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les pays où le prix du charbon dépasse en moyenne 30 fr. la tonne. Les installations à gaz pauvre fonctionnent économiquement et régulièrement, à condition qu'on ait pris les précautions nécessaires pour l'épuration complète du gaz.

La consommation est alors de 640 à 800 grammes de charbon par kilowatt-heure, soit en moyenne 700 grammes, ou moins de 500 par cheval-heure. La consommation d'huile de graissage varie de 3 grammes à 5 gr. 5 par kilowatt-heure; la consommation d'eau pour le refroidissement des moteurs est de 30 à 40 litres par cheval-heure, mais on peut utiliser la même eau indéfiniment.

Les dépenses d'entretien et de réparation sont d'environ 1 centime par kilowatt-heure pour le moteur à gaz et de 0,5 centime pour le gazogène et les autres appareils.

(Paris, 24 décembre 1910).

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GEORGES ZINDEL: L'électrification du chemin de fer à crémaillère du Mont Corcovado, près Rio-de-Janeiro. Le Corcovado est une montagne de 711 mètres de hauteur qui s'élève au sud de Rio-de-Janeiro. Elle constitue un but d'excursion très fréquenté, aussi y a-t-on installé, dès 1883, un chemin de fer à crémaillère où le service se faisait par locomotives à vapeur. On a transformé récemment la traction sur cette ligne en adoptant des locomotives électriques d'un type dérivé de celui des locomotives de la Jungfrau.

Les locomotives adoptées, qui gravissent des pentes de 30 % et fonctionnent toujours à crémaillère, sont équipées de deux moteurs triphasés de 155 chevaux. Elles sont munies de deux freins mécaniques, l'un à main et l'autre automatique, et de divers organes de sécurité dont l'auteur donne une description détaillée, ainsi que de l'installation de la ligne

(Paris, 7 janvier 1911). A. LE VERGNIER: Les projecteurs électriques militaires. Les projecteurs électriques militaires actuels comportent des miroirs paraboliques en métal doré; ils sont éclairés par des arcs électriques et permettent, avec un diamètre de 1,50, des observations utiles à des distances de 3 à 5 kilom. L'auteur donne des renseignements généraux sur ces appareils et décrit en détail les dispositifs d'asservissement Bréguet, Sautter-Harlé et du capitaine Viry, qui permettent de commander à distance l'allumage et le pointage des projecteurs.

(Paris 4 et 11 février 1911). Les progrès récents de la telegraphie sans fil en France et à l'étranger. Des perfectionnements importants ont été apportés, depuis peu, en télégraphie sans fil, non seulement aux appareils.

mais aux procédés mêmes et à la constitution des stations radiotélégraphiques, surtout pour la partie << émission ». L'auteur décrit les principaux systèmes de transmission actuellement en usage: le système Marconi, les systèmes allemands, Telefunken. Polyfrequenz, Von Lepel, le système américain Fessenden, et le système français à émission musicale. Il étudie ensuite les systèmes de réception. et décrit enfin les divers modes et accouplement et de montage des appareils. F. L.

XI. ARCHITECTURE.

Annali della Societa degli Ingegneri e degli Architetti (Rome, 1er décembre 1910). POLIUTO FINZI: Les conditions de stabilité du Campanile de Pise. Une Commission spéciale a été nommée pour étudier la stabilité actuelle de la tour penchée de Pise et elle a publié un rapport préliminaire (procès-verbal de la séance du 6 juillet 1910) qui a provoqué jusque dans la presse technique américaine (W. H. Goodyear, American Architect, 28 sept.) des polémiques diverses soulevant à nouveau les questions historiques et artistiques posées par les singularités de ce monument.

Fondé en 1174, par Bonanno de Pise (1), continué en 1234 par Guillaume d'Insprück, le campanile fut terminé au XIVe siècle par Tommaso, de Pise, portant au-dessus de ses galeries la tourette supérieure avec les cloches.

L'aspect général paraît tronqué et incomplet et il semble que l'idée du constructeur devait être de l'élever plus haut et de la terminer en pyramide.

Aucun renseignement historique n'existant sur les incidents survenus pendant la longue durée de la construction, ou ne peut que demander aux études récemment faites sur les particularités de la structure, et sur les conditions actuelles de stabilité, l'explication plausible de cette inclinaison et de ces irrégularités que différents auteurs, notamment Goodyear, ont célébrées comme des raffinements architectoniques introduits de propos délibéré.

Les premiers relevés exacts du campanile qui soient connus sont ceux qu'exécutèrent, en 1817, Cresy et Taylor, deux architectes anglais envoyés en mission à Pise par un institut scientifique; il subsiste dans l'intérieur de la tour des points de repère relatifs à ces relevés. La Commission italienne, ne possédant pas le travail original de Cresy et

(1) A la Vigile de St-Laurent, selon l'inscription à droite de l'entrée.

