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pantes suivant les lignes de pente, ou bien une voie importante montant en lacets avec des déclivités de 4 à 6 %, et des rues grimpantes recoupant les lacets. Les deux partis ont été adoptés dans les quartiers neufs d'Alger.

Enfin une opération de voirie peut tracer un boulevard neuf à un niveau différent du sol primitif, à travers un ancien quartier dont il faudra relier les voies adjacentes à la voie nouvelle ; c'est à Paris le cas des rues en escalier qui bordent l'église Saint-Vincent-de-Paul pour accéder à la rue Lafayette.

L'emploi des rues grimpantes est donc assez fréquemment justifié pour nécessiter une étude sommaire des conditions d'établissement de cette sorte de voies.

Tracé. Le tracé le plus rationnel est celui qui, suivant à peu près les lignes de pente du terrain, se trouve perpendiculaire aux rues ordinaires à relier, ou à leur direction moyenne si ces rues ne sont pas parallèles. Un alignement unique de haut en bas du coteau est à recommander au double point de vue du coup d'œil et de l'aération. Certaines rues grimpantes d'Alger ouvrent une perspective magnifique sur le port et la baie.

Largeur. Si la largeur de la rue ne devait être déterminée que par les besoins de la circulation, on pourrait admettre comme un minimum absolu la largeur de 3m 50 nécessaire et suffisante pour le croisement d'un couple montant (homme et dame) avec un couple descendant, ou avec une petite troupe d'infanterie en colonne par deux, telle que corvée ou patrouille.

En réalité la largeur d'une voie urbaine se détermine surtout par des considérations d'hygiène; il faut que l'air et la lumière pénètrent largement dans les étages inférieurs des immeubles. riverains. La largeur des rues doit donc être en rapport avec la hauteur moyenne adoptée pour les maisons dans le quartier à étudier, et cela a d'autant plus d'importance dans le cas qui nous occupe que le groupe d'immeubles limité par deux rues sensiblement horizontales et deux rues grimpantes comporte un certain nombre d'étages borgnes (de un à trois à Alger), c.-à-d. en sous-sol par rapport à la rue supérieure et ne prenant jour que sur la rue inférieure. Ces étages, déjà rendus humides par leur

position par rapport au terrain, sont de plus très mal ventilés sur une seule façade, ce qui les rend peu salubres surtout dans un pays chaud. Des façades latérales sur les rues grimpantes, pourvues d'ouvertures convenablement réparties, permettront la circulation de l'air dans les étages borgnes et atténueront par là même les inconvénients dus à l'humidité du sol. Or à Alger les immeubles neufs construits sur sol sensiblement horizontal ont cinq étages très hauts de plafond (3 m 50 à 4 m), soit une hauteur totale de 20 à 25 m, qui, sur sol accidenté, peut atteindre 30 à 35 m par rapport à la voie inférieure. Dans ces conditions la largeur à donner aux rues grimpantes ne paraîtrait pas devoir être inférieure à 12 mètres. En fait on rencontre les largeurs de 8, 10, 12 et 15 mètres. Deux boulevards réservés sur l'emplacement des anciennes fortifications ont reçu pour des raisons d'ordre militaire une largeur de 80 mètres et un aménagement en jardins, au grand avantage de l'hygiène et de l'aspect.

Profil en long. Le profil en long à adopter pour la rue grimpante ne devra pas s'écarter beaucoup du profil général du terrain, puisque nous cherchons à réaliser un minimum de terrassements. Il devra cependant ne pas suivre servilement le profil du terrain, pour des motifs différents suivant l'importancé de la pente moyenne.

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Pour des déclivités moyennes de 15 à 25 % (fig. 1) on adoptera un profil brisé comportant des parties en pente modérée, 4 à 6%, séparées par des groupes de quelques marches aux

dimensions classiques de 0m 32 d'emmarchement et 016 de hauteur. Un tel profil est plus facile à monter et surtout à descendre que ne le serait une pente continue obligeant le pied à faire avec la jambe des angles exagérément aigus à la montée et obtus à la descente; d'autre part il présente l'avantage d'interdire d'une façon effective l'accès de la rue aux voitures et aux cyclistes.

Les marches de chaque groupe doivent être en nombre pair, afin de faire travailler également les deux jambes. On évitera donc les profils à marches de grand emmarchement tels que celui de la figure 2 adopté dans la rue de Gênes à Oran : le pas

100 1.00 1,00

Fig. 2. Profil à éviter Rue de Gênes à Oran).

que l'on est obligé de faire sur chaque marche fait monter toujours la même jambe, ce qui rend l'ascension très pénible.

Les dimensions classiques des marches correspondant à une rampe de 50%, le nombre de marches de chaque groupe augmente en même temps que la longueur des quasi-paliers diminue à mesure que l'inclinaison moyenne augmente. Lorsque cette inclinaison devient assez forte, il vaut mieux grouper les marches par volées d'escalier de hauteur correspondant à celle d'un des étages borgnes des immeubles riverains ces étages pourront posséder des sorties indépendantes sur les paliers (fig. 3). En général il sera avantageux de conduire les terrassements non en compensation mais en déblai comme fig. 4; la ligne naturelle du sol étant AB, la ligne moyenne de la rue grimpante sera ACB, de façon à réserver une partie A C aussi longue que possible de plain pied avec la voie inférieure. Les caves et magasins faisant partie des immeubles pourront ouvrir sur AC et les voitures de livraison se ranger par reculement sur cette partie en

dégageant la voie principale. En même temps ce dispositif donne des murs de façade latérale moins enterrés et par conséquent des appartements plus sains.

(0.00)

(+3.50)

(+7.00)

Fig. 3.

On peut conserver le même dispositif pour une déclivité moyenne allant jusqu'aux environs de 65 °, à condition de raidir en conséquence la pente de l'escalier suivant la formule

B

=

Fig. 4.

classique 1+2 h 0.64, sans dépasser pour h la valeur de 0.19 correspondant à une pente de 73%; au delà l'ascension serait trop pénible pour les personnes âgées.

Enfin pour les déclivités supérieures on adoptera un profil à terrasses successives reliées par des volées d'escalier à pente comprise entre 50 et 70 %, chaque volée étant appuyée au mur

de soutènement correspondant, avec mur d'échiffre ou bien en encorbellement (métal ou béton armé) (fig. 5).

0 0.0

Fig. 5.

Profil en travers; aménagements.

Pour les largeurs inférieures à 8 mètres, la largeur entière de la rue est accessible à la circulation et par conséquent traitée en revêtement continu dans les paliers et quasi-paliers et en marches dans les volées d'escalier. Il en est de même si, la largeur étant supérieure à 8 mètres, la rue est très courte et de faible dénivellation. Une main-courante le long de chaque mur est indispensable; une autre dans l'axe est très utile pour séparer les circulations montante et descendante, au moins dans la mesure où les piétons consentent à s'y prêter.

Dans un des escaliers reliant les quais du port d'Alger au boulevard sur arcades qui les borde; on a donné à chaque

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