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les deux centraux sont horizontaux, les deux latéraux légèrement inclinés vers l'axe de la courroie pour y maintenir les matériaux. Ceux-ci sont élevés et tombent dans deux trommels cribleurs composés chacun de deux cylindres concentriques : le cylindre intérieur présente dans sa première moitié des trous de 7 à 25 mm, de diamètre et, dans l'autre, des trous de 25 à 60 mm. Les produits abandonnés par la première partie sont ainsi du sable ou de la gravette dont la séparation est faite par le cylindre concentrique extérieur, de longueur égale à cette partie, qui tamise le sable dans sa rotation, et rejette à son extrémité la gravette; la deuxième partie du cylindre intérieur donne la pierre.

Ces trois catégories de matériaux sont accumulées de la façon suivante dans d'énormes trémies à ciel ouvert situées à la base de l'usine et qui constituent le dernier étage de la cascade: au sortir des derniers trommels, la pierre s'écoule sur une courroie d'où elle se déverse dans la trémie qui lui correspond. Il en est de même pour la gravette; toutefois, celle-ci est souvent obtenue en quantité plus grande qu'il n'est nécessaire; dans ce cas, l'excédent est transformé en sable on le dirige dans une trémie à registre pivotant périodiquement et qui régularise ainsi le passage de la gravette; celle-ci vient tomber alors dans l'un des deux broyeurs à cylindres existants, à rouleaux en fonte de 91 cm. de diamètre et 40 cm. de largeur. Le sable obtenu précédemment et le sable provenant de la gravette, le cas échéant, tombent dans un puisard, d'où ils sont rémontés par un élévateur vertical à godets qui les déverse sur quatre cribleurs à secousses dont les vibrations sont obtenues par de petits marteaux venant taper périodiquement sur la toile métallique. Le sable qui a atteint les dimensions voulues tombe sur une courroie en caoutchouc qui le porte à sa trémie; celui qui est trop gros retourne aux broyeurs à cylindres dans lesquels il repasse avec le sable y arrivant.

La force motrice est le courant électrique du Littoral, triphasé, 25 périodes; les moteurs principaux sont au nombre de trois : un de 100 IIP pour dégrossisseur », un de 75 HP pour les deux « finisseurs » et les trommels correspondants, un de 115 HP pour les deux broyeurs à cylindres.

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Il y a lieu d'ajouter qu'il est établi dans l'usine, aux concasseurs et aux broyeurs, des aspirateurs pour les poussières ; celles-ci sont déversées dans un fond à proximité de l'usine.

Pour donner une idée de la production qu'une telle organisation permet d'obtenir, il suffira de dire qu'avec une main-d'œuvre de 250 ouvriers environ carrière et usine on peut sortir, par journée de 10 heures de travail, 600 m3 de matériaux concassés, sable, gravette ou pierres.

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De l'usine, les matériaux sont transportés au chantier de Milhaud, distant de 4 km. 800, situé sur la rive, dans un terrain qui était disponible, où ils sont lavés, et chargés dans des lesteurs qui les conduisent à la darse Vauban. Le transport à Milhaud se fait par ligne aérienne au moyen de bennes de 500 litres, roulant, selon l'usage, par quatre poulies sur un gros câble fixe de 38 mm. de diamètre et pinçant un petit câble mobile tracteur ayant 18 mm. de diamètre. Par suite de l'altitude des trémies, les bennes pleines qui descendent suffisent à faire remonter les vides; à l'usine, un frein à palettes en nombre variable, régularise la vitesse qui est environ de 2 m. par seconde. C'est avec une régularité mathématique qu'ont lieu le mouvement, le chargement et le déchargement des bennes. Celui-ci s'effectue dans des trémies surélevées où les matériaux sont lavés et d'où ils sont dirigés, au moyen de coulottes inclinées, dans les lesteurs. Ces chalands-porteurs, en béton armé et bois, enduits de coaltar, peuvent porter 280 tonnes; ils comportent quatre compartiments: un pour la chaux en sacs, un pour le sable, deux pour la pierre ou la gravette. Ils sont conduits respectivement par un remorqueur à vapeur au chantier Vauban.

