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prend en Loire une estacade en ciment armé de trois postes, distante de 110 m. environ de la rive et deux passerelles, portant une voie et des courroies qui la relient obliquement au rivage.

La Compagnie d'Orléans a demandé la concession définitive et de ces trois postes et des quatre ou cinq qu'on pourra leur ajouter, la gare maritime industrielle ainsi constituée devant être exclusivement réservée au trafic des matières minérales pouvant être manutentionnées par bennes automatiques et courroies convoyeuses.

Avant la guerre, Nantes et Saint-Nazaire exportaient annuellement environ 300.000 tonnes de minerai de fer, provenant du grand bassin breton-angevin, qui se développe d'Angers à Redon. A peine entamée actuellement, l'exploitation du bassin pourrait dans l'avenir livrer à l'exportation plusieurs millions de tonnes par an.

Le plan général (fig. 4) définit le programme d'organisation d'ensemble de la gare maritime tout y est combiné en vue d'une exploitation intensive par un front restreint. grâce à la division de l'outillage et au développement considérable qu'on donnera aux installations de l'arrière.

Les 7 postes recevraient les affectations suivantes : les 4 postes intermédiaires, 2 à 5, seraient spécialisés au débarquement, le poste extrême d'amont, no 7, serait aménagé pour l'embarquement du minerai par coulotte fixe dans des bateaux se déplaçant, les postes 1 et 6 serviraient à volonté à l'embarquement ou au débarquement sur bateaux amarrés.

L'outillage se divise en trois parties bien distinctes :

1° L'outillage du front, installé sur l'estacade: tours de débarquement et couloirs d'embarquement;

2o L'outillage de l'arrière, au milieu des voies 2 silos recevant le charbon ou le minerai débarqué et le déversant en wagons; un grand parc avec portique roulant; un grand accumulateur de minerai, pour l'embarquement par les postes 6 et 7;

3o Les courroies convoyeuses, reliant entre eux les outils du front et ceux de l'arrière.

La gare proprement dite comprend :

Un grand faisceau de formation et de réception de 20 voies de 6 à 700 m. de longueur utile, susceptible d'une augmentation de 50%; deux groupes de voies de travail, indépendants l'un de l'autre, pour la mise en wagons par les silos; les voies du parc; les voies de l'accumulateur; un dépôt de machines et une série de bâtiments annexes. Le développement total des voies pourra atteindre près de 40 kilomètres. Pour loger toutes ces installations, une légère déviation de la ligne de Nantes à SaintNazaire donnera entre la rive et les voies principales un grand rectangle long de 1.800 m. et large de 250 m.

OUTILLAGE DU FRONT ET COURROIES

Les tours de débarquement seront semblables à celles du poste P. O. de Bassens. Les matières débarquées sont déposées sur courroies collectrices spéciales à chaque poste. Les postes 1 à 5 n'ont chacun qu'une courroie et le poste 6 en a deux. Chaque courroie collectrice se prolonge par d'autres sur les passerelles, puis sur des poutres ascendantes jusqu'au silo qui est rempli par une dernière courroie à versoir mobile.

Une tour de débarquement au poste 1 et deux au poste 6 recevront un aménagement complémentaire de courroies (fig. 5, pl. 2) pour servir à l'embarquement du minerai. Celui-ci est amené du parc ou de l'accumulateur, soit par des courroies spéciales, • soit par les courroies de débarquement dont on renverse la marche; par un versoir solidaire de la tour, il passe sur les courroies ascendantes que porte celle-ci et va tomber au centre du bateau.

OUTILLAGE DE L'ARRIÈRE

SILOS (fig. 1). Un silo comprend quatre files de trémies séparées couvrant chacune une voie. La longueur de 50 m. du silo correspond à six wagons de 20 tonnes ou quatre de 40 tonnes. Quand les wagons vides ont été mis en place sous le silo, un pont roulant électrique, qui dessert deux files, manœuvre mécaniquement

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les trappes et pèse au passage le charbon dans une trémie-bascule. Tous les déplacements de wagons se font ainsi par rames de 50 ou de 100 m., uniquement à la machine. Une seule machine assurera aisément le service complet d'un silo, soit de trois postes.

PARC. Les matières à mettre en parc suivent les courroies jusqu'au bout du silo no 1, et tombent sur des courroies longitudinales qui les passent aux courroies distributrices des portiques (fig. 6).

Un second portique éventuel, prolongeant le portique principal, desservirait un parc annexe.

Les reprises s'exécutent comme à Queyries.

A.

EMBARQUEMENT DU MINERAI

PAR LE PARC ET LE POSTE 1.

L'extrémité du parc est

divisée en compartiments de 33 m. sur 20 m., d'une capacité individuelle d'environ 8.000 tonnes et dont chacun est affecté à une catégorie unique de minerai.

