistance à la compression après un certain temps de durcissement; x est la quantité relative d'eau, c'està-dire le rapport entre les volumes d'eau et de ciment; A et B sont des constantes, dépendant de la nature et de la composition des éprouvettes. Les expériences ont montré que la manière dont on modifie le rapport de l'eau au ciment n'a pas d'influence: on peut, par exemple, maintenir les mêmes quantités de matières dures, mais on peut aussi conserver les mêmes quantités d'eau, de sable et de gravier et ajouter plus ou moins de ciment. La résistance du béton est donc inversement proportionnelle à la teneur en eau du ciment; ce résultat n'est toutefois exact qu'entre certaines limites. On obtient notamment une résistance maximum quand le béton est à la limite de l'état plastique, et à partir de cet état, sa résistance diminue en raison inversement proportionnelle, jusqu'au point où le mortier peut encore absorber toute l'eau de mélange. La limite supérieure n'est jamais atteinte en pratique, parce que le béton obtenu dans ce cas serait trop difficile à mettre en œuvre.

Si l'on considère comme composition normale celle d'un béton d'une plasticité suffisante pour son utilisation pratique, on peut dire que sa résistance maximum serait atteinte au moyen d'une teneur en eau égale à 85 à 90 % de celle correspondant à la composition normale. Si l'on dépasse, au contraire, la limite inférieure, on constate d'abord des résistances légèrement supérieures à celles données par la formule ci-dessus, mais ces résistances ne tardent pas à fléchir rapidement.

Dans un exemple, le professeur Abrams a trouvé après 28 jours

980

un durcissement : S = kilogr. par centimètre carré, soit

8,2x

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pour 50 kilogr. de ciment dont le volume est pris égal à 35 litres)

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Pour c

Pour x =

0,80, on trouve :

0,77, S, 194 kilogr. par centimètre carré ;
0,80, S, 182

Il en résulte donc une diminution absolue de résistance de 12 kilogr., soit environ de 6 %, alors que l'augmentation d'eau n'était que 3,7 %. Suivant l'auteur, dans le cas de faibles différences comme celles de l'exemple ci-dessus, on peut admettre que la résistance varie proportionnellement à la quantité de ciment, à condition d'employer le rapport exact entre l'eau et le ciment; on peut donc, dans l'exemple cité, obtenir la même résistance en remplaçant l'excès d'un litre d'eau par une diminution de 6 % de volume de ciment, soit 3 kilogr. de ciment, avec le rapport nécessaire de l'eau au ciment. Avec un excès d'eau de 3 litres, soit 11 %, la chute de résistance est de 16. On peut également en déduire, d'une façon précise, la perte en argent qu'entraîne l'emploi d'une trop grande quantité d'eau. En pratique, le dosage minimum en eau est fixé par la nécessité d'obtenir un béton se laissant travailler suffisamment bien; à ce point de vue apparaît l'importance de l'appareil mélangeur: celui-ci sera le meilleur s'il réalise un béton bien plastique avec un minimum d'eau.

L'auteur combat aussi l'opinion suivant laquelle un excès d'eau n'est pas nuisible parce qu'il s'élimine de lui-même lors de la mise en œuvre ; avant que cet excès ne soit atteint, il existe déjà beaucoup trop d'eau. Pour fixer complètement ce point, il y aurait lieu toutefois d'étudier aussi l'influence de l'absorption d'eau par les coffrages et de la facilité plus ou moins grande avec laquelle ceux-ci permettent l'écoulement de l'eau surabondante. Suivant les résultats des essais de la Commission allemande du béton armé (fascicule 39), cette influence peut être favorable à la résistance du béton; toutefois, cette résistance n'atteint jamais que les deux tiers de celle que l'on peut obtenir en diminuant la quantité d'eau.

En fait, indépendamment de l'importance du béton liquide au point de vue du plus grand retrait et de la formation des fissures, la question de savoir si le béton doit être appliqué avec beaucoup d'eau et beaucoup de ciment, ou si le béton plastique doit être réalisé avec peu d'eau et beaucoup moins de ciment, est une question de prix de revient. On peut néanmoins conclure des essais relatés par la revue Concrete que l'influence nuisible de l'excès d'eau peut être au moins partiellement détruite par un choix judicieux de la forme des coffrages. L'auteur montre, d'ailleurs, l'utilité de beaucoup d'eau après la première période de durcissement.

La dernière partie de l'étude donne les résultats des recherches sur l'influence de la durée du mélange mécanique. Cette durée est beaucoup moins importante dans le cas d'un béton liquide que dans celui d'un béton sec; la conséquence de la prolongation du temps de mélange est beaucoup moins grande que celle de l'emploi d'un excès d'eau. Suivant l'auteur, le temps normal du mélange pour un bon type de bétonnière mue mécaniquement est d'une minute, et la résistance du béton n'augmente que de 10 °, en doublant ce temps. Cette augmentation de résistance est donc d'un avantage problématique devant la perte de temps qui en résulte; de toute manière, il n'est pas à conseiller de prolonger la durée du mélange avant qu'une solution définitive n'intervienne quant à la quantité d'eau du gachage à adopter.

J.