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Coupe verticale de la tour de Pise d'après Cresy et Taylor.

Taylor, s'est servie d'une reproduction exécutée en 1831 par RanieriGrassi; nous donnons ci-joint une réduction de la coupe verticale, par le plan d'inclinaison maxima, lequel aurait subi depuis un déplacement angulaire de 5°31′, d'après les observations du professeur Pizetti.

Les cotes du dessin donnent les chiffres suivants pour les surplombs.

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En 1859, Rohault de Fleury, qui fit un ensemble d'études remarquables sur les monuments de Pise (1), procéda aussi au relevé des détails du campanile; il observa que l'inclinaison des ordres successifs variait et diminuait du bas en haut, ce que les constructeurs réalisèrent en donnant plus de hauteur aux colonnades du côté où la tour penche. En mesurant les augmentations de hauteur du bas en haut, de Fleury a trouvé qu'elles étaient successivement de 3 4 7 14 8 9 centimètres, soit en tout 45 centimètres.

Il paraît résulter de ces observations que la tour fut fondée d'aplomb et que, dès le début de la construction, elle commença à pencher par suite du tassement du sol.

Rohault de Fleury l'a d'ailleurs prouvé d'une façon décisive en découvrant, dans la partie la plus relevée du premier étage, une gargonille pour l'égouttement des eaux pluviales que le tassement subséquent a mist à contrepente.

Le constructeur Bonanno, pour remédier plus ou moins complètement à cette déviation, donna aux étages, avec un certain balancement, des inclinaisons en sens opposé; mais les travaux furent interrompus après l'achèvement du 4e étage. Quand Guillaume d'Insprück les reprit, il continua la correction dans le même sens que Bonanno mais avec plus de hardiesse puisqu'il aurait obtenu. d'après les mesures de Rohault de Fleury, une revanche de 31 centimètres sur les 3 derniers étages, tandis que Bonanno n'en aurait gagné que 14.

(1) V. Les Monuments de Pise au Moyen-Age, par Rohault de Fleury. Morel 1866. Georges Rohault de Fleury, fils et petit-fils d'architectes parisiens est né à Paris, le 23 octobre 1835, son père fut élève de l'Ecole Polytechnique et de l'Ecole des Beaux-Arts.

Des expédients analogues ont été employés dans la construction d'autres tours penchées d'Italie; la Garisenda, de Bologne, citée par Dante, a, dans sa hauteur de 48m, 16, une inclinaison qui diminue de la base au sommet et le surplomb de l'axe est de 3,22; la Ghirlandina, de Modène, haute de 88m,24, présente trois tronçons successifs, le premier, fortement incliné, les deux autres beaucoup moins, le surplomb de l'axe est de 1,05 pour le premier tronçon.

Le proces-verbal de la séance du 6 juillet 1910, publié par la Commission, établit que le surplomb de la 7° corniche, par rapport à la 1TM, est actuellement de 2m,868 et que le surplomb de l'axe de la tour, entre les deux mêmes corniches, est de 3m,26, chiffre sensiblement confirmé par les déterminations postérieures du professeur Pizetti.

Il s'ensuit qu'il y a aujourd'hui sur les déplacements relevés par les architectes anglais Cresy et Taylor une augmentation de 19 centimètres 5.

Cette augmentation aurait déjà été réalisée pour 13 centimètres en 1859, à l'époque des relevés de de Fleury, et le surplus, 7 centimètres, se serait produit depuis, mais des doutes ont été soulevés sur la précision des mesures effectuées par Rohault de Fleury.

La Commission officielle a fait exécuter, au pied de la tour, des sondages qui ont montré que les fondations n'étaient pas constituées par un massif plein, mais par un anneau circulaire d'épaisseur constant correspondant au corps cylindrique en élévation, et dont l'axe se confond avec celui du premier étage, l'anneau est donc incliné comme le premier élément de la tour.

La Commission n'a pas trouvé trace des pilotis de fondation dont l'existence, affirmée par Rohault de Fleury, semble fort probable, étant donné la nature marécageuse du sol où tous les monuments ont tassé et où les maisons étaient généralement fondées sur pilotis. Selon Rohault de Fleury, qui admet que le seuil du campanile a dû être posé primitivement au niveau du seuil de la cathédrale, le tassement général du premier de ces édifices aurait atteint 2,40.

D'après l'ingénieur Cuppari, membre de la Commission, les causes probables de l'accroissement de pente, depuis 1817, seraient les travaux exécutés en 1838-1839 pour isoler la base enfouie dans le sol; à la surface des fouilles pratiquées autour de l'édifice apparurent des venues. d'eau permettant de supposer qu'il y avait transport de sables et érosion lente dans les couches inférieures.

L'ingénieur Cuppari dénonce aussi l'execution, au voisinage de la tour, en

comme un travail nuisible, 1839, d'un puisard destiné à

assécher la partie fouillée et dont le fond était au-dessous du niveau de la

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