Les wagons chargés de minerai sont déchargés, automatiquement ou à la main, dans des fosses latérales au droit du compartiment correspondant une longueur de 33 m. des fosses suffit pour contenir la charge d'un train. Le transbordement des fosses au compartiment est fait par la benne automatique du grand portique (fig. 6).

Pour l'embarquement, la benne reprend le minerai et le verse par une trémie-bascule régulatrice sur la courroie du parc, d'où il passe par les courroies de la passerelle et de l'estacade dont la marche est renversée, jusqu'à la tour spéciale qui l'élève et le verse en un point quelconque du bateau amarré.

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B. PAR L'ACCUMULATEUR ET LES POSTES 6 ET 7. On ne construira l'accumulateur et le poste 7 que quand le poste 1 ne suffira plus aux exploitations de minerai. L'accumulateur est formé de quatre estacades, hautes de 7 m. et longues de 400 m., groupées par deux, sous un portique roulant de 40 m. (fig. 8). Les wagons, à décharge bilatérale ou axiale, laissent tomber le minerai

au-dessus d'une galerie basse voûtée, à trappes multiples, qui abrite deux courroies.

Le portique a un double objet les passerelles suspendues qu'il porte déplacent les agents, qui manoeuvrent les trappes du wagon et achèvent leur vidange; puis la benne automatique étale les tas et ensuite reprend les parties basses ou trop éloignées pour les apporter au-dessus de la galerie. Dans la galerie, les trappes sont manœuvrées à l'aide d'un chariot automoteur électrique, comme le sont celles des silos.

La capacité d'emmagasinement de l'accumulateur dépasserait 400.000 tonnes. Les catégories de minerais seraient séparées, comme dans les grands parcs américains, par des piles provisoires de vieilles traverses.

De la galerie, le minerai est conduit, soit au poste 6, par les courroies de débarquement inversées aboutissant à deux tours aménagées, soit au poste 7, par courroies spéciales qui se terminent par une coulotte télescopique.

DÉBITS

Comme on peut augmenter dans une large mesure le nombre et la puissance des installations du front et de l'arrière, le débit. des postes ne sera limité que par celui des courroies. Or les installations américaines prouvent qu'on peut avec la plus parfaite sécurité obtenir un débit horaire d'au moins 1.000 tonnes de charbon et 2.000 tonnes de minerai.

Si nous ajoutons qu'une installation comme celle de Donges permettrait aisément l'organisation du travail journalier avec deux équipes de huit heures à chaque poste, le rendement de la gare ne dépendra pratiquement que de la disposition des bateaux et de la circulation des wagons dans la gare et pourra atteindre 7 à 8 millions de tonnes par an.

C'est l'importance de ce tonnage possible qui justifie le développement des voies de la gare et exige l'emplo exclusif des manoeuvres de wagons par rames avec la locomotive, qui devient l'outil essentiel de l'établissement.

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1919-V.

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40 Trois études.

Les installations que nous venons de décrire mettent en œuvre le principe de la division de l'outillage, qui a permis de corriger la mauvaise disposition des abords et d'assurer un rendement élevé avec une main-d'œuvre réduite et des mouvements de wagons très simplifiés. Il était intéressant de vérifier si l'application du même principe à d'autres cas donnerait les mêmes résultats; c'est à cette préoccupation que répondent les trois études que nous allons exposer sommairement. Simples études, il est vrai, mais faites sur des données réelles et non sur des situations hypothétiques. Nous les désignerons par les lettres A, B et C.

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ÉTUDE A. Quatre postes charbonniers en ligne, isolés (fig. 9 et 10, pl. 3). - Un groupe de quatre postes, en service depuis cinq ou six ans, est limité d'un côté par une usine qui s'étend jusqu'à la rive et de l'autre par un village. Le terre-plein rectangulaire est profond; il est pourvu de bonnes grues à benne automatique. Mais la disposition des abords a imposé une jonction défectueuse avec la gare voisine: la difficulté d'évolution des wagons sur le bord du quai limite le rendement de l'installation. En outre, une grande partie du terre-plein est occupée par des industries qui ne tirent d'un emplacement privilégié qu'une faible part des avantages que procurerait une organisation rationnelle de l'ensemble.

Les figures 9 et 10 représentent, l'une l'état actuel, l'autre l'étude faite suivant les principes exposés plus haut.

L'arrière du terre-plein serait divisé en quatre parcs avec portiques à courroie et les parcs seraient disposés sur deux lignes, de façon que chacun d'eux eût sensiblement la longueur de deux postes. Comme au futur parc de Bassens, chaque parc utiliserait son portique à la mise en tas, à la reprise et au chargement en wagon du charbon pesé.

Les deux postes extrêmes sont reliés par courroies aux deux parcs d'arrière et les deux postes centraux, aux deux parcs d'avant.

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