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A Mesdoura, le volume total de ces bois est de 36 mc.; le cintre des arches Fès reposait sur des murettes en maçonnerie dont le prix de revient est très faible.

En faisant entrer en compte le volume de ces charpentes on trouve que le cube de bois rapporté au mq. de douelle d'un seul pont est ainsi de 0 mc. 680.

La confection, le montage et l'établissement de charpentes. d'appui des cintres du pont de Mesdoura ont nécessité une dépense de 8.350 fr. Les mêmes opérations sont revenues, à l'Oued Beth, à 5.545 fr.

Le poids total des fers employés au cintre de Mesdoura est de 1.363 kg.; ce chiffre comprend le poids de 196 sabots de pieux. Leur achat, leur préparation et leur mise en œuvre ont entraîné une dépense totale de 3.000 fr.

Le prix d'achat et de transport à pied-d'œuvre de tous les bois y compris ceux des passerelles de service a été de 22.000 fr. pour 90 mc. de madriers débités dans la forêt d'Azrou distante du chantier de 140 km.; à cette somme il convient d'ajouter 2.220 fr. pour achat, préparation et transport de pieux en chêne vert provenant de la même région.

Quant aux manoeuvres de translation d'un cintre elles sont extrêmement simples et peu coûteuses on a fait glisser les pieux d'appui des cintres sur des bois lissés tels que des manches d'outils. Pour le pont de l'Oued Fès, la manoeuvre a duré trois heures.

A Mesdoura, pour les trois cintres, une manœuvre de déplace-. ment complet a demandé deux jours; la direction en était assurée par un charpentier européen assisté d'indigènes. Le prix total d'une manœuvre de translation de trois cintres n'atteint pas 500 fr.

Enfin, à ces chiffres, il convient d'ajouter le prix de revient des appuis en maçonnerie du cintre des arcs de Fès : 2.000 fr. environ.

La dépense totale occasionnée par la confection, la mise en place, les déplacements et le montage des cintres de Mesdoura, en y comprenant l'achat des matières premières, bois et fers, Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1919-Vl.

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ressort ainsi à 50.000 fr., soit 1/12 du prix total de l'ouvrage

(590.000 fr.).

Les chiffres se rapportant au pont de l'Oued Beth sont les suivants :

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démontage du cintre de l'Oued Beth atteint... 24.000 fr.

Soit 1/11 du prix de l'ouvrage (270.000 fr.).

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La manœuvre de translation du centre a demandé 15 heures et nécessité une dépense de 145 fr.

DISPOSITIFS DE DESCENTE.

A Mesdoura, au pont de l'Oued Cheracher et au pont de l'Oued Beth, on a utilisé des boîtes à sable. Partout ailleurs, on a été contraint d'accepter un calage sur coins. Comme on disposait à Mesdoura d'un nombre de boites à sable insuffisant, on a posé sur coins les poteaux extrêmes de chaque ferme. On a vérifié l'indépendance de la voûte et du cintre aux naissances par le seul fait que les coins ont été détachés sans difficulté d'un coup de marteau donné sans force.

D'après ce que l'on a vu plus haut, les boîtes à sable ne sont nécessaires que sur les appuis correspondant aux régions de demi-montée. Partout ailleurs on peut employer des coins qui seront enlevés sans effort au moment du décintrement.

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Elles n'ont donné lieu à aucune disposition qui vaille d'être exposée en détail. Les travaux les plus intéressants qui aient

(1) Y compris démontage et enlèvement des cintres de Mesdoura.

été exécutés à cet égard sont ceux de Mesdoura : on a dû épuiser à l'intérieur d'un batardeau de 5 m. de profondeur sous le niveau des crues, traversant une couche de petits galets. On a rencontré l'argile compacte à 2 m. environ au-dessous du niveau du fond du thalweg.

Les épuisements ont dû être poursuivis jour et nuit pendant plusieurs mois, le débit évacué atteignant 90 mc. par heure.

La même couche d'argile bleue (miocène) a été rencontrée dans la plupart des ouvrages construits à proximité immédiate de la ville de Fès.

Les sondages n'ont pu en révéler l'épaisseur.