Engineer (20 décembre 1918). — Reconstruction d'un mur de souténement sur le Great Central Railway. Le mur reconstruit date de 1905; il se trouve dans une tranchée de 1.600 mètres de longueur dont la profondeur maxima est de 18 m. 30. Le terrain est constitué par de l'argile. Le mouvement s'est produit brusquement sur une longueur de 161 mètres. Le nouveau mur est établi en avant de l'ancien. Les terrassements représentent environ 40.000 mètres cubes; le volume approximatif du béton est de 8.500 mètres cubes.

(27 décembre 1918).

Réservoir en béton armé à Winnipeg. Ce réservoir a une capacité d'environ 82.000 mètres cubes; une partie est enterrée, l'autre partie est en élévation; le réservoir est recouvert de terre. Les déblais ont été exécutés jusqu'à une profondeur de 2 m. 44 au-dessous du niveau du sol. Le fond du réservoir est constitué par des voûtes renversées; l'épaisseur varie de 15 à 46 centimètres. Des colonnes, espacées de 4 m. 57 dans un sens et de 5 m. 49 dans l'autre sens, supportent la couverture; elles ont une section carrée de 0 m. 35 de côté. L'épaisseur de la couverture est de 7 centimètres. T.

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Engineer (17 janvier 1919).- Un nouveau pont sur le Tigre à Bagdad. — Un pont flottant avait été établi, au nord de la ville, par les ingénieurs de l'Inde. Il a été reconnu nécessaire de construire un second pont flottant: cet ouvrage a été achevé en sept mois. Il a

une longueur de 353 m. 25; il comporte une chaussée de 2 m. 90 de largeur, avec deux trottoirs ayant chacun une largeur de 1 m. 07. On a ménagé une partie ouvrante de 18 m. 77 de longueur. Les supports sont constitués par des pontons d'acier dont les dimensions sont les suivantes : longueur, 10 m. 52; largeur, 3 m. 66; profondeur 1 m. 22. Les travées ont une portée de 8 m. 99. T.

LUIGI LUIGGI:

Giornale del Genio Civile (31 mars 1919). Recherches sur quelques mortiers de l'antiquité et applications aux travaux coloniaur. L'auteur parle d'abord d'échantillons de mortier provenant de joints dans l'angle N.-E. de la pyramide de Chéops, le moins exposé à l'action du soleil et des vents secs chargés de sable mais le plus soumis aux effets thermiques dans le passage du jour à la nuit.

L'examen de ces échantillons en collaboration avec C. Segré, directeur de l'Institut expérimental des Chemins de fer de l'État, tend à démontrer que le mortier était composé de chaux grasse, d'argile cuite, probablement de poudre et de fragments de briques. Le poids spécifique ressort à 1,3 et la résistance à l'écrasement à 5 kg. 7 par cm3.

Ce mortier paraît analogue à celui qu'on fait encore aujourd'hui en Égypte avec de l'argile cuite et broyée, dite homra, pour les ouvrages hydrauliques d'importance secondaire et pour les radiers servant à la fondation des siphons, égouts, etc. Le dosage courant est de 2 vol. de chaux éteinte en poudre pour 3 de homra et le béton est composé de 1 partie de mortier pour 2 de pierrailles ou morceaux de brique. Ce béton fait très lentement prise s'il est coulé dans l'eau, mais déposé et bien pressé à sec dans des vannages puis reposé avant l'introduction de l'eau, il fait prise en moins de 18 heures. D'après les expériences de M. Lucas, du Ministère égyptien des T. P., la homra doit être moulue finement et d'une façon homogène, la mouture mécanique étant préférable au concassage à la main.

Le tableau ci-après donne les qualités de résistance des mortiers correspondant aux diverses moutures de l'homra on rappelle que les cahiers des charges italiens n'exigent comme résistance à la traction, au bout de 28 jours, que 2 à 3 kg. par cm2 pour la pouzzolane de Bacoli et 4 à 6 kg. pour celle de Rome.

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D'autres échantillons de mortier ont été tirés des très anciens murs de réservoirs de Aden, découverts en 1854 par le lieutenant Playfair et qui, restaurés par le gouvernement anglais, servent à l'alimentation de la population indigène. La conservation de ces ouvrages est attribuée d'abord à la qualité du mortier employé, puis au fait que les digues élevées (de 7 à 12 m.) sont contrebutées extérieurement par un épais remblai qui les a protégés contre les variations de température aussi bien que les commotions sismiques.

Le mortier, employé spécialement dans les plus vieux enduits dont on trouve trace, est dur et lisse au point de ne pouvoir être rayé par l'ongle, il est fait de chaux grasse, de pouzzolane volcanique de la presqu'île d'Aden et de fragments d'argile cuite. Il est possible qu'on humectât le mortier avec du lait de chèvre comme le font encore aujourd'hui les Arabes dans un but d'imperméabilité.

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Le Génie civil (Paris, 2 août 1919). Geo. B. MASSEY: Les dragues flottantes à pelle américaines. - On emploie beaucoup aux États-Unis le type de drague avec pelle à vapeur appelée dipper dredge, ou drague plongeuse. Ce type serait avantageux pour le dérochage, le dragage des chenaux étroits, l'excavation à des profondeurs variables. L'auteur, ingénieur à Chicago, décrit ce type de drague, qui peut être actionné par un moteur à vapeur, à essence ou électrique, selon les circonstances.

La pelle, de 0 m3 400 à 1 mètre cube de capacité, est portée à

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