C'est là que se fait et qu'est mis en œuvre le béton au moyen de grands ponts de service, perpendiculaires à l'axe des bassins et qui peuvent se déplacer électriquement, sur rails, parallèlement à ce même axe. Un tel pont à deux piles, qui n'a pas moins de 20 m. 35 de hauteur totale, est porté sur rails par ces deux piles métalliques qui ont 8 m. 20 d'épaisseur et 4 m. 20 en façade; ces piles comportent quatre étages de travail où est confectionné le béton; l'écartement des rails est de 29 m. 40. Le pont s'avance

de chaque côté en console à 20 m. 30 au delà des piles, vers la mer; il comprend à sa partie supérieure deux passerelles de service laissant entre elles un vide dans lequel peut se déplacer une benne preneuse automatique de 1 m3, supportée par un truc roulant sur deux rails situés respectivement sur chaque passerelle et près de l'intervalle vide. Cette benne, grâce au porte-à-faux, peut puiser dans les lesteurs les matériaux et venir ensuite les décharger respectivement dans deux trémies (une pour le sable, une pour le gravier) et sur une plateforme (pour la chaux) situées au 4 étage des piles. Chaque trémie de cet étage 1cmplit, à l'étage au-dessous, une trémie-doseur qui lui correspond et qui est placée à une hauteur telle que, lorsqu'elle est pleine et que le cône de sable ou de gravier qui se forme rejoint par son sommet l'orifice d'écoulement de la trémie supérieure, la quantité introduite du matériau considéré est celle qui convient pour une bétonnée. Il n'y a qu'à refermer alors l'orifice d'écoulement de la trémie du 4o et à ouvrir celui de la trémie du 3; le sable et le gravier tombent dans une trémie générale située au 2o où ils se retrouvent avec la chaux qu'une coulotte amène du 4o; et le tout est introduit dans la bétonnière au mème étage; l'eau nécessaire est envoyée par une caisse à eau qui se trouve au 3o. La bétonnière Roll utilisée fournit, après une rotation de 3 minutes, 0 m3 900 de béton; elle est vidée dans une benne qui est située au-dessous, au 1er étage, et posée sur un truc roulant sur voie de 0,60; ce truc sert à amener facilement la benne sur l'une des deux petites plateformes qui font saillie respectivement sur les façades avant et arrière; là elle est prise par un câble supporté en porte-à-faux par l'un des deux chariots électriques circulant respectivement sur les deux passerelles du pont. Ces chariots pouvant subir un déplacement perpendiculairement à l'axe du bassin et le pont parallèlement à ce même axe, le béton peut être ainsi déposé au point voulu. La benne verse le béton par son fond composé de deux panneaux qui s'ouvrent par rotation vers le bas, en s'écartant l'un de l'autre.

Sur chaque pile du pont se trouve un semblable atelier et, pour un même pont, les bennes des deux bétonnières déposent simultanément et symétriquement le béton confectionné.

Ces ponts étant très lourds, on en a mis deux par bassin et placés de telle façon qu'ils tendent à ne fournir que des efforts sensiblement symétriques.

Comme on le voit, du chantier Faron au chantier Vauban, en passant par le chantier de Milhaud, les matériaux sont extraits, mis aux dimensions voulues, transportés, lavés, et mis en œuvre avec le strict minimum d'ouvriers. Toutes les opérations qui peuvent être exécutées par des machines le sont et cette organisation particulièrement bien comprise des chantiers et du travail rend très intéressants ces remarquables travaux du port de Toulon.

(Mission de Toulon 10-14 août 1918).

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1919-III.

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N° 14

Recherches sur l'adhérence du béton aux armatures dans les constructions en béton armé.

Par M. MERCIER

Sous-Ingénieur principal des Ponts et Chaussées.

Les essais ont été effectués sur des éprouvettes confectionnées par pilonnage modéré dans des cylindres métalliques, de béton plastique au dosage de 300 kg. de ciment portland artificiel de Dannes, marque Couronne, pour 400 litres de sable de Seine tamisé et 800 litres de gravillon de grosseur moyenne.

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-010

1er type.

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2. type.

Les éprouvettes étaient de deux types différents, savoir: Celles du premier type destinées à être expérimentées par traction, représentées par le croquis ci-contre, étaient des éprouvettes cylindriques de différentes longueurs moulées dans des tubes en acier à paroi un peu rugueuse mais propre, de 0 m. 10 de diamètre intérieur, portant au centre une tige d'armature en acier, brut de laminage, de 20 mm. de diamètre.

Celles du deuxième type, destinées à être expérimentées par refoulement, représentées également par le croquis ci-contre, étaient des éprouvettes cylindriques de 0 m. 08 de longueur, moulées dans des bouts de tube en acier étiré à paroi lisse et propre, de 72 mm. de diamètre intérieur.

Les cylindres de béton constituant les éprouvettes ont été

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