On l'a retrouvée dans les fouilles du pont de l'Oued Bou Ladjéraf à 20 km. à l'Est de Taza, à 120 km. de Fès à vol d'oiseau.

Aux profondeurs où elle est située, elle est remarquablement homogène, sans fissure et elle doit être attaquée au pic.

Son coefficient de frottement avec le béton a été déterminé en posant un bloc de béton sur une surface dont on faisait varier l'inclinaison.

Pour une surface légèrement humide, on a trouvé :

tg = 0,54

On s'est rendu compte que l'eau s'infiltre très difficilement entre le béton et l'argile pourvu que la surface du béton soit bien réglée.

Si la surface de l'argile a été préalablement mouillée, on trouve tg = 0, 40.

On peut donc pratiquement compter pour une surface de fondation de cette nature sur un coefficient tg ?

0,45 ou même

0,50, étant entendu que le béton sera posé à sec et bien battu de manière que la masse de la culée soit bien appuyée sur la base de fondation.

On s'est réservé en outre à Mesdoura une surface de butée de 0,40 de profondeur.

L'épaisseur de la culée à la base est de 8 m. 58 pour un arc de 30 m. de surbaissement 1/6 suivant la ligne des naissances.

20 MATÉRIAUX.

OBSERVATIONS SUR LE TEMPS DE PRISE

DES MORTIERS.

On a vu par ce qui précède qu'à certaines périodes les écarts de température ont été du jour à la nuit assez considérables et l'on a dû se préoccuper d'éviter une dessiccation trop rapide des. mortiers sous l'action de rayons solaires particulièrement

ardents.

D'une manière générale, on a dû employer des mortiers plus. humides que ceux que l'on aurait acceptés au cours de la période d'hiver.

En outre, tous les joints étaient recouverts de toiles dont l'humidité devait être entretenue jour et nuit.

Dans ces conditions, au mois d'août 1917, alors que la température de l'air ambiant oscillait au-dessus de l'extrados des voûtes de 20° à 4 heures du matin (ombre) à 50° à 2 heures de l'après-midi (soleil) (1), on arrivait à maintenir la température de la surface d'extrados à peu près égale à celle des maçonneries. intérieures (soit environ 28°).

Dans ces conditions, des joints bourrés établis au dosage de 350 kg. de ciment par mc. de sable ont été éprouvés quant à leur pénétration par une lame de couteau d'acier d'un demi-millimètre d'épaisseur.

L'enfoncement maximum de l'outil sous l'action d'une poussée continue est donné ci-dessous :

1° 24 heures après la confection (31 août).

t = 26o de 5 à 7 mm. moyenne : 6 mm.

2o 48 heures après la confection (1er septembre).
t 20° de 3 à 4 mm. moyenne : 3 mm.

3o 72 heures après la confection (2 septembre).

t = 27o de 1 à 2 mm. moyenne : 1 mm. 4.

(1) 25° à 4 heures et 60° à 3 heures par temps de siroco (septembre 1917).

4o 96 heures après la confection (3 septembre).

t = 26° 0 (pour six joints éprouvés).

Ces expériences paraissent démontrer qu'au bout de quatre jours le mortier bien bourré ayant durci en milieu humide est suffisamment dur pour qu'on puisse sans crainte procéder au décintrement.

On a vu qu'en fait deux ouvrages ont été décintrés 24 heures après le dernier matage, en plein été, sans accident (Oued Cheracher amont et aval).

A Mesdoura, on a jugé prudent, au cours des fortes chaleurs de l'été, de continuer à maintenir les joints dans une atmosphère humide pendant sept à huit jours après leur confection. En ce qui concerne les joints de matage à 600 kgs, les expériences ont donné les résultats consignés ci-dessous :

Enfoncement 24 h. après la confection = 3 mm. 12.
Enfoncement 48 h. après la confection = 1 mm.
Enfoncement 72 h. après la confection

0.

GLISSEMENT DES PIERRES SUR BAIN DE MORTIER.

Les expériences ont été effectuées au moyen d'un moellon à parement smillé (pierre de Tebouda) posé sur un bain de mortier étalé sur l'extrados d'une voûte.

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